Thrombose veineuse : tout savoir !
Qu’est-ce que la thrombose veineuse ? Définition
La thrombose veineuse est également appelée phlébite ou thrombophlébite. Cette pathologie fait suite à l’obstruction d’une veine à cause de la formation d’un caillot sanguin. Il y a donc une stase ou un ralentissement de la circulation sanguine. Il s'agit à la fois d'une maladie du contenant (paroi veineuse) et/ou du contenu (stase du sang veineux).
Cette maladie touche majoritairement, dans 90 % des cas, les membres inférieurs, que ce soit la cuisse ou le mollet, mais elle peut également être située à d’autres endroits comme au niveau du bras par exemple.
C’est une forme de maladie cardiovasculaire qui se présente de deux façons principales : la phlébite superficielle et la phlébite profonde. Dans le cas de la phlébite superficielle, le caillot se forme sous la peau. Cette forme est douloureuse mais la plupart du temps sans gravité. À l'inverse, la thrombose veineuse profonde est une urgence médicale car elle peut entraîner de nombreuses conséquences (embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral…).
Source : Fédération Française de Cardiologie - Phlébite : La thrombose veineuse
Symptômes de la thrombose veineuse
Les symptômes de la thrombose veineuse sont liés au blocage partiel de la circulation sanguine en amont du caillot.
Les symptômes de la thrombose veineuse superficielle
Elles apparaissent souvent chez les personnes qui ont des varices (les veines forment un relief sous la peau). Une phlébite superficielle entraîne une rougeur de la peau située au-dessus de la veine touchée, avec une sensation de douleur au toucher et de chaleur localisée. Un oedème (gonflement localisé) peut être présent. Parfois, à la palpation, on peut sentir comme un cordon dur là où la veine est bloquée.
Les symptômes de la thrombose veineuse profonde
Dans 50 % des cas, le patient ne ressent aucun symptômes ou peu de symptômes.
Lorsque des symptômes sont perçus, ils dépendent de la localisation du caillot. Une douleur vive sera perçue dans le mollet ou la cuisse (parfois le bras). D’autres signes peuvent être ressentis comme des crampes, un engourdissement ou une sensation de chaleur dans le membre touché.
Dans les cas où le caillot empêche fortement la circulation sanguine, le membre est gonflé, avec un aspect de la peau décrit comme tendue, brillante et d’une teinte blanchâtre ou bleuâtre. Lorsque la thrombose veineuse profonde touche le mollet, la personne ressent parfois une vive douleur lorsqu’elle relève le bout du pied vers le genou. Une fièvre légère (38°C) peut également être présente.
L’apparition de ces symptômes justifie une consultation médicale en urgence. Il ne faut en aucun cas masser la région douloureuse au risque de détacher le caillot de la paroi de la veine.
Causes et facteurs de risque de la thrombose veineuse
La thrombose veineuse se produit lorsque trois conditions sont réunies :
- un ralentissement local du flux sanguin (la « stase »)
- des lésions de la paroi interne de la veine
- une augmentation de la capacité du sang à coaguler.
Ces conditions surviennent en particulier en cas :
- d’alitement prolongé (la marche favorise la circulation du sang dans les veines et prévient la stase)
- de maladie inflammatoire chronique ou d’intervention chirurgicale récente (ces facteurs lèsent les parois des vaisseaux sanguins)
- de trouble de la coagulation sanguine ou de cancer (deux problèmes de santé qui augmentent la tendance du sang à coaguler et à former un caillot).
Les facteurs de risque de la phlébite sont nombreux. On retrouve notamment :
- l’âge : les risques de phlébite augmentent fortement avec l’âge
- les antécédents de thrombose veineuse
- les maladies cardiovasculaires telles que l’insuffisance cardiaque ou l’infarctus du myocarde
- l’obésité
- le tabac, surtout en association avec la pilule contraceptive
- certaines pilules contraceptives contenant des progestatifs
- certaines maladies liées à la coagulation du sang
- les varices ou l’insuffisance veineuse
- la grossesse
- certains cancers
- les immobilisations prolongées comme les longs voyages en avion ou les convalescences faisant suite à une opération
- certains médicaments, tels que les corticoïdes, peuvent augmenter le risque de thrombose
Diagnostic de la thrombose veineuse
Le diagnostic des thromboses veineuses repose sur un examen clinique et sur les symptômes décrits par les patients. Le diagnostic est confirmé par une échographie doppler. Cet examen consiste à passer une sonde échographique pour visualiser le blocage du flux sanguin. Il est réalisé sans anesthésie et utilise des ultrasons. Plus rarement, une phlébographie, qui est un examen radiographique des veines, peut être réalisée.
