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Bipolarité et l'ennui
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sylefi
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sylefi
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Merci "anipeps" pour ta précision concernant le trouble de la personnalité limite (borderline) et la psychose maniaco-dépressive (bipolaire). Contrairement à toi, j'ai cumulé au moins ces deux maladies. Effectivement selon mes sources de lecture, la personnalité borderline s'estompe vers la cinquantaine. On peut même parler de guérison possible. Je peux en témoigner étant senior par l'âge. Quand je relis les critères de diagnostic en comparant mes comportements d'avant et de maintenant, il n'y a pas photo mais je suis quand même passé à la quarantaine par la case hospitalisation en psy plusieurs années de suite (3 années de CLD) avec un traitement par neuroleptiques (Largactil/Solian) et au final une inaptitude absolue et définitive de l'Education nationale. Par ailleurs, concernant la personnalité bipolaire, j'adhère totalement aux avis émis qu'il n'y a pas de guérison mais une stabilisation possible, ce que je vis actuellement même si je dois être attentif aux variations de mon humeur en fonction du contexte dans lequel je me trouve. J'ai toujours une intolérance au stress (stress relationnel en particulier) et je fuis les conflits supposés ou réels. Comme toi, je crois à la résilience avec l'aide des professionnels de santé et d'un entourage familial bienveillant. Cela m'a même permis, après une longue hospitalisation en psychiatrie (HDJ) de 1998 à 2000, de reprendre pendant huit années une activité professionnelle continue de cadre technico-commercial dans un laboratoire pharmaceutique. Pas de quoi s'ennuyer ! Mais cela n'exclut pas la rechute. La suite étant une autre histoire qui m'a confirmé que la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Bien amicalement. Sylvain
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Sylvain
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Tibanem
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Il était bon de préciser les aspects différents des deux pathologies ( border-line et maniaco dépression ) et de mettre l'accent sur deux aspects fondamentaux pour aider à une stabiliisation des troubles bi-bipolaires : l'entourage aimant et bienveillant et le cadre de vie , professionnel évidemment mais pas que .Le cadre professionnel car nous y passons plus de temps dans une journée que dans nos petits nids .Ce n'est pas un mince problème , puisque nous avons vu que pour beaucoup , comme toi et moi Sylvain par exemple , que nous avons fini par être radiés des cadres de la Fonction Publique pour inaptitude absolue et définitive , par des parcours professionnels chaotiques , très divers .Eviter l'ennui au travail et la routine bien sûr et ça ce n'est pas gagné tout en cherchant un environnement professionnel qui nous garde du stress , des conflits , de l'agitation et du surinvestissement personnel favorisés par la généralisation des méthodes managériales , même dans le service public .Un sacré défi !
Pour autant comme le signalait Sylvain , cela ne nous protège pas des chûtes , je ne parle pas de rechute , puisque la maladie est toujours là , en sommeil peut-être , des années de stabilisation qui nous font croire que ça y est nous avons vaincu ! Et nous baissons la garde , souvenirs lointains .....
Pour revenir à la résilience , elle est bien réelle , celui qui l'a popularisée auprès du plus large public possible c'est Boris Cyrulnick et je ne comprends même pas que certains médecins puissent encore en douter ou même la nier . Mais je pense que la résilience concerne plus les graves traumas vécus et qu'elle ne peut s'appliquer à une maladie chronique qui peut-être majorée de traumas et de névroses comme tout un chacun .La maladie peut nous permettre d'avoir un regard autre sur le monde , la vie et sur NOUS-mêmes parfois , notre combat perpétuel peut dans certaines circonstances nous rendre très forts et résistants , les particularités de nos hypo et de notre sensibilité exacerbée peuvent être utilisées comme des qualités et des talents mais pour autant une mouche qui se fracasse sur une vitre peut nous faire sombrer dans des affres d'angoisses, de panique , et dépressions sévères et tenaces .
