«
»

Top

AVC : "j’essaye d’être fier du chemin parcouru"

Publié le 26 déc. 2016 • Par Léa Blaszczynski

Découvrez l’histoire de Gino, âgé de 68 ans, membre Carenity, touché par un AVC.

AVC :

1 - Bonjour Gino, pourriez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Bonjour à toutes et à tous, j’ai maintenant 68 ans et je n’ai jamais eu de problème de santé quelconque. Ceci, bien que j’ai fumé dès l’âge de 17 ans et ne rechignais pas à boire de l’alcool et que mes journées de travail atteignaient fréquemment 10 ou 12 heures (profession libérale oblige). Mes hobbies sont le sport et les vacances : trekking en Himalaya, plongée sous-marine, gros travaux de maçonnerie, etc. J’estime avoir été victime d’un accident non mérité car, 2 jours avant mon A.V.C., le médecin du sport qui me suivait trouvait que j’avais un cœur de jeune homme mais me demanda pour une seule question d’âge, de voir un spécialiste pour un test d’effort. Les résultats reçus confirmèrent ceux du médecin du sport. Je précise que je n’avais pas plongé depuis 1 an lors de ce dernier examen.

avc

2 - Avant de faire votre AVC (Accident Vasculaire Cérébral), vous êtes-vous rendu compte que quelque chose n'allait pas ?
Je ne me suis rendu compte de rien avant mon A.V.C. Mes visites annuelles tant à mon médecin du sport qu’à mon dentiste n’étaient que des précautions devenues une pure routine.

3 - Lors de votre AVC, dans quel contexte étiez-vous ?
Mon A.V.C. survint, je pense, durant la nuit alors que venais d’arriver, après un voyage non éprouvant de 2 jours en voiture à ma destination de vacances au Portugal. Nous étions plusieurs conducteurs. Je n’étais donc absolument pas fatigué et j’avais passé une bonne nuit de sommeil. J’ai passé la nuit en question avec ma compagne qui m’a dit ensuite ne rien avoir remarqué d’anormal non plus. Les seules manifestations de la survenance d’un A.V.C. furent qu’à mon réveil, après avoir pris ma douche de façon normale, j’éprouvais une légère difficulté en me rasant, à lever le bras droit plus haut que mon oreille. Lors du petit déjeuner qui suivi j’ai laissé tomber mes couverts de façon inexplicable. Je pensais à une simple maladresse due à une mauvaise position de mon bras durant la nuit dernière. Etant également assez fatigué (chose inhabituelle pour moi), je décidais de ne pas accompagner mes amis en randonnée mais de les attendre sur place pour me reposer. Mon état ne s’améliora pas durant les deux jours suivant durant lesquels je participais avec eux à diverses randonnées. Mon état restant stationnaire, j’acceptais alors le conseil de mes amis d’aller consulter auprès de l’hôpital le plus proche à Bragansa (situé à 40 Km).

4 - Comment s'est déroulée la prise en charge ?
Dans un premier temps, on a pris ma tension artérielle. Elle se révéla très supérieure à la normale (8,5 / 12,5 chez moi). Il m’a été prescrit un traitement pour ramener ma tension à un niveau plus normal. La prise en charge ayant eu lieu un dimanche soir, j’ai sillonné la ville que je ne connaissais pas à la recherche d’un pharmacien ouvert que j’ai fini par trouver pour prendre le médicament prescrit. Ma visite à l’hôpital et la prescription de médicament ont toutefois eu lieu 3 jours après la survenance de l’A.V.C. Je décidais donc de revenir sur Paris, non en avion (grâce aux savoirs acquis durant ma formation "plongée") mais en train à partir de Biarritz ou mes amis nous ramenèrent ma compagne et moi. De retour à Paris, je me précipitais à l’hôpital ou j’eus quelques difficultés pour mon admission (tous mes documents d’identités et portefeuille m’ayant été dérobés durant mon voyage ferroviaire).

5 - Comment avez-vous vécu l'annonce de votre AVC ?
Après une semaine d’hospitalisation j'ai pu enfin avoir accès à un I.R.M. lequel révéla non pas un seul A.V.C. mais également un premier, beaucoup plus ancien et dont je n’ai eu nul souvenir ni séquelle. Il me fut alors précisé que le scanner effectué au Portugal à ma demande et s’étant révélé négatif ne pouvait matériellement dévoiler quoi que ce soit….C’est donc seulement après mon retour à Paris que j’ai eu connaissance de la pathologie dont j’avais été victime. Cette nouvelle fut d’autant plus cruelle qu’avant de partir au Portugal j’avais rompu avec celle avec qui j’avais vécu 18 ans et me retrouvais donc seul alors que j’aurais eu besoin d’aide, ceci tant matériellement que psychologiquement.

6 - Avez-vous modifié vos habitudes de vie ?
Mes habitudes de vie furent effectivement changées : dès que j’appris la nature de mon affection, mon séjour hospitalier en service de neurologie et l’état des patients que je croisais m’ôta toute envie de fumer. Point qu’encore aujourd’hui j’applique sans aucun effort. J’ai, après une ou deux tentatives, dû arrêter également la nage avec palmes. Moi qui faisais régulièrement 2000 mètres par semaine j’ai voulu re-nager à l’identique (j’adore l’eau, même sans pastis) mais je mettais, à chaque fois, 3 ou 4 jours à m’en remettre. 

Je m’occupe moi-même de mon intérieur mais j'ai dû aussi cesser de fabriquer mon mobilier, ceci par manque de goût et surtout à cause de la fatigue. Depuis 1 an, mes parents sont partis en maison de retraite dans leur village d’origine et j’ai passé des mois à régler à distance les diverses démarches administratives qui m’ont incombées (en tant que fils unique et famille latine !). Cet aspect semble toutefois à présent réglé.

