La dépression, une autre vie.

@Lisetti Si vous me permettez ce constat, il me semble que votre choix de carrière a largement été inspiré par vos troubles. La dépression est comme un rubik's cube, il n'y a pas de meilleur moyen de s'y prendre, par un bout ou par l'autre. Cela suppose de tester un maximum de combinaisons avec méthode. Et c'est justement parce-que vous souffrez directement de cette problématique, que vous êtes d'autant plus crédible dans votre pratique. N'oubliez pas que la plupart des professionnels n'ont jamais expérimenté ce qu'ils soignent, n'est-ce pas ?

Vous semblez connaitre précisément l'origine du problème, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Vous pourriez envisager une psychanalyse, mais je crains que ça prenne des plombes pour un résultat incertain. Raison pour laquelle je suggère l'EMDR. Un compagnon canin dressé à votre pathologie peut également vous aider. Renseignez-vous, ça en vaut la peine. Sans compter que votre enfant trouverait un nouveau camarade de jeu qui l'aiderait à grandir. Puisque vous êtes déjà une femme originale, allez au bout des choses, car vous pourriez y trouver votre salut. Dans l'immédiat et puisque vous êtes sportive, chaque fois que vous pensez au suicide, vous me faites 20 pompes. Je ne rigole pas.

En vous lisant, j'ai un curieux sentiment d’asphyxie et de fébrilité. Camisole chimique d'un côté, recherche alternative de l'autre. Et puis l'existence d'une mère célibataire n'est pas évidente. Je vous sens débordée. Ne pouvez-vous confier votre enfant à un parent pendant 1 mois, pour aller vous ressourcer quelque part ? Je pense en particulier à un ashram en Inde. Voyez cela comme un investissement pour vous deux. Votre enfant ne mérite t'il pas une mère apaisée ? Cela permettrait également de vous perfectionner dans ce qui constitue votre approche professionnelle.

Je récapitule : EMDR pour effacer vos souvenirs traumatiques ; séjour d'1 mois dans un ashram pour respirer et vous poser ; "therapy dog" pour réconforter et évacuer le stress. En parallèle, on réduit progressivement les cachetons et les toubibs pour retrouver une énergie plus saine, un peu comme un gamin à qui on enlèverait les petites roues lorsqu'il arrive à faire du vélo. Votre vie est actuellement trop remplie, ce qui ne vous donne pas une minute pour vous. Entre les toubibs, votre enfant, votre activité pro et les recherches en ayurvéda, la barque est chargée à bloc. Pas étonnant qu'elle tangue. Lâchez du leste pour aller à l'essentiel et simplifier l'équation. Faites des concessions intelligentes pour redresser la barre.

Bref, il me semble que vous avez accumulé tout un échafaudage pour tenir et pas assez pour vivre. Il vous faut dégager des marges de manœuvre pour nourrir votre intimité.

La dépression une autre vie !!! Je suis consciente d'avoir perdu des acquis pendant ma maladie, je n'ai plus jamais été la même.

Je vois bien ici je sollicite mon intellect pour retranscrire mes pensées et ça me coûte en concentration.

Ma vie est stable, depuis 3 ans j'ai acheté ma maison pour déposer mes valises, enfin !!! Il me faut encore deux ans environ pour avoir mes travaux de fait, je m'y sens vraiment bien, je suis fière d'avoir réussi cette prouesse tout en étant malade

Tous les jours est un jour de gagné, je suis vigilante face à la maladie que j'ai viré de mon corps il y a des années, elle est dans mon ombre, elle est la et les autres également

J'ai un lieu à la maison de méditation, relaxation, ... En cas de besoin mais je suis zen de nature

Je n'ai plus de sentiments , mes expériences de la vie en on tué la plupart, j'ai la chance de pouvoir déposer mon sentiment de l'amour sur mon petit ami. Et l'estime que je porte à mes animaux

Je m'en sors pas trop mal j e dirais être stabilisée et pourtant je suis inactive, comme plombée, je ne m'ennuie pas, je ne me sens pas mal, c'est juste de ne rien faire, ne plus avoir envie, aucune motivation.

Je ne culpabilise pas d'être dans cet état de léthargie. Je crois ne plus avoir la conscience du bien ou du mal.

Je ne tiens pas à mettre sur le dos de la maladie tous mes soucis, je me pose la question est-ce normal ou est ce la maladie ? 

