La maladie alcoolique, j'en suis sortie, je peux vous conseiller !

bravo @agatha7759 d'avoir pu venir et aider les malades alcooliques

je ne suis pas alcoolique mais mon père l'etait avec tout ce qui peut etre monstrueux dans cet etat

si je ne touche pas UNE GOUTTE D ALCOOL c'est bien pour avoir eu peur etant enfant de devenir cet etre humain!!

continuez votre chemin vous avez certainement de belles choses a  faire

Bonjour@agatha7759, je reviens vers vous suite à la lecture des différents posts. Je ne sais pas alcoolique et ne l'ai jamais été comme je l'ai déjà écrit plus haut. La définition de l'abstinence que vous avez décrit me semble tout à fait appropriée pour se sortir de cette maladie. 

Je pense qu'il y a pour beaucoup de personnes une très bonne raison, comme une grande souffrance, pour tomber dans l'alcoolisme, où dans un tel cas, ce mot se définirait par cette maladie qu'est l'alcool. Mais je pense aussi que pour d'autres, le goût de l'alcool est un plaisir, qui peut devenir une addiction. Bien sûr et heureusement le goût ne reste qu'un plaisir.

Dans ces deux cas, il y a bien une addiction, mais l'importance de celle-ci est-elle la même, ou comment peut-on la considérer? Celle-ci est-elle vécu différemment?

Je ne sais pas si je m'exprime assez bien pour que vous me compreniez et j'espère n'offusquer personne, j'essaie simplement de comprendre.

Bonsoir@Florinda! Bien sûr que l'alcool bu modérément est  un plaisir que je trouve tout à fait estimable.

Maintenant lorsque j'invite des amis, de la famille, tout le monde sait que je ne bois pas d'alcool, je préfère le dire, ça ne me dérange pas, j'ai été malade, ça peut arriver à beaucoup de gens.

Tous les malades alcooliques, même si certains ne le reconnaitront jamais, sont des gens trop sensibles et ont un vide en eux qu'il remplissent avec l'alcool, toujours plus d'alcool..

Je n'ai jamais fait de cure de désintoxication mais, presque inconsciemment, grâce aux A.A je ne cessais de me dire qu'il fallait que j'arrête de me " casser la tête" à boire tout ce que je buvais ( ça pouvait être une bouteille de pastis par jour) et je faisais souvent des comas éthyliques, enfin c'était l'enfer pour les gens qui m'entouraient et pour moi-même.

Quand on est malade de l'alcool on se transforme brusquement de mister Jekill en mister Hyde. C'est cette irrépressible IMPULSION qui gâche notre vie.

Et je suis quasiment certaine que tuer cette impulsion qu'il nous faut combattre pour la faire cesser ne tient qu'en analysant notre histoire personnelle pour trouver cette faille n nous....

@AgathaTes posts sont émouvants de sincérité ,raconter son vécu ,n'est pas toujours facile.Tu as du beaucoup souffrir durant de nombreuses années , je te tire mon chapeau d'ètre sortie de cet enfer.Mon Beau-Frère était atteint de la maladie alcoolique ,il en est malheureusement mort ,relativement jeune ,après avoir détruit sa vie familiale et professionelle ( il était Kiné ) ,il n'a jamais essayé de lutter contre ses envies de boire ,il en était très malheureux ,mais la dépression était la plus forte.Il a créer des graves problèmes au sein de sa famille ,ma Soeur ,qui luttait contre un deuxième cancer ,n'a pas résisté à ce qu'il lui avait infligé ,elle est décèdé quelques mois après.Tout celà a été très dur à vivre.

L'alcoolisme fait beaucoup de dégâts dans tous les domaines, santé, famille, professionnel, agatha7759 a eu le curage de s'en sortir mais malheureusement c'est pas tout le monde.

@Lailaine bien sûr que bien malheureusement tout le monde ne s'en sort pas et certains et certaines en meurent, j'en ai tout à fait conscience!

La chance, si on peut le dire comme ça, que j'ai eue c'est qu'en fait je n'aime pas du tout l'alcool. Mais certaines circonstances de ma vie étaient ingérables. Il me fallait une béquille et ça a été l'alcool. Maintenant que depuis toutes ces années j'ai eu le déclic qui a stoppé ma pulsion morbide qui me conduisait irrémédiablement vers une bouteille de n'importe quoi, pourvu que ce soit fort et que rapidement j'avais l'impression ( totalement fausse) de moins souffrir. mais j'aime la vie!