7 - Quelles sont vos astuces au quotidien pour mieux vivre ?
Moralement, j’essaye d’être fier du chemin parcouru depuis mes origines (très modestes) et malgré une vie de travail acharné. 

J'aime bien acheter des biens matériels comme une voiture ou un appartement par exemple. 

Au-delà de ces points, l’aspect moral qui m’importe le plus est de pouvoir justifier mon existence par ce que je peux apporter aux autres. Ma demande spontanée de témoignage auprès de Carenity me semble confirmer cela.

Physiquement, je tente d’effectuer au moins une tâche chaque jour (courses, ménage, rangement, tri, etc). Une fois la tâche réalisée, je suis content d’avoir atteint le but fixé et d’avoir réalisé quelque chose de positif.

8 - Quel(s) message(s) pourriez-vous transmettre à nos lecteurs ?
Chacun de nous a ses côtés positifs qui lui serviront à passer les obstacles rencontrés. Comme avec un levier, chacun peut trouver en lui l’élément suffisamment solide pour être un point d’appui qui lui permettra de multiplier les effets de son effort, que ce soit pour des aspects physiques ou moraux, lesquels vont d’ailleurs souvent de pair. 

Par exemple le fait de partager mon expérience - ce que je ne pensais pas forcément faire un jour - m’a permis de voir beaucoup plus clair en moi et, par ce biais, d’avoir une chance d’affronter différemment ma pathologie.

_

3
avatar Léa Blaszczynski

Auteur : Léa Blaszczynski, Rédactrice santé, experte en communication

Chez Carenity depuis 2013, la rédaction d’articles santé n’a plus de secrets pour Léa. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, de la nutrition et de l’activité physique.

Léa est... >> En savoir plus

49 commentaires


titims
le 31/03/2016

Bonjour Gino tout comme vous j ai le pere d une copine qui a fait un AVC il y a 3 semaines ! Il menait une vie saine n a jamais ete malade oui a part des rhumes mais pas de grave maladie et un apresmidi il etait sur son ordi quand il a eu des fourmillements dans les mains puis il est tombe!! Heureusement que sa femme etait presente sinon il ne serait plus la pour en parler ! Aujourd hui il est rentre chez lui apres un sejour a l hopital et il n a aucunes sequelles! ! Mais il fatigue vite c est la seule difference d auparavant, il a votre age!

Ca peut toucher n importe qui et ca ne previent pas !! Courage Gino!! 


Chris31 • Membre Ambassadeur
le 31/03/2016

Bonjour @Léa.Blas , @titims et Gino !

Toutes mes félicitations à Gino , dont j'ai lu le témoignage avec beaucoup de plaisir ! En effet , ces écrits témoignent de votre force et combativité au travers de cette épreuve , mais aussi et surtout dans votre vie en général ! Un parcours dont vous pouvez être fier , et une philosophie de vie à laquelle j'adhère totalement ! Vous êtes pour beaucoup ici, un message d'espoir  et la preuve qu'un AVC peut , s'il est pris à temps , s'apprivoiser et se combattre aisément sans laisser de séquelles ! à  ce sujet , apprendre à en reconnaître les signes est indispensable pour tout le monde car la meilleure des préventions et parade ! Je redonne d'ailleurs dans ce post 2 fichiers PDF  très bien expliqués ,  mis ici il y a quelques mois  , en pièce jointe! 

Maintenant les leçons à en tirer , vous en avez vous même fait part , trop tirer sur une corde (même sans souci de santé palpable) n'est jamais bon , et on peut très bien apprécier et profiter des plaisirs de la vie (qui n'en devient que meilleure) en dosant savamment, et en en supprimant les excès en tout genre ! 

Bonne continuation Gino , pour la nage (et sans forcément accomplir un marathon de 2000 m ) , les voyages et les parties de rigolade 


titims
le 31/03/2016

Super ce fichier Chris31 en plus d etre instructif c est ludique !! Genial merci!


Chris31 • Membre Ambassadeur
le 31/03/2016

Je n'ai pas osé écrire "ludique" tout à l'heure , mais c'est exactement ça @titims  et ce pour les deux tomes : 

Le 1 - Mieux comprendre ce qu'est un AVC

Le 2 - Eviter une récidive après un AVC 

Je trouve aussi que Boehringer Ingelheim a fait fort !!! extras ces 2 plaquettes 


manosuave
le 01/04/2016

ça fait trop flipper ces histoires d'avc.. merci Chris31 pour les plaquettes, toujours utile..

Vous aimerez aussi

Vivre un grave accident vasculaire cérébral à 21 ans

Accident vasculaire cérébral

Vivre un grave accident vasculaire cérébral à 21 ans

Voir le témoignage
Comment reconnaître les signes d’un AVC ?

Accident vasculaire cérébral

Comment reconnaître les signes d’un AVC ?

Lire l'article
AVC : “J'ai eu mon AVC à 30 ans, dans un vol long-courrier Cambodge-Paris.”

Accident vasculaire cérébral

AVC : “J'ai eu mon AVC à 30 ans, dans un vol long-courrier Cambodge-Paris.”

Voir le témoignage
AVC : “J’avais 46 ans, ce n’est pas qu'une maladie pour les plus de 65 ans !”

Accident vasculaire cérébral

AVC : “J’avais 46 ans, ce n’est pas qu'une maladie pour les plus de 65 ans !”

Voir le témoignage

Discussions les plus commentées

Fiche maladie