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Patients Dépendance à l'alcool
Dépendance à l'alcool, mon compagnon va mal
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Yann51
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Yann51
Dernière activité le 25/09/2024 à 16:28
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Bonjour Fraize,
Vous décrivez très bien le parcours du malade souffrant de l'addiction alcoolique. A n'en pas douter, il est malade. Toutefois, il refuse de se reconnaitre comme tel même si au fond de lui, il le sait et forcément il refuse un parcours de soins ( je suis passé par là moi aussi...)
A mon sens, il serait souhaitable d'avoir une discussion ouverte avec lui sur sa pathologie. Lui dire que vous voyez bien qu'il a un comportement addictif, qu'il pleure ( ce n'est pas sans raison...), que cela lui génère des problèmes financiers, mais que par dessus tout, vous l'aimez. Cependant, vous pouvez, peut être, aussi lui préciser que fonder une famille et avoir un enfant avec sa maladie n'est pas envisageable tant qu'il n'aura pas entrepris un parcours de soins ou, à minima, consulter un praticien spécialisé ( médecin addictologue ) alors que fonder une famille avec lui est votre vœux le plus cher.
Si c'est possible, il serait souhaitable de vous rapprocher de sa famille pour voir ce qu'ils en pensent, comment ils peuvent le soutenir dans cette démarche... Attention néanmoins à ce que votre ami ne prenne pas ce type de démarche comme un acte de trahison...
Il faut avoir conscience que pour parvenir à cette entrée en soins, le temps peut être long.... Il est extrêmement difficile de se reconnaitre malade alcoolique ( être malade alcoolique, c'est les autres pas soi même...et pourtant...)
Surtout si vous parvenez à avoir une discussion avec lui, veillez à ne jamais le culpabiliser, le critiquer ( il s'en veut déjà assez comme ça....) et assurez lui de votre soutien pour qu'il se soigne et pendant qu'il se soignera
Attention aussi à vous ! De nombreux témoignages sur ce site en parlent.... La maladie est méconnue, incomprise. Elle est aussi très déstabilisante pour l'entourage qui ne sait comment faire pour aider le malade. C'est la raison pour laquelle, il est primordial qu'il soit vu par un médecin spécialisé en addictologie. Personnellement, je conseille à chaque fois les centres d'addictologie car ils sont composés d'équipes pluridisciplinaires ( médecins, psychiatres, psychologues, assistants sociaux...) et tous peuvent avoir à jouer un rôle déterminant pour les patients.
Rassurez aussi votre conjoint quant à sa pathologie. Il ne manque ni de courage, ni de volonté. Il est juste malade et il peut se faire soigner. Cependant, ces soins ne peuvent être dispensés que s'il le souhaite vraiment.
Autre piste également à explorer, consultez par vous même directement un centre d'addictologie qui saura au mieux vous conseiller, vous aiguiller dans votre attitude ou langage à employer à son égard
A votre disposition si vous souhaitez d'autres précisions
Amicalement
Yann
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Fraize
Fraize
Dernière activité le 10/12/2023 à 15:35
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@Yann51 merci énormément pour votre message rempli de bon sens et de bienveillance.
Vous avez tout à fait raison, je pense que je vais me tourner auprès d'un professionnel des addictions afin d'être moi-même soutenue. C'est dur d'être seule face à ça. Mes proches me conseillent de quitter mon copain, me disent que je vais gâcher ma vie avec lui. Mais les choses ne sont pas si simples. Derrière la personne malade, il y a aussi une personne magnifique qui mérite une seconde chance.
Pour vous Yann, sans indiscrétion... Comment avez vous réussi à vous faire aider malgré le déni de la maladie ?
J'ai essayé de lui en parler plusieurs fois avec douceur, en lui disant qu'il fallait qu'il se fasse aider... Il a pris des rdv dans un SEDAP puis les as annulés en m'avouant qu'il l'avait fait pour me faire plaisir.
Je ne sais plus quoi faire pour lui prouver que cela a une utilité, il est persuadé que c'est une perte de temps. Il a eu des mauvaises expériences par le passé avec des professionnels de la santé, il connait déjà les centres d'addictologie.
C'est hors de question pour moi de me lancer dans des projets d'enfant s'il ne va pas mieux, mais je ne veux pas non plus avoir l'impression de lui faire du chantage avec ça (ce n'est pas le cas)
Il me dit qu'il avance pas à pas et que je ne dois pas être trop inquisitrice à lui demander comment il va etc mais c'est horrible pour moi de faire comme si tout allait bien !
