Endométriose
Qu’est-ce que l’endométriose ?
Définition
L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente (concerne 1 femme sur 10) qui est encore trop peu connue. Elle se manifeste par la présence inappropriée et anormale de morceaux de muqueuse utérine (appelée l’endomètre) qui s’implantent et se développent hors de la cavité utérine (utérus). Ces morceaux de muqueuse peuvent atteindre plusieurs organes proches (trompes de Fallope, ovaires, vagin et même la vessie, les intestins, le côlon et le rectum).
A l'issue des menstruations, l’endomètre doit être éliminé, c’est ce qui constitue les règles. Or dans l’endométriose, l’existence de muqueuse à l’extérieur de l’utérus ne permet pas cette élimination. Les morceaux de muqueuse utérine suivent la régulation du cycle menstruel, c'est-à-dire que ces tissus subissent la même influence hormonale que le tissu utérin. Ce phénomène est à l’origine de lésions tissulaires douloureuses qui prolifèrent et saignent pendant le cycle menstruel, donnant lieu à des cicatrices fibreuses à la fin de chaque cycle. L’intensité des douleurs est en partie liée à l’innervation, plus ou moins importante, de ces lésions. Parfois, la maladie est aussi la cause d’une infertilité.
Aujourd’hui, on parle de trois types d’endométriose :
– l’endométriose superficielle (ou péritonéale) ;
– l’endométriose ovarienne ;
– l’endométriose profonde.
Les symptômes de l'endométriose
Les symptômes de l'endométriose varient d’une personne à l’autre. Certaines femmes sont complètement asymptomatiques (n'ont pas de symptômes du tout).
Parmi les symptômes on retrouve :
- La douleur : l'expérience de la douleur varie selon les femmes. La plupart des femmes atteintes d'endométriose ont des douleurs dans la région située entre les hanches et le haut des jambes. Certaines femmes ont ces douleurs en permanence, tandis que d'autres ressentent seulement la douleur pendant leurs menstruations, quand elles ont des rapports sexuels ou quand elles vont aux toilettes.
On retrouve :
- Des règles douloureuses (dysménorrhées) et/ou abondantes ;
- Des douleurs pelviennes (au niveau du bas ventre, du bassin) ou lombaires (dans le bas du dos) ;
- Des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunies), voire un inconfort lors de la défécation ou lorsqu’elles urinent ;
- L’infertilité : le lien entre l’infertilité et l’endométriose n’est pas entièrement connu, mais il pourrait reposer sur la présence de kystes ovariens et d’amas tissulaires qui font barrière à la fécondation. D’autres études montrent que les tissus utérins (endomètre) présentent des caractéristiques défavorables à l’implantation de l’embryon.
- Autres symptômes :
- Des saignements entre les périodes de menstruations (parfois au niveau rectal) ;
- Une obstruction intestinale (si des cellules se localisent dans l’intestin) ;
- Une toux contenant du sang (si le morceau de tissu de l'endométriose est dans les poumons).
La gravité des symptômes dépend en grande partie de la localisation de l'endométriose dans le corps plutôt que de l’importance de l'endométriose (taille, degré ou stade de développement). Ainsi, un petit morceau de tissu peut-être plus douloureux qu’un plus grand. Il faut savoir que dans ⅓ des cas, la maladie ne se développe pas vers des formes plus graves et a plutôt tendance à stagner.
Les causes de l'endométriose
Les causes exactes de la maladie sont encore peu connues, mais il existe quelques théories :
- Une menstruation rétrograde ? Lors des règles, l’endomètre pourrait s'évacuer dans le sens inverse (à l'envers) et remonter à travers les trompes de Fallope jusqu’à l'abdomen, au lieu de s’évacuer naturellement, de manière ascendante, par le vagin. C’est donc la migration rétrograde des cellules de l’endomètre vers d’autres tissus, puis leur implantation et leur développement dans d’autres organes qui provoquent la maladie.
- Une origine génétique ? La piste d’un terrain héréditaire de la maladie n’est pas à exclure ;
- Un dysfonctionnement du système immunitaire ? Le système immunitaire de certaines femmes n’est pas en mesure de combattre efficacement l'endométriose. Mais l’affaiblissement du système immunitaire pourrait aussi être le résultat de l'endométriose, plutôt que la cause de la maladie.
