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Patients Anorexie
Mini thérapie entre anorexiques - Soutien
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Aller au dernier commentaireUtilisateur désinscrit
Bonjour , Rachel,
Sympa, ta proposition, je te réponds avec difficulté, j' ai perdu ....mes lunettes... Laisse démarer, les réponses vont venir!!! à + avec lunettes
Utilisateur désinscrit
Bonjour à tous,
Pour ma part, même si j'ai retrouvé un poids normal aujourd'hui, mes journées restent influencées par l'anorexie. Je pense à ce que je vais manger, comment vais-je pouvoir brûler des calories, dès que je me vois dans un miroir je me trouve énorme...
Il y a des jours où je suis de bonne humeur, mais d'autres où cela ne va pas du tout et où je m'effondre : je vois tout le côté négatif des choses, je me déteste, je renvoie balader tout le monde, je pleure... Je suis pourtant sous antidépresseurs, mais j'ai diminué mon traitement de moitié et cela se ressent dans mes sautes d'humeurs.
Je n'ai malheureusement pas le droit de me peser alors je ne connais mon poids que toutes les deux ou trois semaines lors de mon suivi médical, mais si je pouvais monter sur la balance, je le ferai des dizaines de fois par jour. Mon poids influence aussi mon humeur, alors les pesées sont parfois source d'énormes conflits intérieurs.
Donnez aussi vos ressentis, l'union fait la force.
Utilisateur désinscrit
Bonjour Altess et contente de te retrouver ici. Là on est entre nous et on peut tout se dire (pour nous entr'aider et peut-être aider des autres personnes qui n'osent pas venir ou qui n'osent pas mettre un nom sur leur maladie). Je suis contente pour toi que tu aies réussi à passer un cap mais je vois que les peurs continuent quand même.
Je suis comme toi, toujours à regarder ce que je mange ou ne mange pas.
J'ai souvent aussi des jours où je vais très mal, mais cela se produit souvent lorsque j'ai été obligée de manger quelque chose d'interdit pour moi : alors là, je me déteste, je m'en veux et je déteste tout mon entourage. J'en prends même des crises de nerfs tant je suis en colère contre moi d'avoir mangé, en colère contre les autres qui m'ont forcé à manger. Je déteste tout le monde et après je me renferme pendant des jours et des jours et je hais mon entourage. C'est affreux à vivre.
Je suis comme toi pour les pesées, je ne me pèse qu'une fois par moi chez mon docteur mais là, j'arrive à accepter car c'est volontairement que je ne me pèse plus chez moi. Je ne sais pas comment j'y arrive mais j'ai cette chance-là, de même que je ne me trouve pas grosse. Au contraire, je me trouve laide, trop maigre et j'ai même honte.
Mais cela ne me fait même pas réagir. C'est surtout le fait de manger qui est dur, le fait de mettre à la bouche et d'avaler de la nourriture. Alors si ce ne sont pas des fruits ou des légumes, j'y pense pendant des heures et là, bonjour les sautes d'humeur.
Qu'est-ce que c'est épuisant cette maladie ! On a que çà en tête et on y pense du matin au soir. On a beau tout faire, tout tourne autour. C'est invivable.
Tu me comprends ?
Utilisateur désinscrit
Coucou Rachel et Altess.
Comme toi Altess, j'ai normalisé mon poids mais suis sujette aux conflits intérieurs car je n'ai jamais cessé les pesées et je fais souvent un bilan quotidien de tout ce que j'ai ingéré. Quitte à en être malade dans ma tête, devenir très anxieuse me percevoir difforme et avoir envie de pleurer très fort, j'arrive à recommencer le lendemain, petit déjeuner et tout le reste.
