Trouble bipolaire : tout savoir

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Troubles bipolaires : définition

Qu’est-ce que les troubles bipolaires ? Définition

Les troubles bipolaires sont également appelés bipolarité, maniaco-dépression ou psychose maniaco-dépressive. Il s’agit de phénomènes de très forte intensité avec des durées variables où l’humeur va être changeante.

Le phénomène de variation de l’humeur s’appelle la cyclothymie. Les cycles peuvent être plus ou moins longs, plus ou moins réguliers et intenses.

Les phases de joie deviennent des phases d’euphorie et le sentiment de tristesse se transforme en profonde dépression. Il existe deux différents types de troubles bipolaires.

La maniaco-dépression touche 1 % de la population et concerne autant les hommes que les femmes.

Symptômes des troubles bipolaires

Le trouble bipolaire de type 1 se caractérise par un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes (présence à la fois de symptômes maniaques et dépressifs) accompagnés ou non d'épisodes dépressifs majeurs. 

Le trouble bipolaire de type 2 associe au moins un épisode dépressif majeur avec une hypomanie (trouble de l’humeur associé à des phases d’irritabilité, d’hyperactivité, de sautes d’humeur et de troubles du sommeil).

Comme nous l’avons décrit précédemment, la cyclothymie va correspondre à l’alternance de phases euphoriques (maniaques) et de phases dépressives. La durée des épisodes peut varier de quelques jours à quelques semaines ou mois. Connaître l’intensité et la durée de ces épisodes aigus, et identifier les symptômes qui accompagnent la maladie est essentiel pour déterminer la forme de bipolarité dont souffre le patient.

De nombreux symptômes de la bipolarité impactent la vie quotidienne des patients : 

  • Altération des fonctions cognitives : troubles de la mémoire, troubles de l’attention…
  • Altération des fonctions exécutives, c'est-à-dire des difficultés à s’adapter à de nouvelles situations, à des situations non-routinières.
  • Lors d’un épisode maniaque il est possible d’observer des phénomènes d’insomnie sans fatigue.
  • Troubles du sommeil de manière générale avec une fatigue excessive.
  • Non contrôle des émotions avec des comportements irritables.
  • Troubles anxieux.

Causes et facteurs de risque des troubles bipolaires

Le facteur génétique est très étudié. En effet, la prédisposition familiale est souvent retrouvée dans cette pathologie. Les gènes à l’origine de cette prédisposition ne sont pas tous connus et l’influence de chacun est à déterminer. La probabilité de souffrir de cette pathologie lorsqu’une prédisposition existe dans la famille est de 15 à 20 %

Le facteur environnemental a également une grande importance dans le déclenchement des troubles bipolaires. Certains événements comme le stress ou un burn-out, par exemple, peuvent être à l’origine du début des troubles. 

Des facteurs divers allant de l'addiction (alcoolisme, toxicomanie), à une infection du système nerveux ou un traumatisme crânien peuvent avoir un rôle dans l’origine de la pathologie. 

Les épisodes suivants peuvent apparaître spontanément. En effet, les premiers cycles créeraient des modifications dans le cerveau augmentant la probabilité de développer d’autres crises sans facteur déclenchant.

Diagnostic des troubles bipolaires

Le retard diagnostique est important pour cette pathologie. Il faut environ 10 ans entre le premier épisode et l’instauration d’un traitement médicamenteux adapté aux troubles bipolaires. On peut expliquer ce décalage par une méconnaissance de la maladie et notamment un problème de différenciation avec la dépression. Environ 40% des patients souffrant de dépression pourraient souffrir de bipolarité sans être diagnostiqués.

La plupart des patients consultent leur médecin au cours d’une phase dépressive. Il est parfois difficile de repérer la présence des épisodes dits “maniaques”. Les états maniaques sont également difficiles à repérer pour les patients qui associent ces derniers avec une sensation plaisante.  

Il y a également un problème de diagnostic avec la schizophrénie. En effet, lorsque des troubles psychotiques ou du comportements apparaissent, ils peuvent être à l’origine d’une confusion avec la schizophrénie. 

Les troubles liés aux addictions sont également problématiques pour poser le diagnostic de bipolarité. Ils ralentissent et induisent parfois les médecins sur une autre pathologie. 

Des recherches sont poursuivies pour permettre d'accélérer le diagnostic de cette pathologie. L’identification de certains marqueurs génétiques a déjà été réalisée. L’imagerie cérébrale a également un grand rôle à jouer dans le diagnostic avec des zones atteintes comme l’hippocampe et l'amygdale qui jouent un rôle dans le contrôle des émotions. Des recherches immunologiques sont également menées pour comprendre le lien probable avec l’environnement et le système immunitaire.

Les traitements des troubles bipolaires

Les traitements non médicamenteux :

  • La psychothérapie : cette méthode permet au patient de travailler sur lui et sur les problèmes liés à la pathologie pour pouvoir mieux vivre avec cette dernière. Une forme de psychothérapie appelée psychoéducation est une forme très indiquée pour les patients souffrants de troubles bipolaires. Elle a pour objectif de faire comprendre au patient son traitement, l’utilité de ce dernier, de comprendre sa pathologie et donc de mieux suivre la prescription médicale. L’entourage peut, grâce à la psychoéducation, détecter les épisodes de rechute et accompagner au mieux le patient. Ces formes de psychothérapie sont toujours en complément d’un traitement médicamenteux. 
  • La sismothérapie appelée électroconvulsivothérapie ou électrochocs : le principe est de provoquer une petite crise d’épilepsie à l’aide d’un courant électrique envoyé au niveau des tempes sous anesthésie générale de courte durée. Cette forme de traitement peut être efficace pour soulager les phases maniaques ou dépressives aiguës résistantes aux médicaments même si son mécanisme d’action est peu connu. 