Je suis convaincue que certaine formes de schysophrénies ( matin debout orthographe KO ) peuvent être ultra stabilisées et permettre ne vie "normale" sans souffrance , de même que la manio-dépression , mais la faille qui s'est un jour ouverte est toujours là bien là , on ne la rebouche pas , et il suffit d'un léger mouvement sismique pour retomber dedans .Un volcan en veille , pas éteint .
Et la balade dans les HP , et la valse des neuroleptiques ( Tercian tu ne repasseras plus jamais par moi ! ) et la mise sur la touche plus ou moins longue , et les souffrances et le découragement des proches les plus bienveillants et aimants .....
Il en faut des nombreuses conditions qui ne dépendent pas que de nous pour trouver cette stabilité recherchée ( avec comme compagnon l'ennui qu'il faut tenir à distance ) : un compagnon de vie qui tient le coup parce que sa vie est forcément bousculée par notre pathologie , des enfants que nous avons réussi cahin caha à accompagner le mieux possible avec le moins de dégâts possibles , ils n'en restent pas moins sacrément ébouriffés nos petits lionceaux , des amis vrais qui doivent suivre la courbe sismique de nos humeurs , des "patrons" des collègues et un travail à la fois épanouissant enrichissant sans être stressant un cadre vie calme joli , un petit nid bien à soi chaud et protecteur , pas impossible , bien sûr , des périodes de ma vie totale ont réuni toutes ces conditions , elles se sont déchirées , usées .Toutes et tous n'ont pas ces chances , en l'écrivant je mesure le privélège que j'ai d'avoir ceux que j'aime et qui m'aiment inconditionnellement , toujours là sans s'épuiser et sans renoncer à la vie infernale que je peux leur imposer , oui j'ai cette chance inestimable et rare bien rare . C'est un cadeau qu'il ne me faut pas abimer .Mais j'en connais tellement avec des problèmes matériels insolubles , des personnes tellement seules et isolées , vivant dans des conditions sociales indigentes et intolérables .....Je n'ai pas les yeux crevés pour ne pas voir , les oreilles assez bouchées pour ne pas entendre , les psychoTropiques ne me font pas oublier ces réalités là , cette misère là que l'on frôle dans chaque HP public Des personnes que l'on garde le plus longtemps possible , parce qu'à la sortie , dehors ils n'ont PLUS rien ni PERSONNE . Et pourtant ils n'ont plus rien à faire dans un établissement de soins , on les protège de leur vie dehors quand de nouveau ils vont se cogner à leur réalité de vie ( sociale, familiale , financière....)
Non je ne peux oublier ces rencontres , ces petits bouts de vie passés ensemble le temps d'une hospitalisation plus ou moins longue ....
anipeps
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Personnellement j'ai traversé un véritable tsunami, une horreur l'année dernière, au niveau familiale: 2 décès, le cancer de ma mère et la bataille contre les services sociaux qui ne me pensaient pas capable d'élever mon fils aux vues de mes antécédents.....(passage devant le juge pour enfant tout de même et au final une pmi qui se prend une brasse pour signalement abusif)...
Malgré ça et mes antécédents je suis toujours debout et je n'ai pas replongé et c'est même dans ce contexte qu'on a poursuivit l'arret du dernier traitement qu'il me restait.....
Je pense personnellement que la résiliance est possible sur une vie complète mais uniquement si le déclencheur des troubles (trauma etc...) a été plus que travailler et plus qu'accepter...voir oublier...
Je suis pour ma part passée par l'hypnose pour faire reset sur certains évènements de ma vie, j'ai aussi pris beaucoup de recul par rapport a mes parents et au manque affectif qu'ils m'ont amenés.....
Maintenant je sais comme vous le dites que je suis peut être un peu plus fragile, mais je pense que l'erreur principal lors de la résiliance est d'interrompre tout suivi car on va bien...j'ai fais le choix de me faire suivre même en allant bien, pour avoir un professionnel qui puisse détecté tout mini signe de rechute et l'éviter......
