Comment reconnaître les signes d’un AVC ?
Publié le 17 déc. 2019 • Par Camille Dauvergne
Chaque année en France, 150 000 personnes sont victimes d’un AVC et 30 000 en décèdent ; le nombre de cas est en constante augmentation. Il s’agit même de la 1ère cause de mortalité chez la femme et la 3ème chez l’homme. Pourtant, des gestes existent pour repérer un AVC le plus tôt possible et lutter contre la première cause nationale de handicap acquis de l’adulte.
Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral (AVC) ?
L’accident vasculaire cérébral est une perte soudaine de la fonction cérébrale due à un arrêt brutal de la circulation sanguine à l’intérieur du cerveau. Cet arrêt de la circulation du sang peut avoir 2 origines possibles :
- - Dans 80% des cas, cela est dû à un caillot qui bouche une artère cérébrale ; on parle alors d’AVC ischémique.
- - Dans 20% des cas, l’AVC est dû à la rupture d’une artère cérébrale, provoquant un saignement important au niveau du cerveau ; on parle d’AVC hémorragique.
L’arrêt de la circulation sanguine provoque un apport insuffisant en oxygène et en éléments nutritifs, et donc la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone touchée. La gravité de l’AVC dépend de la localisation, de l’étendue des zones cérébrales touchées et donc du délai de prise en charge par une équipe médicale.
Pourquoi faut-il réagir au plus vite ?
Les infarctus cérébraux provoquent malheureusement des dommages cérébraux irréversibles s’ils ne sont pas pris en charge à temps. On estime qu’une personne victime d’un AVC doit être prise en charge dans une unité neuro-vasculaire, dans les heures suivant le début des symptômes, afin de limiter les séquelles irréversibles. Plus un AVC est géré rapidement, plus le traitement sera efficace et moins le patient aura de séquelles. C’est pour cela qu’il est très important que l’ensemble de la population soit informée des symptômes de l’AVC afin de donner l’alerte le plus rapidement possible.
Aujourd’hui, dans certaines régions particulièrement riches en ressources médicales comme l’Ile-de-France, les AVC sont très bien pris en charge, en moins d’une heure en moyenne, si l’alerte est donnée dès le début des symptômes. Malheureusement, ce n’est pas le cas de toutes les régions en France.
Reconnaître les symptômes d’un AVC
Compte tenu de l’urgence médicale que constitue un AVC, il est extrêmement important de savoir reconnaître ses symptômes. Bien que ces derniers soit très divers (ils dépendent de la localisation exacte de la lésion), certains signes très fréquents doivent donner l’alerte :
- - Faiblesse musculaire ou paralysie d’un ou plusieurs membres ou du visage, le plus souvent d’un seul côté du corps (hémiplégie)
- - Perte de sensibilité ou engourdissement d’un ou plusieurs membres ou du visage
- - Perte de la vision d’un œil ou de la moitié du champ visuel des deux yeux
- - Difficultés à parler : à articuler et/ou à trouver ses mots et/ou à comprendre ce que l’on entend
- - Troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres
- - Troubles de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma
- - Mal de tête brutal, intense et inhabituel
La survenue soudaine des symptômes cités ci-dessus, même s’ils régressent au bout de quelques minutes, doit vous alarmer !
Poser les bonnes questions à une personne victime d’un AVC
Si vous vous trouvez face à une personne qui semble désorientée, confuse, ou qui présente une paralysie de la moitié du corps visible, il y a 3 questions à lui poser :
- - « Pouvez-vous lever les 2 bras à la même hauteur ? » en mimant le geste à la personne >> si un des deux bras ne se lève pas, il s’agit d’un signe évocateur d’AVC.
- - « Pouvez-vous répéter après moi : Il fait beau aujourd’hui » >> si les mots de la personne sont incompréhensibles, il s’agit d’un signe évocateur d’AVC.
- - « Pouvez-vous me donner la date d’aujourd’hui ? Le mois ? L’année ? » >> si la personne semble fortement désorientée, il peut s’agir d’un signe évocateur d’AVC.
Que faire face à ces symptômes ?
Si vous observez au moins un de ses signes chez une personne, appelez immédiatement le 15 en précisant l’interrogatoire que vous avez fait au patient et ce que vous avez observé. Si vous ressentez de tels symptômes, appelez immédiatement le 15 (SAMU) ! Mieux vaut appeler à tort que trop tard.
L’accident ischémique transitoire : un signal d’alarme à ne pas négliger
Parfois, il se peut que l’obstruction de l’artère cérébrale se résorbe d’elle-même, on parle alors d’accident ischémique transitoire (AIT). Dans, ce cas, les symptômes sont les mêmes que pour l’AVC mais ils ne durent que quelques minutes. L’AIT peut donc passer inaperçu ou être confondu avec un simple malaise. Pourtant, le risque d’AVC est particulièrement élevé dans les heures et les jours qui suivent un AIT (5% dans les 48h et 10% à un mois). Un AIT doit absolument conduire à consulter en urgence !
Les facteurs de risque d’AVC sur lesquels vous pouvez agir
Bien entendu, en identifiant et réduisant les facteurs de risques majoritairement responsables d’AVC, vous réduisez la probabilité de faire un AVC. Parmi ces facteurs de risque on retrouve :
- - Le diabète
- - L’hypertension artérielle
- - Le tabagisme
- - L’obésité et le surpoids
- - La sédentarité et le manque d’activité physique
- - La consommation d’alcool
Effectuez régulièrement des contrôles, notamment de votre glycémie et de votre tension artérielle, réduisez votre consommation de tabac et d’alcool et pratiquez une activité physique régulière en complément d’une alimentation équilibrée.
Attention, cet article est général et ne remplace en aucun cas une prescription médicale. Il ne fait pas mention des éventuels cas particuliers qui peuvent exister. Chaque patient est différent, aussi parlez-en à votre médecin !
Article rédigé par Camille Dauvergne, étudiante en 4ème année de pharmacie, et relu par Louise Bollecker, rédactrice en chef du Magazine Santé de Carenity.
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