Les liens entre travail et état dépressif ou anxiété sont fréquemment mis en avant. Le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social parle de "risques psychosociaux". Ils regroupent le stress ou les violences morales subies au travail. Ces risques psychosociaux peuvent avoir des conséquences sur la santé du travailleur : augmentation de la tension artérielle, développement de maladies cardio-vasculaires ou encore dépression.
De plus, selon l’Institut National de Veille Sanitaire, le stress au travail touche environ 35% des hommes et 41% des femmes, avec des différences en fonction de la catégorie professionnelle et du secteur d’activité. Le programme de surveillance des maladies à caractère professionnel indique que l’anxiété et les états dépressifs font partie des pathologies les plus citées en ce qui concerne les maladies liées au travail.
Afin d’évaluer les conditions de travail, et plus particulièrement le stress et l’anxiété, deux modèles peuvent être utilisés :
- l’échelle Karasek qui mesure le bien-être au travail en prenant en compte la demande psychologique, la latitude décisionnelle ainsi que le soutien social au travail.
- l’échelle Siegrist qui mesure le déséquilibre efforts-récompenses.
Le questionnaire Karasek est le plus utilisé. Il permet de répartir les individus en quatre catégories : détendus, actifs, passifs et tendus. Les informations recueillies sont ensuite recoupées avec la catégorie professionnelle et le secteur d’activité du salarié.
Le travail comme facteur de risque de la dépression
Le travail peut, dans certains cas, être considéré comme un facteur déclencheur de la dépression. La difficulté de s’adapter à un nouveau travail, des conditions de travail difficiles, le harcèlement, ou encore la violence psychologique peuvent être des sources de stress importantes et aboutir à un état dépressif.
Le stress enduré au travail peut être classé en quatre groupes en fonction de son origine :
- le stress lié aux conditions de travail ;
- le stress lié au conflit entre les valeurs du salarié et les exigences de son emploi ;
- le stress lié au changement de travail ;
- le stress lié aux relations au sein de l’équipe de travail.
Les secteurs les plus touchés sont la finance, l’administration et la construction. Les catégories socioprofessionnelles les plus concernées sont les cadres et les ouvriers non qualifiés. De plus, il est nécessaire de prendre en compte les conditions de travail. Ainsi, dans les emplois où les contraintes physiques ou de rythmes sont importantes, le risque de dépression au travail est accru.
Prévention et prise en charge
D’après l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail, le stress « survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes imposées par son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ».
Il est indispensable de connaître et de prévenir les facteurs de risque professionnels liés aux maladies mentales afin d’en améliorer la prise en charge. La prise en charge doit être pluridisciplinaire et le médecin du travail doit jouer un rôle central. Toute suspicion de dépression doit faire l’objet d’une consultation médicale.
Sources :
- Institut National de Veille Sanitaire (INVS)
- travailler-mieux.gouv.fr
- Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail (ANACT)
Dernière mise à jour : 30/06/2018
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