Dans de nombreux cas, le traitement du cancer du côlon va impliquer une colostomie : c’est une intervention chirurgicale qui impose la dérivation du transit intestinal vers l’extérieur, afin de recueillir les matières fécales dans un appareillage spécifique. Les selles s’écouleront désormais par l’anus artificiel et seront recueillies dans une poche de plastique que le patient devra régulièrement changer. Cette poche, inodore et très discrète, va cependant bouleverser le quotidien du patient et l’adaptation sera particulièrement difficile d’un point de vue psychologique.
Suite à une colostomie, de nombreux malaises peuvent être évités si les personnes sont informées de la situation. En effet, les patients peuvent ressentir de la gêne face à leur situation et la présence de cette poche, et ils ont tendance à la cacher au plus grand nombre. Le patient ne doit pas dissimuler sa situation par pudeur par rapport aux autres, car il sera le premier à en souffrir : en effet, le silence ne l’aidera pas à reprendre une vie sociale normale. La famille ne doit donc pas instaurer de tabou sur l’intervention chirurgicale effectuée et doit pouvoir en parler librement. Cependant, il est normal que le patient ne puisse pas dévoiler son corps facilement, et ce sera à lui de choisir de se déshabiller ou non devant tout le monde, à la plage, ou encore à la piscine.
La crainte que d’autres personnes remarquent la poche, sentent de mauvaises odeurs, ou encore entendent des bruits intestinaux, s’en ira avec le temps, en constatant que personne n’y prête réellement attention.
Vie de famille et vie sexuelle avec un cancer colorectal
Il est cependant important que la famille, les proches, les amis, puissent parler librement avec le patient, sans ressentir de gêne envers ce dernier. L’écoute est très importante : le patient doit pouvoir se confier sur ses angoisses, ses peurs, ses doutes.
Suite à un cancer du côlon, il peut arriver que la personne, en raison de sa condition, réussisse à faire se sentir coupables son conjoint et les autres membres de la famille, surtout les enfants, en instaurant ainsi un état de profonde frustration et parfois même de dépression. Le risque majeur est de se retrouver dans une situation de cercle vicieux, qui éloigne les proches entre eux, au moment même où ils ont le plus besoin de soutien.
Le conseil principal des sexologues et des psychologues est de ne pas renoncer. Il faut garder à l’esprit que la majorité des personnes qui ont subi une colostomie ne désirent pas recommencer leur vie sexuelle avant six à huit mois suivant leur intervention. Avoir une poche ne signifie pas ne pas pouvoir vivre sereinement sa vie sexuelle. La peur de ne plus être attrayant aux yeux de son conjoint, ou que la poche puisse s’endommager ou empêcher l’acte sexuel, sont souvent des angoisses supplémentaires pour le patient. Il est donc important que le conjoint soit patient, mais surtout qu’il instaure un climat de confiance et de communication. L’amour et la tendresse ont un effet bénéfique sur le physique, et de simples caresses pourront aider le patient à se réapproprier son corps.
Dans tous les cas, il faut en parler à l’intérieur du couple afin de comprendre les angoisses ou les peurs possibles et rassurer le patient.
Dernière mise à jour : 08/03/2018
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