Quel regard avons nous sur notre maladie mentale ?

Bonjour à vous tous, effectivement nous n'avons pas une maîtrise sur notre maladie par contre nous pouvons nous donner de petits objectifs dans notre journee même si cela ne va pas. Par exemple prendre un petit déjeuner en cherchant l'aliment qui nous fait envie. Prendre une bonne douche chaude et surtout reprendre un rendez vous chez notre psy si cela ne va pas je pense Bertille que ton traitement n'est pas assez fort ou ne te convient pas à l'heure actuelle. Je me mets actuellement en colère car grosses difficultés pour l'emménagement de mon appartement avec soucis techniques durs à gérer je me rends compte que je n'arrive pas à contrôler mes paroles ce que parfois mon entourage ne comprends pas et cela me fait mal car ils ne comprennent ni mon angoisse ni mon comportement excessif mais être atteint de troubles bipolaires n'est pas facile à vivre chaque jour et j'aimerai être comme les autres !!! 

Bonjour Bertille25,

Réponse pour ton dernier post,

Alors j'ai commencé à répondre à ton post du 10/02/2017. C'est long mais cela t'aideras peut être à déculpabiliser et à accepter le diagnostic et la maladie. Je n'ai pas tout lu, je prends le sujet en cours mais Matigue a raison il faut voir ton psychiatre d'urgence. Ta dépression est à son maximum, si tu commence à penser à ton utilité cela signifie que les idées noirs et malheureusement les idées suicidaires ne vont pas tarder. C'est quand j'ai commencé à me demander à quoi je servais que mon psychiatre m'a mis sous anti-dépresseur, malgré des états dépressif c'était la 1ère fois que j'étais réellement traitée pour dépression. Et bien que j'étais réticente car j'avais lu que les anti-dépresseur n'étaient pas forcément conseillé pour les bipolaires, j'ai accepté quand il m'a dit que dans la situation actuelle nous n'avions pas le choix. J'ai donc été mise sous Valdoxan.

Réponse pour ton post du 10/02/2017

Tu as raison tu es dans la phase la plus compliqué de la maladie: l’acceptation. L’élément capitale pour une stabilisation.

Il ne faut pas chercher les raisons de la maladie dans son histoire personnel, en se disant qu’il y a forcément 1 évènement ou quelque chose qui fait que nous sommes Bipolaire.

Cette maladie résulte comme le dit bien le livre que m’a conseillé mon psychiatre lors de notre 1ère rencontre (la maladie bipolaire expliquée aux souffrants et aux proches) de la combinaison de 3 facteurs dont 1 génétique. Cela m’embête je suis en plein déménagement et je n’ai pas le livre sous la main pour te citer les 2 autres facteurs. En tout cas, ce livre peut t’aider à déculpaliser car ce n’est pas de notre faute si nous sommes bipolaire. Sache que  “La personne atteinte de trouble bipolaire n'est pas responsable de son affection qui ne provient pas d'une personnalité « faible » ou instable” (j’ai trouvé ça sur un site en voulant revoir les 3 facteurs, et c’est exactement cela).

De plus, pour ma part ce qui m’a beaucoup aidé à accepter c’est que lors de mon diagnostique, les psychiatres m’ont bien expliqué que la maladie était dû à un neurotransmetteur qui ne fonctionne pas, c’est ce disfonctionnement neurologique qui fait que nous ne sommes en théorie pas capable de gérer nos émotions (après pour la gestion des émotions, tu verras quand tu seras stable que même si physiologiquement nous partons avec ce handicape, nous apprenons à le faire différemment et qu’au final nous maîtrisons mieux nos émotions que des personnes dites normales). Un problème physiologique, cela me parle car j’ai une formation scientifique et surtout je me dis que si cette maladie à une cause physiologique (scientifiquement prouvée), alors nous ne sommes plus uniquement dans la maladie mentale contrairement à ce que l’on nous dit. De mon point de vue cette maladie n’est classifiée en tant que tel pour 1 seule raison elle n’a pas de signes physiques visibles. Pour moi c’est une maladie neurologique.

Pour avancer au lieu de chercher des causes déclencheurs, cherche plutôt des indices qui t’indiquent que finalement tu l’as toujours été. Cela t’aidera peut être à ne pas rejeter le diagnostic. Car puisque la maladie a une cause génétique cela signifie qu’on ne devient pas bipolaire mais que malheureusement on naît bipolaire (oui je sais puisqu’il y a 3 facteurs scientifiquement ce que je dit n’ai pas tout à fait vrai, mais c’est un petit raccourci acceptable). Pour ma part, le diagnostic a été une révélation, car malgré une enfance heureuse, je me suis toujours sentie différente. Et une amie m’a dit un jour pendant ma thèse (soit 2 ans avant mon diagnostic): “je ne te comprends pas tu as tout pour être heureuse et pourtant tu es dans cet état” car à l’époque on ne percevait que mes états dépressif. Effectivement, cette amie avait raison: j’étais en bonne santé, j’avais une famille aimante, un mari extraordinaire, jusque là j’ai toujours tout réussi (vie sportive, étude…), j’ai des passions dont certaines partagées avec mon mari et puis sans aucune raison du jour au lendemain j’étais capable d’être au 36ème dessous.

