Bipolarité et l'ennui

Liseron65 , je rejoins tes interrogations et tes doutes quant au contrôle de soi , dans les phases maniaques ou dans les phases dépressives sévères .Tout dépend en effet du degré de la maladie , du type de la bipolarité .Par contre , exercices physiques quand on n'est pas trop sédaté et les muscles tous mous , le yoga et toute activité physique qui prennent en compte maitrise de la respiration , mouvements adaptés à chacun , selon ses capacités , relaxation oui .Les exercices de respiration m'ont parfois permis d'éviter l'explosion d'attaques de panique , parfois non .

Quant aux prises de AD en dehors des phases de dépression sévère , ce n'est pas un doute , c'est une sidération , quand on connait justement l'action des AD pour sortir de la dépression , la posologie , , le moins longtemps possible , et surtout les effets délétères sur les troubles bipolaires et quelle molécule ? Chaque AD est plus ou moins dosé , les molécules actives ne pas toutes les mêmes , et agissent sur des zones différentes de notre cerveau .C'est bien , c'est mal ? Ce médecin a semble-t-il une pratique pour le moins originale , et devrait faire partager "son secret" à la société ignarde , des médecins et des malades .

Alors les y'a que , faut que , je suis dans la maîtrise moi , je ne suis pas une pauvre marionnette entre les mains des labos, sans réflexion et totalement lobotomisée devant une série idiote de la TV , c'est un jugement de valeur , qui me semble-t-il ne mérite même pas débat .Tant mieux si la seule force de caractère que certains  auraient alors que d'autres en seraient totalement dépourvus , tant mieux si c'est ainsi que les effets incontrôlables de la maladie sont maîtrisés , je crie même bravo ! Mais pas de jugement de valeur , pas de conseils comme on n'en entend à longueur de temps de la part de ceux qui ne sont pas sensibilisés par cette pathologie , qui ne connaissent rien ni à la dépression ni à la maniaquerie , qui ne connaissent la bipolarité qu'à travers des feuilletons débiles , des reportages mal faits et incomplets , des films glamourissimes avec des stars si sexys .Pas ça sur ce site justement !

Ce genre de condescendance non seulement n'est d'aucune utilité aux larves victimes de la médecine et des labos , elle est vexatoire et pourrait une fois de plus enfoncer le clou du mépris de soi .Merci de votre aide .

Au-delà de la conviction du Grand Complot Mondial des Labo à la botte de la société qui préfèrent des citoyens sous camisole devant un feuilleton jugé débile ( au nom de quoi d'ailleurs ) et qui pour nous maintenir dans cet état de lobotomisés inventeraient des maladies pour nous faire avaler pastilles et pilules à vie , une fois exposée cette hypothèse ( pas sans fondements je vous l'accorde ) que fait-on de notre maladie , de nos excès incontrôlables , de nos souffrances bien réelles ?

Oui il y a des abus scandaleux des labos et des médecins complices , oui il y a une psychiatrisation outrancière d'états psychiques naturels chez les êtres vivants , j'en suis conscienTe , et mon intelligence et ma réflexion ne sont pas altérées par les médocs .Heureusement qu'il est des esprits libres et suffisamment puissants pour nous éclairer , nous petits malades si faibles et si influençables . Oui ce pouvoir est excessif et l'Etat et le législateur  complices de ne pas résister à ce lobbyisme agressif ;

.Cependant ma maladie n'a pas été construite de toutes pièces par un Grand Manipulateur Mécano .Quel mépris !

Si vous pouvez vous soigner tous seuls , tant mieux pour vous , voire guérir c'est un scoop qu'il faut dévoiler aux yeux de tous , encore que se soigner tout seul avec des AD , qui ne sont quand même pas que des pastilles à la menthe sans conséquence, pour une fois j'esquisse un sourire , c'est toujours ça de gagner aujourd'hui .

