Diagnostiquée bipolaire de type 2, je suis en quête de légitimité et me compare aux autres bipolaires

Bonjour,

On m'a diagnostiqué le trouble bipolaire type 2 il y a maintenant une semaine. Je vous rejoins en quête de réponses parce que je me sens très seule face à tout ça. 

Pour expliquer rapidement mon cas : j'ai 22 ans, j'ai connu trois dépressions sévères dans ma vie qui se présentaient de façons cycliques et j'avais hors périodes dépressions des moments qui ont été désignés comme des périodes de "up" où j'était beaucoup plus active, productive, hyper-active, surexcitée, dans l'excès, etc, et encore beaucoup d'autres choses. Depuis mon plus jeune âge, tout a été compliqué, entre les troubles alimentaires, la scarification ou l'impression désagréable d'être constamment à côté de la plaque, je n'ai pas forcément eu le temps de grandir et de m'épanouir comme je l'avais souhaité. Ces dernières années ont été particulièrement difficiles pour moi notamment à cause des périodes dépressives sévères ; et aujourd'hui, alors qu'on m'apporte sûrement la réponse, la cause à toute cette souffrance, je ne l'accepte pas. Ça viendra peut-être avec le temps et une fois qu'on aura trouvé le traitement approprié. Il y a 5 ans j'ai eu un doute en lisant un témoignage sur une personne atteinte d'un trouble bipolaire de type 2 et je m'étais dit "Whouah mais c'est exactement moi". À l'époque, j'étais suivis psychologiquement par un psychologue incompétent donc ça ne m'a pas servi à grand chose. Je suis en colère aujourd'hui de ne pas l'accepter. Moi qui était prête à embrasser ce diagnostic il y a 5 ans parce que ça me paraissait "juste", aujourd'hui je n'en veux plus. Je me dis que tout est faux, que je fais du cinéma Je minimise la réalité.

J'ai tendance à me comparer aux autres mais ce trouble est très complexe et par exemple il y a un symptôme dont je ne suis pas spécialement atteinte c'est la fatigue. Certes dans les périodes d'hypomanie je dormais moins mais je ne faisais jamais de nuit blanche par exemple. Mon psychiatre me dit que la fatigue et le sommeil font partis des symptômes mais que comme dans toutes les maladies, il y a une liste de symptômes et on ne les a pas forcément tous, ou à la même échelle. Forcément, je me dis qu'il faut que je l'écoute. C'est lui qui sait, il est spécialisé dans les troubles de l'humeur, c'est son métier, blablabla. Mais j'ai trop peur qu'il y ait une erreur de diagnostic. La bipolarité ce n'est pas rien, ce n'est pas un rhume, j'ai peur qu'on se soit tromper à mon sujet. D'après ma psychologue, cette peur vient du fait que je ne sais pas me sentir légitime de quelque chose, ce qui est vrai. Mais il y a aussi le fait que je n'ai que peu de représentations de ce trouble, à travers les films, les séries, etc. J'ai l'impression qu'on ne représente que le type 1 (ce qui est éloigné de ce que j'ai), et qu'en plus on le représente super mal, de façon stéréotypée. Je ne trouve pas d'exemple, de modèle, de représentation à laquelle me rattacher pour m'identifier et m'aider à comprendre un petit peu mieux.

Si jamais cela parle à quelqu'un, n'hésitez pas à répondre. Cela fait toujours du bien de savoir qu'on n'est pas seule.

Bye,

Nell.