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Que penser du coronavirus ?
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chatdoc
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chatdoc
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@maya78
En regardant ce qui s'est passé dans d'autres pays, à priori comparables, je pense qu'il faut être plus nuancé. Mais ce n'est pas une règle fréquente sur les forums en général.Et n'est pas "enseignant qui veut", les difficultés de recrutement de l'éducation nationale ont parfois modifié la donne, mais nous ne devons pas continuer ce genre de discussion sur ce forum (?).
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Chatdoc
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Pour l'information de chacun/e, et sans interprétation... à vous de vous faire votre propre opinion ☺
Surveillance accrue des troubles qui touchent certaines personnes récemment vaccinées
Covid-19 : l’Union européenne se penche sur de nouveaux effets secondaires éventuels des vaccins Pfizer et Moderna
L’Agence européenne du médicament étudie actuellement quelques affections afin de déterminer si un lien de causalité existe avec les vaccins Pfizer et Moderna.
Publié le 12/08/21
Utilisateur désinscrit
Bonjour, en 2010deux chercheurs chinois étaient dans une grotte et l'un à été mordu par une chauve souris arrivé à l'hôpital pour être soigné ils ont pris un échantillon de la covid est mis dans le laboratoire à Wuhan ou il a été beaucoup manipulé mélangé et fin 2019 de s'échappe du laboratoire de wuhan.
Et la Guinée un cas d'un autre virus plus virulent qu'ebola Marburg cela vient de la chauve souris encore qui contamine le singe et après il contamine l'homme.
ledalle
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ledalle
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@Allergieauxcons ledalle
bonjour colombo
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@ledalle bonjour 🧐 l'histoire est vrai après vous croyez ou pas je m'en tape.
ledalle
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ledalle
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@Allergieauxcons ledalle
tu est trop forte a toi tout seul tu as résolue; l'énigme qui dur depuis 2 ans
bravo colombo
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@ledalle ben non l'info vient des scientifiques qui sont revenu de wuhan 😁 mais merci j'accepte les louanges, vous pouvez vous prosterner 😂
ledalle
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ledalle
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@Allergieauxcons ledalle
tu est trop bien informé
chapeau
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@ledalle 90 jours, c'est le temps qu'a donné le président américain Joe Biden à ses services de renseignements pour faire la lumière sur le scénario d'émergence du virus SARS-CoV-2 à l'origine de la pandémie de Covid-19. Et plus précisément sur la possibilité que le virus ait fuité d'un des laboratoires spécialisés dans l'étude des coronavirus à Wuhan, épicentre de la pandémie en Chine. Envisagée dès le mois de janvier 2020, l'hypothèse d'un "bête" accident de laboratoire à l'origine des plus de 3,5 millions de morts du Covid-19 a de nouveau le vent en poupe.
En particulier parce que la mission d'experts dépêchée à Wuhan par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour enquêter sur les origines du virus est revenue sans certitude, alimentant mécaniquement le doute. L'opacité manifeste des autorités chinoises, mais aussi le lien d'intérêt de l'un des enquêteurs, Peter Daszak, avec l'Institut de virologie de Wuhan a par ailleurs fragilisé les conclusions incertaines du rapport de l'OMS. Celui-ci évoquait quatre scénarios : trois relatifs à une émergence "naturelle" par l'intermédiaire d'animaux sauvages, d'élevage ou de viande congelée et un quatrième impliquant l'un des laboratoires de virologie de Wuhan, jugé "extrêmement probable". À noter que la mégalopole chinoise compte, outre le laboratoire de très haute sécurité
© Richard Borge
Les mystérieux échantillons prélevés sur des patients sont arrivés à l’institut de virologie de Wuhan le 30 décembre 2019 à 19 heures. Quelques instants plus tard, le téléphone portable de Shi Zhengli a sonné. C’était le directeur de l’institut. Le Centre de contrôle et de prévention des maladies de Wuhan avait détecté un nouveau coronavirus chez deux patients hospitalisés pour une pneumonie atypique, et il voulait que le laboratoire de Shi Zhengli lance des vérifications en urgence. Si la découverte se confirmait, ce nouvel agent pathogène était susceptible de constituer une grave menace pour la santé publique, car il appartenait à la même famille de virus que celui qui avait provoqué l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait touché 8 100 personnes et tué presque 800 d’entre elles entre 2002 et 2003. « Laissez tomber ce que vous êtes en train de faire et occupez-vous en maintenant », lui a dit le directeur, se souvient-elle.