Je ne travail pas, en fait il me reste ce soucis, qui est que j'ai une confiance en moi réduite à néant, j'étais pourtant quelq'un de brillant, mais après 6 ans en psychiatrie (6 ans d'hospitalisation) j'ai perdu cette confiance en mes capacités, j'ai la chance de pouvoir me permettre de ne pas travailler grace a mon mari qui travail et a mes parents qui nous aide financièrement.....Je continue a percevoir l'aah mais je sais que ça ne sera pas pour toujours, mon taux d'invalidité ayant déjà été revu a la baisse la dernière fois, j'espère que mon handicap physique que j'ai en plus permettra de garder l'aah assez longuements car mon problème physique est aussi un vrai frein a l'emploi.....
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8 ans déjà que je souffre dans mon corps, et je n'ai que 35 ans...
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Dans ma boîte à outils à la rubrique "trucs et astuces" de la Prévention de la chute, voici un abcd de l´anti-chute revisité à la manière du Code de la route avec les feux tricolores et leurs trois couleurs : Vert, Orange et Rouge.
Dans quatre domaines fondamentaux : la vie professionnelle, la vie affective, le logement et la santé. ( liste non classée par ordre d'importance en relation avec l'impact sur l'équilibre psychique).
En septembre 1997, ces quatre domaines (indicateurs) étaient au rouge dans ma vie. Résultat : décompensation psychique avec hospitalisation en CHS
Bien des années après, je n'ai toujours pas oublié ce tsunami et malgré le spleen qui s'invite régulièrement dans mes pensées, je sais que je dois toujours rester vigilant dans mes choix de vie et sur mon environnement car cette maladie est sournoise. C'est pas facile tous les jours pour moi d'avoir assez de lucidité et de libre-arbitre pour faire les bons choix afin de maintenir un pseudo-équilibre de mon psychisme.
Bien amicalement. Sylvain
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Sylvain
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C'est que nous ne sommes pas toujours très sages !
Mais ce qyi est paradoxale dans nos cas c'est ce mélange d'extra-lucidité et de brouillons de pensées , de prises de décisions loufoques .Je ne sais pas ce que vous en pensez ?
J'ai aussi remarqué , et ce n'est pas pour nous hausser du col , parce que la mésestime de soi , voire le dégoût de soi commune à nous tous à peu près, c'est que nous sommes intellectuellement brillants , capables de résoudre des problèmes de vie ou des cas professionnels complexes .Hardis au-delà du raisonnable bien sûr et totalement timorés paralysés par la peur et l'incapacité de faire quoi que ce soit .Les employeurs ne s'y trompent pas d'ailleurs ils savent largement tirer profit de ces capacités intellectuelle , cette vitesse d'apprentissage , l'adaptabilité à n'iporte quelle situation, et notre rapidité à terminer une tâche demandée et puiser dans notre inventivité bouillonnante jusqu'à ce qu'un petit caillou nous fasse de nouveau trébucher .Alors là c'est la décharge directe , direction tratement des déchêts .
La résilience longtemps j'ai cru l'avoir atteinte , pendant de longues années , et patatras voilà que mes traumas ressurgissent ( viol, mort violente d'une amie très chère, viols de ma fille cadette ...le catalogue est long ) j'avais cru en faire- si ce n'est une alliée au moins parce trop encombrants ces trauma réglés par le silence , faisant ma petite tambouille toute seule dans ma petite arrière cuisine- une force .
cES trauma ont ressurgi brutalement 40 ans après .Tu as raison Allipeps , ces trauma ils faut les travailler au corps , ne pas les réleguer à la rubrique accidents , chiens écrasés .L'orgueil m'a fait croire que je me débrouillerais toute seule comme une grande , "besoin de personne lalala ".
