Phobie sociale - Anxiété sociale - Personnalité évitante

Trois mois et demi , recluse , mutique , enfermée dans ma cellule(chambre) noire , une éternité ....Et puis l'envie de reprendre mon vélo et de pédaler , pédaler , pédaler , à bout de souffle , au bout des crampes et des courbatures , faire parler et travailler mon corps , absorbée , petit à petit , le ne bout du nez dehors , puis la tête ,

et tatam! Première soirée chez ma meilleure amie , si compréhensive , si bienveillante ( je vous souhaite à tous d'avoir une amie de plus de trente ans comme elle , qui ne lâche rien , qui s'obstine malgré mon silence , mes absences mes défaillances ...)

et puis deuxième test . A mon initiative soirée théâtre accompagnée de ma meilleur amie et d'une amie  , impossible d'y aller seule quand même , n'exagérons rien .Toujours équipée de mon kit de secours anti attaque de panique .Merveilleuse pièce , merveilleuse soirée , même pas eu peur .Enfin si , un peu d'appréhension ...bus , métro, tramway , théâtre bondé , mais j'étais encadrée par la délicieuse Marie et mon indispensable amie Annie .

Et puis les manifs , les nuits debout , les comités de luttes toutes aussi différentes les une que les autres , et puis concert de Ray Léma , et de nouveau pièce de théâtre : le noir se fait , la scène s'éclaire , les comédiens m'entrainent ailleurs , les textes et les musiques me projettent loin dans leurs galaxie , loin de la mienne .Et je me sens comme chez moi , toujours accompagnée de chaperons que j'aime et qui m'ai ment , et qui savent détecter le moindre signe d'une petite panique naissante , souvent même avant que moi-même je ne m'en rende compte , mon esprit tellement absorbé par ce qui se passe sur la scène , tellement concentrée sur ces mots et ces notes qui m'entourent et me font une muraille douce d'émotions , de réflexions .Les débats m'absorbent , sans que je puisse encore les alimenter et y participer .

Mais fatigue , fatigue .....Fatigue qui me guettait au coin de ma vie .Me revoilà bloquée chez moi , à tergiverser des heures avec moi-même " j'y va-t-y j'y va-t-y pas ?"

Mes chaperons ne sont pas disponibles pour le moment , alors j'y-va-t'y pas ! On verra demain , obligée , médecin , psy , pharmacie , gastro entérologue, analyse de sang , retard à la bibliothèque .....Et plus de liquide vaisselle , damned !

Mais ces incursions dans les théâtres ( que j'adorais tant) , les débats politiques et les actions militantes( longtemps mon "job" pour lutter contre mes colères , mes indignations , mon esprit rebelle à toutes formes d'oppression et d'injustices  ) ont fendillé la boîte de fer dans laquelle j'avais enfermé tous mes désirs , mes plaisirs , mes soifs d'apprendre ,d'écrire , de combattre autre chose que ma maladie , mon handicap social et mental et mes angoisses .Des effluves s'en échappent , et mon naseau frémit de nouveau , et Internet vient à mon secours et comble mes vides sociaux , intellectuels , artistiques .

Je vais sur un site d'apprentissage gratuit de la langue suédoise et arabe , je suis inscrite sur un site universitaire en direct , et je suis les cours , les conférences , je maintient ce lien important avec vous tous , je suis les luttes actuelles ( pas facile car nos"révolutionnaires" d'aujourd'hui utilisent face de bouc , et pas moi , je résiste encore et encore , pas de petit oiseau bleu qui fait tweet tweet , mais ça ce généralise , ça devient la norme .

Alors non pas de problème avec internet et la communication écrite , par contre un gros problème avec le téléphone , impossible d'y répondre , impossible de rappeler , les textos sont ma came , et j'inonde amis et famille de longs longs messages qui les épuisent .

aRRRGH ! Enfer et damnation , la sonnette de l'appartement retentit : peut pas répondre , je me planque comme un petit animal , le coeur battant à en éclater .Sauf si j'attends quelqu'un bien sûr , que j'ai autorisé à franchir ma porte .

Mais demain sera un autre jour , ou après demain ! Ca va ça vient , c'est fugace ou ça s'inscrit dans la durée , et j'en use et en abuse tant et tant , que du jour au lendemain je me retrouve recluse , enchainée par l'angoisse dans ma petite cellule noire , silencieuse , seulement bercée par les doux ronronnements de LOOLA mon chat ( handicapé lui aussi , trouvé dans un capot de voiture ) Loola , contraction de son nom : BIBOPeloola 

Même pour un sceptique comme moi, j'ai été surpris de découvrir un logiciel GSM   initialement ptrevu pour vétérants canadiens atteints d´Etat de Syndrome Pos Traumatique.  Pas évident quand on est en crise d'anxiété. Il est néanmoins bourré de petits conseils pour nous manipuler et nous faire penser à autre chose prendre ta décision sereine dans des moments  ou on ne l'est pas.