Visites de grottes
D’après Shi Zhengli, sa première expédition à la recherche de virus ressemblait un peu à des vacances. Par une journée de printemps ensoleillée de 2004, elle a rejoint une équipe internationale de chercheurs pour collecter des échantillons dans des colonies de chauves-souris vivant dans des grottes près de Nanning, la capitale du Guangxi. La première grotte était typique de la région : grande, riche en colonnes de calcaire et facilement accessible – ce qui explique qu’elle soit une destination touristique populaire. « C’était envoûtant », se souvient la virologiste. Des stalactites d’un blanc laiteux étaient suspendues au plafond comme des glaçons, scintillantes d’humidité.
Mais l’atmosphère de vacances s’est vite dissipée. De nombreuses espèces de chauves-souris – dont plusieurs espèces de chauves-souris « fer à cheval » (ou rhinolophes, ainsi nommées en raison de la forme de leur museau), qui sont abondantes en Asie du Sud – se perchent dans des grottes profondes et étroites dans des terrains escarpés. Guidés par les villageois locaux, Shi Zhengli et ses collègues ont dû marcher pendant des heures et se faufiler à plat ventre dans des crevasses étroites pour atteindre des sites intéressants. Et les petits mammifères volants peuvent se révéler insaisissables. Après une semaine frustrante, l’équipe avait exploré plus de trente grottes et n’avait vu qu’une douzaine de chauves-souris.
Shi Zhengli libère une chauve-souris frugivore après lui avoir prélevé un échantillon de sang, dans une grotte de la province chinoise du Guangxi, en 2004.
© Shuyi Zhang
Ces expéditions s’inscrivaient dans le cadre des recherches pour remonter la piste du SRAS, la première grande épidémie du xxie siècle. Une équipe de Hong Kong avait suggéré que des vendeurs d’animaux sauvages du Guangdong avaient contracté le coronavirus du SRAS à partir de civettes, des mammifères ressemblant à des mangoustes et originaires d’Asie tropicale et subtropicale et d’Afrique.
Avant l’apparition du SRAS, nous ne connaissions pas grand-chose des coronavirus – qui doivent leur nom à leur surface hérissée de pics, qui les fait ressembler à une couronne lorsqu’on les observe au microscope. Les coronavirus étaient surtout connus pour provoquer de banals rhumes. « L’épidémie de SRAS a changé la donne », explique Linfa Wang, qui dirige le programme sur les maladies infectieuses émergentes de l’école de médecine Duke-NUS, à Singapour. C’était la première apparition d’un coronavirus mortel ayant un potentiel pandémique. Cette alerte a contribué à relancer la recherche mondiale sur les virus animaux susceptibles de passer chez l’homme. Shi Zhengli a été une des premières recrues, et Peter Daszak et Linfa Wang sont devenus deux de ses collaborateurs à long terme.
A lire aussi : Souvent bénins, parfois mortels : comment fonctionnent les coronavirus ?
Lors de la même expédition en 2004, un groupe de chercheurs préparent des échantillons de sang de chauve-souris à analyser pour détecter des nouveaux virus.
© Shuyi Zhang
La façon dont le virus du SRAS est passé chez les civettes est d’abord restée un mystère. Deux incidents précédents sont cependant révélateurs : l’émergence du virus Hendra, en Australie en 1994, passé des chevaux aux humains, et l’épidémie du virus Nipah, en Malaisie en 1998, issue des porcs. Linfa Wang a découvert que ces deux agents pathogènes provenaient de chauves-souris frugivores. Les chevaux et les porcs n’ont été que des hôtes intermédiaires. Les chauves-souris présentes sur le marché de Guangdong présentaient également des traces du virus du SRAS, mais de nombreux scientifiques ont alors écarté l’hypothèse d’une contamination par ces mammifères. Linfa Wang, cependant, pensait que les chauves-souris pouvaient bien être la source.
