Myélome multiple : tout savoir

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Myélome Multiple (MM)

Qu'est-ce que le myélome multiple ?

Le myélome multiple, également appelé myélome ou maladie de Kahler, est un type de cancer du sang qui affecte des globules blancs spécifiques appelés plasmocytes. Il s'agit d'une modification de l'ADN qui se produit au cours du développement dans la moelle osseuse, entraînant une multiplication rapide et incontrôlée des cellules.

L'accumulation de cellules myélomateuses dans la moelle osseuse empêche la production de cellules sanguines normales, ce qui entraîne la libération d'un seul type d'anticorps, appelé paraprotéine ou protéine M, qui n'a aucune fonction immunitaire utile.

Le myélome multiple représentait environ 5 400 nouveaux cas de myélome en France en 2018

Le myélome est le plus souvent diagnostiqué chez des personnes âgées de 65 à 74 ans, mais il peut également être diagnostiqué chez des personnes de moins de 50 ans. Seuls 5 à 10 % des patients atteints de myélome ont moins de 40 ans. Le myélome chez les enfants est extrêmement rare. Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de développer un myélome.

Quels sont les types de myélome multiple ?

Il existe deux types de myélome multiple :

  • Le myélome symptomatique actif : une forme de myélome dans laquelle le patient présente divers symptômes cliniques.
  • Le myélome à l'état latent, également appelé forme de myélome asymptomatique : il s'agit d'un stade précoce du myélome, où le patient ne présente pas de symptômes cliniques. Il évolue généralement vers un myélome multiple actif, mais cela peut prendre un certain temps. Le risque d'évolution vers un myélome actif est de 10 % par an pendant les cinq premières années, puis diminue les années suivantes.

Quels sont les symptômes du myélome multiple ?

Plusieurs symptômes physiques sont associés au myélome multiple, mais voici les plus courants.

La douleur

Les patients atteints de MM peuvent souffrir de douleurs à différents stades de leur maladie.

Les douleurs osseuses peuvent être liées à l'ostéoporose, aux lésions osseuses, aux fractures pathologiques et/ou aux fractures par tassement vertébral, qui sont des manifestations douloureuses courantes au moment du diagnostic et tout au long de l'évolution de la maladie.

La douleur neuropathique peut également être causée par l'effet de la protéine monoclonale sur le tissu nerveux.

L'anémie

La réduction du nombre de globules rouges, qui transportent l'oxygène dans tout le corps, entraîne une anémie. Celle-ci peut provoquer de la fatigue, de la faiblesse ou un essoufflement et peut être due au myélome ou être un effet secondaire du traitement. Le mécanisme de l'anémie dans le myélome n'est pas entièrement compris.

Des infections récurrentes

Les patients atteints de myélome multiple présentent un risque accru d'infections, car leur système immunitaire ne fonctionne pas correctement et leur nombre de globules blancs est inférieur à la normale.

Des ecchymoses inexpliquées

En raison d'un faible nombre de plaquettes sanguines, les patients atteints de MM peuvent présenter un risque accru de saignement.

Des symptômes gastro-intestinaux

Le calcium peut être libéré dans le sang lors de la désintégration de l'os, ce qui entraîne un taux de calcium sanguin supérieur à la normale. Cela peut entraîner une soif, des nausées, des vomissements, une confusion ou une constipation.

Une vision floue, des étourdissements ou des maux de tête

Comment le myélome multiple est-il diagnostiqué ?

Le myélome à l'état latent ne provoque normalement pas de symptômes, c'est pourquoi il est souvent diagnostiqué par hasard. Les principaux examens cliniques qui révèlent la maladie sont les suivants :

  • Analyse de sang : les analyses de sang peuvent révéler un taux accru de protéines globales, ce qui incite à poursuivre les investigations. Ces analyses se concentrent sur la mesure du taux de cellules sanguines et de la quantité de protéines anormales (paraprotéines) et d'autres substances dans le sang et/ou l'urine.
  • Techniques d'imagerie : les radiographies peuvent révéler une perte ou un amincissement des os (ostéoporose), des trous dans les os (lésions lytiques des os) ou des fractures. Cependant, elles manquent de sensibilité pour montrer la différence entre les lésions osseuses récentes et plus anciennes, comme les sites actifs et inactifs du myélome.
    Il existe des techniques plus sophistiquées comme la tomodensitométrie (CT) ou l'imagerie par résonance magnétique (IRM) qui sont plus précises que les rayons X, créant une image numérique en trois dimensions.
  • Aspiration de la moelle osseuse, biopsie et tests d'hybridation in situ en fluorescence (FISH) : ces procédures consistent à prélever un échantillon de la partie liquide de la moelle osseuse.

Comment traiter le myélome multiple ?

Le traitement du myélome est conçu pour arrêter ou ralentir la croissance de la maladie, maintenir la maladie en rémission le plus longtemps possible et aider les patients à vivre mieux et plus longtemps.

Il est important de parler à votre médecin de toutes vos options de traitement, y compris de vos objectifs et des effets secondaires possibles, afin que vous puissiez choisir celle qui vous convient le mieux. Le traitement spécifique que vous choisirez dépendra de plusieurs facteurs, notamment de votre âge et de votre état de santé général.

Les patients plus jeunes qui sont relativement en bonne santé peuvent se voir proposer des doses plus élevées de médicaments, suivies d'une chimiothérapie intensive pour tuer les plasmocytes anormaux et d'une greffe de cellules souches pour reconstituer les cellules souches saines.

