La thyroïdite d’Hashimoto
Définition
La thyroïdite d’Hashimoto (TH) est une maladie auto-immune qui affecte la thyroïde. Le système immunitaire attaque par erreur la thyroïde, ce qui entraine un trouble de fonctionnement de celle-ci.
En temps normal, l’hypophyse, glande située à la base du cerveau, produit l’hormone TSH (Thyroid Stimulating Hormone) qui stimule la thyroïde, glande productrice des hormones thyroïdiennes T4 (thyroxine) et la T3 (hormone tri-iodothyronine).
Les hormones thyroïdiennes T3 etT4 sont impliquées dans divers processus du corps, tels que la régulation du métabolisme, le développement du cerveau, la régulation de la température corporelle, la force musculaire,etc.
Afin d’établir un équilibre hormonal, lorsque le taux d’hormones thyroïdiennes dans le sang est bas, l’hypophyse libère plus de TSH afin de stimuler davantage la sécrétion thyroïdienne, et quand le taux d’hormones thyroïdiennes est élevé, l’hypophyse diminue sa production en TSH afin d’assurer un taux normal de T3 et de T4.
Le risque de développer la thyroïdite d’Hashimoto (TH) augmente avec l’âge, en particulier chez les patients diagnostiqués avec d’autres maladies auto-immunes, telles que la myasthénie, la sclérose en plaques, les maladies hépatiques auto-immunes, la maladie cœliaque, etc.
La thyroïdite d’Hashimoto touche 100 cas pour 1000 personnes, majoritairement les femmes, et elle est plus fréquente chez la race blanche que chez la race noire ou asiatique.
Les causes de la thyroïdite d’Hashimoto
Les raisons de développement de la thyroïdite d’Hashimoto sont méconnues à ce jour. Néanmoins, les recherches scientifiques suggèrent que la maladie est probablement liée à la fois à une prédisposition génétique et à une exposition à certains facteurs environnementaux tels que :
- Le tabagisme,
- Les infections microbiennes ou virales,
- Une exposition à des composés chimiques comme les phtalates,
- Un changement dans le microbiome intestinal,
- Une déficience en vitamine D et en sélénium,
- Une consommation modérée d’alcool,
- Un excès en iode, qui pourrait être associé à une augmentation jusqu’à 4 fois du risque de développer la thyroïdite d’Hashimoto.
Par ailleurs, le fait de vivre dans des conditions presque stériles, augmente le risque de développer des maladies auto-immunes.
Les symptômes de la thyroïdite d’Hashimoto
Les symptômes de la thyroïdite d'Hashimoto peuvent varier d'une personne à l'autre et entre les différentes étapes de la maladie.
Les symptômes les plus fréquents, mais non systématiques sont :
- Une modification de l’aspect de la thyroïde : le volume de la thyroïde augmente, ce qui entraîne la formation d'un goitre,
- Une thyrotoxicose : chez les personnes atteintes par la thyroïdite d’Hashimoto, une augmentation de la sécrétion des hormones thyroïdiennes T3 et T4 peut survenir, surtout pendant la première phase de maladie. En effet, lorsque le système immunitaire attaque les cellules thyroïdiennes, celles-ci libèrent en abondance ces hormones thyroïdiennes, déjà produites dans le sang, provoquant ainsi une hyperthyroïdie.
Les symptômes d’une hyperthyroïdie comprennent : des palpitations, une nervosité, une fatigue, une intolérance à la chaleur, etc.
L’épisode de thyrotoxicose est transitoire. Elle disparaît au cours des 3 à 24 mois suivant le début des symptômes, laissant place à des symptômes d’hypothyroïdisme, - Des symptômes d’une hypothyroïdie : lorsque le système immunitaire attaque, la thyroïde perd sa capacité à produire les hormones thyroïdiennes T3 et T4. Cette baisse de sécrétion provoque une diminution des hormones circulantes T3 et T4, ainsi qu'une altération de leur fonctionnement dans l'organisme. Ceci se manifeste essentiellement par :
- Une fatigue chronique,
- Une sensibilité au froid augmentée,
- Une prise de poids, un taux élevé de cholestérol sanguin, un rythme cardiaque anormalement lent, et de la constipation.