Au cours des premiers mois de chasse au virus en 2004, chaque fois que l’équipe de Shi Zhengli repérait une grotte abritant des chauves-souris, elle posait un filet à l’ouverture pendant la journée et attendait que ces animaux nocturnes s’aventurent dehors pour se nourrir durant la nuit. Une fois les chauves-souris piégées, les chercheurs prélevaient des échantillons de sang et de salive, ainsi que de matières fécales, souvent jusque tard dans la nuit. Après avoir dormi un peu, ils retournaient dans la grotte dès le matin pour collecter l’urine et les boulettes fécales.
Mais échantillon après échantillon, les chercheurs ne trouvaient aucune trace de matériel génétique de coronavirus. Ce fut un coup dur. « Huit mois de travail acharné semblaient avoir été totalement vains, se rappelle Shi Zhengli. On finissait par penser que les chauves-souris n’avaient peut-être finalement rien à voir avec le SRAS. »
Les scientifiques étaient sur le point d’abandonner lorsqu’une équipe d’un laboratoire local leur a remis un kit de diagnostic pour tester les anticorps produits par les patients atteints du SRAS. Il n’y avait aucune garantie que ce test fonctionne pour les anticorps de chauve-souris, mais Shi Zhengli a quand même essayé. « Qu’avions-nous à perdre ? » explique-t-elle.
Les résultats ont dépassé ses attentes. Des échantillons provenant de trois espèces différentes de chauves-souris fer à cheval contenaient des anticorps dirigés contre le virus du SRAS. « Ce fut un tournant pour le projet », selon la biologiste. Les chercheurs ont montré que la présence du coronavirus chez les chauves-souris était éphémère et saisonnière, mais que les anticorps pouvaient perdurer de quelques semaines à plusieurs années. Le test de diagnostic sérologique a donc offert une indication précieuse sur la meilleure façon de traquer les traces du génome viral.
L’équipe a utilisé ce test pour réduire la liste des sites et des espèces de chauves-souris à cibler dans la quête de matériel génétique viral. Après avoir parcouru les terrains montagneux de la plupart des provinces chinoises, les chercheurs se sont concentrés sur un seul site : la grotte de Shitou, à la périphérie de Kunming, la capitale du Yunnan, où ils ont procédé à un échantillonnage massif à différentes saisons pendant cinq années consécutives.
Ces efforts ont porté leurs fruits. Les chasseurs de virus ont découvert des centaines de coronavirus chez les chauves-souris, d’une incroyable diversité génétique. « La plupart d’entre eux sont inoffensifs », précise Shi Zhengli. Mais des dizaines d’entre eux appartiennent au même groupe que le virus du SRAS. Ils peuvent infecter des cellules pulmonaires humaines in vitro et provoquer des maladies semblables au SRAS chez les souris.
Dans la grotte de Shitou – où un examen minutieux a permis de constituer une bibliothèque génétique naturelle de virus natifs des chauves-souris – l’équipe de chercheurs a découvert une souche de coronavirus provenant de chauves-souris fer à cheval dont le génome coïncide à près de 97 % avec celui du virus des civettes du Guangdong. Cette découverte a mis un point final à une décennie de traque du réservoir naturel du coronavirus du SRAS.
Un mélange dangereux
Dans nombre d’habitats de chauves-souris où Shi Zhengli a récolté des échantillons, dont la grotte de Shitou, « le mélange permanent de différents virus crée des conditions très propices à l’émergence de nouveaux pathogènes dangereux », explique Ralph Baric, virologue à l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Selon Shi Zhengli, à proximité de ces pouponnières de virus, « n’importe qui pourrait être infecté, même sans faire commerce d’animaux sauvages ».
