Conjoint bipolaire en phase maniaque : comprendre et gérer la situation

Bonjour à tous,

J'écris parce que je suis un peu perdue. Je suis avec un conjoint bipolaire depuis 3 mois et j’avoue que je suis un peu perdue dans son comportement.

Lorsque je l’ai rencontré, il m’a expliqué très rapidement qu’il était bipolaire, et qu’il prenait du lithium. Donc il était très gentil, un peu taiseux mais on regardait la mer en se câlinant et je trouvais ça très bien. Quelques semaines plus tard, nous sommes partis en vacances et j’ai vu qu’il prenait du Xanax et disait être fatigué. Une semaine après, il arrive pas à dormir, on se dispute parce qu’il ne veut pas me faire de câlins après avoir fait l’amour. Finalement le matin, il m’envoie un texto où il décide de rompre. Le soir même il vient chez moi, me dit qu’il a changé d’avis et qu’il veut qu’on vive ensemble. Je lui dit calmement que je vais y réfléchir, tout en sachant que c’est non d’emblée mais je veux prendre le temps de lui dire. Je lui envoie un message ou je lui expose toutes les problématiques qu’on commence à rencontrer. Il me répond qu’effectivement il aurait dû aller voir son psychiatre, qu’il est désolé. Il revient donc chez moi, il est extrêmement doux et prévenant malgré le fait qu’il ne va pas bien. On repasse un week-end ensemble, je veux aller visiter une galerie mais il ne sent pas du tout disponible à l’art, on tente le musée des beaux arts, l’art ancien ne passe pas mieux, on finit par aller boire un verre. Il semble vraiment épuisé. Le week-end se passe bien. Le soir il m’envoie des messages pour me dire qu’il aimerait dormir avec moi. On se voit le lendemain et il a l’air toujours aussi fatigué.

Le week-end suivant, on se voit le vendredi soir, il arrive pas à dormir, et part de chez moi à 4h du matin, il dira que c’est pour prendre des cachets, il me semble vraiment pas bien. Il oublie son téléphone chez moi et je fouille dedans parce que j’essaie de trouver des réponses. N’importe quoi concernant la maladie et surtout des messages, des notes pour savoir comment il pense. Je tombe sur des dizaines de messages demandant à des prostitués si elles sont disponibles. Quelques unes répondent, j’imagine qu’il a dû les voir. Au vu du nombre de messages, je me dis qu’il a besoin d’aide, je trouve le numéro de son psychiatre, je le prends, et prends aussi celui de ses parents et de son psychanalyste parce que je pense qu’il a besoin de soin. Je lis tous les messages et regarde tous les historiques possibles. Il est visiblement addict au sexe. Ses parents ont l’air vraiment bienveillants et informés et dans leur messages ils lui disent qu’il y a des signes annonciateurs d’une crise. Je sais que c’est mal de fouiller dans un téléphone, pourtant je culpabilise pas trop. L’après-midi, il vient rechercher son téléphone, je ne lui dis rien. Et en même temps, il décide de me quitter parce qu’il faut qu’il augmente son traitement, qu’il trop pris par son travail et que ça va pas du tout. Il me dit aussi qu’il y a de gros risques sans pour autant me dire des risques de quoi. Il me parle de vol au dessous d’un nid de coucou. Je comprends risque de suicide ou meurtre, peut-être à tort. Mais j’ai très peur. Je pleure un peu, on se fait un gros calin, je l’embrasse et il part. J’ai peur toute la soirée et je tente d’écrire à son psy mais visiblement j’ai mal recopié le numéro et je me souviens plus du nom. J’appelle SOS anti suicide pour demander de l’aide parce que si je ne suis pas responsable, je suis quand même la seule à savoir. Il me dise qu’écrire à ses parents peut être une bonne option. Le lendemain, il m’écrit qu’il est parti pour pas me faire de mal et je décide d’écrire à ses parents de veiller sur lui parce que j’ai très peur pour lui et que je ne sais pas quoi faire. Finalement, j’ai sa mère au téléphone, elle m’explique qu’effectivement il ne va pas bien, qu’elle va essayer de passer chez lui pour faire une levée de doute. Elle arrive à le contacter, il va bien mais ne parle plus tout, malgré les commentaires de sa mère. Elle ne lui parle pas de moi. Il m’écrit pour me dire qu’il a perdu sa carte et que sa mère est venue. Je n’ai rien dit à ses parents pour les prostitués, je ne voyais pas comment aborder le sujet.

Depuis, je ne sais pas si je dois lui envoyer des messages, ni à quelle fréquence, je ne sais pas s’il y a un risque de suicide. Il a aussi vraiment honte de sa maladie et il est psychiatre. Et même si j’ai pensé à appeler les urgences psychiatriques, je savais que si elles venaient, elles allaient l’amener sur son lieu de travail et je pense que ça aurait été une immense honte et une plus grande trahison pour lui que d’appeler ses parents. J’ai donc pris l’option parents.

Je me rends compte que j’ai écris très longuement, merci à qui auront lu et toute réaction est la bienvenue car je ne sais plus du tout quoi faire!