Excusez mon ironie agressive , mais les derniers post sont blessantS , condescendants et méprisants , je ne pouvais pas ne pas répondre .Et donner mon point de vue de marionnette empoisonnée par les médocs , sans volonté et sans réflexion . La bête bouge encore dans son canapé !

Eh non je ne suis pas en phase maniaque pour l'instant , mais la méduse échouée peut encore réagir .Non ce n'est pas la maladie qui me fait réagir , c'est ma personnalité : je ne suis pas qu'une maladie , je ne suis pas qu'une besace à médicaments ! Sans volonté et contrôlable par médicaments .Et quand un psy ne me convient pas , qu'il se comporte plus en pharmacien qu'en thérapeute, je vais voir ailleurs .

Bon mercredi

@Tibanem  totalement d'accord avec toi sur tout, et surtout sur le fait de changer de psy quand ça colle pas avec car on est pas qu'une maladie comme tu le dis très bien et encore moins une armoire a pharmacie sur patte ambulante...quand je vois que ma psychiatre gère des personnes hyper bipo, dépressive etc...sans aucun traitement mais avec un énorme étayage psychothérapique....je sais pourquoi je reste chez elle....par contre ça demande une relation de confiance très importante....Si j'ai un  down je l'appel elle me cale un rdv en plus ou me rappel bref je la sens présente et ça suffit a se passer des médicaments...

Le thème de l'ennui génère des commentaires et des réactions à profusion dont certaines sont salutaires. Pour ma part, je suis convaincu qu'il n'existe pas de recettes miracles même si les miracles existent soit-disant. Je ne détiens pas la vérité. Qui peut se vanter de la détenir ? Je crois que chacun(e) en détient une petite partie comme des pièces d'un puzzle. Â la question : "Dans quel état vous préférez-vous ?", je ne sais pas quoi répondre car je me pose plein de questions au quotidien sur ma vie et quel sens lui donner sans réponses claires. Je doute souvent sur mes choix et par conséquent j'ai beaucoup de difficultés à adhérer à une solution universelle qui résoudrait tous les problèmes. Pour moi, ceci est valable autant pour la maladie que pour d'autres domaines comme la politique par exemple. En fait, dans l'état de senior qui est le mien au bénéfice de l'âge,  je serais plutôt à l'écoute d´une petite musique intérieure qui me soufflerait à l'oreille pour détecter et pour m'opposer ou même pour fuir ce qui me heurterait ou qui pourrait me faire souffrir. Mais tout cela s'inscrit dans le registre de l'arbitraire et de l'aléatoire au regard de ma personnalité et depuis ma décompensation dans le domaine de la psychopathologie d'après les psychiatres. Car depuis les années 2000, je ne suis pas comme avant. Mes longs séjours en HP ont remodelé mon mental (merci les psychotropes) au point d'avoir intégré à tord ou à raison que je suis un malade (mental). Car à l'époque dans mon contrat de prise charge institutionnelle en santé mentale, les psychiatres m'ont fait comprendre que c'était un préalable incontournable pour avoir une chance de réussir ma prise en charge thérapeutique. Et cela me colle à la peau depuis plus d'une décennie. C'est pas simple pour moi de me libérer de ce passé de soins intensifs qui s'invite encore régulièrement dans ma vie actuelle. Il y a un avant et un après l'HP. C'est pour cette raison que je suis attentif à mes attitudes et réactions pour ne pas être en situation d'être obligé d'y retourner même si cela peut et doit être la solution de sauvegarde de sa personne en cas de crise grave. Nul ne connaît son destin et moi en particulier, je ne souhaite pas insulter l'avenir. Alors la prudence me guide avec un fil d'Ariane mis en place par ma thérapeute psychiatre en ville. Et pour le moment, cela fonctionne correctement. Je souhaite à toutes et à tous les lecteurs (trices) connectés(ées) sur le site de Carenity de pouvoir aussi communiquer et de faire partager leur chemin de vie dans le respect de lecture et d'écriture de chacun(e). On a tous à apprendre des autres  même confrontés aux pires difficultés car la solidarité n'est pas un vain mot selon mon vécu même si ici elle n'est peut-être que virtuelle par l'anonymat et la distance qui nous séparent tous et toutes entre nous. Bien fraternellement. Sylvain

