Le terme « infertilité » est aujourd’hui préféré à celui de « stérilité » qui lui évoque un phénomène définitif. Les infertilités féminines sont considérées comme étant les plus importantes même si les infertilités masculines sont aussi fréquentes. Cependant, il existe aussi les infertilités mixtes dites de couple qui restent souvent inexpliquées.
Pour aboutir à une grossesse, il faut à la fois :
- la production d’un ovule ;
- la progression vers l’utérus de celui-ci dans la trompe de Fallope ;
- l’arrivée du spermatozoïde au niveau de l’ovule puis sa fécondation ;
- et enfin, l’implantation de l’embryon dans l’utérus.
Une ou plusieurs de ces étapes ne sont pas atteintes en cas d’infertilité.
Avant de poser un diagnostic d’infertilité, il est important de considérer l’environnement du couple. Il faut déterminer si c’est l’homme ou la femme qui est en cause. La prise en charge sera différente si la femme a plus de 40 ans ou si elle a moins de 30 ans. Autrefois, il était généralement admis de consulter après deux ans de tentatives infructueuses de conception avec rapports réguliers. Aujourd’hui cette durée de deux ans a tendance à être raccourcie car les couples ne veulent plus attendre autant.
L'homme ou la femme peuvent être infertiles
Avant même de penser à un quelconque traitement, l’interrogatoire de la femme est indispensable. Le médecin l’interroge sur ses antécédents médicaux, ses éventuelles pathologies, ses traitements ou encore ses habitudes sexuelles. Il s’intéresse également à la régularité des cycles menstruels et recherche des anomalies menstruelles. Un examen gynécologique permet de vérifier l’état de l’appareil génital à la recherche d’une anomalie morphologique.
Chez la jeune femme, on peut doser la prolactine au niveau de l’hypophyse qui empêche la femme d’ovuler en cas d’excès de synthèse.
On peut aussi doser les hormones LH (hormone lutéinisante) et FSH (hormone de stimulation folliculaire), également sécrétées par l’hypophyse, qui contrôlent le fonctionnement des ovaires.
Enfin, on peut doser l’œstradiol, hormone sécrétée par l’ovaire et qui déclenche indirectement l’ovulation, ou encore la testostérone qui, sécrétée de manière anormale, peut empêcher l’ovulation. Les dosages d’AMH et d’inhibine B, marqueurs de la réserve ovarienne, c’est à dire du potentiel de fertilité de la femme, sont des compléments importants.
Une échographie est pratiquée au niveau des ovaires pour contrôler leur taille et la présence de follicules. L’utérus et les trompes de Fallope sont aussi examinés pour contrôler qu’il n’y a pas d’obstacle lors de la migration de l’ovule.
On peut effectuer une IRM au niveau du cerveau pour vérifier le fonctionnement de l’hypophyse et écarter tout risque de maladie ou de tumeur qui gênerait la synthèse des hormones LH et FSH.
Chez l’homme, le fonctionnement est différent dans la mesure où la sécrétion des spermatozoïdes s’effectue de la puberté jusqu’à la mort et de manière non cyclique.
Le médecin interroge le patient sur ses antécédents médicaux, ses éventuelles pathologies, ses traitements ou encore ses habitudes sexuelles. Ceci est particulièrement important car ces informations peuvent donner une idée de la cause de l’infertilité. Le médecin procède à un dosage de la testostérone mais surtout à l’analyse du spermogramme. Différents paramètres du sperme sont analysés :
- volume de l’éjaculat ;
- nombre de spermatozoïdes par millilitre ;
- mobilité des spermatozoïdes ;
- vitalité des spermatozoïdes ;
- acidité du sperme ;
- nombre de globules blancs présents par millilitre.
Article rédigé sous la supervision du Pr. Philippe Touraine, Chef du Service d'Endocrinologie et Médecine de la Reproduction à la Pitié Salpêtrière à Paris
Dernière mise à jour : 18/04/2017
Fiches maladies
Voir plus