Alors au bout de 25 ans, quand même, j'ai un jour décidé que c'était la dernière fois que j'avais bu et je m'y suis tenue, sans problème.

Il y a plusieurs " clichés" sur la personne malade alcoolique . D'abord il y a le " pilier de bar" qui est en général très mal vu, surtout si c'est une femme parce que ça ne " se fait pas..." et ça n'est pas " joli" à voir.

Ensuite il y a les malades alcooliques " mondains" que l'on retrouve dans des coktails ou autres mondanités et qui boivent énormément, on voit ça surtout dans les films mais ils existent bel et bien et sont aussi des malades alcooliques. Ce que je veux dire c'est comme c'est une maladie, elle peut atteindre toutes les classes de la société.

Quand on décide de faire une cure de désintoxication c'est souvent parce que quelqu'un de proche vous y pousse. Et en général ça ne marche pas. J'ai remarqué qu'en plus, devant chaque centre de désintoxication à l'alcool, il suffit de traverser une rue pour se trouver face à un bar et là malgré la cure, tout recommence.@ Florinda quand on boit de l'alcool en quantité raisonnable et par plaisir on n'est pas malade alcoolique et heureusement!

Je vais vous raconter comment t surtout pourquoi un jour j'ai décidé d'arrêter l'alcool pour toujours: ma mère est malade et il y a 14 ans, j'ai dû aller vivre chez elle, pour m'occuper d'elle. 15 jours après, ayant beaucoup bu, ma mère est obligée d'appeler les pompiers, je hurlais! Quand elle est venue me rechercher à l'hôpital le lendemain , j'ai décidé irrévocablement que je pouvais pas imposer ça à ma mère et j'ai arrêté de boire le jour même, jusqu'à maintenant.

Bonjour@agatha7759, en effet on peut se rendre compte que la maladie alcoolique touche tous les milieux sociaux et sous tous ces clichés dont vous avez nommés. Cette maladie certainement mal vue ou moins compréhensive chez une femme qu'un homme. Pourtant je me pose la question s'il n'y a pas plus de causes chez une femme pour en arriver à cette maladie (soucis personnels, adolescence difficile,etc...) que chez un homme, bien que je ne dis pas non plus que ce n'est pas le cas pour beaucoup d'entre eux. Je pense que le regard n'est pas le même sur un homme qu'une femme. Nous voyons aussi moins de femmes ou sont-elles plus discrètes, je ne sais pas. Bien que je ne sais pas si l'on peut être conscient de l'importance ou le niveau( est peut-être le mot le plus adapté, je ne trouve pas le mot exact) de la maladie.

En ce qui concerne, vous avez eu ce déclic et pris conscience de ne pas imposer votre maladie à votre maman et cela du jour au lendemain. Comment avez vous pu trouver en vous cette force et cette volonté, je dirais immense et "grandiose", presque impossible à nos yeux, comme nous pouvons tous(tes) savoir que la maladie ne part pas du jour au lendemain.

J'ai eu l'occasion (par mon métier) d'apporter des soins atteinte de cette maladie à un homme(50 ans). Une personne pourtant apte à subvenir à ses besoins quotidiens mais devenus impossible à cause de cette maladie. Il ne pouvait que rester alité. Il était devenu très agressif (gestuel et verbal) envers sa maman qui s'occupait de lui. Celle-ci ne faisait que pleurer ne pouvant plus le voir ainsi et "le subir". Il ne mangeait plus malgré qu'elle lui préparait ses petits plats préférés, et tout ce qui pouvait lui "ouvrir les papilles". Parfois il était aussi agressif envers le personnel soignant, il fallait toujours négocier et trouver quelques petites astuces pour ne pas le contrarier et pouvoir lui apporter le minimum de soins. Il avait toujours son portable en main, il n'attendait qu'une chose, c'est qu'on parte pour appeler son frère afin qu'il vienne lui apporter son vin, car il lui demandait de tout cacher derrière la maison dès notre arrivée. On pouvait converser avec lui mais un temps très bref, c'est ce qu'il lui était possible de supporter. 

On passait plus de temps avec sa maman pour la réconforter et lui faire passer un petit moment agréable, à oublier un moment son fils, sans oublier de lui donner quelques conseils en privilégiant ceux destinés pour elle afin de se protéger.