Le syndrome d’Hashimoto peut être associé à des différents stades de fonctionnement de la thyroïde :
- La thyroïdite d’Hashimoto associée à l’euthyroïdie : le syndrome d’Hashimoto associé à l’euthyroïdie - un fonctionnement normal de la thyroïde - se caractérise par un taux sanguin normal de la TSH et des hormones thyroïdiennes T3 et T4. Le diagnostic de la thyroïdite d’Hashimotoeuthyroïdienne repose sur la présence d’anticorps TPO et/ou d’aspect échographique typique de la glande thyroïde.
Un suivi régulier est nécessaire pour détecter d'éventuelles hypothyroïdies chez ces patients.
• La thyroïdite d’Hashimoto associée à une hypothyroïdie subclinique : les individus atteints d'un syndrome d'Hashimoto associé à une hypothyroïdie subclinique ont un taux élevé de TSH, et un taux des hormones T3 et T4 normal. Ces personnes présentent peu ou pas de symptômes d’hypothyroïdie.
• La thyroïdite d’Hashimoto associée à une hypothyroïdie avérée : l’hypothyroïdie avérée est définie par un taux de TSH supérieur au taux de référence, tandis que les taux de la T3 et laT4 sont inférieurs aux taux normaux. Ces personnes présentent les symptômes d’hypothyroïdie.
Le diagnostic de la thyroïdite d’Hashimoto
Le diagnostic est habituellement posé par un endocrinologue. Le diagnostic de la thyroïdite d’Hashimoto repose (généralement et pas obligatoirement) sur :
- Un examen clinique qui permet de détecter des symptômes d’hypothyroïdie/hyperthyroïdie, et l’aspect goitre de la thyroïde,
- Un examen échographique typique de la thyroïde,
- Des prélèvements sanguins : une analyse de sang chez les personnes atteintes par la thyroïdite d’Hashimoto montre généralement la présence des anticorps antithyroperoxydase (anti-TPO), les anticorps destinés contre la thyroperoxydase - l’enzyme nécessaire à la synthèse des hormones T3 et T4.
Plus rarement, en cas de négativité des anticorps anti-TPO, la présence d’anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg), les anticorps qui attaquent la thyroglobuline - la protéine utilisée dans la synthèse des hormones T3 etT4 - permet d’affirmer le diagnostic.
Le taux de TSH (Tyroide Stimulating Hormone) est aussi élevé.
Les conséquences de la thyroïdite d’Hashimoto
Les conséquences de la maladie de la thyroïdite d’Hashimoto comprennent :
- Une gêne de déglutition ou de respiration causée par l’apparition d’un goitre,
- Une dépression : ce trouble de santé mentale apparaît au début et peut s’aggraver au fil du temps,
- Une neuropathie périphérique : en cas d’hypothyroïdie non traitée, des complications à long terme peuvent émerger comme l’atteinte des nerfs périphériques, qui transportent l’information du cerveau et de la moelle épinière vers les organes. Cela peut entraîner des douleurs, des engourdissements et des picotements des zones touchées,
- Un myxœdème : cette maladie rare se traduit par une intolérance au froid et une somnolence permanente, suivies d’une léthargie et d’une perte de conscience,
- Une infertilité : l’hypothyroïdie peut gêner l’ovulation,
- Un cancer : la thyroïdite de Hashimoto est associée à un risque accru de développer un cancer de la thyroïde.
Les traitement de la thyroïdite d’Hashimoto
Les médicaments prescrits sont généralement des hormones thyroïdiennes synthétiques (la lévothyroxine) qui aident à compenser la baisse de la production naturelle de la glande thyroïde. Il existe différents stades de la thyroïdite d’Hashimoto qui ne nécessitent pas tous un traitement par supplémentation hormonale. Seul un médecin pourra décider de l’instauration d’un traitement médical en fonction des suivis biologiques et de la symptomatologie.
La communauté Thyroïdite d'Hashimoto
Répartition des 526 membres sur Carenity
Moyenne d'âge de nos patients
Répartition géographique de nos patients
Fiches maladies
Voir plus