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Cancer: la réparation de l'ADN, nouvelle voie d'attaque
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Utilisateur désinscrit
29/05/2017 à 22:18
Utilisateur désinscrit
29/05/2017 à 22:22
Très intéressant espoir qu'un jour le cancer sera une maladie banale comme autant d'autres. Merci✌
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Utilisateur désinscrit
Des molécules empêchent les cellules cancéreuses de corriger les erreurs dans leur matériel génétique endommagé.
Un essai clinique en cours sur des patientes touchées par un cancer des ovaires est en train de démontrer l'efficacité d'une nouvelle approche pour tuer les tumeurs. La molécule olaparib, développée par le laboratoire américain AstraZeneca sous le nom de Lynparza, vise à perturber les mécanismes de réparation de l'ADN des cellules cancéreuses.
«La réparation des erreurs dans l'ADN est un processus absolument vital pour notre organisme, qui subit chaque jour des mutations dans certaines cellules sous l'action de toxiques externes comme la radioactivité, les UV, ou la fumée du tabac», explique le Dr Susan Galbraith, responsables des approches innovantes en cancérologie chez AstraZeneca. Mais les plus grosses utilisatrices de ces réparations d'ADN sont les cellules cancéreuses, dont la réplication rapide et incontrôlée entraîne de nombreuses erreurs dans les mécanismes de copie de leur matériel génétique. Lorsqu'on empêche la correction des erreurs, les anomalies s'accumulent dans les cellules tumorales, qui deviennent incapables de fonctionner correctement et finissent par mourir.
L'olaparib empêche le fonctionnement d'une voie de réparation du matériel génétique appelée PARP, qui ressoude entre eux les brins d'ADN cassés. C'est une cible intéressante en cancérologie car elle est déficiente dans toutes les formes de cancers liées aux mutations héréditaires du gène BRCA, celles-là mêmes qui avaient poussé Angelina Jolie à subir une double mastectomie. Les cellules non tumorales peuvent avoir recours à d'autres voies de réparation, ce qui leur permet d'être infiniment moins affectées par le médicament.
Des effets secondaires moins sévères
La molécule est loin d'avoir une activité miracle, mais elle permet à 15 % des patientes de survivre pendant cinq ans (la durée de l'étude en cours) à leur maladie qui était à un stade métastatique. «C'est une vraie satisfaction de voir des femmes survivre aussi longtemps avec ce type de cancer, qui est souvent pris en charge très tard, avec un pronostic difficile», commente le Pr Gordon Mills, cancérologue au Centre MD Anderson au Texas, le plus grand centre de cancérologie des États-Unis, et également membre du conseil scientifique d'AstraZeneca. Le traitement a aussi un avantage majeur sur la chimiothérapie au platine, avec des effets secondaires moins sévères.
«L'étude menée par AstraZeneca avec l'olaparib n'est pas la seule dans ce domaine des voies de réparations de l'ADN, il y a une cinquantaine d'essais en cours rien que sur les inhibiteurs de PARP», explique Marie Dutreix, cancérologue à l'Institut Curie à Paris. La scientifique française vient d'ailleurs de terminer la phase I d'un essai clinique sur le mélanome avec un médicament, appelé Dbait, qui a un spectre d'activité plus large que les inhibiteurs de PARP en s'attaquant à plusieurs voies de réparation de l'ADN. «Les molécules de cette nouvelle famille qui s'attaque à la réparation de l'ADN des tumeurs peuvent s'utiliser seules, mais elles ont à mon avis un énorme potentiel en association avec des chimiothérapies, dont elles devraient fortement amplifier l'action», conclut Marie Dutreix.
Source : Figaro Santé