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Troubles bipolaires - mon partage d'expérience
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Landmvrks
Landmvrks
Dernière activité le 03/01/2025 à 12:28
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10 commentaires postés | 6 dans le forum Trouble bipolaire
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Sophie02
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Sophie02
Dernière activité le 03/01/2025 à 17:10
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Bonjour. Merci beaucoup pour ce beau témoignage très bien écrit et que j'ai lu avec intérêt. Tu apportes un éclairage précis sur la maladie et toutes les questions que l'on peut se poser. En tant bipolaire type 1,diagnostiquée il y a deux ans à l'âge de 40 ans, je me retrouve dans nombre de tes propos. J'aime ton message d'espoir et te rejoins sur ce point. Avec un bon traitement et un bon suivi on peut vivre sereinement et apprivoiser ce trouble. Je te souhaite ainsi qu'à toutes et tous qui liront ce commentaire, une très belle année remplie de bonheur. 😉😘
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ChriChrid'amour
Bonjour, http://www.psychomedia.qc.ca/tests/dsm-iv/bipolaire.
Tu peux consulter l'intérêt du test, perso moi je n'ai pas été testée.
D'après la psychiatre, les bipolaires ont tendance à faire un virage maniaque au printemps.
Dans l'euphorie, la personne bipolaire a tendance à perdre le sommeil, le plus embarrassant c'est qu'elle n'est pas fatiguée pour autant.
"Sors toi les doigts, motive toi et ca repart", jusqu'à la prochaine...:ces remarques désobligeantes ne servent à rien, ça ne fonctionne pas comme ça la bipolarité, il faut bien sûr essayer de se"mettre des coups de pieds au cul", il faut surtout se faire aider par qqn avec qui on peut échanger, exprimer ses sentiments et qui soit à votre écoute.
Bon courage à toi, n'hésites pas à revenir vers moi, je t'aiderais si je le peux et bien sûr si je ne sombre pas à nouveau dans le cœur obscur.
Mes amitiés
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ChriChrid'amour
Bonjour, http://www.psychomedia.qc.ca/tests/dsm-iv/bipolaire.
Tu peux consulter l'intérêt du test, perso moi je n'ai pas été testée.
D'après la psychiatre, les bipolaires ont tendance à faire un virage maniaque au printemps.
Dans l'euphorie, la personne bipolaire a tendance à perdre le sommeil, le plus embarrassant c'est qu'elle n'est pas fatiguée pour autant.
"Sors toi les doigts, motive toi et ca repart", jusqu'à la prochaine...:ces remarques désobligeantes ne servent à rien, ça ne fonctionne pas comme ça la bipolarité, il faut bien sûr essayer de se"mettre des coups de pieds au cul", il faut surtout se faire aider par qqn avec qui on peut échanger, exprimer ses sentiments et qui soit à votre écoute.
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Chvdm1
Chvdm1
Dernière activité le 03/01/2025 à 00:09
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Patient, Trouble bipolaire depuis 2024
1 commentaire posté | 1 dans le forum Trouble bipolaire
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Je suis bipolaire, je n'y peux rien, mais je me soigne.Et si je peux aider d'autres bipotes, c'est tant mieux car tout seul face à cette maladie, il est difficile de s'en sortir.
Mais Qu'est ce que la bipolarité?Est elle fruit du Hasard, d'une exposition, de la génétique ? comment est elle arrivée??Et lorsqu'elle est là, Comment est elle diagnostiquée? Comment est elle prise en charge?Je suis bipote, Quelles sont les conséquences sur ma vie familiale, sociale et professionnelle?Quels sont les conseils à apporter aux personnes bipolaires?
Des questions auxquelles j'ai essayé de répondre.