La recherche de D-dimères (substances qui peuvent être à l’origine de caillots sanguins) par le biais d’une prise de sang peut être prescrite chez certains patients. Lorsque ce taux est faible, le risque de phlébite est écarté. Cependant, on ne peut pas interpréter un taux de D-dimères élevé car il peut être élevé dans de nombreuses autres situations.
Les traitements de la thrombose veineuse
Les traitements ont pour objectif de prévenir l’apparition de nouveaux caillots sanguins et de soulager les symptômes. Il est parfois nécessaire de retirer les caillots ou de dissoudre ce dernier grâce à l’injection de produits spécifiques.
Thrombose veineuse superficielle
Des gestes simples peuvent permettre de soulager le patient et de résoudre cette pathologie :
- du repos
- surélévation du membre touché
- application de compresses tièdes 2 à 3 fois par jour sur la zone inflammatoire
Des médicaments anti douleurs peuvent également être prescrits.
Si la personne présente des risques de thrombose veineuse profonde, le médecin peut prescrire des médicaments anticoagulants injectables pendant 1 à 4 semaines. Des bas de contention ou des bandages compressifs peuvent également être utilisés. Il est possible de retirer la veine atteinte en cas de récidive.
Thrombose veineuse profonde
Les médicaments anti-coagulants sont les traitements de référence pour les thromboses veineuses profondes. Les héparines sont un traitement d’urgence qui va être mis en place au début du traitement de la thrombose. En parallèle des anticoagulants oraux comme les antivitamines K (AVK) ou les anticoagulants oraux directs (AOD) vont être prescrits. Lorsque le patient sera stabilisé par les AVK ou les AOD, le traitement par héparines sera arrêté.
Le traitement par AVK est poursuivi pour une durée allant de six semaines à plus d’un an, voire à vie, en fonction des patients. En ce qui concerne les AOD, le traitement est poursuivi sur une durée qui dépend de la situation.
Par voie injectable, des héparines ou dérivés d’héparine sont prescrits. Il peut s’agir d’héparine non fractionnée (HNF), d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) (Innohep®, Lovenox®…) ou du fondaparinux qui a une efficacité proche des HBPM. Elles sont souvent associés ensuite à des anticoagulants oraux, les AVK (Coumadine®, Sintrom®…). Les AOD (Eliquis®, Pradaxa®, Xarelto®) sont également une alternative thérapeutique envisageable dans cette pathologie. L’avantage des AOD est une surveillance plus facile des patients.
Lors de la grossesse, l’injection d’héparine est le seul traitement possible.
Les bas de contention sont essentiels pour prévenir et traiter la thrombose veineuse. Ils permettent de mieux faire circuler le sang dans les membres inférieurs et de faciliter la remontée vers le cœur. Différents types de contention existent, ils peuvent être sous forme de chaussettes, de mi-bas, de bas ou de collants de contention. De plus, ils sont répartis en 3 classes en fonction de la pression qu’ils exercent sur les veines :
- Classe 1 : destinée aux personnes assises pendant de longues périodes, aux femmes enceintes, pour les voyages long courrier. La pression est de 10 à 15 mmHg.
- Classe 2 : destinée aux personnes qui viennent de subir une chirurgie des veines, aux femmes enceintes, aux voyageurs particulièrement à risque de thrombose veineuse, ainsi qu’aux personnes qui présentent des varices ou des gonflements des jambes. La pression exercée est de 15 à 20 mmHg.
- Classe 3 : destinée aux personnes qui ont un antécédent de thrombose veineuse et à celles qui souffrent de varices importantes, de gonflements sévères des jambes ou de syndrome post-thrombotique. La pression exercée est comprise entre 20 et 36 mmHg.
Vivre avec une thrombose veineuse
Le risque de récidive en cas de thrombose veineuse est difficile à prévoir. Les patients vont donc devoir s’habituer à porter des bas de contention au quotidien pour limiter les complications liées à cette pathologie.
Certaines habitudes de vie doivent également être prises comme une bonne hydratation, la pratique d’une activité physique quotidienne comme la marche par exemple.
Pour les femmes en âge de procréer, il peut également être nécessaire de changer de contraception. Il est important de consulter en cas de douleurs dans les jambes lors de la grossesse.
Sources :
INSERM - Thrombose veineuse (phlébite)
Fédération Française de Cardiologie - Phlébite : la thrombose veineuse
Vidal - Thrombose veineuse (phlébite)
Publié le 4 févr. 2019 • Mis à jour le 10 mars 2021
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