J' ai eu la chance d' avoir connu plusieurs fois l' HP étant jeune et c' est même là que j' ai rencontré ma femme également bipo. Cela m' a permis d' échafauder des stratégies pour ne pas y retourner car c' est toujours de force qu' on m'y a mis au moment de hauts très mouvementés.

Depuis je gère et la découverte de ce merveilleux Effexor qui débloque ma production de sérotonine mé permet de vivre enfin la vie que je rêvais de vivre, faite d' amour, de gaîté, de mots d' esprit, de projets toujours renouvelés malgré mes 70 ans et joie de vivre permanente.

Peut-être suis-je un cas spécial mais ma vie réelle n' a commencé que depuis 5 ans après une longue recherche de ma véritable personnalité.

Tout est devenu limpide dans mon esprit, adieu Freud et compagnie, je ne savais pas que c' est la chimie qui me sauverait avec un petit peu de réflexion.

Tibanem, ton message d'hier matin me fait grand bien, merci !

Pas le temps d'écrire davantage, même si beaucoup à dire. Je reviendrai.

Bonne soirée à toutes et tous.

Matique , Sylvain ,

je vais faire court ce matin , je dois aller chez le dentiste , et j suis dentistophobe sérieuse , mais à 56 ans j'ai eu poussée dentaire !

Les séjours forcés en HP ( toujours forcés dans mon cas) m'ont permis de regarder la maladie mentale dont j'ignorais que j'en souffrais aussi , bien que me sentant "étrange" bien souvent .

L'HP m'a permis de savoir que jamais jamais je n'y retournerai , tout comme les passages à l'acte , plus jamais promis .Je ne promets plus rien !

Mais si je peux sauter la case HP , comme Matique , toutes sortes de stratégies se mettent en tête pour ne pas y mettre un orteil .Et dieu merci tous ces traitement n'ont pas altéré ma capacité de réflêchir sur les autres , moi-même et sur la maladie et le comment vivre avec sans trop de dégâts

Réflexion intacte , prise en charge médicale la moins lourde possible ne sont pas toujours les remèdes miracles , moi non plus je n'ai jamais cru ni aux miracles ni aux contes de fées , et participation active aux protocoles de soins .

Puiser dans le stock de nos Ressources , et là chacun son petit panier de ressources . Et je pense que chacun à son sac propre de ressources , le principal étant de le comprendre , de l'admettre et de les ituliser .Ca ne marche pas à tous les coups , bien sûr , up , down , up down , pause plus ou moins longues .

Et notre personnalité propre est là , secouée parfois par les crises , ebouriffée par les séjour en HP , endormie par la chimie , mais c'est notre Tuteur , alors la tempête souffle si elle veut , tel le roseau .....LES TEMPËTES passent , toujours , laissant derrière elles plus ou moins de dégâts qu'il faut réparer , reconstruire le toit de sa maison , mais je me répète , je ne suis pas qu'une maladie .

Avec plus ou moins bonne grâce je dois compter avec elle , la sachant endormie parfois , me laissant tranquille , si bien que je me crois guérie , et puis la foudre , subite , brûlante , ou le choc , qui nous laisse prostré , peur angoisse, mélancolie dégoût de vivre DE soi FATIGUEE .

