5 mois de séparation.

Bonjour,

J'ai lu avec attention vos différents témoignages. J'ai vécu à peu près la même chose que vous ...13 ans de vie commune, 1 fille de 12 ans, 1 diagnostic de bipolarité type 1 posé en 2015...traitement....

Mais été 2018, arrêt de ce traitement..phase maniaque qui a duré plus de 1 an, alcool, dilapidation de son économie, (heureusement chacun avait la sienne), perte de son permis, fréquentation de gens marginaux alors qu'il était lui aussi un brillant chef d'entreprise( qu'il a coulée(, mise en couple avec une femme totalement inodore et insipide (famille d'accueil de 3 enfants) vers laquelle il ne serait jamais allé, juste 1 mois après mon départ de la maison avec notre fille..

Déni total !!! Cela fait 1 an que nous sommes séparés...je me suis faite aider psychologiquement, j'ai mis du silence et de la distance entre nous et ...  je vais de mieux en mieux. Je suis heureuse que cette autre femme ait pris le relais...je ne me sens plus responsable de lui .

Bien sûr, il essaie depuis quelques semaines de réhabiliter notre relation mais ne sait toujours pas où il se situe concernant ses sentiments....Elle ? Moi ?!!!

Cette inconstance est devenue pour moi rédhibitoire.....et malgré tout l'amour, les moments que nous avons partagés en 13 ans....je n'y reviendrai plus....trop insécurisant pour moi...

Voilà , je vous souhaite beaucoup de courage, parce que le parcours est long et difficile mais avec le temps....va tout s'en va !!!

@Vivouline,

Merci pour votre témoignage synthétique et fort à la fois. Il plante bien le décor de votre histoire et sa fin. Bravo à vous pour votre résilience car ces moments-là sont difficiles à vivre et surtout à comprendre mais finalement il n’y a rien à comprendre de ce qui se passe dans la tête de l’autre, cette étrangère ou cet étranger soudainement qui ne ressemble en rien à celle  ou à celui que l’on a aimé et que l’on peut encore aimer en espérant un retour en arrière juste avant la séparation. 
Vous êtes du côté indemne et moi je vous écris étant de l’autre bord. Qu’importe. L’essentiel c’est de comprendre ce qui est entrain de se jouer dans ces périodes de remise en cause totale de part et d’autre. 
Votre message est clair il me semble pour celles et ceux qui sont confrontés à de pareilles situations. Fuir et renoncer peut être un sauve-qui-peut salutaire pour ne pas sombrer à son tour. 
A chacun.e son parcours de vie et avec l’espoir de s’en sortir au final.

Bonne continuation.

Sylvain 

Bonjour à tous, je vous souhaite bien du courage et vous félicite pour tout l'amour que vous portez en vous. Hélas, j'ai été amoureux de mon ex-compagne probablement en déni de bipolarité, et aujourd'hui séparé d'elle après maints rebondissements équivalents à ceux que vous décrivez, j'ai été si affaibli et épuisé de désespoir quand elle m'a jeté sans raison du jour au lendemain alors que nous avions l'avenir devant nous, que j'ai accepté qu'elle me jette, et suis en train de reconstruire ma vie. Je l'aime toujours, tout comme vous. Et c'est terrible de se sentir impuissant devant cette maladie, qui reste à traiter avec quelqu'un qui peut comprendre, mais ne veut absolument pas et prend son être le plus cher pour son pire ennemi. Je n'abandonnerai que quand je n'y serai plus: je lui ai écrit mon désarroi et lui ai glissé des échanges de ce site pour des sujets que j'ai ouverts avec vous tous, prochainement je vais alerter son médecin traitant, puis je verrai ses parents. J'ai consulté une voyante, qui m'a dit hélas hier, ma peine perdue devant mon ex-compagne qui a priori restera dans son état jusqu'à la fin de ses jours! Mais, l'avenir reste un avenir potentiel, et ainsi que je lui ai dit mon amitié dans cette fameuse lettre, tendue comme une main, j'espère qu'avec mes actes, elle réagira autrement que de me penser harceleur, car elle ne pourra avoir gain de cause devant un juge qui n'aura que faire d'une histoire sentimentale qui simplement nécessite une remise en question de la part de celui qui veut faire bouger le malade qui s'ignore. Je dois voir une médium dans pas longtemps, pour m'assurer de l'avenir sous un autre angle, et un psychiatre spécialisé en bipolarité, pour m'apprendre à aborder la question et remettre le couvert des tests de dépistage auprès de mon ex-compagne. Aujourd'hui tout comme vous, je n'imagine pas que Dieu abandonne ainsi de ses brebis, et les laisse détruire d'autres tout plein d'amour pour eux, sauf dans une épreuve terrible, où la remise en question pousse inexorablement à la sortie... pour survivre soi-même!  Quand j'aurai fait le tour, peut-être je serai apaisé, et laisserai mon ex-compagne, vivre sa vie... dans cette misère de coeur où je ne ferai plus que la plaindre en espérant pour elle chaque jour qu'enfin dans la sagesse de l'âge comme tout un chacun, elle réalise et se regarde comme il faudrait pour avancer quand il est toujours temps, tant qu'il y a de la vie ... Je vous remercie pour vos témoignages. Je continue à agir contre elle-même dans une forme d'assistance à personne en danger, à remuer autour d'elle, pour peut-être, et seulement peut-être, qu'un événement devienne étincelle pour ne pas dire miracle. 

