Tocs sans compulsions: avez-vous des témoignages ?

@Certain 

Bonjour,

Je comprends tout ce que vous m'enoncez et ressentez, je ne vais pas entrer dans les détails me concernant parce que ce serait trop long mais je suis convaincue aussi avec ce que vous dites que vous souffrez de TOC. Le TOC est un trouble de l'humeur donc le psy d'avant n'était certes pas très précis mais n'avait pas tort.. par contre, qu'il ne vous ait jamais parlé de Toc me laisse dubitative sur son compte aussi.. Perso, rien que ça, j'aurais envie de trouver qqun d'autre mais pas évident de tomber sur un bon mais c'est un autre débat..

Quand vous avez ces films horribles en tête, en situation : que faites vous pour supporter et/ou dépasser le moment en question ?

La fatigue dont vous me parlez, je la connais bien aussi.. Le mental et les émotions pompent tout ! Le idées noires je les connais aussi, c'est une conséquence évidente quand on ne fait que souffrir . Et la souffrance n'est pas dans les compulsions mais c'est tout le.processus qui fait souffrir.. Je suis convaincue aussi que ce n'est pas parce que vous n'avez pas où peu de gestes répétitifs que vous n'avez pas de rituels/compulsions.. Elles doivent sûrement être mentalisees..

Ces troubles mentaux ne sont jamais aussi précis que lorsqu'un mal touche un organe. En général, on parle de spectre de la maladie, c'est à dire de toute la "palette" de nuances d'une même pathologie.. Ces nuances sont des variantes mais restent la même maladie. Peut être qu'avec des progrès dans la recherche, on découvrira un jour qu'un Toc avec moins de compulsions est "à part" et donc à traiter différemment mais en attendant....

Je comprends aussi que vous ayez du mal à encaisser le diagnostic mais en attendant, c'est ce même diagnostic qui vous a amené à parler ici.... Et le peu d'aide ou de réconfort que l'on trouve, peu importe d'où il vient, c'est bon à prendre.

Je sais que vous vivez vos peurs (je vis ce phénomène aussi) mais vous pouvez vite vous rassurer quand par exemple vous allez en balade avec votre chien, dés que vous rentrez, vous constatez qu'il ne s'est rien passé (c'est peut être pour ça d'ailleurs que vous n'avez pas de rituels dans certaines situations, car vous pouvez très vite constater que rien n'est arrivé et croyez moi, c'est une chance car c'est rarement possible). Surtout, ne CESSEZ JAMAIS de sortir votre chien car je vous jure que ce serait une avancée du toc et que s'il commence à grappiller du terrain, il ne s'arrêtera pas là et pour vous aider à supporter, dites vous que votre chien serait bien malheureux de ne plus sortir autant. Et le reste du temps, essayez de vous réjouir d'avoir croisé ce petit être exceptionnel (c'est ce que je me dis tous les jours pour mon chien.. parfois ça ne sert pas à grand chose mais même si ça reste une pensée neutre, au moins, elle n'est pas négative) 

@stef74 

Oh merci pour tous ces éclairages! C'est très instructif! Je connais mal les Tocs, d'habitude j'étudie toujours tout, mais là je ne m'attendais pas du tout au diagnostic, et je n'ai pas étudié le sujet. 

Alors, quand j'ai ces peurs pendant les balades de Filou, après coup je me dis juste que "ce n'était pas la réalité", que "rien ne s'est passé". Je sens la peur encore en moi, c'est pour ça que j'ai besoin de me rassurer, mais je n'ai pas de compulsions, à ce moment-là. C'est juste moi qui imagine une scène horrible, j'ai peur pendant quelques secondes, et puis je me rassure après. Mais c'est très désagréable...En fait ça me crée de l'anxiété, et comme je suis déjà anxieux d'aller me promener, parce que les gens laissent leurs chiens en liberté dans le bois...au lieu de le garder à la laisse...Après leurs chiens viennent vers Filou, et il peut y avoir une bagarre...donc j'ai toujours peur d'aller là-bas, mais je continue à y aller, évidemment. 

Quand au levier de vitesse, je pense que c'est pour me rassurer que je le pousse un peu, pour m'assurer qu'il est au point mort. Mais je le fais dès que je me gare, une fois ou deux. C'est un réflexe. Ça me stresse, sinon. Je déteste caler à l'arrêt, avec le frein à main serré. 

Après...on dirait que tout est dans la tête, que mon imagination invente tout un tas de trucs, parce que j'ai peur, et...ça va tellement vite ! 