Jamais le médecin n'a pu lui imposer une cure de désintoxication. j'avoue que je n'appréciais pas forcément m'occuper de cette personne atteinte de cette maladie mais j'y mettais tout mon coeur, en tant que professionnelle et aussi ma conscience personnelle. je pensais à ce que pouvait endurer cette femme et me disait que cela pourrait être moi, en tant que mère. Mais sans jamais comprendre pourquoi on ne faisait rien, pourquoi elle ne faisait rien. Seule la peur la retenait.

J'ai eu un autre cas, d'un monsieur qui a été hospitalisé pour une opération. Nous savions que c'était une personne atteinte de cette maladie. Là encore j'avais beaucoup de mal à accepter et comprendre certaines choses, peut-être (ou certainement), tout simplement que je refusais, à cause de ce que j'avais vécu dans ma famille.

Cependant il fallait respecter sa maladie, car ce monsieur était en manque d'alcool et nous devions éviter toute agressivité pour éviter qu'il se mette en danger et aussi de nous mettre en danger. Alors nous lui mettions toujours 1/2 verre de vin à chaque repas, puis au goûter, mais il en réclamait encore et encore, on lui expliquait qu'on ne pouvait pas plus par rapport à ses soins. Il ne devait pas bouger et s'énervait de plus en plus et devenait agressif. Le médecin donnait les calmants, ce qui l'endormait un peu et nous laissait un répit. Mais on ne pouvait rien faire de plus. Son épouse venait le voir, il était en sueur, il lui réclamait de l'alcool, elle en emportait (juste ce qu'il fallait le temps de la visite) mais l'acceptait tel qu'il était. Comment comprendre, je cherche encore.

Je vois souvent des personnes atteintes de cette maladie, s'écroulant dans la rue, ramassées et emmenées par les pompiers à l'hôpital (service pour les alcooliques), qu'on garde 3 ou 4 jours, parfois moins et qu'on laisse repartir, se précipitant acheter de l'alcool et boire de nouveau.

Si seulement tout le monde avait la même force et le courage que vous, ce serait merveilleux.

@agatha7759 

BONJOUR

Merci d'avoir aborder le sujet aussi directement,surtout de parler de votre vécu,ce qui n'est pas évident . 

Je me rappelerais toujours la phrase d'une surveillante,dans son service "alcoologie" 

" Je vois et je sent bien votre tristesse,mais il faut que votre maman veulle se soigner,car si vous continuer comme cela,cela vous rendra makade.On ne peut obliger une personne malade alcoolique,à se soigner" 

Bonne continuation

Bonjour en particulier à @florinda et à @Cathy48 . J'ai appris que face à la dépendance alcoolique nous ne sommes pas égaux, ça serait trop facile!

Il y a certaines personnes qui sont persuadées de n'être pas malade alcooliques , alors que clairement elle le sont; Pendant mes années de présence aux A.A. j'ai vu mourir 2 personnes. Elles venaient aux réunions mais n'avaient pas la force mentale de s'en sortir. Parce que si l'on a pas autre chose que l'alcool dans sa vie, c'est quasiment ( à mon avis) quasiment impossible d'arrêter de se détruire par l'alcool.

J'avais toutes les " chances" de pouvoir arrêter un jour parce que je suis curieuse de tout, j'adore lire et écrire. Là je suis à la retraite mais je continue à " travailler" en invitant par exemple des écrivains dans la librairie indépendante d'une amie. J'ai toujours eu un projet en tête, l'alcool ne m'a jamais enlevé ça.

Il y a aussi les gens qui arrêtent de boire mais qui n'en deviennent pas plus heureux pour autant. Là, à la limite je trouve que ces personnes devraient arrêter de culpabiliser et de reboire, puisque ça ne leur sert pratiquement à rien , l'abstinence ne les a pas changés: ils s'ennuient toujours autant.....

Quant aux femmes malades alcooliques, nous sommes restés très machistes! Personnellement un homme ivre je ne le trouve pas plus reluisant qu'une femme ivre .Mais la société nous conditionne trop là dessus: une femme n'est pas une " sainte" parce qu'elle est une femme. J'ai envie de dire qu'une femme est un homme comme un autre.

Dans les dernières années de ma maladie, je cachais des bouteilles partout. Mais comme on n'a plus la tête à soi, on ne se rend pas compte que notre entourage s'en rend compte assez vite. Alors les pauvres, ils vident les bouteilles pensant qu'ils vont accélérer le processus de guérison. Mais ça n'est pas possible.

Je vous souhaite une belle journée!