Par rapport à la dépression, on se dit tous qu’on n’en sortira jamais. Il n’y a pas de solution miracle par rapport à ton comportement, en tout cas pas au début. Au départ c’est les médicaments et rien qu’eux qui t’aideront (encore un élément qui m’indique que cette maladie n’est pas une maladie mentale, en tout cas pas à 100%). Par la suite, quand tu commenceras à aller mieux c’est à dire quand tu auras à nouveau la force de te lever et que tes envie commenceront à revenir là tes actions pourront avoir un effet bénéfique. Ce qui m’a aider c’est de ne plus me poser la question de quand est ce que je sortirais de cette spirale infernale, de prendre les jours comme ils venaient. Et puis petit à petit sans m’en rendre compte j’ai recommencé à sourire et à rire. Un souvenir fort de ma sortie de dépression: 1 jour avec mon fils âgé d’environ 7 mois, alors que j’avais totalement oublié ce que c’était de rigoler, il s’est passé un événement (en pleine diversification, le lui ai donné de la purée de patate douce et il m’a fait un caca monstrueux quasiment plus gros que lui, il était dans son transat et ça débordait de partout) qui m’a déclenché un fou rire. Ce jour là je me suis sentie revivre.

Bon courage, il y a de l'espoir c'est possible de s'en sortir, et quand on y arrive c'est d'autant plus gratifiant

@Sissie974 ton texte est magnifique je suis en ce moment d'accord avec toi le mot de la fin est tout à fait bien trouvé je pense qu'il y a de l'espoir personnellement je pense être stabilisé et c'est déjà une grande victoire pour moi peut-être que l'étape suivante sera de me soigner sans médicaments mais ce n'est pas pour tout de suite la première étape pour moi ce sera d'avoir un enfant bonne soirée bonne nuit et à demain

@Sissie974

@Bertille25

Bien sûr qu' il est possible de s' en sortir avec tous les moyens de la médecine actuelle. Bertille est au fond du gouffre actuellement alors qu' un petit antidépresseur permettrait de la sortir du trou en libérant la dopamine qui manque aux dépressifs pour retrouver la pêche.

Bien sûr que nous ne sommes pas responsables de notre bipolarité et dans le cas d' une grosse dépression ( comme d' une manie ), c' est un problème de chimie qu' il faut résoudre en premier, donner à notre corps le produit qui lui manque.

Après on peut faire de la psychothérapie, de l' analyse, de l' introspection, mais, dans le cas de Bertille, il lui faut avant tout un antidépresseur car elle a atteint le fond, au risque de faire un épisode maniaque mais ça sera toujours mieux que de rester dans les idées noires plus ou moins suicidaires.

@Martique

C'est exactement ça!!!

@Bertille25

Accroche toi et fait confiance aux psychiatres, prend 1 anti-dépresseur pour lutter contre cette dépression. 

@Moogly7

Être stabilisée et avoir des enfants c'est tout le bonheur que je te souhaite.

Pour ma part, mon 1er m'a sauvé la vie, c'est sa naissance qui a permis de me diagnostiquer.

Je vais lancer 1 sujet 'grossesse et bipolarité' pour parler plus en détail de ça car à l'époque où je me renseignais pour le 2ème je n'ai rien trouvé de concret qui puisse m'aider à mi préparer.

Pour 1 vie sans traitement, c'est peut-être possible, mais j'ai fait mon deuil de cette envie. 

@Moogly7

Il ne faut guère se faire d' illusion, nous bipolaires avons besoin d' un traitement à vie.

Déjà bien si nous n' avons pas de récidive. Moi j' ai été stabilisé grâce à mon activité professionnelle comme enseignant et à ma vie affective et de couple qui s' est bien passée avec les enfants qui nous obligent à faire attention.

Ton projet d' avoir des enfants peut donc contribuer à conforter ta stabilisation.

Je rejoins Matique: je ne crois plus à la possibilité d'une vie sans traitement même si je suis dans une pause de 9 mois sans traitement déjà. Dès que j'aurais accouché, je reprendrais sans nostalgie aucune mon traitement.

Et pour mois aussi ma stabilité actuelle résulte de la combinaison entre activité professionnelle/vie de couple et affective équilibrée. Et je ne cesserais de le répéter mon 1er enfant m'a sauvé la vie car son existence a permis de me diagnostiquer et mon 2ème qui n'est même pas encore né m'a montré à quel point j'étais forte et que même ci nous ne sommes pas à l'abri d'une rechute mon mari et moi sommes armés pour faire face à cette maladie.

On ne saurait trop mettre en valeur le rôle du conjoint dans notre maladie car il voit mieux que nous quand nous commençons un épisode maniaque et il sait quoi faire en cas de début de dépression.

D' où l' intérêt de ne pas rester replié sur soi-même et de se dire qu' on n' est pas une charge pour les autres car tout le monde est prêt à nous aider si on ne s' y oppose pas.

@Bertille25,

Reprends-toi, tu n' es pas seule et c' est déjà bien de confier tes problèmes sur ce site. Mais tu es en train de t' enfoncer de plus en plus dans ta spirale dépressive qui devient dangereuse pour toi-même sans savoir comment t' en sortir. A ce stade, seul ton psy peut vraiment t' aider car nos mots sont bien dérisoires devant le désarroi où tu te trouves actuellement.

@Matique oui mais j'appréhende beaucoup car il va falloir que j'arrête le lithium

Moogly7, peut-être existe-t-il d' autres régulateurs de l' humeur compatibles avec une grossesse. Il faut tout tenter pour ne rien avoir à regretter plus tard.