J'aime bien l'idée des feux tricolores et je me rends compte que j'aime l'idée de brûler les feux rouges ( glisser disent les marseillais dont le jeu principal est de bruler les feux rouges et adopter des conduites au sens code de la route des plus risquées) .Si j'étais une bonne conductrice au sens du code de la route , respectant au mieux les interdits et les envies de prendre des risques extrèmes , dans ma vie il en est autrement .Brûler les feux rouges , fermer les yeux au bord d'une route sinueuse de montagne risquant à tous moment de dévisser au fond des précipices , foncer à grande vitesse sur un mur en ne freinant qu'au tout tout dernier moment .
Ma carrosserie est toute cabossée , je me suis bien souvent blessée plus ou moins gravement , mais je suis toujours debout , vacillante bien souvent , chutant parfois , marchant tête haute avec la légereté d'une plume , et si souvent quand je suis tassée par les médocs largement distancée par des centenaires en déambulateur .
Griller les feux rouges pour plus d'adrénaline , pour fuir l'ENNUI justement , ce maudit ENNUI qui me ronge .Il devrait être un ami je le considère toujours comme mon pire ennemi .Bêtement j'en conviens .Ce devrait être un moment de pause justement .Ne dit-on pas que les enfants doivent avoir la possibilité de s'ennuyer un peu alors qu'on les gave de stimulations diverses et variées , qu'ils ont un agenda de PDG sans que jamais on ne leur permette de s'ennuyer un peu parfois .
On ne se rend plus compte que l'ennui est une plage déserte, immobile qui sans doute nous permet sans qu'on s'en rende compte de remettre les compteurs en place , changer les fusibles et réflêchir éloignés de notre fracas et notre agitation habituelle .
Non ce n'est pas l'ennui notre pire ennemi , c'est nous-même et ce cancer de l'âme qui nous ronge , qui nous consume , qui nous impose des souffrances intolérables , c'est cette chimio qui nous offre des rémissions de plus ou moins longue durée et qui récidive violemment , et oui la maladie est toujours là .
Puisque nous sommes devenus par la force de la maladie , des guerriers , car il en faut de la force et du courage pour rester debout quand même , ce que j'aimerais c'est ne plus me combattre moi-même , mais tenter des accords de paix avec moi-même , apprendre à me faire du Bien , à m'aimer et ça c'est un vrai défi non ? Ce à quoi notre énergie devrait tendre toujours malgré les KO , maalgré les blessures , malgré les coups mortels que nous nous infligeons .
Nous nous épuisons , regardons les plages d'ennui autrement .
"Tu verras bien qu'un beau matin fatigué
j'irais m'assoir sur le trottoir d'à coté
tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi assis par terre comme ça .
.........
J'appuie sur la gâchette accélérateur
y'a qu'des ennemis dans le rétroviseur
aud'ssus cent quatre vingt je perds la mémoire
alors pourquoi pas s'assoir ? ? ......."
Alain Souchon, s'assoir par terre
anipeps
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anipeps
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@Tibanem en tous cas tu as de vrais talent d'écrivain....magnifique plume.....Je tiens a préciser un truc.....tu parles des compétences intellectuelles...tous les bipo ne sont pas des surdoués intellectuels, par contre les HP sont souvent bipo....pas qu'ils soient réellement bipo d'ailleurs, mais car ils sont ultra sensibles, car ils ne supportent pas l'injustice.
Après 10 ans passée chez les psy l'année dernière deux psychologues m'ont fait lire un livre fort intéressant "je pense trop" et "trop intelligent pour être heureux".....Le dernier m'a plus parlé que le premier et du coup une question pour ma psy reste en suspend " et si c'était la précocité seulement qui me rendait ainsi et non une maladie psychique"...difficulté a comprendre les autres, car je ne réfléchis pas comme eux....mais car j'ai des personnes en face de moi qui ont un moteur normal, le mien est en version turbo....
Nous sommes dans une société ou on psychiatrise beaucoup mais beaucoup de choses, beaucoup trop a mon sens, car il faut mettre les gens dans des cases, et au final cela rajoute a notre mal être....
