Qu’est ce que l'asthme cardiaque ?
Publié le 5 janv. 2021 • Par Doriany Samair
Qu’appelle-t-on asthme cardiaque ? Pourquoi est-il apparenté à l’asthme bronchique ? Comment est-ce pris en charge ? On vous dit tout dans notre article !
Qu’est ce que l’asthme cardiaque ?
L’asthme cardiaque est une maladie directement liée au cœur et notamment à l’insuffisance cardiaque. Elle s’apparente à l’asthme bronchique au vu des symptômes similaires qui portent à confusion. En réalité, cette pathologie survient chez les patients déjà atteints d’insuffisance cardiaque. Il s’agit d’un stade avancé de l’insuffisance cardiaque gauche voire d’un œdème pulmonaire. La plupart du temps, il survient chez un sujet âgé, chez qui on a, au préalable, exclut les antécédents d’asthme bronchique.
Pourquoi est-il assimilé à l’asthme bronchique ?
Le diagnostic de l’asthme cardiaque ou pseudo-asthme repose, dans un premier temps, sur un tableau clinique : toux, dyspnée et sibilants (sifflements audibles à l’auscultation dus à un rétrécissement du diamètre des bronches pulmonaires). Les symptômes respiratoires, qui prennent la forme d’une véritable crise d’asthme, sont en réalité provoqués par une atteinte cardiaque.
En revanche, l’asthme bronchique est une atteinte inflammatoire des voies aériennes supérieures qui se caractérise par une obstruction réversible au passage de l’air. L’asthme se manifeste par des épisodes de toux, sifflements et de la dyspnée. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter la fiche maladie “Asthme”, réalisée par nos experts, enfin disponible sur Carenity.
Dans le pseudo-asthme cardiaque, les patients essoufflés associent leurs symptômes à une atteinte pulmonaire alors que l’origine même de la dyspnée repose sur une insuffisance cardiaque.
En effet, au premier plan des symptômes de l’insuffisance cardiaque, se trouve la dyspnée.
Pourquoi l'insuffisance cardiaque provoque des symptômes respiratoires ?
Il faut savoir que le sang est vecteur de l’oxygène indispensable au bon fonctionnement de tous les organes du corps. Dans l’insuffisance cardiaque, le cœur ne parvient pas à jouer son rôle de pompe cardiaque et n’envoie pas suffisamment de sang vers les organes. Il a perdu sa force musculaire et ne parvient plus à se contracter suffisamment. De ce fait, il n’est pas capable d’assurer un débit sanguin adapté aux besoins des organes en oxygène (O2). Dès lors, un cercle vicieux s’installe : face aux demandes de l’organisme, le cœur s’efforce de compenser par une augmentation de la fréquence cardiaque (battements par minute) et de son débit.
Cependant, ces efforts l’exposent à des conséquences délétères, notamment l’hypertrophie cardiaque (le muscle cardiaque grossit et le tissu cardiaque devient fibreux et moins élastique) ou la dilatation ventriculaire (élargissement des parois ventriculaires pour accueillir une quantité de sang suffisante). La charge supplémentaire de travail et les changements morphologiques cardiaques aggravent l’atteinte, à terme.
En effet, l'insuffisance cardiaque provoque un encombrement des poumons : la pompe cardiaque est inefficace, le sang s’accumule et stagne dans les cavités cardiaques. Par phénomène de surpression, le sang s’infiltre dans les poumons qui s’engorgent de sang. C’est donc la présence d’eau au niveau pulmonaire qui est à l’origine de cet inconfort respiratoire.
Parfois, on parle même d’œdème aigu pulmonaire (OAP), si la survenue de la pseudo crise d’asthme est brutale, accompagnée d’une accélération de la respiration (polypnée), sueurs excessives, hypertension artérielle. Il s’agit d’une urgence médicale où le patient est en détresse respiratoire et a besoin de s’asseoir. La présence d’eau, à ce stade, a envahi les alvéoles pulmonaires.
Pour aller plus loin : On parle d’insuffisance cardiaque gauche et droite selon l’atteinte ventriculaire. En effet, le cœur est constitué de deux cavités : le ventricule droit et d’un ventricule gauche. L’insuffisance cardiaque droite survient après l’insuffisance cardiaque gauche.