Quand mon psychiatre me demande comment je vais, je lui réponds ça va je ne suis pas en danger. J'ai tellement attenté à mes jours que quand je dis ça, j'ai tout dit.

Je ne me souviens pas bien de qui j'étais malade j'ai des flash, j'ai déposé chez le psychothérapeute mes problèmes, ils ne m'en reste que peu de souvenirs, tout le négatif est occulté. Je n'ai aucun regret

Aujourd'hui je recherche la sérénité et la spiritualité pour m'accompagner dans mes vieux jours, 54 ans dont 20 ans de maladie ça marque son être

Au plaisir de vous lire

Choupette

@Gilles92 bonjour

Bonne journée

Grâce à carenity, je me rends compte combien il m'est difficile d'écrire, je cherche mes mots. 

Je suis isolée depuis tellement longtemps que je ne me suis pas rendue compte de mes difficultés.

Ça fait des années que je ne souffre plus mes enfants, donc j'ai cru être stable tant je me suis sentie revivre de ne pas souffrir le martyr. 

Au final j'ai passé 7 ans entre l'hp et la maison en passant par une cure de désintoxication et autant de psychothérapie. Et un traitement à vie

Pour moi j'étais guérie

J'ai retrouvé de l'énergie, du plaisir, des projets, je m'amusais. J'étais zen.... Puis sans m'en rendre compte, tout ça s est endormie, je suis devenue triste, sans énergie, rien qui ne m'intéresse, de longues réflexions avant d'agir 

C'est à ce moment-là que j'ai monté un lieu de relaxation, de sophrologie, de méditation, pour m'aider à résoudre les problèmes interne, retrouver un minimum de bien être.

Je suis zen, mais Le mal était fait quand on me demande comment je vais je dis être épuisée de me battre avec mes pathologies pour qu'elles me foutent la paix.

Je me défends pas trop mal, je n'ai plus d'énergie, je ne fais pas tout ce qu'il faudrait mais je ne me mets plus en danger, c'est le principal, alors si c'est ça être stable, pourquoi pas !!!

Merci de votre lecture

Au plaisir

Choupette

@ChoupetteS Je trouve votre témoignage très impressionnant. Vous êtes une survivante. J'envie l'univers que vous vous êtes construite pour faire face à la maladie et la garder à la porte. C'est personnellement ce que je recherche avec le bouddhisme, à savoir progresser vers une forme de détachement et adapter mon mode de vie pour réduire les sources de stress. Le retour de bâton de ce cheminement, c'est qu'on tend à vivre dans son jardin intérieur, un refuge solitaire risquant de nous déconnecter avec l'énergie du monde, comme notre propre énergie vitale.

Votre stratégie a consisté à réduire l'incertitude pour retrouver la paix, mais il semble que dans votre retraite volontaire, vous souffriez du syndrome de la Belle au Bois Dormant. Si un plat parait trop fade, ne convient-il pas de le relever avec des condiments et des épices ? Il semble que vous les avez supprimé de votre régime par principe de précaution, peut-être est-il temps d'en réintroduire un peu. Vous parlez beaucoup de tout ce que vous avez mis en place pour calmer l'esprit, mais vous avez oublié qu'il existe un 2nd cerveau : les tripes. C'est celui là qui vous travaille.

Le ventre correspond au cerveau reptilien. C'est votre moi animal si vous préférez. Celui qui est rattaché au souffle de la vie et au corps. Et il a besoin de s'exprimer. Quand vous le réprimez, il s'affaisse et devient triste, d'où le manque de motivation. C'est comme pour l'estomac, moins vous mangez, moins vous avez envie de manger, car l'estomac se réduit. Il convient donc de le reconditionner dans le sens inverse. mais votre nourriture ne peut-être que spirituelle & zen. Votre survie passait à un moment donné par la pacification des émotions, mais je me demande si vous n'êtes pas allée trop loin à force d'aseptiser.

Tout dans l'existence fonctionne par un principe d'équilibre ou de balancier. Il me semble que vous avez trop compensé l'un d'un plateaux pour faire bonne mesure avec votre détresse d'antan. Aussi je suggère de retirer une couche de protection pour déplacer le curseur. Allez vers ce qui vous rend vivante, vivez davantage vos émotions plutôt que de vous en préserver, mettez de la nouveauté, de la chaleur, du mouvement, de la fantaisie, de la convivialité dans votre vie, comme on ajoute des condiments ou des épices dans une assiette. La question qu'il vous faut résoudre ici est la question du dosage : pas trop pour éviter de vous déstabiliser et suffisamment pour vibrer.