Ce qui est invivable ceux sont les ballonnements et autres constipations : c'est une vraie guerre intérieure pour ne pas reprendre des laxatifs immodérément ou des diurétiques ou l'envie de griller les calories. Sauf que sur ce dernier point, je ne peux plus car atteinte d'une fibromyalgie très invalidante depuis deux ans. Je regarde les livres vantant les pertes de poids miracles sans efforts avec nostalgie mais je ne les achète plus. Par contre, je me regarde cinquante fois dans la glace par jour pour m'assurer que ce qui "dépasse" n'est pas en évidence et je "caresse" mon estomac afin d'en palper le galbe cinquante fois par jours aussi. Final, les jours de ballonnements et pou de constipations, je pretexte des difficultés de digestions pour justifier mon manque d'appétit que j'arrive a nouveau à "normaliser quand la taille de mon ventre est, me semble, d'une taille convenable. de profil dans une glace donc, le truc qui pardonne pas, je suis capable d'y penser toute une journée si au matin au lever c'est trop enflé. Pourtant, j'arrive quand même certains jours de gonflements surtout si cela dure plusieurs jours à m'alimenter un tant soit peu pour éviter la perte de poids.
J'ai été très marquée d'avoir été hospitalisée dans un service de réanimation endocrinologique avec un pronostic viral engagé : je risquais à tout moment de faire un arrêt cardiaque. Je calcule également régulièrement mon IMC que je tolère à partir de 18 mais qui peut parfois redescendre : je remange, c'est très dur, mais je le fais, je souffre de cette situation (la reprise de poids et le poids quasi normal mais je veux pas mourir. Ceci dit, cela fait des années que je n'ai pas eu un poids vraiment normal c'est à dire, j'ai un poids acceptable mais que je tiens toujours un peu en dessous. Je pèse 47 kilos, presque 48 maintenant... pour 163 cm.
Je ne sais pas si cela peut vous aider mon témoignage en tout cas, je suis de tout coeur avec vous et je me sens très concernée par ce que tu vis Rachel même si je ne suis pas vraiment dans ta situation.
Bises à vous
Utilisateur désinscrit
Merci à vous deux. Je vous admire d'avoir réussi à reprendre un poids quasi normal et de ne pas être en situation constante de danger. Moi, je n'y arrive pas, c'est impossible pour moi.
Je suis sûre que l'hospitalisation est la seule solution pour moi car seule, je ne peux dépasser cette maladie.
Le souci est que, il y a deux ans, on m'a dit que la maladie était trop ancrée en moi et que j'étais trop atteinte pour être hospitalisées et en plus je crains de ne pas avoir envie de guérir par la force.
Ma crainte la plus vive n'est pas de reprendre du poids mais celle de mettre les aliments dans la bouche et les sentir dans mon estomac. Cà c'est insurmontable pour moi.
Pourtant je sens bien que je vacille chaque jour, que je prends des vertiges à tout vent et que je n'ai plus la force de faire tout ce que je voudrais mais impossible d'avancer. C'est hors de mes forces et je crois que je préfèrerais mourir plutôt que de sentir un bout de pain ou un morceau de viande dans mon estomac.
Je ne sais plus comment faire et surtout comment passer ce cap. Avez-vous connu cette période ?
Utilisateur désinscrit
coucou Rachel,
je pense assez bien comprendre ta situation et ton état d'épuisement physique et moral... Mais je ne sais qui a pu te dire qu"être hospitaliser ne te servirait pas car ta maldie serait trop ancrée car elle aurait le mérite de te redonner suffisament de force pour te permettre ensuite une thérapie ambulatoire et donc un retour chez toi. Ceci dit,n je ne suis qu' a moitié étonnée que quelqu'un puisse tenir un tel discours j'ai tellement entendu de C et vu des prises en charge de M mais il faut t'accrocher et faire confiance car au fond de toi, toi seule ressent ce qui est ou sera le mieux adapté. Si tu te trompes, tu recommences mais on ne peut pas décréter qu'une personne ne peut sortir d'un fonctionnement pathologique au seul regard de la durée des symptômes!!!!!!!!!. Très Bonne Journée et ne te décourage pas
Utilisateur désinscrit
Bonjour à toutes,
Comme toi lili28, je fais un bilan quotidien de tout ce que j'ai mangé et ainsi des calories ingérées. Pour ce qui de la constipation, je suis obsédée par ça : je n'ai pas le droit de prendre de laxatifs, mais je suis parfois prise de terribles coliques car je ne vais pas à selle. J'essaie d'y aller tous les jours, mais ce n'est pas facile, alors que je mange beaucoup de fruits et légumes. Quand je n'y arrive pas, je me sens gonflée et je passe une mauvaise journée.