Merci beaucoup pour votre aide :)
Yann51
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Yann51
Dernière activité le 25/09/2024 à 16:28
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@Fraize Bonjour Fraize,
Comment j'ai fait pour ne plus être dans le déni ? J'ai d'abord fait un constat : mes consommations devenaient trop importantes et je ne pouvais plus faire sans. J'ai profité d'un rdv proposé par la CPAM (celui qui propose de faire des bilans de santé) pour en parler. Ces derniers m'ont proposé d'en parler à mon médecin qui m'a orienté vers un psychiatre ce qui m'a permis de connaitre les centres d'addictologie. C'est la première étape du déni : se rendre compte que les consommations prennent une place de plus en plus importante, deviennent indispensables et que, seul, je ne parvenais pas à m'arrêter ou me modérer... La seconde qui m'a été plus difficile est celle d'admettre que j'étais devenu alcoolique ( ce n'est pas un gros mot mais une maladie...). En effet, les alcooliques ne pouvaient être que les autres et certainement pas moi... et pourtant....il m'a donc fallu à un moment "lacher prise" ( je n'en pouvais plus ), accepter d'entrer réellement en soins ( devenir résilient ) et pouvoir ainsi être soigné ... Le lacher prise a été, pour moi, extrêmement difficile.
Quand vous parlez de votre ami, vous évoquez sa prise de rdv en centre d'addictologie annulée. C'est tout à fait normal. Il est très difficile de pousser la porte de ce type d'établissement car on a toujours la peur d'être reconnu, cataloguer, juger.... pourtant il s'agit de centres de soins et les personnes qui entrent dans ces établissements s'y rendent pour les mêmes raisons : se faire soigner. Par ailleurs, tous les soignants que j'ai pu croiser dans ces centres sont bienveillants.
Votre ami vous conseille également d'éviter le chantage ( et j'ai bien noté que vous n'en faisiez pas ) ou de vous montrer inquisitrice. Il a parfaitement raison. Il faut savoir qu'une personne malade alcoolique a une image très dégradée d'elle même... et d'abord parce qu'elle ne parvient pas à s'arrêter par elle même ( mais aussi par ses comportements, ses propos ou autres.... ). Lui faire remarquer certaines choses ou se montrer inquisitrice le remet face à la réalité qu'il se refuse : ne pas pouvoir arrêter de consommer seul... Il est donc important de se montrer bienveillant et lui apporter tout votre soutien ( même si je reconnais bien volontiers que l'exercice n'est pas toujours facile...) . C'est aussi la raison pour laquelle l'intervention d'un tiers extérieur est nécessaire : la relation est sans affect pour un médecin envers son patient. Par ailleurs, le patient aura plus de facilité de se confier à ce praticien sur l'origine de son addiction, ses problèmes et autres...
A votre disposition si vous avez d'autres questions
Amicalement
Yann
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maxime62120
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maxime62120
Dernière activité le 01/11/2024 à 10:34
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Ami
Bonjour,
Je connais très bien ce problème pour l'avoir vécu moi-même et pour avoir aidé depuis des décennies des personnes prisonnières de ce poison.
J'aimerais juste rajouter aux commentaires faits jusqu'à présent ce qui suit: l'importance des groupes d'anciens buveurs. En plus de l'aide médicale bien sûr, des associations tels que Vie libre, Croix d'or, les alcooliques anonymes et autres sont indispensables pour croire, parvenir et maintenir une abstinence durable.
Qui mieux qu'un ancien malade peut comprendre et aider une personne en difficultés avec l'alcool.
Si votre ami n'est pas prêt à aller en cure ou autre, proposez lui de rencontrer chez vous une personne qui est passée par là, qui ne le jugera pas, en qui il finira par avoir confiance et qui l'amènera sans doute à une solution.
Pour rencontrer cette personne, informez vous sur les associations d'anciens buveurs de votre région, demandez à rencontrer quelqu'un et voyez avec lui ce qu'il peut faire.
Je peux vous assurer que ces groupes de parole sont d'une grande importance.
Je vous souhaite de réussir
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Maxime62120
EmelineP
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Dernière activité le 27/02/2024 à 21:24
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Comment s'épanouir lorsque l'un de ses proches est malade alcoolique ?