A l'heure où j'écris pointe la soixantaine.60 ans déjà, et pourtant l'impression de n'en avoir vécu que la moitié!Il faut dire que ma vie, je l'ai partagée ... entre mes deux "moi". Pendant 35 ans, j'ai basculé de l'un à l'autre, l'un des moi effaçant sans vergogne ce que l'autre moi avait bâti : un mariage, un métier, une vie de famille...Je ne suis pourtant ni docteur jeckyl, ni Mister Hide, mais ceux qui me connaissent pourraient le penser! La bipolarité a su me transformer parfois en être délicieux et enjoué, parfois en être triste et méprisable.J'en ai eu parfois conscience, mais souvent trop tard. Je n'en suis pas responsable ni coupable. La maladie est insidieuse, persistante, envahissante, malgré les soins et malgré l'entourage.
Par cette discussion, j'ai voulu demander pardon à ceux qui m'entourent, pour le mal que j'ai pu parfois leur faire, éclairer ceux qui ne connaissent pas cette maladie et qui ont été désemparés par certaines de mes attitudes, mais j'ai aussi essayé de faire part de mes difficultés à conserver un lien social, à me fixer des objectifs et les atteindre, à prendre des décisions et à les tenir. Je suis convaincu que de nombreuses personnes souffrant de bi polarité, parfois sans le savoir, ont ces mêmes difficultés.A toutes ces personnes, je voudrais dire qu'il est possible d'atténuer ses souffrances, d'anticiper les périodes sombres, qu'il existe une multitude d'outils et d'accompagnement non pas pour guérir mais pour vivre mieux avec la bipolarité.La bipolarité ne se guérit pas, elle s'apprivoise!
Qu'entend t'on par bipolarité?
Le trouble bipolaire est un problème de santé mentale qui se caractérise par des changements d’humeur extrêmes.Au cours d’un épisode maniaque, la personne atteinte d’un trouble bipolaire présente une humeur extrêmement élevée et un niveau d’énergie important (elle se sent exaltée, excitée, hyperactive). Elle peut ressentir un sentiment d’euphorie, avoir des sautes d’humeur ou être dépassée par ses émotions (rire de façon incontrôlée ou se sentir beaucoup plus irritable ou agité que d’habitude). Pendant les épisodes maniaques, les changements d’humeur et de niveau d’activité s’accompagnent d’autres symptômes caractéristiques, notamment :sentiment exagéré d’estime de soi ;
tendance à parler vite et à passer rapidement d’une idée à l’autre, foison de projets démarrés et abandonnés
difficultés à se concentrer et tendance à être facilement distrait
réduction du besoin de sommeil
comportement imprudent ou à risque (par exemple, dépenses excessives, rapports sexuels désinhibés, consommation d’alcool, intention de se faire du mal ou de faire du mal à autrui)
sentiment durable et erroné ou exacerbé de grandeur ou de persécution.
Au contraire, un épisode dépressif (sentiment de tristesse, d’irritabilité, de vide), s’accompagne d’une perte de la capacité à éprouver du plaisir ou de l’intérêt pour des activités auparavant appréciées. D’autres symptômes sont également présents, notamment : manque de concentration ;
sentiment de culpabilité excessive ou mauvaise estime de soi
Peur face à l’avenir ;
idées suicidaires ;
sommeil perturbé
Variation de l’appétit ou du poids
fatigue intense ou perte d’énergie.
En synthèse, le trouble bipolaire est un problème de santé mentale qui affecte l’humeur, l’énergie, l’activité et les pensées d’une personne et qui se caractérise par des épisodes maniaques (ou hypomaniaques) et dépressifs.
Il existe deux principaux types de trouble bipolaire, en fonction des épisodes maniaques ou hypomaniaques et dépressifs vécus. Les personnes atteintes d’un trouble bipolaire de type I traversent un ou plusieurs épisodes maniaques, entrecoupés d’épisodes de dépression qui deviennent généralement plus fréquents avec le temps (par rapport aux épisodes maniaques).
Les personnes atteintes d’un trouble bipolaire de type II ont connu un ou plusieurs épisodes hypomaniaques et au moins un épisode dépressif, mais n’ont aucun antécédent d’épisodes maniaques.
En 2019, environ 1 adulte sur 150 (soit 0,53 % de la population mondiale) vivait avec un trouble bipolaire.