Et si nous faisions de nos faiblesses nos forces, de notre différence notre arme pour combattre?
J'ai rencontré la semaine dernière un psychoprat (beaucoup sont décriés) et cela m'a fait un bien fou, ambiance velouté, encens, bougies, séance de reiki, échange en mode décontractée, une sensation de se ressourcer au plus profond de soi...
Quand sylvain parle des voyant, je suis tout à fait d'accord et c'est pour cette lucidité sur les voyants que je continue de me faire accompagner.....car des fois ils passent a l'orange sans que l'on s'en rende compte........
Et effectivement il y a plusieurs points importants mais j'en rajouterai un: la santé physique!
Cette année côté affectif, côté santé physique ça a été un vrai bouleversement mais je suis toujours debout....et je pense fortement que tant que mon mari sera a mes côtés ça sera le cas, car il me redresse dans mes dérives quand je pars en cacahuete, et plutôt intéret avec lui d'avancer droit....mais un jour il ne sera peut être plus là, je sais que pour moi c'est ce voyant là qui, s'il passe rouge, pourra être catastrophique....
Après ma psychiatre m'a dit un jour que même s'il un jour il y avait rechute, ça ne serait pas comme la chute d'avant....et oui normal au fond, car on a progressé, on a fait un grand chemin, on a grandit en quelques sortes, ce qui nous détruisait avant ne le fait plus mais d'autres choses peuvent venir nous détruire mais différement.....
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8 ans déjà que je souffre dans mon corps, et je n'ai que 35 ans...
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Quel plaisir de partage (j'ose l'écrire comme cela, brut de décoffrage) de vous lire toi Anipeps et toi Laurence-Tibanem. Je me retrouve dans vos mots comme dans un mirroir, jamais à l'identique mais avec tellement de similitudes, chacun(e) ayant son histoire, ses parcours accidentés avec ses convalescences et ses consolidations éphémères. Bravo Anipeps pour ta lucidité au sujet du risque catastrophique si ton voyant affectif passe au rouge. En tant qu'ex-borderline, je sais que cela a été mon talon d'Achille sans le savoir que le désamour annoncé subitement un week-end d'annuvarsaire de mariage (13 ans) "je ne t'aime plus" m'a instantanément fait vacillé au point de m'enfoncer immédiatement dans une dépression mélancolique grave nécessitant une hospitalisation après un passage aux urgences psychiatriques du CHU de Rouen. Je me réjouis pour toi Anipeps de la justesse de ton attitude préventive avec ton suivi psy au fil de l'eau car c'est ce que je n'avais précisément en septembre 1997. Tu évoques aussi ta santé physique. Tu as totalement raison de prendre cela en compte car je me souviens dans mon cas que j'ai subi une agression physique avec chute et rupture des ligaments croisés de mon genou gauche lors d'une bagarre avec un pré-adolescent en juin 1997 étant en détachement de l'Education nationale comme éducateur d'internat dans un lycée professionnel adapté. Et cela revient aussi à ce qu'écrit Laurence : qu'est-ce que je faisais dans cette galère de l'enseignement adapté ? (voici un des multiples reproches de mon ex de l'époque avec en plus une formation en spécialisation programmée en IUFM remplacée par une hospitalisation en CHS).
Laurence, en évoquant les prises de risques de tous ordres, tu ne fais que me confirmer ce que j'ai vécu jusqu'à un passé récent. Il m'a fallu être dans une impasse totale enfermé dans mes contradictions et les tiraillements pour qu'au final ma dernière psychiatre siffle la fin de la partie et fasse un certificat d'inaptitude au travail confirmé par ma mise en invalidité 2ème catégorie par le médecin conseil de la CPAM en juin 2012 (à 58 ans).