Certaines personnes âgées de plus de 70 ans, ou celles qui ne peuvent tolérer les effets secondaires des traitements intensifs, peuvent recevoir une combinaison de médicaments, mais pas de chimiothérapie ni de greffe de cellules souches.

Les traitements médicamenteux

La thérapie combinée s'est avérée plus efficace que les thérapies à base d'un seul médicament. Une combinaison typique comprend :

  • Une chimiothérapie pour tuer les cellules du myélome (par exemple, cyclophosphamide, melphalan ou doxorubicine),
  • Des corticostéroïdes pour supprimer l'inflammation (par exemple, la dexaméthasone ou la prednisolone),
  • Des médicaments immunomodulateurs (IMiD) pour ajuster les réponses immunitaires (par exemple, thalidomide, lénalidomide (LEN) et pomalidomide (POM)).

Les thérapies biologiques

  • Les inhibiteurs du protéasome arrêtent et contrôlent la division cellulaire des cellules myélomateuses. Ils semblent affecter les cellules tumorales plus que les cellules normales, mais ils ne sont pas sans effets secondaires (par exemple, le bortézomib).
  • Les anticorps monoclonaux (mAbs) ciblent les cellules néoplasiques et activent le système immunitaire ou perturbent une voie de signalisation protégeant les cellules néoplasiques de la destruction des cellules immunitaires (par exemple Elotuzumab).
  • Les anticorps bispécifiques (BiAbs) sont des AcM ciblant simultanément un antigène associé à la tumeur et un antigène associé aux cellules immunitaires afin de rediriger la cytotoxicité des cellules immunitaires contre la cellule tumorale (par exemple, talquetamab).
  • La thérapie par cellules T à récepteur d'antigène chimérique (CAR) consiste à reprogrammer le système immunitaire en extrayant des cellules T, en les modifiant génétiquement in vivo, puis en les réinjectant dans l'organisme (par exemple, idecabtagene vicleucel).

La transplantation

Lors d'une greffe de cellules souches, le patient reçoit une chimiothérapie à haute dose pour tuer les cellules de la moelle osseuse. Il reçoit ensuite de nouvelles cellules souches saines qui forment le sang. Lorsque les greffes de cellules souches ont été développées pour la première fois, les nouvelles cellules souches provenaient de la moelle osseuse, c'est pourquoi on parlait de greffe de moelle osseuse. Aujourd'hui, les cellules souches sont plus souvent prélevées dans le sang (greffe de cellules souches du sang périphérique). La transplantation est couramment utilisée pour traiter le myélome multiple.

Les thérapies locales (chirurgie, radiothérapie)

Ces traitements ont tendance à être utiles pour les cancers à un stade précoce (moins avancé) ; ils sont souvent utilisés dans le traitement des plasmocytomes solitaires mais sont moins couramment utilisés dans le traitement du myélome multiple.

Quelles sont les complications du myélome multiple ?

Insuffisance rénale : 60 à 70% des patients atteints de myélome présentent des complications rénales. La paraprotéine ou protéine M présente en grande quantité dans le sang a tendance à s'accumuler dans les reins, perturbant leur fonction normale.

La prévention de l'insuffisance rénale aiguë est donc essentielle. Il s'agit d'éviter la déshydratation et les médicaments qui peuvent la provoquer (par exemple, les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l'ibuprofène et le kétoprofène, ou les produits de contraste iodés utilisés pour certains examens d'imagerie médicale). 

Complications cardiaques et pulmonaires : les problèmes cardiovasculaires et les complications pulmonaires sont des affections graves et potentiellement mortelles qui peuvent affecter les patients atteints de myélome multiple. De nombreux patients atteints de myélome multiple souffrent déjà de maladies telles que l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie ou le diabète. Ces conditions les exposent au risque de thromboembolie veineuse (TEV) et aux problèmes cardiovasculaires.

Enfin, la présence d'un myélome multiple augmente le risque de développer certains cancers tels que le cancer du côlon et le cancer du sein.

Comment assurer le suivi après le traitement du myélome multiple ?

Les personnes ayant reçu un traitement pour le myélome multiple sont suivies de près par des professionnels de santé. Ce suivi à vie est nécessaire car le myélome multiple est une maladie chronique qui se caractérise par des rechutes régulières nécessitant un traitement.

Le suivi consiste en un rendez-vous au cours duquel un examen physique et une analyse de sang sont effectués. Des radiographies sont également demandées. Le calendrier de ces rendez-vous de suivi dépend des caractéristiques individuelles du patient et de son plan de traitement.

Quels sont les signes auxquels les patients doivent être attentifs après le traitement du myélome multiple ?

Les personnes ayant reçu un traitement pour un myélome multiple doivent contacter immédiatement leur médecin si elles présentent l'un des symptômes suivants :

  • Douleur osseuse ou dorsale,
  • Perte de sensibilité dans les pieds ou les mains,
  • Problèmes de mobilité,
  • Fièvre inexpliquée,
  • Nausées ou vomissements,
  • Débit urinaire anormalement faible ou élevé,
  • Fatigue et/ou essoufflement,
  • Infections respiratoires, urinaires ou autres fréquentes,
  • Ecchymoses ou saignements.

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Auteur : Balkis Ounaies, Rédactrice Santé

Balkis est titulaire d’un diplôme de docteur en pharmacie et d’un mastère spécialisé en économie de la santé de l’université de Paris Cité.

Aujourd’hui, en qualité de Data Scientist chez Carenity, Balkis... >> En savoir plus

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