En France, des travaux ont évalué la prévalence entre 1% et 2,5% de la population en considérant toutes les formes de troubles bipolaires, soit entre 650.000 et 1.600.000 personnes.
comment est elle déclenchée?
L'origine exacte du trouble bipolaire n'est pas connue. Plusieurs facteurs – notamment biologiques (génétiques, par exemple), psychologiques, sociaux et structurels – peuvent favoriser son apparition et influer sur son évolution. Des événements graves peuvent déclencher ou accentuer les symptômes du trouble bipolaire. Il peut s’agir d’un deuil, d’actes de violence ou d’une rupture. La consommation d’alcool ou de drogues peut également influer sur l’apparition et l’évolution du trouble bipolaire.
En ce qui me concerne, je n'ai pas beaucoup de souvenirs précis de mon enfance et de mon adolescence. J'ai été élevé en partie par mes grands parents, pendant une période assez longue car mes parents étaient encore étudiants. Je me suis longtemps demandé si j'étais un enfant voulu ou arrivé par hasard. Ce questionnement a eu beaucoup d'impact sur ma vie, ma confiance en moi, mon désir perpétuel de perfection, en particulier lorsque je constatais un traitement différent d'avec mon frère et ma sœur.
Les premiers symptômes de ma bipolarité sont apparus vers 23 ans.
Cependant la maladie était très certainement latente, prédisposition d'origine génétique, et fut je pense déclenchée par une rupture amoureuse.
Chacun des épisodes dépressifs qui ont suivi ont, selon moi, pris leur origine soit suite à une exposition aux produits chimiques utilisés dans mon premier emploi, dans les années 90, soit à un sentiment d'abandon, soit à un niveau de stress élevé, soit à un surmenage, soit à de la dévalorisation. Il faut savoir que j'ai toujours ressenti un fort besoin de reconnaissance, c'est ce besoin qui m'a conduit au perfectionnisme qui me caractérise. Sans doute le besoin de justifier mon existence...
Mes épisodes maniaques, quand à eux, sont apparus suite à une période de sur valorisation et/ou de suractivité. Perfectionniste, je vais en effet au bout de chaque tache en y mettant toute mon énergie. S'en suit un épuisement total puis une phase dépressive plus ou moins longue.
Une première phase dépressive est donc apparue en 1989. J'étais alors très attaché à ma première petite amie, et j'ai été accablé par la séparation d'avec cette personne. Cette période a duré plusieurs mois, mais n'a intriguée personne dans la mesure où il était normal qu'une séparation amoureuse crée ce désarroi. Mais mon désarroi était extrême. J'ai ressenti un sentiment d'abandon qui fut sans doute l'origine de ma première dépression. Était ce une conséquence de ma séparation d'avec mes parents dans ma plus petite enfance?
Plusieurs mois plus tard, un traitement antidépresseur, un mariage et une naissance plus tard, je passais de l'état dépressif à une phase maniaque. J'occupais à 28 ans un poste à responsabilité, dans un établissement de l'industrie chimique. A cette période, les éloges que je recevais, les résultats obtenus, les excellentes relations avec mes collègues, me donnaient des ailes. Je me sentais vaillant, j'adorais mon travail.Cependant les substances présentes sur le site avaient visiblement des effets néfastes. D'autres collègues sont décédées tôt, de tumeurs du cerveau notamment.En effet, nous travaillons le soufre. En tant que tel, le soufre n'est pas dangereux. Mais sous certaines conditions, le soufre libère ou contient de l'H2S, du disulfure de carbone, substance toxique reconnue dans le tableau 22 du régime général comme génératrice de troubles neurologiques et dépressions morbides. Je pense que c'est l'exposition au CS2, suite à plusieurs débuts d'incendie, qui a déclenché ma deuxième crise en 1994.
En 1996, je retrouvais un semblant d'équilibre et je reprenais un travail au sein d'EDF GDF. J'étais responsable d'une équipe de 30 personnes. Les 4 premières années se sont plutôt bien déroulées. Mais l'arrivée en 1999 d'un nouveau responsable perturba le fonctionnement de l'entreprise. L'autorité brutale et infantilisante qu'il mit en place au sein de l'unité eut raison de ma motivation, ainsi que de ma santé. J'ai de nouveau commencé à douter de moi, et c'est de nouveau en dépression que je fus obligé de démissionner en 2001.