Les enfants sont de véritables éponges et bien souvent ils appliquent les règles que leurs parents leur demandent de respecter. Que celles-ci soient justes ou non. Comme d'autres enfants, par amour pour mes parents, j'ai accepté de subir certaines règles qui ne me convenaient pas. Maintenant que j'envisage de fonder moi-même une famille, je réalise combien il est important pour un parent d'être stable émotionnellement pour élever ses enfants le mieux possible.
Mon père était alcoolique. Aussi loin que je me souvienne, il l'était avant ma naissance et cela a toujours fait partie intégrante de mon héritage familial.
Malgré une femme aimante et le soutien de ses enfants, mon père souffrait d'un profond malêtre que rien ne semblait parvenir à soulager. L'alcoolisme est une maladie du silence et il est plutôt facile de tromper les apparences. Dans ma famille, chacun gérait dans son coin la maladie. Plus ou moins bien. Et la loi tacite était de n'en parler à personne en dehors de la famille, sous peine de trahir la confiance de mes parents. Pour l'extérieur, tout allait parfaitement et nous faisions tous très bien semblant. L'entourage d'une personne alcoolique est parfois démuni face à ce problème. Se confier aux amis et aux proches a ses limites. En tous les cas, ignorer le problème ne vous mènera nulle part. Bien au contraire. Il est plus sain d'avoir conscience qu'un travail de votre part est nécessaire.
Aujourd'hui j'aimerais apporter de l'aide et de l'espoir aux personnes dont un proche est alcoolique. Vous devez absolument vous déculpabiliser car vous n'êtes pas responsable de la maladie. Et, même s'il est difficile de l'accepter, vous ne pourrez pas forcer un malade à cesser de boire et à se sentir heureux. Prendre conscience de ces deux aspects m'a demandé des dizaines d'années. Ils sont la clé de votre bien être.
Mon conseil serait : « transformez votre vécu en force ». Personne n'a une vie simple et parfaite. Vous forgerez votre caractère et construirez votre propre équilibre à travers vos choix, tout au long de vote existence. Etre fataliste ne vous mènera nulle part. Concentrez-vous sur les aspects pouvant être améliorés et sur lesquels vous pouvez réellement agir. Ne gaspillez pas votre énergie à essayer d'influencer le comportement d'un proche alcoolique. Le déclic doit venir de lui.
L'entourage est indirectement victime de la maladie alcoolique. Mais victime néanmoins.
Pensez à vous, votre équilibre, et ne vous laissez pas happer par la maladie de votre proche alcoolique. Je ne vous conseille pas l'indifférence ou l'égoïsme, loin de là. Juste une distance qui vous permettra de vous préserver et vous évitera de sombrer avec le malade alcoolique.
A partir de mes 35 ans, j'ai enfin fait la paix avec mes parents en mon for intérieur et je ne ressens plus de colère envers eux. J'associais l'alcoolisme à une faiblesse. Et je ne parvenais pas à la tolérer. La jeunesse nous rend parfois intransigeants, en particulier vis à vis de nos parents. Puis les épreuves de la vie nous aident à comprendre que personne n'est égal face à la difficulté. Et que le courage ne se manifeste pas de la même façon chez tout le monde. Un malade alcoolique essaie de faire face, à sa manière, à différents traumatismes. Et l'entourage fait comme il peut pour vivre à ses côtés.
Si vous ressentez le besoin d'être soutenu, n'hésitez pas, car vous battre seul vous épuisera. Une lutte collective est plus efficace. Sachez que d'autres ont traversé ou traversent les mêmes épreuves.
J'ai rencontré de nombreuses difficultés en cherchant des structures d'accompagnement et d'écoute destinées à l'entourage, et non au malade alcoolique. Selon votre préférence, différents types de structures existent. Comme il n'est pas évident de trouver facilement des informations pratiques sur internet, voici celles qui m'ont été utiles :
CSAPA et centres d'addictologie => l'avantage de ces centres est qu'ils proposent des rendez-vous individuels ou en famille. A noter : les créneaux de rendez-vous peuvent être rares et l'ambiance est très « médicalisée » donc un peu impersonnelle. Si vous avez besoin d'informel et de chaleur humaine, je vous recommanderais plutôt les groupes de parole Al anon.
