Centres anti-douleurs : 20 millions de Français concernés par les douleurs chroniques
Publié le 23 nov. 2018 • Par Louise Bollecker
Près de 20 millions de Français, soit environ 30% de la population adulte, souffrent de douleurs chroniques rebelles aux traitements, mais leur prise en charge au sein des 273 centres de la douleur est menacée, a mis en garde lundi l'Académie de médecine.
Les "structures spécialisées douleur chronique", ou SDC, mises en place en France à partir de 1998, sont pour 67 d'entre elles des centres dédiés et pour 206 des consultations douleur. Elle prennent en charge 5.000 patients par centre et par an, avec un délai moyen d'attente de trois mois et le nombre de demandes de consultations est en hausse. Mais plusieurs d'entre elles sont menacées en raison du prochain départ à la retraite des médecins qui les ont fondées et du risque que ceux-ci ne soient pas remplacés, faute de candidats formés à la médecine de la douleur ou du fait de non renouvellements de postes médicaux, souligne le rapport de l'Académie.
Moins de consultations suite à des départs à la retraite préoccupants
La moitié des personnels de ces centres sont partis ou partiront à la retraite entre 2015 et 2025 (115 sur 229 selon une enquête auprès de 132 structures), avec le risque que la moitié de ces emplois ne soient pas remplacés. Sur la même période, 16 SDC (13 consultations et 3 centres dédiés) sont en danger de fermeture. Les SDC, qui marient plusieurs spécialités (neurologues, rhumatologues, psychiatres, psychologues, infirmiers...) sont essentiels pour appréhender les douleurs chroniques, définies comme "des douleurs évoluant depuis plus de 6 mois et affectant de façon péjorative le comportement et le bien-être du patient".
Quel est le profil des patients dans les centres de la douleur ?
Les malades consultent essentiellement pour des lombalgies et sciatiques (26%), des douleurs neuropathiques (19%), des douleurs cancéreuses (17%), des céphalées et migraines (12%), et des fibromyalgies (10%). Le vieillissement de la population, l'amélioration du taux de survie après un cancer plaident en faveur d'un meilleur traitement de la douleur chronique. D'autant qu'elle coûte cher, notamment en arrêts maladie et en consultations. On recense cinq fois plus d'arrêts maladie de longue durée chez des malades chroniques souffrant de douleur et ils consultent deux fois plus que les autres, soit un surcoût annuel évalué à 1,163 milliard d'euros.
L'Académie de médecine préconise de consolider le réseau de SDC existants, mais aussi de renforcer les formations des médecins à la douleur et de développer la recherche clinique et fondamentale.
Qu'en pensez-vous ?
Quelle est votre expérience des centres anti-douleurs ?
Quelles améliorations apporter ?
Facebook
Twitter
42 commentaires
Bonjour,
La douleur je la vie au quotidien depuis 5 ans pour ma fille qui vient d'avoir 16 ans. Les enfants ne sont jamais pris en compte dans les différentes études sur la douleur et pourtant ils sont très nombreux, avec les réseaux sociaux les parents se manifestent. Combien d'entre nous ont entendu cette petite phrase "c'est dans ta tête c'est pour ça que tu as mal" !! En 2015 nous avons retiré notre fille d'un centre de rééducation morbihannais exaspérés par cette petite phrase, en guise de sanction un courrier à été adressé à tous les professionnels qui s'occupait de notre enfant, il nous a fallu plusieurs années pour prouver que les douleurs étaient REELLES.
Ma fille a 16 ans, elle n'a pas la vie insouciante des ados de son âge, elle étudie à la maison avec le CNED car il lui est impossible de suivre les cours autrement. Pour la rentrée prochaine, l'année scolaire sera facturée entre 310 et 955 euros car après 16 ans l'école n'est plus obligatoire. C'est une sanction supplémentaire pour une jeune fille qui veut poursuivre ses études.
Je suis co-présidente du Collectif STOP DOULEUR, nous avons mis en ligne une pétition en septembre 2018, elle est toujours active, elle a réuni 14.000 signatures. La douleur est présente dans de nombreuses maladies, les association se battent chacune de leur côté pour faire avancer la reconnaissance de LEUR maladie mais il y a pourtant un lien commun : la DOULEUR. Si tout le monde se regroupait autour de cette pétition nous pourrions espérer faire changer le regard de certains professionnels de centre anti douleur, faire avancer la recherche pour avoir des anti-douleurs efficaces et non jouer avec les anti-épileptiques, anti-dépresseurs et j'en passe....
La semaine dernière, un homme de 36 ans, ne supportant plus la douleur et la mise à l'écart, s'est suicidé. Il était papa de deux enfants. Que faut-il pour faire avancer les recherches, la prise en charge adaptée de la douleur digne de ce nom ?
Une maman en colère
Ce que vous faites est très bien. Continuez dans ce sens. Je veux bien signer une pétition pour cela. Courage.....
@Laurence56240 toute mon admiration à vous ainsi qu'à votre fille.
courage
Je reviens d'un rendez-vous, au final à ma demande ainsi que celle de mon médecin traitant, je vais subir une infiltration au centre de la douleur ... à voir si les bienfaits de l'infiltration seront au rendez-vous.
@zazou77 Bien sûr que cette infiltration va faire son effet. Quelquefois cependant il en faut plus d'une.... allez on y croit !
Vous aimerez aussi
Témoignage photo : continuer à travailler avec une polyarthrite déformante
2 janv. 2019 • 24 commentaires
Fibromyalgie : “J'ai tenté à peu près tout ce qui se fait pour soulager la fibromyalgie.”
20 nov. 2024 • 6 commentaires
Fibromyalgie : “Je ne veux plus me résumer à la maladie, alors je garde mon sourire, et mes projets pour avancer”.
18 sept. 2024 • 7 commentaires
Spondylarthrite ankylosante : “Au quotidien, il faut apprendre à être raisonnables dans nos mouvements.”
3 juil. 2024 • 6 commentaires