En 2004, je venais de passer 4 ans en industrie métallurgique. Tout s'était bien passé, j'avais des relations très saines et de franche camaraderie avec mon équipe de maintenance. Ils me respectaient, je les respectais et les valorisais. Et puis l'entreprise a commencé à avoir des difficultés financières importantes. Contraint de devoir tout faire sans moyen, ma colère envers les employeurs qui nous demandaient de démonter notre outil de travail pour l'envoyer chez nos concurrents en Pologne, ne fit que croître. Une nouvelle période de mal etre commençait.
En 2005, j'intégrais la carsat. Mon pire cauchemar. Un emploi où je ne trouvais pas ma place, où nous n'étions que des pions maltraités par la hiérarchie.Je ne peux pas m'appesantir sur les années de mise au placard, de violence verbale, de harcèlement. La seule chose à retenir, c'est la phrase de leur avocat qui a dit à mon avocat : "la cause de l'entreprise est indéfendable".Dans cette entreprise, je suis d'abord passé par une période maniaque, sûr de moi, intervenant avec aisance dans les entreprises grâce à mon expérience. Mes collègues tarissaient d'éloges sur mes compétences. Puis d'un coup, parce que j'eus la mauvaise idée de refuser un poste, on m'a isolé, m'écartant des actions de l'entreprise et me reléguant à des tâches subalternes. La perte de confiance en moi, d'estime de moi, le stress, le sentiment d'être inutile dans des actions dénuées de sens me conduisirent de nouveau vers une période de dépression très profonde qui durera plusieurs années.
Ainsi se déroulent les cycles de mes épisodes maniaco dépressifs. Jusqu'en 2016, j'ai pu observer une périodicité de 5 ans entre chaque phase dépressive. Ensuite, les périodes furent de plus en plus rapprochées.
Il semblerait que d'autres troubles neurologiques existent et aient existé dans la famille, ce qui pourrait signifier que, selon ce que j'ai évoqué précédemment, l'origine de ma pathologie soit un mélange de génétique, d'exposition à des substances chimiques et à un environnement familial et professionnel douloureux et épuisant.
comment a t elle été diagnostiquée?
La bipolarité est très souvent mal diagnostiquée, voire pas diagnostiquée du tout.
S'agissant d'une pathologie allant de l'euphorie à la dépression, l'entourage proche n'en retient en général que les phases dépressives.Ce sont effectivement celles qui posent problème aux proches car elles sont difficiles à vivre.
Les symptômes de la dépression sont facilement identifiables. : perte d'intérêt, fatigue, morosité, repli sur soi même, irritabilité, impossibilité de prendre des décisions, mélancolie et pleurs inexplicables...
Il n'en va pas de même pour les phases maniaques. Celles ci se manifestent par des besoins exacerbés de dépenses, une sur activité, une sexualité débordante et bien d'autres choses. Mais ces comportements sont généralement bien acceptés par l'entourage, qui peut même en trouver une source de plaisir. Comment reprocher à son conjoint de ne jamais rester sans rien faire?
Le bipolaire consulte généralement le médecin uniquement lorsqu'il est en phase de dépression. Celui ci prescrit alors des antidépresseurs qui peuvent avoir pour effet de basculer de la phase dépressive à une phase maniaque. Cette phase reste transparente car le malade ne consulte jamais quand tout va bien.C'est pourquoi il faut généralement des années avant que la bipolarité soit diagnostiquée, d'autant plus que les médecins généralistes ne sont que rarement au faîte de cette pathologie, compte tenu de sa faible prévalence.