Aux abords de la grotte de Shitou, par exemple, de nombreux villages se nichent dans les collines luxuriantes de cette région connue pour ses roses, ses oranges, ses noix et ses baies d’aubépine. En octobre 2015, l’équipe de Shi Zhengli a collecté des échantillons de sang de plus de 200 habitants dans quatre de ces villages. Elle a découvert que six personnes, soit près de 3 %, étaient porteuses d’anticorps contre les coronavirus voisins de celui du SRAS provenant de chauves-souris – bien qu’aucune d’entre elles n’ait manipulé d’animaux sauvages ou signalé de symptômes semblables au SRAS ou à une pneumonie. Une seule personne avait voyagé en dehors du Yunnan avant le prélèvement, et toutes ont déclaré avoir vu des chauves-souris voler dans leur village.
Trois ans plus tôt, l’équipe de Shi Zhengli avait été appelée à enquêter sur un puits de mine dans la région montagneuse de Mojiang, au Yunnan, célèbre pour son thé Pu’er fermenté, où six mineurs souffraient d’une sorte de pneumonie, dont deux sont morts. Après avoir prélevé des échantillons dans la mine pendant un an, les chercheurs ont découvert un groupe de divers coronavirus chez six espèces de chauves-souris. Dans de nombreux cas, de multiples souches virales infectaient un même animal, le transformant en creuset volant à nouveaux virus.
« Le puits de mine était d’une puanteur infernale », raconte Shi Zhengli, qui, comme ses collègues, y a pénétré avec un masque et des vêtements de protection. « Le guano de chauve-souris, couvert de champignons, jonchait le sol de la grotte. » Bien que le champignon se soit avéré être l’agent pathogène qui avait rendu les mineurs malades, pour la biologiste, ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils n’attrapent des coronavirus si la mine n’avait pas été rapidement fermée.
Avec l’accroissement des populations humaines qui empiètent de plus en plus sur les habitats de la faune et de la flore sauvages, les changements sans précédent dans l’utilisation des terres, le transport de la faune et du bétail d’une région à l’autre et de leurs produits d’un pays à l’autre, et avec la forte augmentation des voyages nationaux et internationaux, de nouvelles pandémies sont une quasi-certitude mathématique. C’est ce qui a tenu Shi Zhengli et de nombreux autres chercheurs en alerte bien avant que les mystérieux échantillons n’atterrissent à l’institut de virologie de Wuhan en cette sinistre soirée de décembre dernier.
Il y a plus d’un an, l’équipe de Shi a publié deux articles rassemblant les connaissances sur les coronavirus dans les revues Viruses et Nature Reviews Microbiology. S’appuyant sur les résultats de ses propres travaux, dont beaucoup ont été publiés dans des revues scientifiques de premier plan, et sur ceux d’autres chercheurs, Shi Zhengli et ses coauteurs mettaient en garde contre le risque d’épidémies de coronavirus transmis par les chauves-souris.
Scénario cauchemardesque
Dans le train de retour à Wuhan le 30 décembre dernier, Shi Zhengli et ses collègues ont discuté de la stratégie pour commencer à étudier au plus vite les échantillons des patients atteints de la nouvelle pneumonie. Dans les semaines qui ont suivi – la période la plus intense et la plus stressante de sa vie, selon elle – la « femme chauve-souris » chinoise a eu l’impression de plonger dans son pire cauchemar, alors qu’elle s’y préparait depuis quinze ans. En utilisant une technique appelée réaction en chaîne par polymérase (la PCR), qui permet d’amplifier le matériel génétique, l’équipe a découvert que les échantillons de cinq des sept patients contenaient des séquences génétiques présentes chez les coronavirus.
