La grossesse n’est pas incompatible avec le lupus mais les études concernant l’évolution de la maladie au cours de la grossesse sont encore insuffisantes. La patiente lupique doit néanmoins s’attendre à une possible aggravation de sa maladie au cours de la grossesse.
Le lupus peut entraîner un certain nombre de complications. Les risques de fausse couche, d’accouchement prématuré ou encore de retard de croissance sont augmentés. De plus, les enfants des patientes lupiques porteuses de certains anticorps (anti-SSA/Ro par exemple) ont un risque accru de développer un lupus érythémateux néonatal. Ce syndrome se manifeste par une atteinte cutanée, hématologique, hépatique ou encore cardiovasculaire (bloc auriculo-ventriculaire congénital) qui peut être mortel pour le nouveau-né.
La grossesse est contre-indiquée chez une patiente lupique, dans les cas suivants :
- poussée lupique récente ou encore présente ;
- hypertension artérielle (HTA) sévère, non contrôlée ;
- hypertension artérielle pulmonaire ;
- valvulopathie mal tolérée ;
- insuffisance rénale sévère.
Enfin, certains traitements utilisés dans le lupus sont contre-indiqués au cours de la grossesse. C’est le cas notamment des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des anti-vitamines K (AVK) et des immunosuppresseurs tels que le methotrexate du fait de ses effets tératogènes. La mise en place de ce type de traitement est systématiquement accompagnée d’une contraception.
Une consultation pré-conceptionnelle devra être programmée afin de mettre en évidence d’éventuelles contre-indications.
Etre enceinte avec un lupus
La grossesse chez une patiente lupique nécessite une prise en charge particulière. Il est primordial de discuter avec son médecin de ses projets de grossesse afin que celle-ci soit préparée et afin d’en assurer le bon déroulement. La grossesse doit faire l’objet d’une surveillance pluridisciplinaire, avec notamment un contrôle régulier de la pression artérielle, la recherche de signes d’évolution ou d’aggravation de la maladie comme les éruptions cutanées ou encore la mesure de la creatininémie, permettant de contrôler la fonction rénale.
Afin qu’une grossesse soit envisageable, le lupus doit être inactif depuis six à douze mois. De plus, le traitement pendant la grossesse doit, d’une part, permettre de contrôler le lupus et d’autre part, être compatible avec celle-ci.
Sources :
- Société Française de Rhumatologie
- Haute Autorité de Santé (HAS)
Dernière mise à jour : 17/06/2018
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