C'est souvent dans un centre médico psychologique (CMP), ou lors d'une rencontre avec un psychiatre qu'est soulevée la question de la bipolarité. Dans mon cas précis, il aura fallu attendre 2009 et une dépression très profonde pour que soit posé le diagnostic par un médecin psychiatre. Mais j'ai avant cela consulté de nombreux psychologues, inutilement.
prise en charge
Grâce à des soins appropriés, les personnes atteintes d’un trouble bipolaire peuvent maîtriser leurs symptômes et mener une vie enrichissante et productive. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce trouble est évolutif, vivant. Ce qui convient bien à un moment ne convient plus à un autre moment.Il existe diverses options de traitement efficaces, qui correspondent généralement à une combinaison de médicaments et d’interventions psychologiques et psychosociales. Les médicaments sont essentiels dans le cadre du traitement, mais ils sont rarement suffisants pour parvenir à une amélioration. Les personnes atteintes d’un trouble bipolaire doivent activement participer aux choix en matière de soins de santé, y compris dans le cadre d’une prise de décision commune concernant le traitement et les soins, en trouvant un équilibre entre efficacité, effets secondaires et préférences personnelles.
Le trouble bipolaire fait partie des pathologies reconnues en ALD (affection longue durée).Les soins et les examens en rapport avec l'affection sont pris en charge à 100 %.Il est possible, avec l'appui du médecin traitant, des psychiatres, des assistantes sociales de la carsat, d'obtenir une reconnaissance en ALD, puis une mise en invalidité. Ces étapes succèdent généralement à une période d'arrêt maladie assez longue, ou des arrêts récurrents, ainsi que la prise de traitements.Le taux d'invalidité pour un trouble bipolaire varie en fonction de la gravité des symptômes et de leur impact sur la capacité à travailler. En général, un taux de 66% ou plus est proposé pour une reconnaissance en invalidité de catégorie 2 ou 3 (je suis en catégorie 2 et en ALD mais je n'ai pas fait la démarche MDPH du fait de mon âge ).
La bipolarité fait aussi partie des 30 maladies invalidantes reconnues par la MDPH.Il est possible de bénéficier de l’allocation adulte handicapé (AAH) sous certaines conditions. L’impact de la maladie sur la capacité de travail ou sur la conservation de l’emploi est un critère crucial. La MDPH va vérifier si la personne peut encore travailler et si des ajustements de son emploi du temps sont nécessaires. Elle évaluera également sous quelles conditions la personne pourra travailler. Cela inclut l’éventuelle nécessité de scolarisation adaptée ou d’aménagements de poste.
Nous avons vu que plusieurs éléments combinés peuvent déclencher et alimenter la bipolarité. Pour la prendre en charge, il est donc nécessaire de traiter l'ensemble des causes.
En ce qui me concerne, j'ai choisi d'être suivi par le CMP d'Armentières pour ses compétences, son empathie, et l'accroche avec le personnel. J'y suis suivi depuis 2009.
Afin d'éviter l'apparition de phases dépressive et maniaque, mon médecin psychiatre s'occupe du traitement psychotrope. Ce traitement est lourd, occasionne une prise de poids importante, une fatigue constante et intense, une diminution des réflexes cognitifs, une perte de mémoire, une diminution de la concentration, et une abolition de la libido.Mon traitement est évalué régulièrement, et nécessite de ma part de faire des sacrifices. Il a un autre effet qui est de lisser mon humeur, plus de tentatives de suicide, mais plus non plus de phase de légèreté! La vie est la plupart du temps monotone, plate, sans perspective, sans envie. Mais c'est le prix que j'ai accepté de payer pour mes enfants.
Outre cet aspect, il est également nécessaire d'être accompagné par une infirmière psy. Je suis suivi par la même personne depuis 2009. Un lien très fort nous unit, elle connaît beaucoup de choses de ma vie, je lui fais confiance, elle me guide quand je me sens perdu. C'est une personne pleine de qualités que j'apprécie beaucoup, ce qui est nécessaire dans cette relation patient/ soignant. Outre les conseils promulgués, cette personne identifie les besoins thérapeutiques pour me faire évoluer. Ateliers de confiance en soi, de gestion des émotions, de respiration, de pleine conscience, des séances de luminotherapie, de jeux, accompagnement par un psychologue ou par une diététicienne.Ces ateliers ont des objectifs bien précis : éviter la desocialisation, faire travailler la mémoire, reprendre confiance en soi...Mon accompagnatrice intervient également pour déclencher la prise en charge par une équipe dite "mobile", c'est à dire susceptible de se déplacer à domicile lorsque la situation devient trop compliquée.Cette équipe intervient sur des périodes courtes mais avec des visites très rapprochées, fixant des objectifs quantifiés, afin de sortir le patient de la zone de danger. Elle est surtout sollicitée lors des périodes de tristesse profonde ou si un risque de suicide apparaît. J'ai été pris en charge 5 fois par cette équipe.