Shi Zhengli a demandé à son groupe de refaire les tests et, dans le même temps, a envoyé les échantillons à un autre laboratoire pour séquencer le génome viral complet. Pendant ce temps, elle a passé en revue les dossiers de son propre laboratoire au cours des dernières années pour vérifier s’il y avait eu une mauvaise manipulation du matériel expérimental, en particulier lors de son élimination. La chercheuse a poussé un soupir de soulagement lorsque les résultats sont revenus : aucun des génomes séquencés ne correspondait à ceux des virus que son équipe avait prélevés dans les grottes des chauves-souris. « Cela m’a vraiment soulagée », dit-elle. « Je n’avais pas fermé l’œil depuis des jours. »
Dans la province du Yunnan, en Chine, des scientifiques de l’EcoHealth Alliance, un groupe international qui recherche les maladies susceptibles de passer des animaux aux humains, traquent les agents pathogènes dans une grotte à chauves-souris.
© EcoHealth Alliance
Le 7 janvier, l’équipe de l’institut de virologie de Wuhan a conclu que le nouveau coronavirus était effectivement responsable de la maladie dont souffraient les patients – une conclusion fondée sur les résultats des analyses PCR, le séquençage complet du génome, les tests sérologiques des échantillons de sang et la capacité du virus à infecter les cellules pulmonaires humaines en culture. Le génome de ce virus, désormais connu sous le nom de SARS-CoV-2, était identique à 96 % à celui d’un coronavirus que les chercheurs avaient identifié chez des chauves-souris dans le Yunnan. Leurs résultats sont parus dans un article publié en ligne le 3 février dans la revue Nature. « Il est clair que les chauves-souris, une fois de plus, sont le réservoir naturel », juge Peter Daszak, qui n’a pas participé à cette étude.
Depuis lors, les scientifiques ont publié plus de 4 500 séquences génomiques du SARS-CoV-2, montrant que les échantillons du monde entier « viennent tous du même ancêtre commun », affirme Ralph Baric. Les données indiquent également un unique passage chez l’humain suivi d’une transmission interhumaine soutenue.
A lire aussi : Les routes du Covid-19 révélées par les gènes
Étant donné que le virus semble avoir été assez stable au départ et que de nombreuses personnes infectées n’ont que des symptômes bénins, voire aucun, les scientifiques soupçonnent que l’agent pathogène pourrait avoir circulé pendant des semaines, voire des mois, avant que des cas graves ne donnent l’alerte. « Il y a peut-être eu des minifoyers épidémiques avant Wuhan, mais le virus se serait éteint ou transmis à un niveau très faible avant de pouvoir causer des dégâts », explique Ralph Baric. La plupart des virus transmis par les animaux réapparaissent périodiquement, ajoute-t-il, donc « l’épidémie de Wuhan n’est en aucun cas fortuite ».
Les forces du marché
De nombreux scientifiques pensent que les marchés d’animaux sauvages qui foisonnent dans le Hubei – on y trouve tout un bestiaire, des chauves-souris aux civettes en passant par les pangolins, les blaireaux ou même les crocodiles – sont de parfaits creusets pour les virus. Plusieurs études, dont celle de Shi Zhengli et ses collègues, indiquent que le SARS-CoV-2 est passé directement de la chauve-souris à l’humain, mais d’autres équipes de chercheurs ont suggéré que le pangolin pourrait avoir été un hôte intermédiaire. Ces équipes affirment avoir détecté des coronavirus semblables au SARS-CoV-2 chez des pangolins saisis lors d’opérations de lutte contre la contrebande dans le sud de la Chine.
Le 24 février, la Chine a annoncé l’interdiction permanente de la consommation et du commerce d’animaux sauvages, sauf à des fins de recherche, de médecine ou d’exposition – ce qui va donner un coup d’arrêt à une industrie de 70 milliards d’euros et mettre environ 14 millions de personnes au chômage, selon un rapport de 2017 commandé par l’Académie chinoise d’ingénierie. Certains saluent cette mesure, tandis que d’autres, comme Peter Daszak, craignent qu’en l’absence d’initiatives pour modifier les traditions de la population ou fournir d’autres moyens de subsistance aux acteurs de ce marché, une interdiction générale ne pousse tout simplement le commerce d’animaux sauvages dans la clandestinité, ce qui pourrait rendre la détection des maladies émergentes encore plus difficile. « Manger des animaux sauvages fait partie de la tradition culturelle » en Chine depuis des milliers d’années, déclare Peter Daszak. « Cela ne changera pas du jour au lendemain. »
En tout cas, selon Shi Zhengli, « le commerce et la consommation d’animaux sauvages ne sont qu’une partie du problème ». Fin 2016, les porcs de quatre fermes du comté de Qingyuan, dans le Guangdong, à 100 kilomètres du site d’origine de l’épidémie de SRAS, ont été pris de vomissements et de diarrhées aiguës, et près de 25 000 d’entre eux sont morts. Les vétérinaires locaux n’ont pu détecter aucun agent pathogène connu et ont sollicité l’aide de la virologue. La cause de la maladie – le syndrome de diarrhée aiguë du porc (SADS) – s’est révélée être un virus dont la séquence génétique était identique à 98 % à celle d’un coronavirus détecté chez des chauves-souris fer à cheval dans une grotte voisine.
