L'effet du traitement sur la fertilité dépend du type de traitement du cancer suivi. Les effets dépendent aussi de nombreux autres facteurs physiques, comme le type de cancer, sa localisation, l’âge, le sexe du malade et sa réponse au traitement.
Si c’est possible, il est préférable d’en parler avec le médecin, une infirmière ou un autre membre de l’équipe soignante avant le traitement pour en apprendre davantage sur l'ensemble des choix. Il peut y avoir des moyens de sauver ou de protéger la fertilité avant et peut-être même pendant le traitement. Mais après le traitement, les options sont souvent plus limitées.
Les principaux traitements contre le cancer sont la chimiothérapie, la radiothérapie, la chirurgie et l'hormonothérapie. Ces traitements affectent la fertilité des femmes de différentes façons.
La chimiothérapie affecte la façon dont les ovaires fonctionnent et peut entraîner l’arrêt ou la réduction de la production d’ovules. Les cycles menstruels peuvent devenir irréguliers ou s’arrêter pendant un certain temps (infertilité temporaire). Cela peut durer jusqu'à deux ans pour que les cycles menstruels se rééquilibrent. La chimiothérapie provoque parfois une stérilité permanente et entraine une ménopause précoce. La chimiothérapie peut réduire le nombre d'ovule produit. Ainsi, même si les cycles menstruels d'une femme reviennent, sa ménopause peut commencer 5-10 ans plus tôt que d'habitude. Cela signifie que la période où elle peut tomber enceinte est plus limitée que normalement.
Le risque de stérilité dépend souvent des éléments suivants :
- L’âge : Plus les femmes sont âgées, et leur ménopause naturelle proche, plus le risque d'infertilité est élevé.
- Les médicaments pris : Certains médicaments de chimiothérapie, comme par exemple la cyclophosphamide et le chlorambucil, représentent un risque plus élevé pour l'infertilité.
- La dose de traitement reçue: Les doses plus élevées de chimiothérapie, en particulier avec les greffes de cellules souches, sont plus susceptibles d'affecter la fertilité.
Dans certains cas, il peut être possible de choisir un traitement de chimiothérapie qui est moins susceptible de nuire à la fertilité.
Radiothérapie :
La radiothérapie traite le cancer en utilisant des rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses. Certains types de radiothérapie peuvent affecter la fertilité de la femme. Ainsi, la radiothérapie dirigée directement vers les ovaires ou l'utérus entraîne une stérilité permanente, de même que l’irradiation corporelle totale (utilisée pour les leucémies avant une greffe de moelle osseuse). Quand la radiothérapie est pratiquée dans la région pelvienne, elle peut indirectement endommager les ovaires ou l'utérus.
La thérapie hormonale :
L'hormonothérapie est généralement utilisée pour traiter le cancer du sein. Elle peut affecter la fertilité, mais les effets sont généralement temporaires.
Certains traitements peuvent stopper les cycles menstruels ou affecter leur régularité, mais ils reviennent généralement six mois après la fin du traitement et se stabilisent. En outre, certains traitements comme le tamoxifène peuvent également augmenter la fertilité, c’est pourquoi il est important d'utiliser une contraception efficace pendant le traitement car il y a un risque que cela nuise au fœtus.
Les agonistes (ou analogues) de la LH-RH :
Il s’agit de médicaments dont l’action va permettre de stopper la production d’œstrogènes. Ce traitement est recommandé pour les femmes non ménopausées ayant un cancer du sein récidivant. La fin du traitement se traduit normalement par la reprise de la production hormonale.
Chirurgie :
Les opérations chirurgicales du cancer au niveau de la région pelvienne qui peuvent affecter la fertilité sont les suivantes :
- L’ablation de l’utérus (hystérectomie)
- L’extraction des deux ovaires (ovariectomie bilatérale)
- Certains types de chirurgie de l'utérus, de la vulve et du vagin.
Parfois les femmes ayant un cancer précoce et peu développé du col de l’utérus peuvent subir une opération appelée trachélectomie, qui consiste à enlever la plupart du col, mais laisse l'utérus. Il peut alors être possible de tomber enceinte par la suite.
Les femmes qui subissent cette opération doivent suivre des contrôles réguliers pendant la future grossesse car il y a un risque accru de fausse couche ou d’accouchement prématuré.
Il est aussi très important de noter que les traitements du cancer n’ont pas uniquement des conséquences sur la fertilité après la fin du traitement. En effet, il est primordial que les femmes suivent une contraception efficace pendant leur traitement car tomber enceinte lorsqu’on soigne son cancer peut avoir des répercussion négatives sur la santé du bébé à naître.
Possibilités de préserver la fertilité pour les femmes
Les femmes qui sont sur le point de subir un traitement anticancéreux ont plusieurs options quand il s'agit de la préservation de la fertilité. En voici les principales :
Cryoconservation d'embryons :
Dans cette procédure de chirurgie ambulatoire, les ovocytes (ovules non fécondés) sont récoltés dans les ovaires, fécondés in vitro (FIV), congelés et stockés. Les embryons survivent à la congélation et à la décongélation dans environ 95 % des cas. Toutefois, comme cette procédure prend un certain temps, cela peut retarder le début du traitement du cancer de deux à six semaines. Cette procédure est proposée aux femmes en couple qui désirent s’assurer de la possibilité future d’avoir un enfant malgré le traitement du cancer.
La congélation des ovules (cryoconservation des ovocytes) :
Semblable à la cryoconservation des embryons, cette récente méthode se déroule via des injections d'un médicament qui stimule les ovaires. Les ovules sont récoltés au cours d'une intervention chirurgicale ambulatoire. Ensuite, les ovules non fécondés sont congelés. Il faut néanmoins garder à l'esprit que les probabilités de grossesse peuvent être inférieures lorsque les ovules congelés sont utilisés, par rapport aux embryons frais ou congelés.
De plus, pour certains cancers sensibles à l’action hormonale, la stimulation des hormones féminines pour récupérer les ovocytes est contre-indiquée.
Il est également possible de protéger les ovaires avec un blindage en plomb lorsque la radiothérapie est effectuée à proximité des organes reproducteurs féminins. Déplacer chirurgicalement les ovaires hors de la zone d’irradiation est aussi une solution possible pour contrer les effets néfastes de la radiothérapie sur la fertilité. Mais cette dernière procédure est réalisée surtout pour les femmes de moins de 35 ans soumises à une radiothérapie intensive.
Sources : Institut National du Cancer
Dernière mise à jour : 15/10/2019