les Conséquences
La discrimination et la stigmatisation des personnes bipolaires sont fréquentes, tant dans les communautés que dans les services de santé. En outre, ces phénomènes favorisent l’exclusion sociale et peuvent limiter les possibilités en matière d’éducation ou d’emploi.
Ma vie professionnelle et ma vie maritale ont en effet été assez chaotiques.
En 1994, en transition maniaque dépressive, j'ai perdu pied, prenant maîtresse, perdant travail, demandant le divorce, abandonnant toute forme de bien matériel. Je me retrouvais ainsi dans un logement nu, sans revenu, repoussé par mes parents qui ne validaient pas le divorce. "Dans la famille, on ne divorce pas", m'avait on dit. Je me suis retrouvé à l'hôpital pour tentative de suicide. Je culpabilisais, je ne voyais plus d'issue. Suite à cet épisode je fus pris en charge par des thérapeutes, psychologues essentiellement, avec un traitement antidépresseur.
En 1999, ce sont les relations avec ma hiérarchie qui posèrent problème. Rabaissé à un rôle d'exécutant après avoir conduit la barque pendant 3 ans, j'entrais en conflit ouvert avec mon supérieur, avec des excès de colère non maîtrisés. J'ai perdu le combat et mon travail.
En 2004, je dirais que ma bipolarité m'a encore une fois conduit à protester violemment, ne pas accepter le dialogue avec la hiérarchie, contestant ses décisions. J'ai aussi perdu le combat et mon travail.
En 2010, j'ai encore dérapé : maîtresse, achats compulsifs - 2 bateaux, une voiture, perte de repères, rébellion envers la hiérarchie, puis dépression très profonde avec perte d'emploi. J'entrais dans une longue période de mélancolie, avec des pleurs très fréquents, perte de confiance en moi, sentiment d'être inutile, repli sur moi même. Je fus contraint de quitter l'entreprise.
J'ai changé quatre fois d'emploi pour de mauvaises raisons, en tous cas jamais pour progresser. D'ailleurs, je suis passé de directeur d'établissement à simple ingénieur à la carsat.Dans cette entreprise, j'avais perdu toute confiance en moi, me cachant dans les sanitaires pour ne pas rencontrer qui que ce soit, m'effondrant en larmes sans raison apparente une dizaine de fois par jour, vagabondant d'une idée noire à l'autre, pratiquant l'autodérision pour donner le change en public. "Si vous avez besoin de quelqu'un pour ranger vos affaires, je suis spécialiste des placards" ais-je dit une fois. "Christian c'est la patate chaude dont personne ne veut" ais je entendu un jour d'un collègue au milieu d'une assemblée.Une autre fois, un responsable m'a dit : "je n'arrive pas à te suivre, un jour tu fais des grands sourires pour dire bonjour, le lendemain tu ne dis pas bonjour". Il ne savait pas que je souffrais de bipolarité. Cela eut de profondes retombées, notamment de la part de ce même responsable qui me dit un jour, après le départ de ma responsable : "nous avons passé une annonce pour recruter quelqu'un de competent". J'avais pourtant la compétence, mais sans doute pas leSavoir etre. La personne embauchée, propulsée par piston de son père, ne fit que deux ans dans le poste.Un autre chef me dit un jour : "j'ai une action de merde à gérer mais je ne peux pas la donner à mes équipes, tu peux t'en occuper?". Une autre fois, on me missiona sur une action qui consistait à mettre une croix sur des centaines de questionnaires relatifs à l'exposition à l'amiante. Voilà quelques exemples de ce à quoi j'étais relégué. Voilà ce qui me conduisit à une dépression sans précédent. Car malgré la situation, et c est aussi une caractéristique de la bi polarité, j'étais dans l'incapacité de prendre une décision, de m'extraire de ce calvaire.