Al anon => l'avantage de ces groupes de parole est d'échanger, dans l'anonymat, avec des personnes bienveillantes vivant des expériences similaires, qui vous comprennent et ne vous jugent pas. Vos proches ne sont pas toujours les mieux placés pour vous écouter et vous ne serez pas aussi libres de vous exprimer face à eux que dans un groupe Al anon. A noter : les groupes de parole se réunissent parfois dans des salles de paroisse et comme le concept vient de chrétiens protestants, Dieu est évoqué. Si cela vous met mal à l'aise ou ne correspond pas à vos croyances, choisissez une autre option. Votre première session de groupe de parole sera gratuite, mais à terme chaque participant a l'habitude de contribuer à hauteur de ses moyens, lors d'une quête à la fin de la session. Le montant de votre contribution est libre. Vous pouvez également acheter un livre pour suivre les sessions, mais aucune obligation.
Psychologue ou psychiatre => vous pouvez avoir besoin d'un suivi psychologique individuel sur le long terme et si prendre la parole devant plusieurs personnes n'est pas envisageable, orientez vous vers des professionnels qui vous guideront pour y voir plus clair. L'avantage par rapport à un centre CSAPA sera une prise de rendez-vous plus facile et certainement une proximité géographique qui simplifiera vos déplacements.
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francoiselune
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Dernière activité le 26/07/2024 à 17:42
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@Yann51 Bonsoir Yann
Merci de votre réponse.
En fait vu que mon fils a un lourd traitement, je ne sais jamais s il est vraiment en rechute avec l alcool ou si ce sont les médicaments qui le déstabilisent en lui donnant un drôle d air ou en parlant d une manière embrouillée . Car il sait aussi très bien balancer ses bouteilles d alcool avant que je ne les trouve .
Il veut que j aille avec lui chez la psychologue où il a une séance une fois par mois pour que l on discute sur ce que je pense de lui et lui pense de moi . Pourquoi pas ? Je ferai attention à ce que je vais dire quand même car je ne vais pas l accabler . Je sais très bien que le malade alcoolique est victime de sa maladie , et que même à un moment donné il peut basculer vers la sénilité . Cependant comme toutes les maladies ça se soigne. Et le malade doit en prendre conscience sans cela c est la descente aux enfers .
Mais bon il y en a qui préfèrent la descente aux enfers . C est leur choix .
Comme vous le dites Yann, c est comment me protéger?
Il n y a pas grand chose, je fais juste partie des AL Anon , et pas plus .
Je ne sais pas si vous connaissez c est le pendant des Alcooliques Anonymes , on suit donc le programme ou la philosophie du livre "Le courage de changer". Pour les familles d alcooliques.
Il tousse comme un perdu car bien entendu il fume et sa toubib n a pas l air de s'inquiéter . Il tousse particulièrement lorsqu il est entrain de fumer. Chez sa doctoresse il ne fume évidemment pas , ça fausse peut être le jugement .
cette toubib, j aurai besoin de la contacter pour instaurer une relation qui me parait nécessaire et bien là pareil , elle bloque . Elle ne veut pas que je la contacte que si mon fils est présent . Un jour je lui ai demandé une hospitalisation de mon malade à la demande d un tiers ; Et bien elle s est mise à pleurer en disant " Mais qu' est ce que votre fils va penser de moi? et ça ne s est pas fait . Du coup il a été interpelé par la police avec retrait du permis etc.passage devant les tribunaux... permis qu il n a jamais pu récupérer d ailleurs .
Pourtant à Grenoble je l ai déjà fait et personne n a refusé avec les urgences que j avais fait venir . Je pense qu à la campagne les médecins ne voient pas assez de patients avec des pathologies compliquées . Lorsqu il habitait Saint Etienne dans la Loire j avais une très bonne approche avec sa doctoresse et la collaboration se faisait bien . Est ce que cette toubib est mal formée comme vous dites ne connaissant pas vraiment la maladie ne l ayant étudiée que superficiellement et ne voyant donc pas les conséquences que celle ci amène dans l entourage familiale .
D après certains psychiatres de différentes cliniques où il est allé il serait aussi borderline . Il faut qu il soit confirmé et ça ne peut se faire que dans un grand hôpital psychiatrique comme le Vinatier à Lyon donc je vais voir . Car avant qu il accepte ce sera le parcours du combattant comme d habitude .
En tout cas merci pour tous vos conseils Yann
Si vous avez d autres conseils à me donner je les prends volontier ou simplement continuer à discuter sur le problème..