Tout comme toi aussi, je me regarde tout le temps dans la glace. Non pas par narcissisme car je me trouve affreuse, mais parce que je veux paraitre le moins grosse possible. Je fais très attention aux habits que je mets et à l'apparence physique qu'ils me donnent. Je regarde aussi beaucoup la taille de mon ventre, le matin quand je me lève et après les repas. Comme tu dis, de profil dans la glace, ça ne pardonne pas.
En ce qui concerne le poids, je calcule énormément mon IMC aussi, et pour te donner une idée je pèse le même poids que toi, sauf que malheureusement je ne fais que 1m56. Je me trouve énorme et je le suis.
Pour répondre à Rachel, j'ai moi aussi quelque peu connu ce que tu vis. Depuis mon anorexie, je ne peux plus manger de viande rouge, cela me dégoute au plus au point. J'ai connu une période où j'étais dégoutée de la nourriture, manger était une terrible souffrance, et l'épreuve des repas est toujours pénible, mais j'ai très vite repris goût à la nourriture.
En fait, je me suis rendue compte que j'adorais manger, ce qui est pour moi horrible à accepter. Pour une anorexique, la gourmandise, c'est la peine de mort. On n'a pas le droit d'être comme ça, je rêve d'être maigre et d'avoir à nouveau un IMC à 12, mais je suis extrêmement surveillée par mes parents et je n'ai plus la force de me battre contre eux. Je les ai trop fait souffrir à cause de ma maladie.
Cette maladie guide notre vie, c'est malgré nous. Comme toi Rachel, après avoir mangé je me déteste, je me sens pleine et je culpabilise d'avoir mangé autant. Je déteste tout le monde, j'ai envie de pleurer, je pique des crises toute seule et j'ai envie d'hurler. On me dit que j'ai l'air préoccupée, je répond non sauf que j'ai la gorge nouée et que j'ai envie de crier au monde entier ma souffrance liée à mon poids.
On n'ose pas en parler aux autres car c'est une maladie particulière. Je pense que quand on ne l'a pas vécue, on ne peux pas exactement comprendre. Mais en parler avec des gens qui vivent la même chose permet de se sentir moins seul et surtout moins étrange vis à vis des gens "normaux" qui nous entourent, car pour ma part, je me trouve très bizarre lorsque je me compare aux gens de mon âge.
J'espère que vous avez tout de même passé un bon week end, à bientôt :)
Utilisateur désinscrit
Tu as raison Altess, on vit la même souffrance après les repas qu'on n'a pas décidé soi-même. C'est affreux, parfois, j'aimerais même en mourir plutôt que de passer ce cap. Je crois que çà, personne ne peut le comprendre.
Mais le pire de tout dans cette maladie, c'est l'isolement, la solitude du fait que personne de l'entourage ne nous comprend. Moi, j'ai perdu toute ma famille qui je pense devait avoir honte de moi. Et pourtant, je suis tellement en manque d'affection et de soutien.
Même mon compagnon, au début de notre relation (il y a 7 ans), était attentionné, calin et il écoutait mes impressions concernant ma maladie et me soutenait tous les jours. J'avais même repris du poids grâce à lui.
Or aujourd'hui (en fait depuis 1 an, depuis que je lui ai proposé de vivre avec moi), il ne fout royalement de ma maladie et me critique sans cesse me disant que c'est simple de manger, que je n'ai qu'à faire un effort, que tout est de ma faute. C'est insupportable car il me mine et me dévalorise voire me détériore complètement. La preuve, je m'aperçois que depuis qu'il vit chez moi, j'ai reperdu 7 kg car son manque d'attention et de soutien provoquent souvent des disputes ou un mal-être chez moi et je perds direct l'appétit. Du coup, de colère, je ne mange pas et cela n'arrange rien. Et le pire c'est que, malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de l'aimer. Je l'aime, c'est terrible d'aimer quelqu'un à ce point alors qu'il ne pense qu'à lui et ne s'occupe pas du tout de moi.