J'ai mis plus de 5 ans à retrouver un semblant d'équilibre, grâce à une prise en charge conséquente, à l'absence de stress, mais en contrepartie entraînant un isolement social.
Au cours des dernières années, j'ai créé ma propre société et j'ai fait fuir les quelques clients que j'avais.Mes sautes d'humeur, le manque de concentration, la fatigue et les oublis volontaires et involontaires de rendez vous m'ont définitivement exclu du monde professionnel. J'avais peur de ne pas etre à la hauteur.Côté familial, la situation n'a pas été beaucoup plus heureuse. J'ai divorcé en 1995, occasionnant une rupture profonde avec ma fille aînée qui me considére comme absent de sa vie et ne veut plus me voir. Je regrette tellement de n'avoir pas su déceler le manque que j'ai créé.Je ne sais toujours pas comment rattraper cette situation. Je suis papy d'un petit garçon de deux ans que je n'ai jamais vu.J'ai rencontré entre 1994 et 1999 plusieurs personnes avec qui je n'ai pas su me stabiliser. Seule mon épouse actuelle, qui avait elle même subi de grosses difficultés par le passé, a su m'accepter avec ma maladie, y compris pendant les longues périodes de dépression. Je la remercie pour son infinie patience. Je remercie aussi mes deux enfants que j'ai eus avec elle, ils ont su m'accepter tel que je suis sans se plaindre.
La vie de famille suit les ressacs de l'humeur du patient. Les patients ont souvent conscience qu'ils font souffrir leur entourage : pendant les phases dépressives les proches se sentent démunis, impuissants voire même culpabilisés face à cette grande souffrance qui semble impossible à soulager.
Le trouble bipolaire entraîne un handicap important et des difficultés majeures dans de nombreux aspects de la vie.
Les personnes atteintes d’un trouble bipolaire sont plus susceptibles de fumer, de consommer de l’alcool, de souffrir d’un problème de santé physique (par exemple, une maladie cardiovasculaire ou respiratoire).
La prise de médicaments n'est sûrement pas non plus anodine. Les médicaments que je prends chaque jour, quietapine 400, 2 dépamide 300, 2 vanlafaxine, occasionnent prise de poids (7 kgs en un an), somnolence, fatigue (2 siestes par jour, réveil difficile), perte de mémoire...
Le trouble bipolaire augmente également le risque de suicide, ainsi que le risque de développer des troubles d'anxiété et liés à l’usage de substances, drogues ou autres.J'ai plusieurs fois tenté de mettre fin à ma vie. Les angoisses que l'on ressent en tant que bipolaire sont parfois telles que l'on veut y mettre fin par n'importe quel moyen.
Mes Conseils
Comme je l'ai dit précédemment, les épisodes de la bi polarité sont multi causaux.
Il est donc nécessaire d'appréhender la bi polarité selon divers angles.
Toutefois, pour bénéficier d'un accompagnement global, il est au préalable impératif de faire diagnostiquer la maladie.
Nous avons vu que généralement, les phases maniaques ne déclenchent pas une consultation. Il est donc important, lors d'une consultation pour dépression, de se faire prescrire par votre médecin traitant une consultation auprès d'un psychiatre, ou de rencontrer directement une infirmière du Cmp qui décidera de la nécessité de rencontrer un médecin psychiatre. Lors de cette consultation, transmettez toutes les informations qui peuvent permettre d'établir le diagnostic de bipolarité : antécédents de dépression, antécédents familiaux, antécédents de phase de dépenses incontrôlées, d'euphorie, d'instabilité, etc.
Attention, les rendez vous en CMP ont souvent un délai très long!
Lorsque le diagnostic est posé, le travail de thérapie peut débuter.
