Amour et bipolarité : parlons-en !

Bonjour,

Je suis nouvelle alors désolée si le sujet a déjà été évoqué. J'ai besoin de me vider, et d'aide aussi, c'est vrai.

Pour faire bref sur moi : j'ai quitté il y a bientôt 3 ans un mari violent, pervers, manipulateur au bout de 19 ans dont 17 ans de vie commune. Déjà là, je me dis que j'ai un sérieux problème même si on ne cesse de me répéter que ce n'est pas de ma faute. Aucune reconnaissance de la justice même quand il s'en prend aux enfants.

Dépressive depuis que je l'ai rencontré avec des hauts et des bas mais ça commençait à aller mieux. Je réduisais même le deroxat malgré toutes les "merdes" qui s'accumulent.

Il y a un peu plus de deux mois, j'ai fait la connaissance d'un homme adorable via un site de rencontre. J'allais pourtant laissé tomber ce site car ça ne me convenait pas. Et pour une fois, ça a accroché. Très vite. Il n'avait même pas ma photo mais ce "feeling » était là et s’est confirmé.

Avant qu’on ne se voie, il m’a très vite dit qu’il était bipolaire. Puis on s’est vus et très vite il m’a dit être amoureux, avoir eu le coup de foudre, vouloir me garder pour toujours. Je lui ai fait part de mes craintes. Il m’a répondu qu’il y croyait. J’ai donc ignoré tous mes gardes fous, et malgré quelques blocages, je me suis totalement laissée aller.

Le problème, c’est qu’il n’arrive pas à gérer son appartement et il a honte de me recevoir (on habite à plus d’une heure). Il a essayé en m’invitant chez lui mais le jour même il a craqué et n’a pas pu. Il m’a dit avoir voulu le faire car sinon, j’allais arrêter. Et depuis, il s’enfonce petit à petit. Les problèmes dans son boulot et perso s’accumulent (son père est malade). Il est venu chez moi quelques jours plus tard et était ailleurs. J’ai craqué et le lui ai fait comprendre. Il était mal. Depuis, on ne rit plus, il ne parle que de ses problèmes et moi de mon manque de lui.

En fait, il a tout quitté il y a deux ans et demi, boulot sécure, famille et amis, pour reprendre une affaire dans une région qu’il ne connait pas. Il n’a pas d’amis et se concentre sur son travail. Pour moi, c’est une façon pour lui de se dire qu’il peut réussir. Il « ’offre » quelques demi-journées par semaine mais pour dormir en fait. C’est donc juste une vitrine mais importante pour lui.

En réalité, il m’a avoué être bipolaire en me disant qu’il devait changer de traitement (ça le fatigue trop). Forcément, j’ai posé la question et il m’a envoyé un lien assez succins sur la bipolarité. Depuis, il n’en a parle que lorsque j’évoque le sujet. Il n’ose pas changer de traitement car a peur des effets secondaires. Si j’ai bien compris, il prend un thymorégulateur et un antidépresseur trois fois par jour, pas de lithium. Il est « suivi » au cmp de la ville proche mais c’est du pipo, un infirmier qui change souvent. Il sait qu’il a besoin d’aide pour son appart., d’être mieux suivi mais il n’arrive pas à demander d’aide. Il le sait mais il dit que c’est comme un blocage pour lui, même de la mienne il n’en veut pas. Il dit pourtant qu’on est comme deux âmes sœurs, et je le rejoins.

Il ne cesse de s’excuser depuis en disant qu’il croyait être plus fort et dominer sa maladie (il m’avait assuré être stable depuis deux ans et demi). Il ne dit pas que c’est fini quand je le lui demande mais il ne me parle que de ses problèmes dans des messages assez brefs, s’excuse à nouveau de ne pas pouvoir répondre à mes attentes. Je lui demande juste du temps, d’attendre qu’il aille mieux car je me dis qu’il est en « down » (désolée, je découvre), mais aucune réponse.

Et moi, je suis au plus mal. Je sais bien que je dois avoir des choses à régler mais je ne veux pas me dire que c’est fini. Je n'ai plus d'envie. Pour la première fois de ma vie je me sentais comprise (hypersensible) et pas jugée. En même temps, ce n’est pas normal d’être aussi dépendante aussi vite de quelqu’un. Mais c'est comme ça.

Petite précision : quand je lui ai demandé s’il était bipo 1 ou 2 il m’a dit ni l’un ni l’autre ? Plus complexe que ça…

Moi, je m’en fous, je le prends en entier mais lui veut se préserver et je ne sais plus quoi faire. Je veux de lui mais surtout qu’il aille bien. Qu’il ne m’éjecte pas de sa vie. Je me dis qu’à un moment, il ira mieux et peut-être…

Je suis allée voir le médecin : je suis arrêtée, augmente les anti dépresseurs + calmants.

Je pense lui avoir mis la pression en lui demandant de le voir plus souvent et en lui faisant part de mes fragilités. Il m’explique que ma fragilité et ses manques l’enfoncent davantage, qu’on se fait du mal, qu’il doit se préserver. Quand je lui demande si c’est stop, soit il ne répond pas soit il s’excuse de ne pas combler mes attentes, d’avoir une carapace et ne plus avoir d’envie.

En gros, j’aimerais qu’on m’aide à le comprendre, à l’aider et faire en sorte qu’on puisse avancer ensemble.

Merci de m’avoir lue.