La paralysie du sommeil : tout comprendre !
Publié le 15 janv. 2023 • Par Claudia Lima
Le sommeil est un état physiologique périodique de notre organisme. Nous passons un tiers de notre vie à dormir, nous dormons pour récupérer.
Néanmoins, le sommeil peut être perturbé par de nombreux facteurs tels que des habitudes de vie, le stress, l’alimentation et aussi des troubles du sommeil comme l’insomnie ou l’apnée du sommeil.
L’un de ces troubles est la paralysie du sommeil.
Qu’est-ce que c’est ? Quels en sont les symptômes et les causes ? Est-ce grave ?
Vous souhaitez des réponses ? Lisez notre article !
Qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?
Le sommeil est crucial pour de nombreuses fonctions biologiques. Il influence aussi la santé. Un mauvais sommeil augmente le risque de maladies cardiovasculaires, d’obésité, de diabète de type I et de diabète de type II, de cancers et d’accidents.
En France, 1 personne sur 3 est concernée par un trouble du sommeil.
La paralysie du sommeil se caractérise par une impossibilité totale de parler, de bouger et de réagir alors que l’on est en phase de sommeil. Ce phénomène est plus répandu qu’on ne l’imagine, il peut toucher n’importe qui. De 20 à 30% de la population aurait déjà été victime d’une paralysie du sommeil.
Ce n’est pas une pathologie. La paralysie du sommeil fait partie des parasomnies qui sont des comportements indésirables survenant au moment de l'endormissement, pendant le sommeil ou pendant la phase d'éveil. Ces comportements peuvent également être du somnambulisme, des terreurs nocturnes ou des cauchemars.
Lorsque la paralysie du sommeil apparaît au moment de l’endormissement, on parle de paralysie hypnagogique. Lorsque qu’elle apparaît au réveil, on parle de paralysie hypnopompique. Dans les deux cas, la paralysie du sommeil survient pendant la phase du sommeil paradoxal.
Pour rappel, ci-dessous, les différentes phases du sommeil :
Source : Sommeil : faire la lumière sur notre activité nocturne, inserm.fr
Durant la phase paradoxale, le cerveau est très actif mais on observe une baisse de vigilance musculaire, c’est un moyen qu’a le cerveau de se protéger contre les manifestations physiques ou violentes voire dangereuses des rêves. Pour cela, la glycine, un neurotransmetteur, empêche les muscles de bouger. Les seuls muscles restant actifs sont les muscles oculaires et les muscles respiratoires. On appelle cela l’atonie musculaire.
La paralysie du sommeil est une anomalie de transition entre la veille et le sommeil ou entre le sommeil et la veille. C’est ainsi un éveil non finalisé, c’est-à-dire que la conscience de soi est présente mais pas encore la conscience de la réalité. Pendant une paralysie du sommeil, les zones cérébrales en charge des phases d’éveil et celles qui contrôlent la motricité se dissocient, elles ne communiquent pas entre elles.
Cela dure de quelques secondes à quelques minutes. Cet état est souvent accompagné d’hallucinations.
Ces hallucinations se traduisent par l'impression de sentir une présence hostile dans la pièce, l’impression d’une pression sur le corps, l’impression d’entendre des craquements ou des bruits de pas ou encore de croire que l’on perçoit des choses. Il peut y avoir également des sensations dites kinesthésiques comme l’impression de chuter, de flotter, de léviter...
La sensation d’étouffement liée à la paralysie du sommeil correspond aux muscles de la cage thoracique qui sont paralysés mais il ne doit pas y avoir d’inquiétude car le diaphragme qui permet de respirer fonctionne normalement.
Quelles sont les causes de la paralysie du sommeil ?
Les principales causes de la paralysie du sommeil sont :
- Un manque de sommeil aigu,
- Un sommeil de mauvaise qualité,
- Une fatigue intense,
- Le stress,
- L'anxiété,
- Le surmenage,
- Un changement brutal ou un bouleversement dans sa vie (deuil, déménagement, nouveau travail),
- Des horaires de sommeil irréguliers,
- La consommation excessive d'alcool ou de stupéfiants,
- Un rythme circadien non aligné avec le cycle jour/nuit local (travailleurs de nuit ou personnes en décalage horaire),
- Un stress post-traumatique, une dépression.
Le plus souvent, la paralysie du sommeil est déclenchée par le manque de sommeil et la position allongée sur le dos, le tonus musculaire met plus de temps à revenir que la normale.
En général, nous faisons l’expérience de la paralysie du sommeil au moins une ou deux fois au cours de nos vies, pendant l’adolescence ou au début de l’âge adulte principalement.
Comment contrôler une paralysie du sommeil ?
Lorsque l’on est en train de vivre une paralysie du sommeil, il y a deux possibilités : se laisser faire ou lutter.
Le fait de lutter peut générer de la frustration, susciter encore plus d’angoisses et provoquer des difficultés d’endormissement par la suite.
Les spécialistes invitent à se laisser aller en pensant à des choses agréables et apaisantes, pour tenter de se rendormir. Le phénomène disparaîtrait de lui-même en restant calme, en prenant de grandes inspirations. Aussi, puisque dormir sur le dos serait un facteur de risque, dormir sur le côté permettrait également d’en être moins sujet.
Même si l’expérience est angoissante, chaque personne concernée finit par reprendre possession de son corps et aucun traitement n'est nécessaire. Il est plutôt conseiller d'éliminer les facteurs de risques comme le stress et l’anxiété pour éviter une récidive. Ainsi, récupérer un bon rythme de sommeil, pratiquer la méditation, éviter le surmenage sont bénéfiques.
Faut-il traiter la paralysie du sommeil ?
La paralysie du sommeil est un dérèglement bref du sommeil. Contrairement à de nombreuses croyances, les sources de ce trouble ne sont pas d’origine diabolique ou mystique. Il y a une explication scientifique à la paralysie du sommeil.
On n’en meurt pas non plus, c’est un phénomène sans gravité.
Le diagnostic de la paralysie du sommeil repose sur des signes cliniques recueillis par les médecins et spécialistes auprès des personnes concernées.
Si les paralysies du sommeil se répètent, elles peuvent être le signe d’un autre trouble du sommeil, la narcolepsie. C’est un trouble de l’éveil sévère, caractérisé essentiellement par des périodes brutales et invincibles de sommeil qui surviennent plusieurs fois au cours de la journée, parfois en pleine activité. Un tiers des narcoleptiques font souvent des paralysies du sommeil.
Il faut donc consulter si ce phénomène est de plus en plus fréquent et s’il entraîne une importante somnolence pendant la journée. Dans ce cas, le médecin cherchera une origine physiologique à ce trouble. Dans les cas les plus graves, un traitement antidépresseur peut être utilisé car cela supprimerait le sommeil paradoxal.
Si le médecin traitant estime que les paralysies du sommeil sont causées par un mauvais rythme de sommeil, il peut orienter le patient vers un service spécialisé dans les troubles du sommeil. L’objectif serait de récupérer un sommeil de qualité afin de moins souffrir de paralysies du sommeil, mais aussi pour ne pas générer d’autres conséquences en termes de santé induites par un trouble du sommeil.
Prenez soin de vous !