« C’est une grande source d’inquiétude », déclare Gregory Gray, épidémiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses à l’université Duke, en Caroline du Nord. Les porcs et les humains ont des systèmes immunitaires très similaires, ce qui facilite le passage des virus entre les deux espèces. En outre, une équipe de l’université du Zhejiang, à Hangzhou, a découvert que le virus du SADS pouvait infecter les cellules de nombreux organismes en culture, notamment les rongeurs, les poulets, les primates non humains et les humains. Étant donné l’ampleur de l’élevage porcin dans de nombreux pays, notamment la Chine et les États-Unis, la recherche de nouveaux coronavirus chez les porcs devrait être une priorité absolue, estime Gregory Gray.
L’épidémie actuelle de SARS-CoV-2 fait suite à plusieurs autres durant les trois dernières décennies qui ont été causées par six virus différents transmis par les chauves-souris : Hendra, Nipah, Marburg, SARS-CoV (le virus du SRAS), MERS-CoV (le syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et Ebola. Mais « les animaux eux-mêmes ne sont pas le problème », explique Linfa Wang. Les chauves-souris sont essentielles à la biodiversité et à la santé des écosystèmes en mangeant des insectes et des plantes pollinisatrices. « Le problème se pose lorsque nous entrons en contact avec elles. »
A lire aussi : Les chauves-souris, le vrai réservoir du virus Ebola
Vers la prévention
Lorsque j’ai parlé à Shi Zhengli fin février – deux mois après le début de l’épidémie en Chine et un mois après que le gouvernement chinois a imposé un confinement strict à Wuhan, une mégapole de 11 millions d’habitants – elle a avoué que la vie lui semblait presque normale. « Peut-être que nous commençons à nous y habituer. Les pires jours sont certainement passés » [ndt : depuis lors, hélas, si l’épidémie semble avoir été maîtrisée en Chine et le confinement levé à Wuhan le 8 avril, le reste du monde est durement frappé].
On a appris beaucoup de choses depuis sur le SARS-CoV-2. Des scientifiques du monde entier décryptent ses mécanismes d’action (il pénètre dans les cellules en exploitant un récepteur nommé ACE2), ses effets sur le sang ou ses liens avec le microbiote intestinal. Ils cherchent à recycler des médicaments existants pour le bloquer et à mettre au point des vaccins. À long terme, l’équipe de Shi Zhengli espère mettre au point des vaccins et des médicaments à large spectre contre les coronavirus jugés dangereux pour l’homme.
De nombreux scientifiques sont convaincus que nos sociétés ne devraient pas se contenter de réagir aux agents pathogènes mortels lorsqu’ils apparaissent. « La meilleure façon de progresser est la prévention », estime Peter Daszak. Comme 70 % des maladies infectieuses émergentes d’origine animale (ou zoonoses) proviennent d’animaux sauvages, une priorité absolue devrait être de les identifier et de mettre au point de meilleurs outils de diagnostic, ajoute-t-il. Pour ce faire, il faudrait poursuivre à une bien plus grande échelle ce que des chercheurs Shi Zhengli et lui-même faisaient avant que leurs financements ne soient réduits.