Les traitements médicamenteux : 

Ces traitements sont des traitements de fond prescrits sur le long terme, voire à vie. Ils améliorent la qualité de vie en diminuant la fréquence et l’intensité des cycles et stabilisent l’humeur. 

  • Les normothymiques ou thymorégulateurs : 

Sels de lithium (Téralithe®) : Ce sont les médicaments les plus utilisés dans la bipolarité. Ils agissent de manière lente et leur mécanisme d’action n’est pas tout à fait connu. Une surveillance de ce traitement est nécessaire chaque année avec une prise de sang (NFS, glycémie, contrôle des fonctions rénales, thyroïdaires…), un test de grossesse, un électroencéphalogramme et un électrocardiogramme. 


Les principaux effets indésirables du lithium sont : somnolence, tremblements des mains, troubles digestifs, perturbation du fonctionnement de la glande thyroïde. Les signes les plus fréquents d'un surdosage (nausées, tremblements, soif, troubles de l'équilibre) doivent être immédiatement signalés à votre médecin.

La lithémie (concentration de lithium dans le sang) permet d’apprécier un bon dosage du traitement. Elle doit être idéalement comprise entre 0,5 et 0,8 mEq/l. Des dosages sont réalisés toutes les semaines au début du traitement pendant 1 mois puis les dosages deviennent plus espacés. 

L’apport en sel doit être contrôlé, il ne faut pas en avoir trop ni trop peu. La déshydratation est également à surveiller, il faut veiller à un bon apport d’eau. 

Il est primordial de ne pas associer ce traitement avec la prise d’alcool. De plus, il faut faire attention aux risques d’interactions médicamenteuses comme avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par exemple.

Certains patients peuvent arrêter ce traitement mais seulement après plusieurs années sans symptômes. Dans ce cas, il faut procéder à une diminution très progressive des doses. Il s’agit la plupart du temps d’un traitement à vie. 

  • Antiépileptiques (carbamazépine, valproate, lamotrigine) : ces substances développées pour lutter contre l’épilepsie peuvent également servir à réguler l’humeur. 

 

  • Les neuroleptiques atypiques (aripiprazole, olanzapine, quetiapine …) : Ces médicaments sont prescrits pour traiter les phases maniaques mais également peuvent aussi servir à limiter les récidives. 

Les traitements des phases aiguës 

Phases dépressives : des antidépresseurs notamment de la classe des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS) (citalopram, escitalopram …) sont utilisés. Il faut cependant les utiliser avec précaution car ils peuvent entraîner l’apparition d’une phase maniaque. Cela peut arriver chez des patients dépressifs n’ayant pas signalé à leur médecin qu’ils avaient connu des périodes d’euphorie anormale. Mais également chez des patients n’ayant jamais connu de phase maniaque et chez qui ces antidépresseurs ont révélé l’existence de troubles bipolaires jusque-là inexprimés. Ils sont donc prescrits seulement en cas de grande nécessité par le patient.

Phases maniaques : les phases maniaques peuvent donner suite à une augmentation de la dose du normothymique. Des neuroleptiques sédatifs peuvent aussi être prescrits.

Vivre avec des troubles bipolaires

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) place les malades souffrant de ces troubles au 6ème rang mondial des handicaps. L’espérance de vie de ces personnes est réduite de 10 ans en moyenne par rapport à la population générale.

Des comorbidités ont été identifiées comme plus fréquentes chez les personnes atteintes de bipolarité. On peut citer les pathologies cardiovasculaires, les maladies métaboliques (diabète, hypertension…) ou les maladies auto-immunes. 

L’hygiène de vie est très importante dans la prise en charge des patients atteints de troubles bipolaires. En association avec les traitements médicamenteux et la psychothérapie, il est recommandé de suivre quelques conseils :

  • Avoir un rythme régulier, en veillant à dormir suffisamment. Limiter les décalages horaires.
  • Apprendre à gérer les situations de stress ; notamment si la profession exige un rythme intense.
  • Éviter ou limiter la cigarette, la consommation d’alcool, de cannabis ou toute autres drogues (cocaïne, héroïne, ecstasy…). Le trouble bipolaire accroît le risque de consommation d'alcool et de drogues.
  • Pratiquer une activité physique régulière et adaptée et manger sainement, afin de prévenir une prise de poids, parfois liée au traitement.

Les proches des patients jouent un rôle primordial dans la prise en charge de ces derniers. Ils peuvent participer aux activités psychoéducatives pour pouvoir mieux accompagner la personne malade. En effet, le rôle d’aidant peut être compliqué à appréhender. Des structures comme les associations de patients ou les groupes de parole peuvent aider le patient et l’entourage à mieux vivre avec la pathologie.

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Auteur : Clémence Arnaud, Assistante Marketing Digital

Clémence ARNAUD est actuellement stagiaire au sein de l'équipe marketing digital. Son rôle consiste à animer et modérer la communauté pour que les utilisateurs aient la meilleure expérience possible sur la... >> En savoir plus

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