D'ailleurs je sors de chez le docteur et me revoilà avec 2 nouveaux kg en moins. Là, elle m'a dit que j'étais en danger et il faut absolument que je me reprenne si je veux profiter de la vie. Mais je me sens tellement mal accompagnée que je perds toute motivation dès que je rentre chez moi.
C'est tellement dur parfois, voire invivable. Heureusement que j'aime la vie sinon, j'aurais tout lâché depuis longtemps tant c'est une souffrance permanente et dont on ne voit pas le bout d'autant qu'on s'en rend compte mais que le subconscient ne suit pas et nous empêche d'avancer.
J'espère avoir très vite de vos nouvelles et que vous me racontiez un peu comment vous vous sentez. C'est important je pense pour nous de pouvoir écrire nos impressions. Cela nous aide et nous libère d'un poids souvent lourd à porter.
Gros bisous à vous deux. Rachel
Utilisateur désinscrit
Coucou Rachel, je ne sais que te dire,... Prends soin de ta vie à toi.. Tu as encore perdue du poids c'est un combat contre toi qui inéluctablement va t'entrainer vers.... une sortie dont personne ne revient..
Tu ne dois pas lacher, pour toi, pour ton amour pour la vie, pour toute l'affection qu(il te reste à recevoir et qui manque si cruellement. Si ton compagnon te mine actuellement, n'est ce pas l'occasion de faire un break et confiance en ton médecin ?
Je pense bien fort à toi a Rachel et merci Altess pour ton témoignage. Je compatis, je suis revenue vivre chez ma man depuis trois mois et elle s'inquiete a tout instant de mon assiette...
Idem que toi pour les fruits et légumes mais c'est d'une efficacité relative, je prends pas mal d'anti douleurs dont c'est la constipatopn est le premier effet indésirable.. Pas de chance.
Je vous embrasse bien fort toutes les deux
Utilisateur désinscrit
Merci Lili de m'avoir répondu.
Je te promets que je vais me reprendre en main. Hier j'avais surtout besoin de parler pour exprimer mon désarroi et ma solitude mais je vais absolument me bouger le c.. afin de reprendre au moins 1 ou 2 kg d'ici le mois prochain.
Ce matin, j'ai droit à une prise de sang, du coup mon docteur m'en a prescrit une par mois. Je dois avouer que je suis très bien suivie et que j'ai entièrement confiance en elle.
Mais c'est bien à moi de réagir et de tenter de reprendre ma vie en mains pour pouvoir vivre et faire pleins de choses que j' n'arrive plus à faire par faiblesse.
Et toi, comment te portes-tu ? Est-ce que tu passes de bonne journée et arrives-tu à tenir.
Gros bisous et merci à toi.
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Utilisateur désinscrit
Bonjour à tous ceux et celles qui viendront dans ce post.
Je vous propose de mettre à plat tout ce que nous ressentons sur la maladie, aussi bien le positif que le négatif, nos idées, nos pensées en écrivant tout, sans se mentir même si c'est dur mais au moins en exprimant réellement ce qu'on éprouve. Ecrire est souvent plus facile que de parler en face de quelqu'un.
Comme je l'ai écrit dans ma présentation, j'ai 42 ans et je suis malade depuis l'âge de 22 ans. Je pense que beaucoup de choses ont provoqué mon état mais malgré le fait que je les connaisse (je vous en parlerai plus tard), je n'arrive pas à passer au-dessus de la maladie. Elle s'est imprégnée en moi et est plus forte que tout.
En fait, c'est elle qui dirige toute ma vie, du matin au réveil jusqu'au soir au coucher, je ne cesse de penser à la nourriture : qu'est-ce-que je vais manger aujourd'hui ? Quel repas je vais pouvoir éviter ? Bon, j'ai une sortie de prévu, que dire comme excuse pour ne pas avoir faim ou pour annuler simplement ?
Dès le matin, çà commence comme çà et çà m'angoisse jusqu'au soir où là, je me dis "bon, arrêtes tes bêtises, tu es grande maintenant, demain, tu manges normalement". Mais le lendemain est identique à la veille et c'est ainsi chaque jour.
Cela devient usant, épuisant et démoralisant. Cela vous fait-il la même chose ?
Bisous à toutes.