C'est à partir de ce moment-là que je me suis mis en mode veille en écartant toute volonté de performance. C'est comme si j'avais rendu les armes. Après maintes batailles contre moi-même et les autres, la guerre est finie bien terminée pour moi.
Heureusement pour moi, comme pour toi Anipeps, mon suivi psychiatrique me protège de moi-même en grande partie et le sert de fil d'Ariane pour continuer à progresser sur mon chemin de vie dans les meilleures conditions en fonction de ce que je suis ici et maintenant.
Bonne semaine à toutes les deux et à toutes celles et à tous ceux qui lisent l'ensemble des posts de ce forum sur le thème de l'ennui.
Bien fraternellement. Sylvain
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@sylefi toi aussi tu as l'aisance de la plume :).....Il nous faut effectivement être vigilant et surtout continuer à prendre soin de nous, même dans les phases de résiliance, même si la résiliance peut duré toute une vie....
Je tiens un précisé et soulever une question qui me parait importante....quel regard portez vous sur vous? ou plus précisément sur votre passé psy? sur vos hospitalisations?
Pour ma part j'en garde plus de traumatisme que de bons côtés, j'ai l'impression d'y avoir gâché une partie de ma jeunesse mais c'est peut être aussi pour ça que je ne veux plus gâcher ma vie et aujourd'hui la savourer pleinement....
j'ai trouvé cette citation que je trouve très parlante de Katerine Pancol:
La vie avait continué après, la vie continue toujours. Elle te donne des raisons de pleurer et des raisons de rire. C'est une personne, la vie, une personne qu'il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t'attrape par les cheveux et te dépose plus loin. Parfois elle t'écrase les pieds, parfois elle te fait valser. Il faut entrer dans la vie comme on entre dans une danse. Ne pas arrêter le mouvement en pleurant sur soi, en accusant les autres, en buvant, en prenant des petites pilules pour amortir le choc. Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu'elle t'envoie pour te rendre plus forte, plus déterminée. |
Elle représente vraiment ce que je pense, aller au delà de nos peines, de nos douleurs, et regarder par dessus les obstacles pour y trouver le bonheur, ne pas s'arrêter comme pris dans un piège dès qu'un de nos voyants passent au orange, mais continuer, continuer a vivre, et a regarder ceux qu'on aime être heureux....trouver le moyen de se ressourcer, auprès de la nature (expérience faite et impressionnante, en activité de plein air, nous contactons uniquement l'instant présent qui nous ressource et recharge les batteries)....
Je rajouterais, vivre comme on l'entend, ne pas se soucier du regard des autres, "car eux ne savent pas".....être fier de soi même, de son parcours, du chemin que l'on a fait....et regarder ses enfants, sa famille qui nous renvoient cet amour et qui nous disent a eux seuls la raison pour laquelle nous sommes ici auprès d'eux....
Et pour finir, si tout le monde était parfait, la vie serait extrêmement ennuyeuse....c'est nos différences qui font la force des relations humaines.....
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8 ans déjà que je souffre dans mon corps, et je n'ai que 35 ans...
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Très belle citation de Katerine Pancol à laquelle tu adhères pleinement et à laquelle je pourrais aussi m'identifier dans son approche de l'auteure que je trouve pleine de romantisme et de légèreté. Bravo Anipeps pour avoir de telle lecture et références.
Pour essayer de répondre avec justesse et clareté à tes questions, je dois réfléchir en me replongeant dans mon passé des années 2000.
Au sujet du regard que je porte sur moi, il est constamment en demi-teinte au gré de mon humeur. Ma difficulté principale à cette époque était de positionner mon curseur de l'humeur dans une position médiane à mi-chemin du néant (lutter contre le vide) et de la toute puissance (rien ne peut résister à mes pulsions). Cette attitude de modération n'a jamais été facile à stabiliser avant ma décompensation. J'ai compris au cours de ma thérapie que mon Moi était fragile et cela en rapport avec des maltraitance au cours de ma petite enfance. Par conséquent, avec un Moi fragilisé, difficile d'avoir confiance en moi et surtout de vivre dans le doute perpétuel avec un questionnement immuable : être ou ne pas être. Par expérience sur de longues années, c'est flippant pour soi et ceux ou celles qui nous entourent tant sur le plan professionnel que personnel et familial.