Ces efforts devraient se concentrer sur les groupes viraux à haut risque chez les mammifères sujets aux infections à coronavirus, tels que les chauves-souris, les rongeurs, les blaireaux, les civettes, les pangolins et les primates non humains, déclare Peter Daszak. Il ajoute que les pays en développement des zones tropicales, où la diversité de la faune est la plus grande, devraient être en première ligne de cette lutte contre les virus.
Peter Daszak et ses collègues ont analysé environ cinq cents maladies infectieuses humaines qui se sont produites au cours du siècle dernier. Ils ont constaté que l’émergence de nouveaux agents pathogènes survient le plus souvent dans les régions où une population dense a modifié le paysage – en construisant des routes, en creusant des mines, en déboisant des forêts et en intensifiant l’agriculture. « La Chine n’est pas le seul point chaud », avertit-il, notant que d’autres grandes économies émergentes, telles que l’Inde, le Nigeria et le Brésil, sont également très menacées.
Une fois les agents pathogènes potentiels identifiés, les scientifiques et les responsables de la santé publique pourraient vérifier régulièrement la présence d’éventuels foyers d’infection en analysant des échantillons prélevés sur le bétail, les animaux sauvages commercialisés, et les populations humaines à risque telles que les agriculteurs, les mineurs, les villageois qui vivent près des chauves-souris et les personnes qui chassent ou manipulent la faune, explique Gregory Gray. Cette approche, connue sous le nom de One Health, vise à intégrer la gestion sanitaire de la faune, du bétail et des populations humaines. « C’est seulement ainsi que nous pourrons détecter et circonscrire une future épidémie avant qu’elle ne se transforme en pandémie », dit-il.
De retour à Wuhan après la levée du confinement, Shi Zhengli n’est pas d’humeur à faire la fête. Elle est bouleversée par le flot d’articles sur internet dans les médias qui ont évoqué la possibilité que le SARS-CoV-2 se serait accidentellement échappé de son laboratoire – et ce bien que le génome du virus ne corresponde à aucun de ceux étudiés précédemment par son équipe. D’autres chercheurs s’insurgent contre ces allégations : « Shi Zhengli dirige un laboratoire de classe mondiale aux normes les plus élevées », estime Peter Daszak.
Malgré ces perturbations, la chasseuse de chauves-souris est déterminée à poursuivre son travail. « Ce que nous avons découvert n’est que la partie émergée de l’iceberg. » Elle prévoit de diriger un projet chinois d’échantillonnage systématique des virus dans les grottes à chauves-souris, avec une portée bien plus grande que les tentatives précédentes. L’équipe de Peter Daszak a estimé qu’il reste plus de 5 000 souches de coronavirus à découvrir chez les chauves-souris dans le monde entier.
« Les coronavirus transmis par les chauves-souris provoqueront d’autres épidémies », déclare Shi Zhengli avec une certitude inquiétante. « Nous devons les trouver avant qu’ils ne nous trouvent. »
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Jane Qiu
Jane Qiu est journaliste scientifique à Pékin.
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L'essentiel
En 2004, Shi Zhengli a découvert un réservoir naturel de coronavirus dans les populations de chauves-souris des grottes du sud de la Chine.
Les analyses génétiques montrent qu’ils sont passés à plusieurs reprises chez l’homme, provoquant des maladies mortelles telles que le SRAS et le Covid-19.
L’augmentation des contacts entre l’homme et les animaux sauvages rend plus probable l’apparition de nouvelles épidémies.
En savoir plus
Pour en savoir plus sur l'épidémie de coronavirus, consultez les articles du réseau des éditions internationales de Scientific American. Sur les deux chercheurs chinois en 2010 dans une grotte...
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@Allergieauxcons ledalle
c'est bien beau tous ses écrits ,mais le problème n'est pas la
on est hors sujet
bon apres midi
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Hervé49
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Hervé49
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Ami
Le masque est de plus en plus présent dans les media, devrons nous le porter bientôt dans la rue, les transports, en forêt, à la plage ?
Mais est-il utile, nécessaire, indispensable, incontournable ?