Comment ne pas faire subir la maladie à son conjoint ?

Bonjour @Ladakh,

Je vous remercie pour l'ouverture de ce sujet. J'invite ici quelques membres Carenity à y prendre part : @Steph1874 @Pascrash @Cyril1007 @TurquoiseAzure @Dadine38 @Lounalisa @Poluc59 @Marinediane @Anna-Louise @Cassie25150 @Ninasimone @Paulinehbt04 @Dolotka @Kheops @Anaflower @MataHari @TDAHBIPOLARISE @Nejma123 @Celine76boutin @phil31240 @patricia504478 @LouiseMO @Mimiie @Christine41 @Julida @Karimst @BeaBeatrice @Myrddin @Tits74 @Sylvan @Grandeourse @eversmile83 @angels.corom @Cocods08 @SALIMA @Izzy10 @anaelle2 @Gaellouch @Interflou @Petitchat74 @Philippe5560 @Cali33 @Bablibulles @isabella68 @ForceFragilite @Slowly @Tifani91 @Alania @Sibiti @Sylvie.h @Xavierber @Junglek6 @Syrianos @Juba59 @Playmobil @Tiffen @Brimaluna64BP @Mandarines @Lillou74 @Chacha1610 @Alice552614 @Fredsapin @Moune29 @Josepi @Aniiki @nade2107 @Laca85 @RenaudF @Shudoe @Opheloutrepc @Galsene @Treize13 @misterauto @Selmarose @Laurent1976 @msb936 @JaneDoe @Janus2 @l4unadvv @Mocy2051 @Anna.13 @Pitch29 @mgd1969 @Koko2106 @Momi64 @Loustice @Caroco @Stefbystef @Rourou56

Bonjour à tous et à toutes,

Êtes-vous en couple ? Comment faites-vous pour que votre conjoint/conjointe ne subisse pas la maladie ?

D'avance merci pour vos partages !

Belle journée,
Candice de l'équipe Carenity

J'imagine que tout dépend de votre relation et de la manière dont tu vis tes épisodes.

Tout d’abord, la connaissance et la reconnaissance de ta propre maladie sont essentielles. En étant conscient de tes symptômes et en sachant reconnaître les signes d'une crise, tu peux mieux anticiper et gérer ces moments. Par exemple, quand je sens une crise arriver, je garde en tête que mon conjoint n’y est pour rien, même si je peux être en proie à des pensées paranoïaques.

Une bonne communication est cruciale. Explique à ton conjoint quand tu te sens en crise et pourquoi tu réagis de telle ou telle manière. Par exemple, en phase maniaque, je m'isole un peu plus pour ne pas perturber son cycle de sommeil et je lui explique pourquoi, quitte à faire chambre à part le temps de mes insomnies.

N’hésite pas à partager tes inquiétudes et à demander comment il vit la situation. Cela montre de la reconnaissance pour son soutien, même si celui-ci peut paraître « normal ». Quand la relation est saine, le remercier pour son soutien peut paraître évident mais peut également faire une grande différence.

L'impliquer dans la gestion de la maladie peut aussi lui permettre de ne pas la subir. Mon mari m’aide beaucoup en identifiant les comportements problématiques. Il me donne l’alerte parfois avant même que je me rende compte d’une crise. Par exemple, quand j’ai plein d’idées « géniales » en phase maniaque, il me dit souvent « il faudrait peut-être prendre un peu de recul… ». Cela demande une grande confiance entre nous, car il faut être prêt à entendre des choses difficiles qu'on n'a pas envie d'entendre dans ces moments-là. Mais je me réfère toujours au fait que ses intentions sont toujours bonnes et saines.

N’oublie pas de respecter les limites de chacun. Il est important de ne pas hésiter à demander de l’aide extérieure, que ce soit à des professionnels ou à d'autres proches.

Enfin, avoir un plan de crise en place, suivre strictement les traitements et identifier les déclencheurs peuvent faire une grande différence. Cela montre que tu es dans une volonté que les choses se passent pour le mieux et évite les situations de type « oui mais aussi, tu ne fais pas ce qu'il faut » (entre gros guillemets).

En résumé, une bonne gestion de la bipolarité repose sur la connaissance de la maladie, une communication ouverte, le respect des limites, des tiennes comme des siennes, et l’implication active de ton conjoint. Cela peut aider à soulager la pression sur lui et à renforcer votre relation, en dédramatisant la maladie et en en faisant une opportunité de mieux vous connaître et d'être plus impliqué l'un envers l'autre.

Mon conjoint diagnostiqué depuis peu est dans le déni total. J'ai fait l'erreur quand j'ai appris le diagnostic de lui en parler ouvertement. Lui a toujours été voir des psychiatres/psychologues pour moi. Il avait seulement conscience d'avoir des "difficultés", des variations d'humeur, sans percevoir leur impact et la souffrance chez moi et prenait du lithium depuis 6 mois sans véritablement faire le lien avec un diagnostic. Le diagnostic m'a fait ouvrir les yeux sur des comportements, des décisions. J'ai peut être trop mis sur le dos de la maladie, cela avait un côté rassurant... Car il a aussi un caractère très fort qui ne se soucie pas des règles et des limites de l'autre, des carences parentales éducatives... Je pensais à partir de ce moment là qu'on avancerait ensemble. Cela a été le début de la fin, mon mari n'acceptant pas d'être considéré comme un "taré". Notre couple est au bout, plus de communication, sans que ni lui ni moi n'arrivent à partir. De mon côté j'ai décidé de travailler sur moi pour comprendre pourquoi j'avais tant accepté en oubliant mes valeurs et limites (infidélité virtuelle, dépenses excessives, décisions commerciales déraisonnables aboutissant à des procédures judiciaires et des dettes colossales, manque de respect, manque d'intérêt affectif et sexuel...). J'avais espoir que les choses s'améliorent mais il a arrêté tout suivi estimant que le problème provenait du couple, de moi, en aucun cas de lui en tout cas "pas comme je le perçois moi". Il est devenu inaccessible...