La maladie de Verneuil
Qu’est-ce que la maladie de Verneuil ?
La maladie de Verneuil en France, autrement appelée hidrosadénite suppurative dans le reste du monde, est une maladie inflammatoire dermatologique chronique. Elle atteint la peau et particulièrement de zones du corps où l’on retrouve des glandes de la sueur, aussi appelées glandes sudoripares, de type apocrine. Ces glandes sont majoritairement situées au niveau des aisselles, des plis de l’aine, des régions ano-périnéales, autour des seins et derrière les oreilles.
La maladie se manifeste sous forme de nodules inflammatoires pouvant évoluer en abcès suppurants très douloureux. L’évolution des nodules en abcès est majoritairement due à une infection par des bactéries.
La maladie de Verneuil affecte plus de 650 000 personnes en France. Elle touche particulièrement les femmes : 4 femmes atteintes pour 1 homme atteint.
Quelle est la cause de la maladie ?
Les causes de la maladie de Verneuil ne sont pas actuellement connues. Il semblerait que des facteurs génétiques puissent intervenir mais sans certitude. La seule certitude est que la maladie n’est pas une maladie contagieuse, ni une maladie sexuellement transmissible.
L’inflammation débuterait au niveau de l’orifice du follicule pileux (autrement dit l’orifice au niveau de la peau par lequel un poil sort) à cause de l’occlusion de ce follicule. L’occlusion entrainerait ensuite l’inflammation de la glande sudoripare apocrine située plus en profondeur de la peau. Une infection par des bactéries à l’origine des abcès, est souvent retrouvée mais n’est pas la cause première de la maladie.
La maladie de Verneuil apparait en général à partir de la puberté car les glandes sudoripares apocrines s’activent à ce moment-là de la vie, sous l’influence des hormones.
Le tabac, l’obésité ou des poussées hormonales seraient des facteurs favorisants de la maladie.
Les stades de la maladie de Verneuil
La maladie de Verneuil est classifiée selon la classification de Hurley, en fonction de la gravité de la maladie. On retrouve :
- Stade 1 : un ou plusieurs abcès, sans cicatrice visible
- Stade 2 : plusieurs abcès récidivants situé à différents endroits, cicatrices visibles, sans connexion entre les différentes lésions
- Stade 3 : atteinte diffuse sur une zone du corps avec plusieurs abcès interconnectés
Diagnostic et évolution
Contrairement à ce que certains peuvent penser, la maladie de Verneuil n’est pas due à un manque d’hygiène.
Comment diagnostiquer la maladie de Verneuil ?
Le diagnostic repose sur trois éléments majeurs :
- La localisation des nodules/abcès : aisselles, pubis, aine, nuque
- L’aspect des lésions : nodules, abcès ou fistules
- Le phénomène d’apparition des nodules/abcès : par crises inflammatoires
- Le diagnostic est souvent long à être posé car la maladie est encore peu connue.
En général, des périodes de rémission entrecoupent les poussées inflammatoires mais la maladie peut s’aggraver et peut être présente de manière continue (sans période de rémission). Les périodes de crises sont en général très fatigantes.
Les maladies associées à la maladie de Verneuil
La maladie de Verneuil est très souvent retrouvée chez des patients présentant d’autres pathologies comme de l’acné sévère ou encore une maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l’intestin).
Les traitements disponibles pour la maladie de Verneuil
L’hidrosadénite suppurative est considérée comme orpheline car il n’existe pas de traitement pour guérir totalement de la maladie.
Lors d’une crise, le traitement principal est une antibiothérapie en comprimés, prise sur une courte durée. Celle-ci permet d’éviter une évolution des nodules en abcès. En cas de douleurs trop importantes, des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ou des corticoïdes (diminuant l’inflammation) peuvent être prescrits. Dans le cas où l’antibiothérapie ne suffirait pas à contenir l’abcès, une incision chirurgicale peut être nécessaire pour évacuer le pus et soulager le patient mais cette solution n’est que temporaire.
Dans le cas où la maladie évoluerait de manière continue, l’antibiothérapie est également le premier traitement et sera poursuivi sur plusieurs mois. D’autres médicaments comme les rétinoïdes ou les antiandrogènes peuvent être prescrits mais ne présentent pas très bons résultats. Déjà utilisé pour le traitement de pathologies inflammatoires chroniques comme la maladie de Crohn, les anti-TNF, comme l’HUMIRA® (adalimumab) ont récemment reçu l’autorisation d’être utilisés dans la maladie de Verneuil.
Lorsque les traitements médicamenteux ne permettent pas de contenir la maladie, une chirurgie plus importante peut être une issue. Dans ce cas, elle permet de retirer en profondeur les abcès et fistules ainsi que les glandes apocrines pour éviter les récidives. Le problème de cette technique est que la cicatrisation est longue et douloureuse.
Vivre avec la maladie de Verneuil
Du fait de la localisation des lésions, la maladie de Verneuil est souvent ressentie comme une honte par les patients. Le retentissement psychologique est également très lourd. Des associations existent pour soutenir les patients et faire connaitre la maladie, notamment Solidarité Verneuil.
Les espoirs
Des essais cliniques sont en cours en ce moment dans le monde entier. De plus, une technique est actuellement développée pour réduire le temps de cicatrisation suite à la chirurgie : l’oxygénothérapie hyperbare.
Sources : Orphanet – Solidarité Verneuil – Abimelec
Publié le 21 juil. 2018
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