Guerir , non ça je n'y compte pas , mais parfois , ce fauve que je crois avoir dompté , dort tranquille dans sa cage et pendant que je ris , que je passe des moments "normaux " avec amis , que je me réjouis d'un bon livre ou d'une bonne pièce , le fauve ronge doucement ses barreaux ,

HARGHEU!!! Je dois aller ouvrir ma bouche , allongée dans le fauteuil du dentiste sans pouvoir parler , les yeux dans les yeux , les miens plein de larmes qui coulent , pas d'attaque de panique !!!!! Surtout pas d'attaque de panique .....Ca ne dure jamais longtemps n'est-ce pas , ça aussi ça passe non ? Oui mais quand même ouille ouille .

Je déteste deux corps de métiers : les dentistes , et les coiffeurs !

Et Freud y'a longtemps que je lui ai botté le derrière , qu'il aille soigner ses névroses ailleurs , on n'en reparlera après .

Pour l'instant je suis une gamine de 6 ans qui refuse d'ouvrir la bouche comme me le demande le patricien , et je ne suis pas très très courageuse , va falloir me tenir la main et me traîner dans cette pièce blanche et aseptisée ( j'espère) .Angoisser des heures auparavant pour devoir ouvrir la bouche un quart d'heure , je devrais survrire au dentiste , une fois encore , ma petite victoire du jour !

Pareil éviter l'HP a tout prix....pas forcément les cliniques car certaines sont top....mais les HP ça oui....

@Tibanem 

Tu parles à bon escient de tempêtes, pour décrire poétiquement nos crises maniaques dont il faut réparer les dégâts à défaut d' avoir pu prévoir le pire pour contourner le fauve.

Je ne donne pas de conseils, je donne un point de vue, parmi d' autres aussi intéressants, sur notre maladie commune mais qui prend des formes différentes en fonction de notre âge, de notre sexe, de notre vécu, de notre intelligence et de nos caractères variés.

Si je dis que, dans mon cas, je pense devoir vivre à vie avec cette maladie, j' autorise les autres à penser le contraire et même sans mon autorisation, à espérer être guéri un jour.

A mon avis, car avec Tibanem, il faut prendre des gants, la  bipolarité a une cause chimique, liée à notre production de sérotonine, hormone du plaisir, qui est absente où insuffisante, et que l' effexor permet, chez moi, de libérer.

Quant au contrôle de mes hauts, avec moi, ça marche et ça me permet enfin de vivre normalement mais en restant à l' écoute des moindres vélléités de mon cerveau rebelle. Et j' espère que cette stabilité qui dure depuis 5 ans, malgré quelques dérapages liés aux aléas de la vie ( valve aortique changée, rencontres surprise,...) je tiens bien la barre du navire en bon marin que j' aurais aimé être.

Et pour ceux ou celles qui le demandent, je peux donner des conseils qui n' engagent que moi. 

@anipeps.

Le dernier HP où j' ai été admis ( de force ), c' était celui de Fleury 45 ( devenu Daumaison ) fin 1973, où j' ai rencontré des psychiâtres de renom ( Torrubia, Gentil,...) qui m' ont sorti de là par le dialogue, sans me forcer à prendre les médicaments que les HP précédents m' imposaient ce qui n' évitait pas les rechutes. Là, pas de rechute, on m' avait dit les bonnes paroles et jusqu' à la retraite en 2001, pas de soucis, je vivais plus ou moins bien avec un anxyolitique, l' Urbanyl. J' avais même refusé d' aller à la  Verrière, clinique psychiatrique de l' éducation nationale, car en tant qu' enseignant, je ne voulais pas être récupéré. Au contraire, je pensais qu' au milieu de vrais fous, je serais mieux soigné, en profondeur, et ça a marché. 

Ce n' est que depuis la retraite que j' ai voulu vraiment prendre le temps de me soigner car je n' étais toujours pas satisfait de ma vie personnelle. J' ai donc revu un psy car après 1974 je refusais d' en voir, m' estimant guéri et voulant tirer un trait sur cet épisode douloureux de ma vie.

Et, parce qu' enfin, je suis allé volontairement me faire soigner, en tant que malade voulant connaître sa maladie, j' ai la prétention de dire que je m' en suis sorti.