Ce que je veux vous dire par là, c'est qu'avoir un gros manteau pour l'hiver est très bien pour vous protéger du froid, mais en été vous crevez de chaud. Ne soyez donc pas systématiquement systématique par trouille de revivre ce que vous avez connu. La personne que vous êtes aujourd'hui n'est pas celle que vous étiez il y a 10 ans, ses besoins sont donc différents. Acceptez d'être moins dans le contrôle et la sécurité pour exprimer vos envies profondes. Ne les cautérisez pas par principe. Cherchez des sensations qui satisfassent l'animal en vous. Prenez des risques, après tout, vous savez bien que vous pouvez retourner dans votre refuge à tout moment.

C'est donc cela que je vous propose, des aller/retour entre la bulle protectrice que vous vous êtes construite et le monde qui vous entoure. Moins de filtre des émotions et plus de lâcher prise. Comprenez à l'image d'un pilote de F1 qu'entre le contrôle et le dérapage, il existe un moyen terme : le dérapage contrôlé. C'est cela qu'il vous faut apprendre à maitriser. En expérimentant, vous sortirez parfois un peu de la piste ou vous ferez un peu peur, mais je ne doute pas que vous y trouviez la satisfaction qui vous manque.

Pour relancer la machine, je suggère massages énergétiques, yoga dynamique en groupe, vitamine C, quelques gouttes d'HE de basilic sacré sur un demi-sucre à laisser fondre sous la langue (renforce la détermination), des sorties plus fréquentes avec votre compagnon dans des lieux inhabituels (quelle est la dernière fois où vous êtes sortie danser ?), mettre davantage de couleurs dans votre garde robe, comme dans votre intérieur, on arrête les bouquins de développement personnel et la musique méditative pour rêver tropiques, avec la musique qui va avec, mettez plus de fantaisie au lit, comme en dehors, cherchez la convivialité de repas partagés avec les amis, faites des projets de voyage, etc... Bref, c'est en réveillant vos sens que vous retrouverez le goût de la liberté. Pas d'aventures, pas d'imagination. Pas d'imagination, plus d'envies. Plus d'envies, plus d'énergie. Ne restez pas à quai.

Bon WE 

@Gilles92 alors là chapeau, vous m'avez défini à ma juste valeur, je ne peux qu'être d'accord avec tout ce que vous me dites.

Je vous promets de relire attentivement votre suggestion, je suis heureuse rien qu'en vous lisant de pouvoir trouver une ou des façons pour égayer ma vie.

Vous êtes un costaud dans votre parti de parler aux gens

Vous me faites honneur de vous être penché sur mon échange. Merci infiniment

Bon week-end

Choupette

@ChoupetteS Je ne savais pas que vous étiez dans le coin et j'ai l'habitude de retravailler mon message jusqu'à satisfaction. Aussi la fin est peut-être différente de ce que vous avez lu au 1er jet dans le post précédent.

Pour faire simple et résumer mon message : dégelez-vous ! Vos tripes vous disent que votre nature n'est pas de rester coincée dans une forme de retraite anesthésiante. Vous avez le droit de vous faire plaisir et pas seulement de vous préserver.

Vous avez quoi 55 ans à peu près ? Vous avez 30 ans devant vous. Que voulez-vous en faire ? Si les circonstances vous ont fait baisser pavillon et ramener le bateau à quai, rien ne vous empêche après réparation de la quille de reprendre la mer, mettre du vent dans les voiles et trouver votre rythme de croisière.

En fait, vous vous ennuyez. Mais vous avez la trouille de vous exposer. Ma réponse à ce problème est la suivante : suivez votre coeur, votre intuition, votre nature. Cessez de les réprimer, puisque vous savez disposer d'un filet de sécurité. Bref, je ne vous demande pas de vous mettre en danger ou de courir dans tous les sens, juste d'assumer votre désir d'être plus audacieuse. Instruisez clairement votre compagnon, la capacité des hommes à deviner étant limitée, d'autant que vous avez besoin de sa coopération.

pS : A vérifier par une analyse de sang https://membre.carenity.com/magazine/revue-de-presse/la-carence-en-fer-les-symptomes-et-les-causes-comment-les-prevenir-les-surveiller-2094

@ChoupetteS Entre temps, je suis tombé sur votre dernier message sur le fil du "club des fatigué et des insomniaques". Si vous dormez 4 h par nuit, pas étonnant que vous manquiez d'envie et d'énergie.

