Maladies cardiovasculaires : comment se sont déroulés le diagnostic et la prise en charge ? Les membres Carenity répondent !
Publié le 14 avr. 2023 • Par Claudia Lima
En France, on estime à plus de 2 millions de personnes traitées en affection de longue durée (ALD) pour des maladies cardiovasculaires. La prévention de ces maladies est importante car elles représentent le premier motif de consultation médicale.
Les médecins disposent de multiples examens et de tests menant à leur dépistage. L’objectif étant de permettre le diagnostic précoce et la prise en charge adaptée pour chaque patient.
Comment les membres ont vécu le diagnostic de leur maladie cardiovasculaire ? Comment s’est passée la prise en charge ?
Nous avons mené une enquête en France afin de recueillir l’avis des membres Carenity !
Découvrez vite leurs réponses dans notre article !
Les maladies cardiovasculaires regroupent les pathologies qui touchent le cœur et l’ensemble des vaisseaux sanguins. En France, elles sont la première cause de mortalité chez la femme et chez les plus de 65 ans.
Nous avons mené une enquête du 22 février au 31 mars 2023 à laquelle ont participé 131 membres de la communauté Carenity en France. L’objectif de cette enquête était de déterminer le ressenti des patients après le diagnostic et la prise en charge de leur maladie cardiovasculaire.
Parmi les membres ayant répondu à l’enquête, 63% sont des femmes et 37% sont des hommes. La moyenne d’âge est d’un peu plus de 60 ans, la plus jeune personne ayant répondu a 29 ans, et la plus âgée, 82 ans.
De quelles maladies cardiovasculaires les membres qui ont répondu sont-ils atteints ?
Les membres ayant répondu à l’enquête sont 28% à être concernés par une hypertension artérielle, 12% par un infarctus du myocarde (crise cardiaque), 10% souffrent de troubles du rythme cardiaque, 8% ont des cardiomyopathies, 8% également ont une insuffisance cardiaque. Ensuite, 7% des répondants ont une athérosclérose, 5% une valvulopathie cardiaque, 4% un angor stable, 4% sont concernés par des migraines, un facteur de risque cardiovasculaire. 2% ont une malformation artérioveineuse, 2% aussi ont eu un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un accident ischémique transitoire (AIT), 2% ont la maladie de Fabry, 2% une maladie thromboembolique veineuse, 2% une myocardite ou une péricardite. Pour finir, parmi les répondants, 1% ont une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), 1% une cardiopathie rhumatismale et 1% ont le sarcome de Kaposi.
Parmi toutes ces maladies cardiovasculaires, en France, les plus impactantes sont l'infarctus du myocarde et l'accident vasculaire cérébral (AVC). Ces deux dernières constituent les premières causes de mortalité dans le monde.
Quand la maladie cardiovasculaire des répondants a-t-elle été diagnostiquée ?
Un diagnostic précoce des maladies cardiovasculaires est d'une importance capitale. Lors de l’échange entre le médecin et le patient, il faut prendre le temps de clarifier les facteurs de risques possibles et les symptômes déjà existants.
Parmi les répondants à l’enquête, 5% d’entre eux ont une antériorité de diagnostic inférieure à 1 an, 39% entre 1 an et 5 ans, 20% entre 5 et 10 ans, 15% entre 10 et 15 ans, 5% entre 15 et 20 ans et 16% sont diagnostiqués depuis plus de 20 ans. Cela correspond à une antériorité moyenne de 9 ans.
Combien de temps a-t-il fallu pour que le diagnostic de la maladie cardiovasculaire soit posé ?
Le diagnostic d’une maladie cardiovasculaire se fait en plusieurs étapes, l’enjeu étant de réaliser un bilan initial complet.
Entre l’interrogatoire par le médecin, les différents examens cliniques, sanguins et radiographiques, les membres interrogés sont 69% à avoir été diagnostiqués en moins de 6 mois, 13% entre 6 mois et 1 an, 8% entre 1 an et 3 ans et 9% ont attendu plus de 5 ans pour avoir le diagnostic de leur maladie cardiovasculaire.
Le diagnostic d’une maladie cardiovasculaire peut être annoncé soudainement, par exemple après un malaise cardiaque. Néanmoins, il est fréquent qu’une maladie cardiovasculaire touchant les vaisseaux sanguins ne donne aucun symptôme. Ainsi, l’annonce de celle-ci peut être un choc.
Quelles sont les catégories socio-professionnelles des membres au moment de leur diagnostic ?
Au moment du diagnostic de leur maladie cardiovasculaire, 53% des membres qui ont répondu à l’enquête étaient actifs professionnellement. Parmi ces travailleurs, 80% occupaient un emploi à temps plein, les autres personnes travaillaient à temps partiel.
Parmi les actifs, au moment du diagnostic, 54% sont employés, 14% sont dans la catégorie Cadres, professions intellectuelles supérieures, 13% occupent des professions intermédiaires, 9% sont des commerçants, artisans ou chefs d’entreprise, 9% également sont ouvriers et 1% seulement travaillaient au moment du diagnostic dans le domaine de l’agriculture.
La majorité du risque cardiovasculaire est expliqué par des facteurs comme le tabagisme, l'hypertension artérielle, l’obésité ou le diabète de type II. Souvent, l'origine professionnelle de ce risque est occultée. Or, il existe des risques liés :
- Aux agents chimiques organiques et minéraux,
- Aux agents physiques, biologiques,
- Aux facteurs environnementaux professionnels comme le travail posté, le tabagisme passif, la sédentarité au travail, etc.