Évidemment quand ils disent dans votre état il faudrait contacter un médecin rapidement, je ne la fais pas parce que j'ai l'impression que la médecine risquerait d'être vite saturée. 

En cas de crise comme ce week-end, inutile de vous dire que le conseil ne fonctionne pas nécessairement.  Déjà que l'on est prêt à jeter son GSM dans la seconde. Très nerveux, ne trouvant plus les documents pour prendre mon train, ma carte de banque et autre avant d'aller à l'anniversaire, je m'en suis finalement sorti. J'ai su faire semblant de rien pendant la réunion familiale. Rentré chez moi je n'ai pas pu dormir avant 1h30 du matin et me suis réveillé à 4h30 j'étais une pile électrique recroquevillé sur moi-même. Relativement tétanisé.  Le lendemain j'ai pris un médicament pour les jambes sans repos avec une dose un petit peu augmenté et après un mois d'absence au travail j'ai décidé de retourner ne fusse que pour traiter  ma situation administrative.  Je vois mon psy demain alors que j'ai arrêté différents médicaments. Merci pour ceux qui ont réagi à mon message parce que je ne suis pas souvent sur notre site ami.

Je ne sais pas si c'est une phobie sociale mais encore beaucoup de travail à faire sur le fait que je ne supporte pas les ordres, la critique injustifiée, les questions du genre tu fais quoi tu vas où pourquoi tu fais ça de mon mari par exemple, car peut être parce que j'aime mon independance, ma liberté, que je n'aime pas la domination, et que je n'arrive pas encore au lacher prise, au recule nécessaire, à  pas apporter de l'importance aux choses et aux gens qui n'en valent pas la peine.

oui Clash , c'est important cette farouche indépendance , ce refus de l'autorité , cette intransigeance contre tout ce qui menace ta liberté ......

Ce n'est pas une phobie sociale et puis quoi encore ? Depuis qu'on est petit , il faut nos coller dans un moule , nous apprendre à obéir même à des ordres ou à des personnes décérébrées et parfois malsaines , on nous apprend à baisser l'échine " oui maitresse , oui papa , oui maman , oui monsieur le directeur , ou monsieur le policier oui oui oui oui ...."

Vivre en société ne devrait pas être un apprentissage à la soumission aveugle .

Et je persiste et signe , c'est  de bonne santé mentale que de refuser des règles et des personnes injustes , de s'insurger contre les inégalités , les pourritures générées par la Société Humaine .

On t'apprend très jeune à ne pas te respecter toi-même , à rogner tes différences et tes opinions , à mater cette Liberté qui dérange .

Ca ne va pas sans nous créer de problèmes , professionnels , affectifs , familiaux , amoureux ou amicaux . Mais c'est ainsi , ce ne pas être malade ou phobique social que de refuser de courber l'échine , et d'obéir aveuglément aux diktats aux normes même si ça nous semble injuste .

Si un jour je renonce , c'est que je serai déjà à moitié morte .

Si tu as un travail à faire et pas des moindres ce n'est pas sur l'apprentissage à accepter , à renoncer mais à ne pas douter de toi , et batailler contre cette maladie , pour rester entière justement , pour vivre cette maladie le moins mal possible et espérer , non pas la tuer , mais faire en sorte qu'elle nous fasse souffrir le moins possible .

Guerrières nous sommes , sans armes létales mais avec un bouclier qui nous protège de la résignation , et du renoncement à nos valeurs les plus profondes , qui devraient être les valeurs communes .

@Tibanem merci beaucoup. Tout cela est bien vrai. Les grandes difficultés que je rencontre sont dans ma vie professionnelle car évidemment non seulement on ne peut pas faire ce que l'on veut, mais l'Administration est un dinosaure très spécial où les fonctionnaire "atypique" sont mis au piquet, pire au placard.

Je parle trop vite, la majorité des gens ont du mal à me suivre où à me comprendre. Ils me font souvent répéter le temps que "ça monte au cerveau" lol! Si je pose plusieurs questions dans ma phrase ben là ... il a plus personne!

C'est assez énervant mais avec la maladie maintenant je l'accepte mieux, je m'organise différemment pour communiquer en développant des outils mais c'est assez fatiguant de réfléchir en amont comment on va présenter les choses, en fonction de la personne, du moment, du lieu blabla

Clash bonjour

fonctionnaire j'étais , avant de passer les concours j'étais une "vacataire permanente ", ce qui signifiait , tu te tais , tu ne fais que ce qu'on te dit de faire , tu ne fais pas de grève , tu accomplis le même travail que tes collègues titulaires , moins bien payés , bien sûr , moins bien traité bien sûr , pas de congés annuels , et tu acceptes l'illégalité que l'Etat t'impose sans réchigner , sinon sinon ....tu n'es pas virée , non , on ne reconduit pas ton contrat , nuance !