@SCHMEUH‍ 

Bon courage ERIC car votre détermination à être « un sauveur » pour cette personne montre à tel point vous êtes plein d’amour et d’empathie pour elle. Le pardon fait partie de votre croyance en Dieu et celui-ci doit être un guide pour vous pour ne pas lâcher face aux difficultés innombrables telles que vous les décrivez au fil des posts. Le chemin est plein d’embûches pour aboutir au bonheur partagé tant espéré. L’espoir fait vivre. 

Bien solidairement.

Sylvain 

@sylefi Je vous en remercie. Mon bonheur sera qu'elle se décide enfin à s'occuper d'elle. Ainsi je pourrai faire mon deuil de notre relation et vivre pleinement celle dans laquelle je me suis engagé depuis en désespoir de cause et pour respecter aussi son choix de ne plus m'aimer, même si je sais pertinemment que sa maladie en est la raison. Si Dieu m'aide, il l'aidera, et autant à m'oublier pour ne pas la faire souffrir en plus de se rendre compte qu'elle est passée à côté de quelqu'un qui comprenait et pouvait accepter une relation moins simple que d'autres.

Bonjour,

Le témoignage de Schmeuh est touchant et me (nous) renvoie à ce que nous, accompagnants, (conjoints ou autres...) laissons aussi en  énergie, souffrance, désespérance, impuissance, tristesse... dans ce combat contre le déni de l'autre. Les conséquences sont souvent désastreuses familialement, socialement, financièrement,....mais que faire si cet autre n'entend pas, voire se complait  (?) dans cette situation qu'il perçoit... j'en suis sûre,  une fois que la phase maniaque est passée..

Peut-on sauver quelqu'un contre sa volonté ? Le traitement médicamenteux qu'il expérimente n'est-il pas lui aussi une petite  mort de leur personnalité , la mise en danger  de leur "Moi"...Tant de questions restées sans réponses...

Après plus d'un an de séparation, ma douleur est toujours présente face à lui. Malgré mes approches sensibles sur son état, mes conseils, nos échanges attentifs rien n'y fait... Il ne reconnait  pas sa pathologie et les conséquences que sa phase maniaque a généré. Il vit avec une femme qui ne sait rien de sa maladie, qui l'a rencontré pendant cette période et qui, bien sûr, ne peut l'aider à se soigner.

Je pense qu'il est très important de ne pas s'oublier dans tout ce fracas car " à l'impossible nu n'est tenu" !

Bon courage !

@Vivouline bonjour, comment faisiez-vous quand il était traité ? S'il était traité c'est qu'il savait ce qu'il avait ? Comment aviez-vous fait pour qu'il se fasse dépister ?

Et depuis avec cette nouvelle compagne, comment imaginer qu'elle ignore longtemps qu'il souffre d'une bipolarité, sans parler de mettre un nom desssus, mais d'en constater au moins des symptômes compliqués à gérer pour elle sans savoir?