Comment est constitué le foyer des membres qui ont répondu à l’enquête ?
Le foyer est le lieu où l’on vit, seul ou en famille. Nous avons demandé aux membres quelle était la composition de celui-ci au moment de leur diagnostic.
22% vivaient seul, 36% avec une autre personne. Pour 18%, ils vivaient à 3, pour 15% à 4, pour 4% à 5 et pour 5% des autres membres, ils étaient 6 et plus à vivre au sein du même foyer.
Sur les 131 personnes qui ont répondu à l’enquête, 104 avaient des personnes dépendantes à charge, soit 79% d’entre elles.
Quels sont les symptômes ressentis par les membres au moment du diagnostic ?
Nous avons demandé aux membres Carenity quels étaient les symptômes qui les avaient amenés à consulter leur médecin généraliste ou un spécialiste.
En moyenne, les répondants ont ressenti au moins 4 symptômes différents. Le plus souvent cité est la fatigue à 47%, puis des difficultés respiratoires à 40%. Viennent ensuite, des troubles du rythme cardiaque (tachycardie, bradycardie) à 36% et des palpitations à 34%.
Les autres symptômes les plus ressentis sont des douleurs thoraciques, de l’anxiété, des insomnies, des maux de tête, des gonflements des membres inférieurs, des sueurs froides et des pertes d’équilibre et de coordination.
D’autres symptômes sont cités mais moins fréquemment par les membres :
- Des troubles neurologiques tels que le syndrome des jambes sans repos, des engourdissements complets ou de l'hémicorps, des confusions.
- Des douleurs aux membres supérieurs, au dos et /ou à la mâchoire,
- Des troubles visuels,
- Des symptômes digestifs,
- Des crampes musculaires,
- Des sensations de jambes lourdes
- Et de la fièvre, entre autres.
Nous avons aussi demandé des précisions sur l’intensité de la douleur liée aux symptômes constatés, ainsi que l’impact de ceux-ci sur le quotidien, au moment du diagnostic.
Ainsi, sur une échelle de 1 à 10, soit de pas à peu douloureux à très douloureux voir insupportable et la moyenne d’intensité de cette douleur est à 4. Pour ce qui est de l’impact sur le quotidien des membres, sur une échelle de 1 à 10, de pas ou peu impactant à très impactant, la moyenne de cet impact est à 6.
Quels spécialistes les membres ont-ils consultés et combien de fois ?
Souvent, c’est le médecin généraliste qui est consulté en premier lieu en cas de symptômes pouvant alerter sur une maladie cardiovasculaire. Si ce dernier décèle des signaux d’alerte, il redirige ensuite vers différents spécialistes mais prioritairement vers un cardiologue.
Les répondants à l’enquête sont 77% à avoir consulté un cardiologue entre 2 et 3 fois, 52 % un médecin généraliste entre 4 et 5 fois, 15% à avoir fait au moins 2 visites pour des examens de radiologie, 7% ont vu un angiologue 1 fois ou 2, 7% ont consulté un neurologue 1 fois ou 2 aussi, et 3% ont consulté un phlébologue entre 3 et 4 fois.
Les membres étaient-ils satisfaits de la prise en charge de leur maladie cardiovasculaire ?
D’après les membres, 81% sont aujourd’hui satisfaits de la manière dont ils ont été pris en charge par leurs médecins.
Certains membres affirment que la qualité de leur prise en charge dépend du praticien qu’ils ont consulté. Parmi les 19% non satisfaits, certains membres précisent que s’ils avaient été un homme, ils auraient été pris plus au sérieux, certains affirment qu’il y a une différence de compétences entre les spécialistes. Certains ont constaté un manque d’informations sur leur maladie et aussi sur leurs droits. Et d’autres disent que, par manque de moyens, ils ont été mal pris en charge. L’un des répondants n’est pas satisfait parce que sa santé se dégrade.
Que pensent les membres de l’égalité d’accès aux informations de santé et de soins ?
76% des répondants à l’enquête pensent qu’il existe des inégalités hommes/femmes dans l’accès aux informations de santé et de soins.
Des membres estiment que les femmes sont moins prises au sérieux, que leurs symptômes sont minimisés, qu’elles ont plus de mal à se faire entendre. Certains pensent que les maladies cardiovasculaires sont moins étudiées sur les femmes et donc leur prise en charge est différente.
Parmi les 24% qui pensent le contraire, certains affirment que, si les médecins sont compétents, ils ne font pas de différences entre les hommes et les femmes et que les inégalités se feraient plus en raison des différences culturelles. Beaucoup disent que l’accès aux soins est égal, qu’il suffit à tous de bien se renseigner. D’autres n’ont pas compris l’intérêt de cette question.
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde alors qu’il est possible de prévenir la plupart de celles-ci. Le diagnostic précoce et la prise en charge des maladies cardiovasculaires sont un enjeu de santé publique majeur.
Selon la Fédération Française de Cardiologie (FFC), les femmes ont tendance à prioriser leurs obligations familiales, alors qu’à âge égal, elles ont plus de facteurs de risques cardiovasculaires que les hommes.
Pour rappel, les maladies cardiovasculaires demeurent la première cause de mortalité chez la femme.
Sources :
Enquête menée du 22 février au 31 mars 2023 auprès des membres Carenity
Fédération française de cardiologie, fedecardio.org
Maladies cardiovasculaires, who.int/fr
Maladies cardiovasculaires : le diagnostic, deuxiemeavis.fr
Inégalités de santé selon le sexe pour les maladies cardiovasculaires
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