Concernant mon passé psy avéré avec une reconnaissance au titre de l'invalidité pour handicap psychique, je ne peux pas le clamer haut et fort. Je pourrais même dire que j'en ai une certaine honte d'en être là. Mais d'un autre côté, j'en suis heureux car cela démontre ma niaque pour me battre et vivre avec un réel sentiment que c'est le résultat d'efforts de ma part avec l'aide des professionnels de santé etc. et j'aime savourer mes victoires petites et grandes au quotidien. En plus. Cela n'est pas inutile pour mon estime de soi car c'est plutôt valorisant même si c'est quelquefois remplir un fût percé par le fond. Mais à chaque jour suffit sa peine pour garder le moral comme le baromètre au beau fixe.
Pour mes hospitalisations, j'ai de la chance car en 1997, j'étais professeur des écoles dans l'Education nationale. Cela m'a permis de sortir au plus vite du CHS pour être dirigé vers un des établissements de la MGEN à Rouen. Je sais qu'il n'est pas impératif d'être prof pour y être pris en charge. Au total, en hôpital de jour (hdj), j'y suis resté 22 mois en continu. Cela a été concluant puisque mon projet de sortie (un emploi comme cadre technico-commercial dans l'industrie pharmaceutique) a été validé par le médecin-chef. De toute façon, en cas de refus de ma demande de disponibilité, l'Education nationale m'avait réservé un poste de réadaptation (administratif) mais ma personnalité m'a fait choisir la solution la plus risquée mais que j'ai su maîtriser en terme de compétences au moins pendant huit années.
Pour revenir à mon expérience d'HDJ à la MGEN, cela m'a laissé de très bons souvenirs (à condition de ne pas me parler de mon état psychique) car c'est le seul moment où en atelier sports nautiques j'ai nagé aussi vite (2000m en moins d'une heure) et c'est le seul endroit où en atelier Art-thérapie j'ai peint avec même une participation en mai-juin 2000 au festival Art et déchirure en exposant trois de mes productions de peinture acrylique sélectionnées par l´infirmier psy référent de l'atelier et exposées parmi toutes celles d'arts plastiques des malades mentaux des établissements spécialisés de l'agglomération de Rouen. J'ai même une de mes peintures achetée par un jeune médecin psychiatre de Paris de passage ans ce festival Art de déchirure que je n'ai pu rencontrer que quelques années après lors d'un déjeuner à Paris avec ma casquette de cadre commercial car en 2000, les malades ne pouvaient pas être présents sur le lieux du festival. C'est le fait d'avoir noté ses coordonnées de son chèque de 150F qui m'a permis de la retrouver dans le bottin.
Voilà Anipeps quelques éléments de réponse à tes trois questions. Cela ne peut être que parcellaire mais cela te donne quelques indications à partir de ma propre expérience.
C'est fou comme le thème de l'ennui peut nous conduire dans l'écriture. C'est très bien ainsi car c'est libérateur et force de puissance au niveau des échanges entre nous.
Bien amicalement. Sylvain
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Sylvain
Utilisateur désinscrit
Effectivement, le sujet sur L 'ennui fait de bons échanges intéressants
bonne soirée
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Utilisateur désinscrit
Bonjour,
Je me demande si tous les bipolaires qui sont stabilisés éprouve ce sentiment d'ennui, d'être blasé, désabusé je ne sais pas trop comment définir cet état d'esprit.
Voilà si des bipolaires (ou amis de bipolaires) connaissent Cela ou ont une idée, ou si stabilisés ils sont dans ce cas ou l'ont été. Je pense que ces témoignages pourraient être utiles.