Amicalement
Françoise
Yann51
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Yann51
Dernière activité le 25/09/2024 à 16:28
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Ami
@francoiselune
Bonjour Françoise,
Vous abordez plus thèmes auxquels je vais tenter de répondre sachant que les mieux placés pour le faire sont les soignants (médecins addictologues, psychiatres, psychologues ).
Vous avez raison : certains traitements médicaux sont lourds et peuvent avoir des effets secondaires indésirables. Par exemple, le valium peut faire beaucoup dormir voire se sentir complètement "stone" ce qui pourrait laisser à penser que le patient est sous l'effet d'alcool. De la même façon, les malades alcooliques disposent d'une imagination incroyable pour faire disparaitre les bouteilles ou se les procurer....
L'idée de votre fils d'aller parler de vous chez sa psychologue est une excellente idée. Il a, de toute évidence, des choses à vous dire et préfère le faire en présence d'un tiers bienveillant. La libération de la parole peut être un exercice thérapeutique très bénéfique. Je vous invite, néanmoins, à prévenir sa psy de ce rendez vous pour qu'elle puisse s'y préparer voire si elle l'accepte (peut être pourrait elle estimée que ce moment est encore prématuré....). Si vous réalisez cet entretien, je vous suggère deux choses :
- pour lui dire ce que vous pensez de lui, je vous invite à lui parler en utilisant le "je" plutot que le "tu". En utilisant le "je", vous allez pouvoir exprimer vos ressentis, vos émotions, vos sentiements.... et à partir de ce moment, rien de ce que vous pourrez dire ne pourra être contesté par votre fils. A contrario, en utilisant le "tu", vous vous mettez en position accusatrice (même si ce n'est pas votre volonté) et vous risquez d'accabler davantage votre fils....
- votre fils utilisera probablement le "tu", Je vous invite alors à écouter ce qui va vous dire de façon différente....quand il dira : tu m'as fait ceci ou cela, je vous invite à entendre : j'ai souffert quand tu m'as dit ceci ou cela. Cela vous évitera de vous sentir accusée et de percevoir ce qu'il va vous dire de façon plus neutre, d'être plus à l'écoute voire d'être empathique
Quoi qu'il en soit, sa psy sera la pour vous encadrer et saura intervenir à chaque fois que cela sera nécessaire.
La bonne nouvelle est que votre fils envisage des solutions commme celle évoquée (preuve qu'il cherche à s'en sortir) et, à mon sens, il convient d'y répondre favorablement.
Quand vous parlez de descente aux enfers, vous avez aussi raison : c'est une descente aux enfers. Toutefois, ne croyez pas que certains choisissent cette voie... je dirai plutot qu'ils la subissent...
Pour vous protéger, je connais les associations al anon ou alcooliques anonymes mais seulement de nom et je ne sais pas si elles peuvent vous apporter de l'aide. Personnellement, je n'ai jamais eu l'envie de fréquenter ces associations même si, pour certains, elles peuvent être d'une grande utilité. Concernant la maladie alcoolique, certaines choses seront utiles à certains mais pas à d'autres.... Il convient de retenir ce qui nous convient le mieux et si l'association al anon vous apporte ce que vous recherchez, continuez en ce sens. Je sais aussi que mon centre d'addictologie propose des accompagnements pour les proches (conseils et autres) et que ces accompagnements peuvent être bénéfiques pour les proches (qui sont aussi en souffrance...). En tout état de cause, je vous invite à ne retenir que les solutions qui vous apportent un bénéfice, un mieux être...