Je pense qu'après mon passage à l'unité spécialisée, je ne retournerai pas voir mon ancien psychiatre. Il n'a pas voulu m'enfermer dans une case, me coller une étiquette dessus, donc il est resté assez imprécis, mais du coup, moi j'avais besoin d'un diagnostic précis. En gros, j'ai demandé un deuxième avis. 

C'est terrible d'avoir peur de tout. On ne vit plus. Tous mes proches me volent ma vie, parce que moi je ne suis qu'une pâle copie de ce que je devrais être. 

Bonne journée. Bon courage...et encore merci.

Je ne comprends pas...

Les tocs provoquent des idées qui nous poussent à agir, à faire des actions...

(J'ai peur qu'un individu entre chez moi donc je vérifie 10 fois ma clanche de porte).

Sauf que dans son cas, il y a des peurs, ces peurs devraient l'empêcher de faire certaines actions.. est-ce réellement des tocs et non pas juste de la phobie?

Je viens de regarder une vidéo entre la différence entre les TOC et les phobies et c'est marrant car le spécialiste a donné pour exemple "j'ai un couteau, je me le plante dans le ventre", selon lui, ce serait une phobie et non un TOC.

Selon l'article, s'il y a une peur, c'est une phobie, sans peur cela devient un TOC.

Difficile à comprendre tout ça..

"Il y a une différence qui est un peu technique entre les deux catégories, TOC et phobie. C'est avant tout : qu'est-ce qui fait peur ? Est-ce que c'est l'objet lui-même qui pourrait être dangereux ou est-ce que c'est moi face à l'objet qui commet un acte dangereux ? Les personnes qui ont peur des araignées, d'un serpent… si vous leur montrez ces animaux en photo, ils sur-réagissent. En général, l'effet photo est assez bien, assez intéressant pour faire le diagnostic. Voir une photo, avoir peur, c'est être phobique. Si vous n'avez pas peur, c'est plutôt quelque chose qui est lié avec une obsession et avec un TOC."

Pour moi, il n'y a pas que des TOC dans ce diagnostique...

Il a bien parlé d'une phobie d'impulsion aussi à un moment donné. Et TOC ET phobie d'impulsions sont souvent associés.. Qu'est ce qu'on s'en fout de savoir si c'est toc ou phobie car c'est l'intensité qui va faire que c'est à traiter ou non mais ce n'est pas genre :"si c'est un toc, on soigne mais si c'est une phobie c'est pas grave"

Perso j'ai un Toc ultra prononcé : une seule catégorie d'obsession (propreté) avec  différents rituels selon situation. et une des variantes de situation génère aussi une phobie d'impulsion. Les phobies sont loin d'être seulement orientées sur des objets.

Le fait que ce soit un TOC ou non, globalement parlant, si une chose doit le définir, je dirai que c'est la notion de "répétitivité" plus que le fait qu'il y ait peur ou pas de peur et plus ou moins de compulsions 

Si les situations anxiogènes sont anxiogènes chaque fois qu'elles sont vécues, que rien n'y fait, que c'est pénible à vivre même si la personne ne parle pas réellement de souffrance..je pense humblement qu'il s'agit très certainement d'un TOC. Je ne suis pas.professionnel mais je baigne dedans depuis 30 ans donc c'est ce que je déduis d'années d'observation de la "bête" (mon TOC).

Caresses à Filou 😉

Et je reviens sur la.notion de souffrance. Vous dites que vos compulsions ne vous font pas vraiment souffrir mais tout le processus doit vous faire souffrir lui puisque vous dites qu'on vous a volé votre vie (je ressens EXACTEMENT CELA)..

Courage et continuez de vous accrocher.

Nous sommes des guerriers !

@stef74 Bonsoir,

Moi je ne dis pas que j'ai des tocs, c'est la psychiatre, qui le dit, et elle en est sûre à cent pour cent. Après, j'ai deux phobies, deux vraies phobies contre lesquelles je me bats depuis des années: j'ai peur de tout ce qui est chaud ( ne me donnez surtout pas une tasse de café chaud, à faire passer à quelqu'un!!! ), et j'ai peur de l'électricité statique. Mais je n'ai pas d'autres phobies...J'ai une phobie d'impulsion, aussi, depuis plusieurs années, ça c'est clair...J'ai toujours peur de ce que "moi" je pourrais faire aux gens, à mes proches, avec un ustensile...et ça me traverse juste l'esprit très peu de temps, mais...j'encaisse la pensée, en me disant que c'est irrationnel, sauf que ça me le fait dès que je tiens un couteau dans la main...

