Endométriose: un pas vers une meilleure prise en charge
Publié le 18 janv. 2018
Mercredi, la Haute autorité de santé a actualisé ses recommandations destinées aux professionnels de santé. L’objectif est d’améliorer le diagnostic, le traitement et l’information des patientes.
Cela faisait douze ans que les autorités sanitaires ne s’étaient pas penchées sur l’endométriose, une maladie gynécologique de plus en plus médiatisée. Mercredi, la Haute autorité de santé (HAS) et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ont publié de nouvelles recommandations visant à améliorer le diagnostic et l’information des patientes ainsi qu’à clarifier les modalités de traitement. Une mise à jour bienvenue, dans un contexte où de nombreuses femmes souffrant de cette maladie l’ignorent pendant plusieurs années.
Quels signes d’alerte?
Le diagnostic d’une endométriose repose d’abord sur un entretien avec la patiente afin de rechercher les symptômes évocateurs: des douleurs intenses lors des règles, des rapports sexuels ou de la défécation, un absentéisme fréquent ainsi qu’une résistance aux médicaments antalgiques de base. Des problèmes urinaires doivent également alerter, ainsi qu’une infertilité. Les autorités sanitaires recommandent l’utilisation d’une échelle pour mesure l’intensité de la douleur et d’un questionnaire pour évaluer l’impact de ces symptômes sur la qualité de vie.
En présence de symptômes évocateurs d’endométriose, un examen gynécologique orienté est recommandé. Il doit permettre de repérer des lésions bleutées à l’examen du vagin au spéculum, la présence de nodules dans des zones spécifiques ou encore une douleur déclenchée par la mise en tension de certains ligaments. Si ces signes sont présents, une échographie pelvienne doit permettre d’affirmer le diagnostic.
La HAS et le CNGOF précisent que "la prise en charge n’est recommandée que lorsque la patiente présente des symptômes avec un retentissement fonctionnel (douleurs, infertilité) ou lorsque la maladie affecte la vie quotidienne ou le fonctionnement d’un organe".
Quelle prise en charge?
"Lorsque la patiente n’exprime pas de désir de grossesse, le traitement de l’endométriose repose sur un traitement hormonal par contraception œstro-progestative ou par la pose d’un système intra-utérin hormonal délivrant du lévonorgestrel", indiquent la HAS et le CNGOF. Si ce traitement est efficace, il n’est pas nécessaire de continuer les explorations car "l’endométriose est une maladie peu évolutive".
Si ce traitement échoue, une chirurgie peut être envisagée. Mais cela ne peut se faire sans une information exhaustive de la patiente. "Avant tout acte chirurgical, la patiente doit être informée sur le déroulement de l’acte, son objectif, les inconvénients et les bénéfices escomptés, les possibles complications, les cicatrices et le déroulement de la convalescence", insistent les auteurs de ces recommandations, qui élaborent actuellement un document à destination du grand public. À noter qu’aucune étude ne compare sur le long terme les bénéfices du traitement médical et du traitement chirurgical.
Quant à l’infertilité, sa prise en charge "devra être multidisciplinaire et repose selon les cas sur la stimulation ovarienne ou une FIV".
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Qu’est-ce que l’endométriose ?
Cette maladie multifactorielle est caractérisée par la présence anormale d’endomètre en dehors de l’utérus. L’endomètre est la couche de cellules qui tapisse l’utérus et qui s’épaissit chaque mois au moment des règles, sous l’effet des hormones ovariennes. Normalement, le sang menstruel, composé de fragments d’endomètre est évacué vers le vagin au cours des règles. Mais une petite quantité est également poussée par les contractions utérines vers les trompes. Chez certaines femmes, ces fragments peuvent se fixer sur la paroi extérieure d’organes voisins comme les ovaires, le côlon, la vessie... Même en dehors de l’utérus, ceux-ci conservent leur sensibilité aux hormones ovariennes. À chaque cycle menstruel, ils s’épaississent, saignent, et peuvent provoquer des douleurs.
Le Figaro Santé
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