Concernant votre médecin actuel, je lis plusieurs choses....:
- quand elle ne veut parler de votre fils qu'en sa présence, elle ne fait que respecter le protocole médical. Ce dernier est parfois trop contraignant néanmoins elle respecte les règles du secret médical (même si vous ne voulez que le meilleur pour votre fils)
- quand elle s'éffondre lors de votre demande d'hospitalisation sous contrainte, les explications peuvent être multiples... ce peut être, en effet, une jeune médecin qui est confrontée pour la première fois à ce type de situation, ce peut être une médecin au bord d'un burnout (ils sont aussi concernés par ces symptomes compte tenu de l'état de délabrement de notre système de santé), ce peut être aussi pour des raisons personnelles... Vous pouvez néanmoins la rassurez en lui disant que la demande d'hospitalisation est faite par vous.... elle ne fait que confirmer que l'état de santé de votre fils justifie cette demande d'hospitalistion....j'ajouterais que l'état de santé n'est pas le seul motif d'hospitalisation sous contrainte, la mise en danger du patient pour lui même, pour ses proches et sa mise en danger financière sont des motifs valables pour demander ce type d'hospitalisation...Si à un moment ou à un autre, votre fils va mal, vous pouvez également faire appel aux pompiers qui pourront accèder à votre demande après un avis médical (de chez eux ou médecin d'urgence)
Vous évoquez le trouble de la personnalité bordeline de votre fils. Je ne sais pas comment il se diagnostique toutefois je vous invite à lire l'article sur ce trouble sur ce site via le lien ci après :
Tout savoir sur le trouble de la personnalité borderline ! - Carenity
Ce trouble peut, en effet, être une des causes de sa pathologie voire peut l'amplifier.... je vous invite à vous rapprochez de soignants spécialisés qui sauront vous conseilller, vous accompagner au mieux pour vous et votre fils
Au plaisir d'avoir de vos nouvelles
Amicalement
Yann
francoiselune
francoiselune
Dernière activité le 26/07/2024 à 17:42
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@Yann51 Bonjour Yann
oui dans votre réponse je vois que vous me conseillez d aller chez la psychologue avec lui.
utiliser le je . Car il me dit de lui dire ce que je lui reproche devant cette psy donc bien sûr j utilise le je.
Par contre aujourd' hui il m a bien énervé , il veut pour soit disant me faire plaisir, cuisiner des gambas flambées avec du cognac quand on sait que dans l alcool flambée il reste 75 pour cent d alcool . Ce qui voudrait dire qu' il tente encore le diable .
Car depuis longtemps je n utilise plus d alcool pour la cuisine , je vous parle de cuisine car lorsque l on veut arrêter l alcool il faut y faire attention jusque dans les plats cuisinés , ça va jusque là .
Souvent je remplace par exemple le vin blanc par du citron et c est bon .
Quant à sa toubib si un jour j ai besoin de le faire hospitaliser à la demande d un tiers, j appellerai les urgences et verrai avec eux, mais Je l ai eu fait hospitaliser à la campagne en appelant les pompiers, et bien l hôpital me le rendait le lendemain prétextant que l alcoolisme ne faisait pas parti de leur liste d'urgence ni d'une hospitalisation de plusieurs jours . Je leur ai répondu alors vous ne savez pas ce que c est que l alcoolisme . La toubib des urgences me répond : " si j en reçois tous les soirs" et moi de lui dire peut être mais vous ne vivez pas avec donc vous ne savez pas .
Entre les voir passer pour une nuit afin de faire tomber le taux d alcool et vivre avec il y a une belle différence .En fait tout le monde se décharge de tout et n endosse aucune responsabilité . A part punir c est tout ce que le système français propose.
Il faudra attendre un drame pour faire bouger les affaires . Il n y a pas de prévention ni d aide pour les familles , dans le système actuel . L alcoologue de Létra un centre de soins dans le Rhône nous avait dit: à l assemblée nationale les trois quart des députés touchent de très près à l alcool, sont voir même alcooliques . On est donc pas près de faire changer les choses.
Voila Yann, j espère que pour vous ça va et que vous vivez bien votre abstinence, c'est ce qu il me semble en tout cas.
Bien amicalement
Françoise
Yann51
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Yann51
Dernière activité le 25/09/2024 à 16:28
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Ami
@francoiselune
Bonjour Françoise,
Je pense, en effet, qu'un échange avec votre fils en présence de sa psy peut être une bonne chose pour vous et lui. Sa psy, qui connait votre fils, pourra confirmer ou non cette intiative de votre fils.
Concernant l'utilisation du "je", c'est plus pour exprimer vos ressentis, vos souffrances physiques, psychologiques face à sa maladie...et pas sous forme de " je te reproche ceci ou cela" qui seront des formules accusatrices et pourront l'accabler davantage.... Je vous invite à en parler avec sa psy en amont qui saura vous guider mieux que moi.
