Rue du Colibri crée des vêtements et accessoires permettant d’apporter du confort aux patients pendant leurs soins
Publié le 19 oct. 2022 • Par Candice Salomé
Angeline et Lucie se sont lancées dans une superbe aventure entrepreneuriale en créant la marque de vêtements Rue du Colibri. Rue du Colibri, ce sont des vêtements adaptés à toutes les pathologies nécessitant des perfusions répétées par un dispositif implanté grâce à une ouverture prévue à cet effet.
Pour en savoir plus sur Rue du Colibri, découvrez vite le témoignage de Lucie et Angeline, co-fondatrices de la marque !
Bonjour Angeline et Lucie, vous avez accepté de témoigner pour Carenity et nous vous en remercions.
Pourriez-vous commencer par vous présenter ?
Bonjour,
Angeline : 49 ans, co-fondatrice de Rue du Colibri. J’ai une carrière de 20 ans en marketing et communication dans des produits de grande consommation (papeterie, articles de puériculture). Gros virage dans ma vie en 2018. Avec la maladie, mes priorités ont changé… Que vous dire d’autre ? J’ai 2 grands enfants.
Lucie : j’ai 51 ans, un parcours professionnel dans la finance d’entreprise avec un spectre large d’activités (industrie, services, recherche en biotech, digital) et de tailles de sociétés (de la startup à la multinationale). A la recherche d’un autre sens à donner à mon travail, je rêvais d’un projet entrepreneurial sur un sujet qui me tienne à cœur. Il s’est imposé à moi lorsque j’ai rencontré Angeline.
Pourriez-vous nous dire comment est né Rue du Colibri ? D’où vient le nom « Rue du Colibri » ?
Rue du Colibri est née d’un parcours de vie et d’une rencontre.
En 2018, Lucie et moi-même suivions un parcours de MBA à l’EM Lyon. Nous avons rapidement vu que nous avions les mêmes valeurs et des profils complémentaires. Aussi nous avions le projet de monter notre entreprise ensemble. Restait à trouver l’idée !
En avril 2018, j’apprends aussi que j’ai un cancer. Je commence alors un parcours de soins au Centre Léon Bérard : chimio / opération / radiothérapie / immunothérapie et hormonothérapie.
Au cours de ma première séance dans une salle avec 8 personnes, l’infirmière me demande d’enlever mon pull pour recevoir la chimio. Je suis décontenancée, heurtée, je me mets à pleurer. Je le vis comme une atteinte à ma dignité et à mon intimité. Je commence à faire le croquis d’un vêtement pratique pour recevoir les soins tout en étant habillée.
Je réfléchis plus largement à un projet avec différents produits pour apporter du confort aux patients et l’envoie à Lucie. Convaincue, Lucie embarque et nous co-créons Rue du Colibri.
Que comporte la gamme de vêtements et en quoi ces vêtements sont-ils adaptés aux patients en cours de traitement contre le cancer ?
La gamme Rue du Colibri répond aux problématiques rencontrées par les enfants, les femmes et les hommes recevant des traitements de chimiothérapie par un dispositif qui permet des perfusions répétées. Il peut être implanté au niveau du thorax (Port-à-cath® ou PAC®, chambre implantable ou CIP, Broviac) ou au niveau du bras (cathéter PICC-Line, Midline).
Nos vêtements adressent les problématiques du dispositif au niveau du thorax. Ils sont équipés d’ouvertures par bouton-pression qui permettent de donner un large accès à l’infirmière pour désinfecter, poser la perfusion et de refermer le vêtement en laissant passer la tubulure entre deux bouton-pression. Le patient conserve ainsi sa dignité, gagne en confort et en sérénité. Nos vêtements permettent au patient de concentrer toute son énergie à la lutte contre la maladie.
Dans les moments difficiles de la vie, « une goutte de confort est ressentie comme un océan de bien-être ».
Les personnes qui reçoivent les traitements par un cathéter dans le bras ont un tube qui sort du bras 24h/24h, protégé par un pansement transparent. Nous avons conçu des manchons textiles pour protéger le dispositif des risques d’arrachement, diminuer les risques d’infection et permettre de rendre la maladie plus discrète.
Combien de temps cela vous a pris depuis la naissance de l’idée du projet jusqu’à son lancement ? Quelles ont été les différentes étapes de construction de votre marque ?
Entre la naissance de l’idée du projet et la création de la société, il s’est passé un an.
Notre première étape fut de faire le prototype. Pour cela, nous avons contacté une jeune retraitée que nous connaissions. Ensuite, nous avons organisé des focus groupes avec des patientes. Qui mieux que des patientes pouvaient nous aider ! Ce furent des moments exceptionnels ; nous étions toutes très contentes d’échanger sur les projets, les produits, les coupes, les tissus et les couleurs.
Nous sommes allées rencontrer un fournisseur au Portugal et le projet était lancé.
Avez-vous rencontré certaines difficultés ?
Notre principale difficulté est de rentrer en contact avec le personnel soignant : infirmières, directeurs de soins, oncologues afin de présenter ces produits. Le Covid-19 a vraiment compliqué les choses !
Selon vous, en quoi les vêtements Rue du Colibri peuvent changer et améliorer le quotidien des patients sous traitement contre le cancer ?
Nos vêtements :
- Sont protecteurs d’intimité lors des interventions des soignants,
- Permettent de rester au chaud pendant les soins,
- Ne disent pas « malade » pour le maintien d’une bonne estime de soi,
- Respectent les peaux fragilisées par leurs tissus naturels, doux et sains,
- Facilitent l’habillage par leur praticité.
Nos manchons :
- Sécurisent le traitement en protégeant le dispositif des risques,
- Sont doux et confortables,
- Permettent d’oublier la maladie pour soi et les autres.
Ils agissent sur les différents niveaux du bien-être ressentis par les patients : physique (confort, douceur, chaleur), psychique (intimité, dignité, sérénité) et social (maintien des relations). Ils favorisent ainsi les conditions pour bien recevoir les traitements, salvateurs mais agressifs pour le corps humain.
Les vêtements Rue du Colibri peuvent-ils être adaptés pour des patients atteints d’autres pathologies chroniques ? Si oui, lesquelles ?
Manchon : dialyse et diabète.
Vêtements et manchons : toutes les pathologies nécessitant des perfusions répétées par un dispositif implanté (dans le thorax ou le bras). Perfusions d’antibiotiques (dans la mucoviscidose par exemple), de nutrition parentérale…
Vêtements : les pathologies réduisant la mobilité du bras (arthrose de l’épaule).
Quels sont vos projets à moyen et long terme ?
Elargir pour aller sur d’autres pathologies et apporter des solutions de confort à un maximum de patients et de problématiques.
Enfin, que conseillerez-vous aux membres Carenity qui vous lisent ?
Nous serions heureuses d’imaginer avec les patients des solutions qui faciliteraient leur quotidien.
Un dernier mot ?
Pour les aidants, difficiles de savoir comment faire plaisir pendant la maladie. Offrir du confort, quoi de mieux ?
Retrouvez Rue du Colibri sur Instagram, Facebook, Youtube, et Pinterest.
Un grand merci à Angéline et Lucie pour leur témoignage !
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