- Des causes environnementales ? Il est aussi possible que l'endométriose soit causée par certaines toxines dans l'environnement, tels que les dioxines (sous-produits chimiques), affectant l'organisme et son système immunitaire.
Le diagnostic de l’endométriose
Aujourd’hui, un examen clinique, une échographie pelvienne ou un IRM, permettent de détecter l’endométriose, mais on pose le diagnostic définitif seulement après analyse d’un échantillon biologique de l’endomètre, obtenu par biopsie. Il faut savoir que la biopsie se fait lors d’une intervention chirurgicale par coelioscopie. Or, la chirurgie n’est pas programmée pour un simple diagnostic, et requiert un geste chirurgical associé.
De plus, en cas de suspicion d’endométriose sans symptômes et sans douleurs et ne posant pas de problèmes de fertilité, l’endométriose n’est en général pas détectée et donc pas traitée. En effet, la découverte de la maladie est fortuite et est souvent explorée lors d’une difficulté à concevoir pour un couple.
Les traitements de l'endométriose
Il n'existe aucun remède spécifique contre l'endométriose et cette maladie peut être difficile à traiter. Le but du traitement est de soulager les symptômes, de sorte que la condition interfère le moins possible avec la vie quotidienne.
Le traitement est administré pour soulager la douleur, ralentir la croissance de l'endométriose (en évitant le développement des lésions), améliorer la fertilité, la qualité de vie et empêcher la maladie de se manifester à nouveau.
Le gynécologue discute avec sa patiente des options de traitement en lui exposant bénéfices et risques de chaque option.
Les options thérapeutiques sont :
- Les médicaments :
Le gynécologue peut prescrire de quoi soulager la patiente, notamment des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), paracétamol, codéine, antidouleurs. En général, lors de la découverte de la maladie, on propose en première intention un traitement hormonal associé, on parle de contraceptifs œstroprogestatifs, progestatifs, du danazol ou des analogues de la GnRH (hormone supprimant la synthèse des estrogènes par les ovaires), voire mêmes d’implants ou de stérilets hormonaux. Il vise à limiter la réponse hormonale (oestrogènes) des lésions d’endométriose pour permettre de les stabiliser mais pas de les éliminer totalement.
- La chirurgie :
En dernier recours, la chirurgie est proposée. C’est le seul traitement qui permet l'élimination complète des lésions tissulaires associées à l'endométriose. On y a recours en cas d’infertilité ou de symptômes invalidants.
Des éléments à prendre en compte :
Lors du choix thérapeutque, plusieurs éléments sont à prendre en considération, qui sont l’âge de la patiente, le fait de savoir si le principal symptôme est la douleur ou des difficultés à être enceinte, le désir de grossesse (certains traitements peuvent empêcher de tomber enceinte), si il y a ou non une réticence à la chirurgie, et l’historique médicamenteux de la patiente.
L’instauration d’un traitement n’est pas systématique, notamment si les symptômes sont bénins et que la patiente n'a pas de problèmes de fertilité.
Vivre avec l'endométriose
Les douleurs engendrées par l’endométriose sont souvent handicapantes et affectent grandement la qualité de vie des malades. Du fait de cette chronicité des douleurs, il est possible pour ces femmes d’être suivies dans un centre antidouleur, afin d’apprendre à gérer cette douleur.
Il est courant de proposer des activités complémentaires de support à ces femmes, comme la relaxation, la sophrologie, le yoga, l’acupuncture ou l'ostéopathie qui ont montré chez plusieurs femmes une amélioration de leur qualité de vie. L’alimentation équilibrée et l’activité physique ont aussi montré des vertus dans la gestion des douleurs et l’amélioration de l’état général des patientes.
Un autre point à soulever est l’impact des traitements hormonaux : il est fréquent que ces derniers provoquent des changements d’humeurs ou baisse de la libido, voire la pression sociale engendrée par les problèmes de conception, c’est pourquoi il peut être conseillé d’avoir recours à un sexologue ou psychologue.
Sources :
-Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV)
https://www.endofrance.org/wp-content/uploads/2020/07/Flyers-25-ans-et-plus-def.pdf
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/endometriose
Publié le 1 déc. 2020
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