Concernant l'initiative de votre fils de faire de la cuisine, c'est plutot une bonne chose mais en effet avec du cognac, c'est dangereux pour lui surtout s'il est abstinent depuis peu de temps.... A mon sens, il conviendrait de le féliciter pour cette belle initiative mais également de le questionner quant au choix "judicieux" d'utiliser du cognac... Pourquoi ne pas lui suggérer de composer ce déjeuner sans cognac ? C'est très bon aussi. Il faut aussi que vous sachiez que se passer définitivement d'alcool est très difficile à admettre pour les malades alcooliques... notre culture est bien trop orientée avec alcool.... se résoudre à faire sans, c'est : ne pas faire comme tout le monde et d'une certaine façon, s'exclure de la société... et pourtant, il n'en est rien, bien au contraire... J'ajouterais également que s'il veut vraiment consommer et que vous lui interdisez l'usage du cognac pour la cuisine, il trouvera une autre solution pour satisfaire son besoin....quitte à consommer du parfum pour assouvir son besoin...(en effet, certains malades en arrivent à ce point tellement le besoin (ca s'appelle aussi un craving) est irrépréssible...)
Concernant les urgences, je voulais plutôt parler des urgences psys. Ce ne sont pas les plus agréables mais elles devraient accéder à votre demande surtout si vous leur faites parts de ses troubles borderline. Sinon, en effet, les urgences classiques vont vous rendre votre fils dès qu'il aura éliminer l'alcool car ils ne sont pas qualifiés pour soigner les malades alcooliques.... Au mieux, ils pourraient demander le transfert de votre fils dans les urgences psy si votre fils à un comportement inapproprié, ce qui ne semble pas être le cas quand il se retrouve dans cette situation...
Contrairement ce que vous évoquez, il existe différentes structures pour soigner les patients et accommpagner leurs proches. Il est vrai cependant que ces dernières ne sont pas très visibles.... La prévention existe aussi mais il faut reconnaitre le lobbying de l'alcool est bien plus puissant...Je vous invite à questionner en ce sens votre médecin, la psy de votre fils au autres structures d'addictologies qui sauront vous donner les coordonnées des structures de votre secteur géographique.
Quand vous parlez du comportement de nos députés face à l'alcool, ça rejoint ce que j'évoquais précédemment. Refuser de consommer, c'est se mettre en marge de la société or ces derniers ont besoin de voix pour se faire élir ou réélir....Je ne sais pas si certains sont malades alcooliques, toutefois l'alcoolisme mondain existe réellement.
Quant à mon abstinence, je la vis très bien. Je ne suis plus malade (je ne pense pas que je puisse dire cela car la maladie est chronique) et je vais très bien. Votre fils et vous pouvez être convaincus qu'une vie après une maladie alcoolique est possible et également plus belle
Amicalement
Yann
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Fraize
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Bonjour à tous, je suis dans une situation compliquée et je ne sais vraiment plus quoi faire.
J'ai 25 ans et je suis avec mon copain depuis 3 ans, à nos débuts j'ai rencontré cet homme clairement alcoolique mais avec de grandes qualités, un être merveilleux. J'ai décidé malgré ses difficultés de me mettre avec lui, avec l'espoir que cela change.
Il y a eu de l'amelioration. Au debut il buvait chaque soir une grande quantité d'alcool fort, il se mettait à pleurer et ne tenait plus debout. C'était très dur pour moi, heureusement il n'a jamais été violent envers moi.
A lheure actuel il boit beaucoup moins (plusieurs bières chaque soir, je ne sais pas exactement car nous ne vivons pas ensemble) il a des gros problèmes financiers, dettes etc qui font qu'on se voit de moins en moins souvent et qu'on ne peut pratiquement faire aucune activité ni se projeter.
Quand on est tous les deux, mon copain est un peu apathique, il aime qu'on reste allongés durant des heures.
Je ne lui en veux pas, le problème c'est qu'il refuse de se soigner. C'est affreux car je l'aime plus que tout, on avait des projets de s'installer ensemble et projet bébé mais c'est impossible.
Je lui ai suggeré de se soigner pour qu'on puisse vivre tout cela, mais il me dit qu'il n'a pas besoin, que s'il devient papa il arrêtera immédiatement de boire.
Quand je l'écoute parler, selon lui tous ses problèmes viennent de l'exterieur et non pas de sa consommation d'alcool. Parfois j'en viens même à douter de son alcoolisme, tellement il est convainquant.
Je n'ai à lheure actuelle aucune solution... Que faire ? Comment l'aider ? Bien sur je pense à le quitter, mais c'est trop dur. J'ai toujours de l'espoir et je l'aime...