S'occuper de ses enfants quand on est malade : les modes de garde
Publié le 29 oct. 2018 • Mis à jour le 12 juin 2019 • Par Louise Bollecker
Être malade tout en ayant des enfants à gérer... Une problématique difficile, surtout lorsque l'on doit s'absenter pour suivre un traitement, comme une chimiothérapie. Zoom sur les modes de garde de deux hôpitaux parisiens.
Que faire de son bout de chou quand sa "chimio" tombe le lendemain ? Comment trouver du temps pour soi sans toujours, par exemple, solliciter l'aide de sa belle-mère ? Soulager les jeunes parents malades, c'est toute l'ambition de la halte-garderie "les Kyklos", de l'hôpital Saint-Louis, dans le Xème arrondissement de Paris. Une garderie concerne les tout-petits, tandis qu'un étage plus haut, une autre pièce est consacrée aux "moyens et grands" jusqu'à 4 ans, tandis qu'une ribambelle d'enfants de soignants et autres agents hospitaliers passe dans le couloir.
La solution de l'hôpital Saint-Louis
Ouverte en mars 2017, la structure Les Kyklos dispose de 20 berceaux sur les 130 de la crèche hospitalière, ses locaux lui étant prêtés par l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, et d'une équipe d'une dizaine de personnes rémunérées par l'association, elle-même subventionnée par la CAF et la mairie de Paris. Pour 50 centimes de l'heure - tarif négocié avec la Caisse d'allocations familiales de Paris, dix places sont destinées aux enfants de patients atteints de pathologies chroniques ou de leurs aidants, à tout moment de la journée, entre 8h et 19h, régulièrement ou non, les dix autres étant attribuées à des enfants du quartier de manière "beaucoup plus classique".
L'exemple de l'hôpital Necker
Un modèle inspiré d'une autre halte-garderie, celle de l'hôpital Necker (XVe) pour les frères et soeurs d'enfants malades, afin de maintenir un "équilibre financier" tout en créant "des repères" pour des bambins "parfois accueillis dans l'urgence, à des moments plus ou moins difficiles de leur vie", explique Mme Le Roux, psychologue de formation. C'est pour répondre à un besoin identifié dans le 3e plan cancer qu'a été fondée son association, en 2014. "La maladie, ça chamboule..." Une fois les questions pratiques de garde réglées, le parent peut commencer à penser à lui, même s'il s'agit juste d'aller "chez le coiffeur", et se rendre "vraiment disponible" quand il retrouve son enfant, fait valoir Mme Le Roux, qui
revendique une aide dépassant le strict cadre des soins.
L'avantage pour les médecins
De leur côté, les blouses blanches peuvent se concentrer sur leur travail. "C'était gênant de voir des patientes arriver en consultation avec un bébé sur les genoux ou des aides-soignantes faire la nounou dans les couloirs", se remémore le Dr Marc Espié, responsable du sénopôle (centre des maladies du sein) de Saint-Louis. Le médecin de saluer une "heureuse initiative", d'autant plus que les chérubins et leurs microbes ne devraient pas "côtoyer" des malades affaiblis.
Une solution encore méconnue
Pour l'heure, seule une trentaine de familles ont profité du dispositif, qui "monte en charge très doucement", concède Mme Le Roux. Les jeunes parents sans mode de garde ne sont pas forcément légion à l'hôpital, le risque d'avoir un cancer augmentant avec l'âge. A cela s'ajoute la barrière psychologique de la "séparation", pense Mme Le Roux, ou la volonté de préserver ses proches de l'univers hospitalier, selon le Dr Espié. Surtout, il faut sans cesse "informer les personnels hospitaliers" sur l'existence de la structure, insiste-t-elle. Et que les familles comprennent qu'elle peuvent solliciter son aide sans condition ou presque : "la seule chose que je demande, c'est un carnet de vaccination à jour".
Et vous, les modes de garde sont-ils un problème ? Comment gérez-vous votre vie familiale ? Partagez votre expérience !
AFP
2 commentaires
Vous aimerez aussi
Cancer de la prostate : quels sont les facteurs de risque et les symptômes et comment le diagnostiquer ?
30 juin 2023 • 6 commentaires
Sclérose en plaques et cancer du sein : “Ma prise en charge a été formidable !”
16 nov. 2022 • 19 commentaires
Cancer du pancréas : “Les chances de survie après l’opération étaient de 17% !”
16 févr. 2022 • 5 commentaires
Cancer corticosurrénalien : “Je me rends compte que la vie est précieuse !”
23 févr. 2022 • 5 commentaires