Moi me taire , ne pas discuter des ordres idiots voire dangereux , courber l'échine ? Et puis quoi encore ? Sous prétexte que j'avais deux filles encore très jeunes à élever seule , j'étais le prototype  du travailleur précaire , femme seule avec des enfants , dont l'Etat use et abuse , sans vergogne , et musèle à coup de menaces silencieuses mais très efficaces .

Et non , j'ai rué dans les brancards , j'ai écrit des textes virulents et soignement ironiques , j'ai dessiné des caricatures très ressemblantes de mon administrateur direct dans le journal de la CGT , journal envoyé à tous , fonctionnaires , directions , ministère .Et s'il vous plait, n'effacez pas mon nom , pas de textes anonymes .

Ca faisait du rembarre dans les salons douillets et d'ores du ministère de la Culture , et bien évidemment la CGT m'a fondu dessus sans que je m'en aperçoive , je me suis retrouvée sans que j'aie le temps de souffler secretaire nationale du Syndicat , moi qui n'avais jamais été encartée ni dans un parti ni dans un syndicat .

Et là j'ai appris à tourner ma langue sept fois dans ma bouche pour envoyer des saillies verbales beaucoup plus efficaces , j'ai appris à maîtriser et ma nature explosive et leur tours de Trafalgar . J'ai appris à travailler dossiers , textes de lois , tout en laissant ma nature atypique s'exprimer , au grand dam du Ministère mais du Syndicat lui-même .

Je me suis bien sûr sur-investie , secouant le cocotier confortable des permanents syndicaux , devenus des bureaucrates professionnels et flirtant bien souvent avec es différentes directions .

Je ne m'y suis pas faite que des amis , oh que non ! Quand épuisée , littéralement , je n'i pas voulu prolonger mon mandat de trois ans , de retour à mon poste de travail ( entre temps j'avais passé tous les concours pour devenir fonctionnaire) j'ai payé cher mon engagement militant , mon audace insupportable .

Le syndicat me considérant comme incontrôlable , m'a lâchée , je les avis déjà lâchés dans ma tête , et je n'ai pu sauver ma peau qu'en demandant ma mutation après trois ans de maladie ( hp et tout le tintouin ) à 800 km de mon domicile .

Résultat , lEtat a eu raison de moi , puisque depuis n an je suis en incapacité totale et définitive à mon poste et à tous postes de la Fonction Publique .Bon le choc est encore dur a encaisser , je suis le boa qui doit digérer le Mammouth , mais je ne regrette rien de cet apprentissage au sein d'un syndicat , verbalement je sais me défendre , j'ai les outils législatifs que je sis utiliser , et je peux maîtriser ma langue trop rapide et mes pensées trop nombreuses .Oui j'ai appris beaucoup , et je ne regrette rien .

Je ne pensais pas que la maladie serait l'arme utilisée contre moi . Il m'ont eue et bien eue . Mais après tout est-ce si grave ? J'ai vécu très pauvre avec deux gamines à charge , je me sortirai cette fois encore .Mais ils ne m'auront pas fait taire .

Autre chose m'attend , cette liberté enfin , de mon temps de mes caprices sont à moi ...Quand je serai un peu plus stabilisée je vais pouvoir envisager des projets qui s'agitent dans mon crâne .

Merci ma petite @Tibanem j'aime ton optimiste, ta persévérance, ta franchise et si on est toujours là et que l'on se bat pour leprésent et l'avenir c'est quel'on a enfin trouvé le bon traitement et ... que l'on est des warriors lol!

@Guy.Belgique j'ai pas tout compris sur le GSM, c'est quoi exactement?

Merci par avance

Quant on vit seul, on rumine. C'est un vieux truc connu. On réfléchit plus à partir de soi de facon réflexive. Alors qu'à plusieurs, et si l'on ne vit pas seul on interagit. Ainsi, je fais part de l'analyse sur  mes propres réflexions et cela déroute. Nécessairement. On est moins - je suis moins - dand l'opérationalitétait. C'est un avantage, mais aussi un "isolant". Il faut se rejeter dans dès circuit de communication. Ça fait mal. Je suis rentré au boulot. Mon salaire avait chuté... C'est comme cela. Je paye toujours ma dernière agression. Pas évident d'ennuyer qq' un avec ses problème. En plus, j'ai oublié mon rendez-vous chez mon psy...

Concernant la personnalité évitante je ne sais pas si j'ai bien compris le sens Mais avec l'aide de mon traitement j'essaye de développer cela avec certaines personnes car je pense que Cela me fera du bien sur certains points.