Bonjour Schmeuh,

Le diagnostic ne s'est fait que très tard pour lui, à 48 ans, et suite à une phase maniaque qui nous totalement bousculés et  m'a permise de constater que cet état ne relevait pas simplement de la psychologie (il pratiquait alors toutes sortes de thérapies alternatives pour son mal être...)  mais de la psychiatrie.

Je lui ai demandé que nous allions consulter ensemble un psychiatre afin de pouvoir moi aussi témoigner de ces comportements  présents et antérieurs et qu'il ne se défile pas   ...c'était la condition s'il ne voulait pas que je  le quitte...

La sentence est tombée : Bipolaire de type 1 (sa grand mère a longtemps aussi été internée pour maniaco-dépression).

Donc traitement pendant 4 ans puis arrêt du traitement progressivement et totalement et phase maniaque qui a duré quasiment 1 an. ...impossible en endiguer....et la suite...

Je ne sais pas comment sa nouvelle compagne fait pour supporter cet état de dépendance dans laquelle il a basculé (plus de permis, de travail, d'économie, douleurs musculaires et osseuses insupportables + morphine, etc...) et toujours le déni, la confusion, ...Elle est famille d'accueil (3 enfants)...et pas en grande forme (diabète) semble-t-il.... Une co-dépendance a dû se mettre en place entre eux...je ne sais pas...l'aveuglement amoureux peut-être de la part de sa compagne.

Ceci étant, je ne me sens plus légitime à intervenir même si nous avons une fille en commun ..qu'il ne prend pas bien sûr....et dont il m'a laissé toute la responsabilité.

C'est ainsi...Advienne que pourra....pour lui...pour elle

@Vivouline bonjour et merci pour votre éclairage. Hélas, je suis dans la phase où mon ex-compagne n'a rien voulu savoir de ce que je soupçonnais de ses troubles et, de l'accompagner pour un dépistage qu'elle a refusé. Pour autant elle m'a annoncé que tout était fini, qu'elle ne m'aimait plus et ne voulait plus entendre parler de moi, et que je n'insiste pas, alors que la veille tout allait bien et je n'avais aucune raison d'y voir le contraire! En un an, j'avais déjà connu trois crises majeures, où je lui avais couru derrière pour recoller, et elle aussi une fois... Mais cette fois, c'était plus dur, beaucoup plus. J'ai laissé tombé la relation, et j'en souffre, toujours amoureux d'elle, sans compter qu'elle n'a pas eu le cran de me le dire en face et que mon deuil sans trouve plus ardu. Je pense qu'elle a préféré avoir la maîtrise de la rupture pour affirmer sa confiance en elle car elle était devenue dépendante de mon amour et ça a fini par la déranger: elle ne maîtrisait plus ses émotions, a fortirori pas traitée autrement que pour de la dépression (quand on sait que c'est parfois contreproductif!), et en âge où la ménopause exerce des dérèglements hormonaux qui viennent s'ajouter aux perturbations.

Pour autant je veux continuer à l'aider malgré elle. Je vais alerter son entourage et son médecin traitant: évidemment il en fera ce qu'il veut, mais aujourd'hui, je peux penser qu'il n'y a que lui qui puisse aborder le sujet sous un angle où j'imagine qu'il trouvera les mots pour la faire réfléchir au sujet. Je vais lui conter ma relation et ce que je pense avoir comme doutes sur le sujet, et compléter avec ce que je sais d'une amie qui la connaît depuis longtemps et a été témoin de notre relation comme de ses précédentes avec le même résultat et les mêmes troubles réactionnels ou sautes d'humeur dans sa vie. Je vous admire pour votre courage, et espère que votre fille n'aura pas à en souffrir d'aucune façon. votre sagesse est immense et j'aimerai l'avoir pour chasser de moi ce chagrin d'amour passionnel dont je sais que je vais devoir me faire aider, car aujourd'hui je ne sais me remettre seul de ma déception et de son départ, sûrement dû à sa maladie dont j'ai l'intime conviction.

@Vivouline bonjour, voilà, ça fait trois mois de séparation pour moi. Dur: de l'aller de l'avant à ressasser les souvenirs et les retourner dans tous les sens pour essayer de comprendre l'irraisonné, et me faire mal encore. Hier, gros coup de blues en regardant des photos et lisant nos échanges de mails... La mauvaise saison: l'ambiance propice à la mélancolie ? Le temps passe mais ne casse pas encore tout.