Le médecin psychiatre prendra bien évidemment en charge le traitement médicamenteux.Ce traitement a de nombreux effets secondaires, mais il est nécessaire de le prendre quotidiennement, et de ne pas arrêter, même lorsque l'état semble meilleur. Plus dure est la chute!!Soyez aussi patient, car les effets du traitement ne sont pas immédiats.
Ensuite, les caractéristiques de la phase dépressive de la bi polarité sont la perte d'estime de soi, la confiance en soi et le repli sur soi.Je conseille donc fortement de demander à suivre des séances d'estime de soi et de confiance en soi., au cours desquelles on apprend à positiver et à retrouver une meilleure image de soi.La luminotherapie en début d'hiver est également un bienfait que je recommande. Le manque de luminosité est reconnu comme un facteur de dépression. C'est d'ailleurs prouvé dans les pays nordiques.
J'attire votre attention sur certaines séances thérapeutiques qui peuvent être bénéfiques pour certaines causes mais parallèlement néfastes pour d'autres. Par exemple, les activités de jeux de société apportent un plus pour réduire l'isolement social car le patient est obligé de sortir de chez lui, mais peuvent avoir un effet négatif sur la confiance en soi. C'est du moins ce que je ressentais lors des activités de jeux car j'oubliais entre chaque séance à quel jeu j'avais déjà joué, pire j'avais le sentiment de n'avoir jamais joué à ce jeu, et de plus je perdais régulièrement. Ce qui augmentait mon sentiment de nullité.
Pour éviter l'isolement, il existe des groupes de paroles, généralement conduits par des pairs aidants, personnes souffrant de bi polarité dont l'état est stabilisé, des forums bipotes, mais aussi des accueils téléphoniques prévention suicide tels que le 3114, ou France Dépression.Toute personne hospitalisée pour une tentative de suicide se voit aussi proposer son inclusion dans le programme VigilanS au moment de sa sortie. Une carte ressource lui est alors remise lui indiquant le numéro de téléphone où elle pourra joindre les vigilanseurs, des soignants formés qui pourront répondre efficacement en cas de mal-être ou de problème.
S'agissant des épisodes de stress, il est important d'avoir une respiration adaptée. Les CMP proposent des cours, mais il existe aussi des petites applications pour smartphone telle que "petit bambou".
La psychoéducation familiale peut quant à elle aider les familles à mieux comprendre et à mieux soutenir leur proche. Le soutien de la famille et des amis est primordial. Les groupes d’entraide – où l’on peut recevoir des encouragements, apprendre des techniques d’adaptation et partager des expériences – peuvent être utiles aux personnes atteintes d’un trouble bipolaire et à leur famille.
Les aménagements au travail peuvent concerner les horaires, ou les postes à risque tels que le travail sur machine ou les travaux en hauteur, car les traitements pris pour la bipolarité créent un fort effet de somnolence, et sont vraiment épuisants. Il est conseillé d'affecter le bipolaire à un poste avec moins de responsabilité ou moins de stress, à la réalisation de travaux sans contrainte de temps ou sans contact avec des clients mécontents par exemple, car le stress a un effet très négatif sur le bipolaire.
Un mode de vie adapté peut aussi aider les personnes atteintes d’un trouble bipolaire. Il peut s’agir de maintenir un horaire de sommeil régulier, de pratiquer une activité physique, de manger sainement, de réduire les facteurs de stress ou encore d’observer son humeur. Pour ma part je parcours 5kms tous les jours avec mon chien, et je signale dès que mon entourage me génère du stress.
Conclusion
Voilà ce que je voulais dire aux personnes atteintes de bi polarité.il n'y a pas LA solution à leur maladie, chaque cas étant différent selon le vécu, la personnalité, la génétique.Néanmoins, les quelques conseils proposés sont autant de pistes à explorer, sachant, quitte à me répéter, que c'est au patient de prendre sa vie en main et de définir quel traitement, quelles actions conviennent le mieux et sont le plus acceptables pour lui.Je vous souhaite bon courage et joyeux réveillon!