Symptômes
La dyspnée, premier signe d’insuffisance cardiaque
Au départ, les difficultés respiratoires se manifestent lors d’un effort (quand les besoins de l’organisme augmente, le cœur est incapable de s’adapter) jusqu’à survenir dès l’état de repos (un geste habituel est difficilement envisageable pour le malade sans manifester de signes de gène).
Pour statuer de la gravité de la dyspnée et surveiller le retentissement de l’insuffisance cardiaque sur un malade, on utilise communément la classification de la New York Heart Association (NYHA)
- Classe I : dyspnée d’effort exclusive pour des efforts inhabituels : pas de gène dans la vie courante ;
- Classe II : dyspnée d’effort exclusive pour des efforts importants : gêne légère dans la vie courante ;
- Classe III : dyspnée d’effort exclusive pour des efforts modestes : gêne marquée dans la vie courante (à l’aise au repos) ;
- Classe IV : dyspnée permanente, de repos comme d’effort : gêne même au repos, restreignant l’espace de vie du patient au logement, voire à la chambre.
D’autres signes respiratoires comme l'essoufflement, la toux, les sifflements et les sibilants sont présents. Face à l’arrivée d’eau dans les bronches pulmonaires, ces dernières ont tendance à rétrécir, ainsi le passage de l’air émet un bruit caractéristique.
La fatigue
Le cœur n'est pas en mesure d’apporter à l’organisme l’énergie dont il a besoin, ce qui provoque un état de fatigue chronique du malade. En effet, les organes et les muscles ne sont pas alimentés suffisamment en glucose (sucre) et en oxygène.
Les œdèmes (gonflements anormaux des tissus dus à la présence en grande quantité de liquide)
Leur présence doit alarmer la malade : des gonflements peuvent apparaître au niveau des membres inférieurs (jambes) voire au niveau du cou ou/et du foie en cas d’insuffisance cardiaque droite. Ils reflètent la difficulté de la pompe cardiaque à faire circuler le sang dans tout l’organisme
Traitements de l’Insuffisance Cardiaque
L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique qui survient souvent suite à une autre maladie cardio-vasculaire (maladie coronarienne, cardiopathie valvulaire, hypertension artérielle). Elle ne peut être guérie, mais bénéficie actuellement de nombreux traitements qui permettent de la stabiliser.
En effet, la prise en charge de l’asthme cardiaque n’a rien à voir avec la prise en charge de l’asthme bronchique. Il ne s’agit pas du même mécanisme physiopathologique.
L’importance des mesures hygiéno-diététiques
La stratégie thérapeutique repose sur la gravité des symptômes et du retentissement fonctionnel de l’insuffisance cardiaque sur les organes vitaux. On pense aux reins, aux poumons, au foie etc.
La découverte d’une insuffisance cardiaque ne s’accompagne pas nécessairement de l’instauration d’un traitement médicamenteux.
En premier lieu :
- un régime pauvre en sel est indispensable car l’hypertension artérielle peut aggraver l’affection,
- de ce fait, la stabilisation de l’hypertension artérielle sous-jacente est indispensable si elle existe,
- l’arrêt de la prise d’alcool, surtout si l’atteinte cardiaque est due à des excès,
- l’arrêt du tabagisme, qui est le premier facteur de risque cardiovasculaire (cause d’athérosclérose) et l’ennemi numéro des artères,
- une activité physique régulière,
- une alimentation saine et équilibrée.
Dans un second temps, et selon le profil du malade, un traitement peut être recommandé.
Le traitement comprend généralement 3 sortes de médicaments :
- diurétiques (augmentent l'élimination de sel et d’eau via les urines afin de soulager le travail du coeur),
- inhibiteurs de l’enzyme de conversion (réduisent le travail du cœur en dilatant les veines et les artères et augmentent le débit du cœur),
- bêtabloquants (médicaments qui réduisent le travail du cœur en ralentissant le rythme cardiaque).
Une surveillance est mise en place, afin de contrôler l’efficacité des traitements et leur tolérance vis-à-vis du malade. Des associations ou modifications pourront être reconduites selon les besoins.
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