Je n'ai pas la phobie des voitures, mais par contre, quand je passe à côté de ces voitures garées, je ressens comme si l'une d'elle contenait une bombe, et...cela ne m'empêche pas de passer le long des voitures, c'est juste que ça me stresse pendant dix secondes...Pendant le confinement, quand je passais auprès de voitures, sur un trottoir bien précis, je devais forcément marcher sur une cassure du bitume, alors que ça n'a aucun sens. Je faisais juste ça pour me rassurer. 

Ce qui me fait le plus mal, c'est...de vivre ces phases de tristesse, dues à un trouble de l'humeur. Je ne suis pas dépressif à proprement parler, parce que pour être en dépression il faut que ça dure au moins deux semaines, la tristesse, et moi ça varie dans la journée. Pendant quelques heures je peux être suicidaire, ensuite ça va mieux...et ensuite je suis de nouveau tourné vers la mort, et absorbé par mes idées noires jusqu'à la prochaine amélioration. Les tocs...des fois ça me fatigue aussi. Ça me demande plus d'efforts intérieurs que les autres, pour accomplir certaines choses. Souvent je me retrouve face à mes phobies, je dois gérer seul...et je crois que ces dernières années j'ai été assez courageux...

@HVID55 Bonsoir,

En fait le diagnostic de l'unité spécialisée est: "trouble obsessionnel compulsif" et "trouble du spectre bipolaire" ( sous-jacent au toc ). 

Je n'ai pas seulement un trouble obsessionnel compulsif, j'ai aussi un gros gros problème avec l'anxiété. C'est mon ennemi numéro un, l'anxiété. Je stresse pour tout, et ça rend ma vie une catastrophe. J'ai dû arrêter mes études à cause d'une grosse dépression, à la base, et...depuis 2002, ma vie est marquée par la maladie. Ma dépression a abouti sur une humeur en montagnes russes, avec quelques phases presque euphoriques, et beaucoup d'autres moments où je sombrais dans le noir. C'est toujours le cas aujourd'hui : je pense très souvent au suicide. 

@stef74 Merci. Accrochez-vous aussi! Je suis un guerrier, mais un guerrier fatigué...J'en ai tellement marre de souffrir. C'est trop dur dans ce monde de tout supporter. Les malades ne sont même pas entendus, ni écoutés...Au travail j'y vais avec mon handicap, je ne travaille que vingt heures par semaine, et je ne suis même pas écouté par la DRH. Quant à mes collègues, eux ils ne tiennent même pas compte de mes difficultés...

C'est encore pire avec le Covid, qui crée du stress, de la désorganisation, et de l'angoisse.

Soyons forts. Battons-nous encore.

@Certain Certain Bonjour, je suis dans le même cas que toi, je confirme, les tocs peuvent prendre différentes formes . Je souffre davantage de tocs "de la pensée" que de compulsions. Cela a commencé lorsque j'etais enfant avec la peur de faire du mal aux gens que j'aime. Un psychiatre m'a appris récemment qu'il s'agissait en réalité d'une phobie d'impulsion et que j'avais des tocs, tout comme toi il m'arrive de me faire des films en marchant dans la rue par exemple. Le toc se nourrit de ce que nous craignons le plus au monde, de nos angoisses et ce n'est pas évident de s'en défaire. De mon côté c'est devenu tellement envahissant ces dernières semaines que j'ai dû consulter pour prendre un traitement. J'envisage de démarrer une Tcc, thérapie comportementale et cognitive pour essayer de "désamorcer" ce que mon cerveau a mis en place depuis des années. Courage à toi et pas trop d'inquiétudes, dis-toi que c'est un etat fluctuant, oui c'est pénible mais les angoisses vont et viennent, ce n'est pas permanent. Si ça devient trop handicapant il ne faut pas hésiter à reconsulter et se renseigner sur les thérapies existantes. À bientôt ! Je suis dispositions pour échanger si tu le souhaites. 

Ah !!! Quel soulagement, @AnnaLis ...Enfin quelqu'un qui me comprend ! En ce moment, en fait, mes tocs ressurgissent, dans la rue c'est pénible...C'est lourd d'être angoissé, de s'endormir le soir en ayant toujours ces scénarios terribles dans la tête, à cause de peurs profondes...

Je suis vraiment content de ne pas être seul à vivre ce que je vis. Merci infiniment pour ton commentaire...!!!!!!!!!!!

Bonne journée! et encore merci !