Aussi je revois ma copie, votre priorité n°1 c'est le sommeil. Cela suppose que vous vous dépensiez davantage en journée, pour trouver un sommeil plus réparateur la nuit.  

Vous menez une existence trop éthérée qui se justifiait à moment donné, mais qui aujourd'hui vous plombe, En effet, c'est votre rythme circadien qui est à l'ouest. En journée vous vous ennuyez et fonctionnez à l'économie, comme la nuit vous dormez peu et gambergez. Il convient de recouvrer des marges de manœuvre en agissant sur les 2 tableaux. 

C'est donc votre hygiène de vie qui est à revoir. Achetez un petit agenda de poche dans lequel vous noterez ce que vous vous donnez à faire les jours suivants. Équilibrez les obligations chiantes, comme aller faire les courses et les récompenses qui vous donnent des sensations plaisantes. L'idée, c'est de bouger un peu plus chaque jour, sans vous mettre des objectifs inatteignables. Faites preuve d'imagination avec des activités inhabituelles. Faites des listes que vous enrichirez suivant l'inspiration.

Commencez par réserver 1 h par jour dans votre agenda pour un RDV plaisir des sens (ouïe, vue, odorat, goût, toucher) en vous efforçant d'associer mouvement et sensations gratifiantes. C'est ainsi que vous allez vous rééduquer et satisfaire l'animal. Cela peut être simplement marcher pieds nus dans l'herbe, un massage thaï traditionnel, vous envoyer en l'air avec Monsieur, aller au resto ou faire du shopping avec une copine, une séance de gym ou de yoga, etc... Surprenez-vous.  

Vous pourriez également trouver intérêt à essayer le pavot de Californie en soirée et utiliser la sophrologie pour vous mettre dans de meilleures dispositions de sommeil. L'idée derrière cela, c'est que vous vous reconnectiez avec votre nature. Vous avez en effet oublié l'animal en route qui tire la tronche. Lui, il ne peut se satisfaire de méditation zen ou de spiritualité, car cela revient à nourrir avec de l'herbe un carnivore, vous comprenez ? 

Si je vous emmenais en trekking dans le désert, ce qui suppose 4 à 5 heures de marche par jour, vous n'auriez pas le choix, car le village le plus proche se situe à un jour complet de chameau. Certes vous passeriez votre temps à me maudire, réclamant une pause toutes les 5 minutes, la gourde ou pour vous plaindre de vos pieds. Mais au bout de quelques jours, vous vous seriez adapté. Crever toute seule dans le désert ne vous tente pas n'est-ce pas ? Et bien je peux vous affirmer que dans ces conditions, non seulement vous dormiriez comme un bébé, mais en plus jamais vous ne vous seriez sentie si vivante et l'animal en vous heureux.

Alors certes, je ne vous propose pas une opération commando, mais gardez cette image en tête et ce dont vous vous privez. La tranquillité n'a de sens que si l'on peut méditer sur ses expérimentations, sinon cela revient à tourner à vide. C'est ce qui vous arrive.

@Gilles92 Mon sommeil est arrangé de 10 jours maintenant, donc je vais rester sur votre copie et vous en remercie infiniment.

J'ai un très bon suivi psychiatrique, nous ne laissons rien au hasard.

Je me sens moins seule face à mes maux persistants 

Merci encore

Choupette

Heureux d'apprendre que votre sommeil est revenu dans les clous. Le mien en revanche n'est pas terrible comme vous voyez. Je n'utilise pas actuellement mes propres recommandations, car j'aime la nuit. Un peu trop sans doute (mon nom de famille signifie en patois "qui veille tard"). Pour compenser l'affaire, j'ai régulièrement besoin d'aventure, pour satisfaire ma curiosité et me drainer, sauf qu'avec le covid je suis coincé.

Utilisez dans ce que j'écris ce qui vous parle, c'est bien ainsi que je l'entends. Si le sommeil est revenu au beau fixe, que la tête fonctionne normalement, vous avez raison de chercher à vous imprégner de nouveauté pour inspirer un nouveau souffle.

Je reste donc sur le message initial : soyez plus audacieuse pour réveiller vos sens et vous reconnecter positivement au monde. Amusez-vous, car trop de contrôle peut parfois ressembler à une prison.

Bon WE