Patients Maladie de Crohn
Les promesses du microbiote
- 61 vues
- 0 soutien
- 3 commentaires
Tous les commentaires
Utilisateur désinscrit
à voir...j'ai entendu l'histoire des probiotiques. j'en ai parlé à mon gastro qui a dit qu'on essaie depuis les années 70 et ...rien!
Flocon02
Flocon02
Dernière activité le 20/10/2024 à 12:04
Inscrit en 2013
8 commentaires postés | 1 dans le forum Maladie de Crohn
Récompenses
-
Contributeur
-
Engagé
-
Explorateur
-
Evaluateur
-
Ami
C'est déjà le cas en effectuant la calprotectine fécale il me semble !!
Donnez votre avis
Les membres participent aussi...
Articles à découvrir...
19/05/2024 | Actualités
Les manifestations articulaires dans les MICI (Maladie de Crohn et RCH)
24/10/2019 | Conseils
Qu’est-ce qu’une biothérapie ? Spécial maladies inflammatoires
16/11/2016 | Témoignage
Crohn : malgré ma stomie définitive, j’essaye de garder le moral
02/01/2020 | Témoignage
13/05/2019 | Conseils
Fiches médicaments - avis...
S'abonner
Vous souhaitez être alerté des nouveaux commentaires
Votre abonnement a bien été pris en compte
Utilisateur désinscrit
Une molécule à l’essai pourrait atténuer l’un des processus inflammatoires à l’œuvre dans l’intestin des malades.
Un diagnostic en cinq lettres tombe, et toute une vie s’en trouve bouleversée… La maladie de Crohn, du nom du médecin américain qui l’a identifiée en 1932, est un véritable cataclysme intestinal. En France, plus de 82.000 personnes souffrent de façon cyclique de douleurs abdominales, de diarrhées à répétition (entre 4 et 20 par jour), d’une perte d’appétit et d’une grande fatigue engendrées par cette maladie. Alors que, pour l’heure, aucun traitement ne permet la guérison - la racine du mal n’ayant pas encore été identifiée -, plusieurs pistes de recherche sont explorées pour tenter d’atténuer les symptômes. Parmi elles, celle des microbes intestinaux figure en bonne place.
«Toutes les études montrent de manière flagrante que les patients atteints de maladies inflammatoires de l’intestin ont un microbiote intestinal très appauvri», commence le Pr Joël Doré, directeur scientifique de MetaGenoPolis à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Selon lui, trois facteurs apparus autour des années 1950 expliquent l’augmentation du nombre de malades dans les pays occidentaux. D’une part un changement des comportements nutritionnels, avec une hausse des apports en graisses, en protéines animales, en sucres simples et une diminution de la consommation de fibres. D’autre part une hausse du nombre de naissances par césarienne, alors que le passage par la voie basse est un moment clé de la mise en place du microbiote intestinal. Enfin, le recours fréquent aux antibiotiques et l’exposition globale aux substances chimiques environnementales et alimentaires.
«À l’origine, la maladie de Crohn est due à une réaction aberrante du système immunitaire à l’encontre du microbiote intestinal», poursuit Joël Doré. Plus connu sous le terme de «flore intestinale», le microbiote est l’ensemble des micro-organismes qui cohabitent dans notre tube digestif. Chez les malades, cet affolement du système immunitaire «conduit à une inflammation et à un stress oxydatif, ainsi qu’à l’élimination de certaines espèces bactériennes indispensables au bon fonctionnement de notre organisme», précise le chercheur, qui souligne également l’existence d’une susceptibilité génétique pouvant conduire à la maladie.
Mais une bactérie est capable de passer à travers les mailles du filet. Profitant de cette hécatombe de la flore intestinale, alors que ses congénères sont prises pour cibles, Escherichia coli développe un facteur de virulence lui permettant de se cramponner à la paroi intestinale et d’y activer une tempête de molécules de l’inflammation. C’est ainsi que plus de 80 % des malades en phase active de la maladie présentent une quantité d’Escherichia coli bien supérieure à la normale. En empêchant les autres espèces de s’installer en raison de son expansion massive, cette bactérie induit un déséquilibre et une inflammation encore plus importante.
Cette tactique de survie a conduit des chercheurs de l’Inra à s’intéresser de plus près à cette bactérie. Leurs premiers travaux ont motivé la création en 2012 d’une start-up, Enterome, dont les projets enthousiasment des firmes pharmaceutiques japonaise et américaine. «Nous développons actuellement un médicament qui empêche cette bactérie de déclencher une réaction inflammatoire, explique Pierre Bélichard, pharmacien et fondateur d’Enterome. Il agit uniquement dans l’intestin sans pénétrer dans le sang et il est éliminé dans les selles.»
Pour l’heure, cette molécule a seulement été testée chez des volontaires sains, étape indispensable pour s’assurer qu’elle est correctement tolérée et n’induit pas d’effet indésirable. Par ailleurs, un essai in vitro réalisé sur des échantillons d’iléon - la partie terminale de l’intestin grêle - prélevés chez une quinzaine de patients a montré que le médicament permettait effectivement de diminuer la réaction inflammatoire induite par la bactérie pathogène. D’autres tests chez l’homme sont toutefois attendus.
«La plupart des médicaments actuellement utilisés sont des anti-inflammatoires qui ne peuvent pas être prescrits trop longtemps en raison d’un risque important d’effets secondaires, explique Pierre Bélichard. Réprimer le système immunitaire sur le long terme peut fragiliser l’individu vis-à-vis des maladies infectieuses.»
Autre cheval de bataille: mieux suivre l’évolution de la maladie. Les 20 chercheurs de l’entreprise œuvrent ainsi à la mise au point d’un test diagnostic qui permettrait de vérifier régulièrement l’état inflammatoire des intestins du patient, et ainsi de mieux doser ses traitements. Le niveau de douleur n’est en effet pas un indicateur suffisant, et une coloscopie doit être réalisée tous les deux ans. Mais cet examen est très invasif. Enterome a donc entrepris de développer un test permettant, en quelques heures, d’analyser les micro-organismes présents dans les selles du patient, qui sont le reflet de l’inflammation.
Source : http://sante.lefigaro.fr