Les thérapies ciblées contre le cancer colorectal, qui touchent uniquement les cibles moléculaires visées, sont de puissants outils dans le traitement contre le cancer, mais ne fonctionnent généralement qu’un certain temps. Désormais, Alberto Bardelli, un biologiste moléculaire de l’Institut pour la Recherche et le Traitement du Cancer de Candioloe, et professeur à l’Université de Turin, associé à Salvatore Siena, oncologue à l’hôpital Niguarda Ca’ Granda de Milan, ainsi qu’à d’autres chercheurs du Memorial Sloan Kettering de New York, a découvert que chez les patients présentant un cancer colorectal résistant aux médicaments, la récidive peut être détectée plusieurs mois avant qu’elle ne se manifeste cliniquement, et est causée par la mutation du gène KRAS.
La découverte a été publiée sur la prestigieuse revue scientifique Nature et a été financée par l’Association Italienne pour la recherche sur le cancer (AIRC).
Les scientifiques ont découvert l'origine de la résistance aux traitements du cancer colorectal
Bardelli et son équipe de chercheurs ont réussi à identifier dans des fragments d’ADN libérés par la tumeur dans le sang du patient, un gène indicateur (le gène KRAS mutant), qui « s’allume » quelques mois avant que la radiographie ne détecte que la tumeur recommence à se développer. Des machines de diagnostic à la pointe de la technologie ont été utilisées, appelées BEAMing : ce sont des technologies sophistiquées en mesure d’accélérer considérablement l’examen des échantillons de sang et, en même temps d’améliorer la capacité à détecter les plus petites mutations.
La découverte scientifique ne se limite cependant pas au fait de savoir à l’avance la cause de la rechute. Les thérapies ciblées les plus utilisées dans ce type de cancer colorectal sont des anticorps monoclonaux, connus sous le nom de Cétuximab et Panitumumab. Les résultats publiés sur Nature suggèrent que si les cellules cancéreuses montrent des signes de résistance, il sera alors possible d’associer aux deux premiers médicaments un troisième, qui ralentit, ou bloque même complètement les cellules résistantes, en agissant sur une enzyme appelée MEK. Ainsi, grâce à ses recherches médicales, Baldelli va permettre d’améliorer davantage les thérapies ciblées du cancer colorectal.
Dernière mise à jour : 12/02/2017
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