Fibromyalgie et vie professionnelle : comment concilier les deux ?

Qu’est-ce que la fibromyalgie et ses manifestations ? 

En France, il est estimé qu’environ 2% de la population est atteinte de fibromyalgie, soit entre 1,2 et 2 millions de personnes. La fibromyalgie a été reconnue par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 1992. 

• Des douleurs chroniques diffuses dans tout le corps, 
• Des troubles du sommeil, 
• Une grande sensibilité à la pression / au toucher, 
• Une fatigue chronique, 
• Des troubles digestifs, 
• De l’anxiété et un état dépressif. 

Les symptômes évoluent au fil du temps et sont propres à chaque patient. 

Les manifestations ressenties au quotidien peuvent avoir un fort impact sur la vie quotidienne des individus touchés. En effet, les douleurs empêchent souvent de trouver le sommeil et de se reposer suffisamment pour permettre au corps de récupérer correctement. En journée, le cerveau est contraint de gérer la fatigue et la douleur. Tout cela peut entraîner des difficultés de concentration voire des troubles de la mémoire. 

Quel est l’impact de la fibromyalgie sur la carrière professionnelle ? 

L’association Fibromyalgie SOS a mené une vaste enquête nationale en ligne, à laquelle 4 536 personnes ont répondu. 

Ainsi, il en ressort que : 

• 68,5% des répondants disent que la fibromyalgie est une entrave au bon déroulement de leur carrière, 
• 57,3% des personnes sans emploi ont perdu leur travail à cause de la fibromyalgie, 
• 70% des répondants qui travaillent affirment que leur employeur ne reconnaît pas la fibromyalgie et ne tient pas compte de la maladie dans l’organisation de leur travail. 

La fibromyalgie est souvent peu connue mais surtout mal comprise dans le cadre professionnel. En effet, le fait que les symptômes ne soient pas visibles rend cela compliqué. 

Très éprouvants, les symptômes de la fibromyalgie rendent le quotidien des patients pénible et imprévisible, constituant un facteur de risque pour le maintien de l’emploi. En effet, les limitations imposées par la fibromyalgie peuvent impliquer une diminution de la productivité mais aussi des absences répétées.  

L’organisation quotidienne en est alors impactée, nécessitant des adaptations dans le planning et les missions prévues. La maladie peut générer une perte des capacités physiques, entrainant une restriction ou une plus grande lenteur dans la réalisation de certaines tâches. Certains patients ne peuvent plus travailler à temps plein. 

Fibromyalgie : quelles sont les solutions possibles pour continuer à travailler ? 

Les symptômes de la fibromyalgie peuvent impacter directement le quotidien du salarié concerné. En dehors de la maladie en tant que telle qui peut nécessiter des arrêts de travail ou encore une baisse de la productivité, la fibromyalgie peut aussi entraîner un repli sur soi, une perte de confiance ou encore une mauvaise compréhension de la part de ses collègues et/ou de ses supérieurs. 

Néanmoins, le fait de maintenir une activité professionnelle est bénéfique pour les patients atteints de fibromyalgie, cela a un impact positif tant sur l’épanouissement personnel que sur l’évolution des symptômes. En effet, être en activité permet de faire fonctionner les muscles. Or, il est important d’entretenir sa masse musculaire lorsqu’on est malade afin de limiter les douleurs. 

Des aménagements sont alors possibles pour les patients atteints de fibromyalgie souhaitant continuer leur activité professionnelle. 

Les patients atteints de fibromyalgie peuvent demander le statut de “travailleur handicapé”. Pour cela, il faut engager une démarche de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) de son département. Ce statut permet de bénéficier d’un ensemble de droits, d’aides et de services tels qu’un aménagement des conditions de travail, des solutions ergonomiques permettant de soulager ses douleurs au travail, plus de télétravail, des horaires adaptées, etc. La demande de RQTH est personnelle. C'est donc à vous d'en faire la demande ; votre employeur ne peut pas intervenir pour faire la demande à votre place. 

Le dossier est ensuite examiné par la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées). La réponse est donnée, en moyenne, sous 6 mois. 

Ensuite, vous aurez un rendez-vous avec la médecine du travail. 

Vous pourrez espérer les aménagements suivants : 

• L’instauration d’un temps partiel thérapeutique (TPT), 
• Un aménagement matériel du poste de travail par un ergothérapeute, 
• Un reclassement sur un poste plus adapté à la situation du travailleur handicapé, 
• Des horaires de travail adaptés, 
• La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) qui permet l’accès aux emplois réservés aux handicapés et à des formations pour reconversion.