Il est justifié que les parents, avant d’envisager une grossesse, se posent la question de la répercussion du psoriasis sur son déroulement et sur les conséquences éventuelles pour le bébé.
Le psoriasis n’étant pas une maladie contagieuse, il n’y a pas de risque pour que les parents le transmettent directement à l’enfant. Que ce soit lors de la procréation ou après sa naissance en le tenant dans les bras, il n’y a aucun risque de contagion. Néanmoins, le psoriasis est une maladie de peau qui a une composante héréditaire. Ainsi l’enfant à naître, bien qu’il ne sera pas atteint de psoriasis au départ, sera plus à risque de le contracter par la suite. On recense ainsi des psoriasis issus d’atteintes familiales dans 30 à 50% des cas.
Pour la mère, la grossesse se déroule en général tout à fait normalement. En revanche, pour les femmes atteintes de rhumatisme psoriasique, il y a un risque que la prise de poids liée à la grossesse augmente les douleurs articulaires.
Une étude américaine* menée par des chercheurs de l’université de Pennsylvanie, a souligné qu’entre 30 et 40% des femmes enceintes ont constaté une amélioration de leur maladie lors de la grossesse, en particulier pendant le 1er trimestre.
De plus, cette même étude montre qu’aucun lien ne semble établi entre âge avancé, évolution du psoriasis (amélioration ou aggravation) et grossesse.
Les scientifiques avancent que l’amélioration du psoriasis pendant la grossesse pourrait être expliquée par l’accroissement de la production hormonale lors de cette période (œstrogènes et progestérones). Cette quantité accrue d’hormones sécrétées créerait un état de régulation immunitaire. Cela annulerait donc provisoirement la cause auto-immune responsable du psoriasis.
Cependant, après la grossesse, il arrive couramment que les femmes aient un regain de leur psoriasis avec de nouvelles poussées. Ainsi selon l’étude américaine, 41% des femmes ont eu une recrudescence de leur psoriasis avec la fin de leur grossesse.
Dans de très rares cas, il est possible que le psoriasis de la mère s’aggrave. Le stress pourrait être un des mécanismes en cause dans cette aggravation du psoriasis.
Le psoriasis pustuleux généralisé, aussi appelé impétigo herpétiforme, est une forme de psoriasis qui peut se déclarer lors de la grossesse. Ce type de psoriasis, très grave, se manifeste le plus souvent pendant le 3ème trimestre de la grossesse voire au début de la phase post-partum. Les femmes atteintes de psoriasis pustuleux ont en général déjà du psoriasis. La cause de l’impétigo herpétiforme reste cependant inconnue.
Le psoriasis pustuleux se localise souvent au niveau de l’abdomen, entre les cuisses et parfois sur les muqueuses. Pustules, plaques rouges (érythémateuses) et qui démangent dans certains cas, se multiplient. A cela s’ajoutent des symptômes de fièvre, des troubles psychologiques, des nausées et des problèmes neurologiques. Les antibiotiques sont parfois requis pour soigner le psoriasis pustuleux car la cortisone ne suffit pas. Et les conséquences pour le bébé sont graves, puisque dans 50% des cas il y a risque de fausse couche.
Mais le psoriasis pustuleux s’arrête la plupart du temps avec la fin de la grossesse.
Etre enceinte avec du psoriasis
Pour tout projet de grossesse, il est indispensable d’en faire état à son médecin traitant et à son dermatologue. Le traitement doit en effet être adapté pendant la période de la grossesse car il existe des contre-indications. Plusieurs médicaments destinés à traiter le psoriasis de la mère ont la spécificité de passer dans le sang du fœtus à travers le placenta. Normalement le placenta est le lieu par lequel le fœtus récupère l’oxygène et les nutriments que sa mère lui fournit. Mais les médicaments peuvent aussi passer par ce biais. Or nombre de traitements contre le psoriasis représentent une toxicité pour le fœtus.
Pour ce qui est du traitement local du psoriasis, tous les produits issus de la vitamine D ainsi que les crèmes hydratantes et les dermocorticoïdes représentent un traitement conseillé et autorisé pendant la grossesse.
En revanche les médicaments comme l’acitrétine et le méthotrexate sont strictement déconseillées à la fois pendant la grossesse et pendant l’allaitement. Le risque de malformation du fœtus avec la prise de ces médicaments est très élevé. La ciclosporine, à cause des multiples effets secondaires qu’elle entraine, est à prendre seulement si elle est indispensable au traitement (formes graves de psoriasis) et pour une durée limitée.
A cause de son contenu en agents photosensibilisants, le traitement par PUVAthérapie doit également être interrompu pendant la durée de la grossesse.
Les rayons UVB ne sont, eux, pas contre-indiqués pour traiter le psoriasis étendu pendant la période où la femme est enceinte.
C’est avec le médecin que la décision sera prise d’adapter le traitement ou non tout au long de la grossesse. Il est essentiel de mentionner à son dermatologue par avance que l’on a le projet d’avoir un enfant.
Dernière mise à jour : 27/03/2018
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