Tout savoir sur l’endométriose !
Publié le 6 mars 2021 • Par Candice Salomé
Maladie gynécologique fréquente, l’endométriose concerne près d’une femme sur dix. L’endométriose peut être asymptomatique mais elle peut aussi causer des douleurs gynécologiques ponctuelles ou chroniques voire entraîner une infertilité.
Mais alors, qu’est-ce que l’endométriose ? Quels sont réellement les symptômes de l’endométriose ? Comment diagnostiquer l’endométriose ? Quelles solutions ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie gynécologique qui se caractérise par la présence anormale de tissu endométrial (ou tissu utérin) en dehors de la cavité utérine. Ces tissus suivent le rythme hormonal comme s’ils se trouvaient dans la cavité utérine alors qu’ils sont dans la cavité abdominale. De fait, à la fin du cycle, les lésions d’endométrioses se congestionnent et saignent durant les règles. Cependant, à l’inverse des menstruations qui sont évacuées hors du corps, le sang des tissus “égarés” n’a pas d'issue. Les tissus proches des lésions sont ainsi enflés et douloureux, irrités par les saignements.
L’endométriose est une maladie complexe car elle ne se développe pas de la même façon d’une femme à une autre.
Il existe d’ailleurs une classification regroupant 3 types d’endométrioses. La Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) définissent, depuis 2018, ces 3 types ainsi :
- L’endométriose superficielle (aussi appelée péritonéale) qui désigne la présence d’implants d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine,
- L’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquide de couleur chocolat,
- L’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 millimètres sous la surface du péritoine. Ce type d’endométriose touche les ligaments utérosacrés (dans 50% des cas), l’intestin (dans 20-25% des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (dans 15% des cas), la vessie (dans 10% des cas), les uretères (dans 3% des cas) ou encore, au delà de la cavité pelvienne : le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.
Il n’y a cependant pas de corrélation entre l’intensité des douleurs et le type d’endométriose. Ainsi, une endométriose superficielle peut être très douloureuse en raison de la présence de nombreux nerfs.
L’endométriose est une affection chronique qui se développe durant toute la période d’activité génitale de la femme. Ainsi, à chaque cycle menstruel, les lésions prolifèrent, saignent et laissent des cicatrices fibreuses.
Quels sont les symptômes de l’endométriose ?
Le symptôme évoqué dans 50 à 91 % des cas est la douleur. Cette douleur peut se manifester de différentes façons :
- des douleurs pendant les règles (appelées dysménorrhée),
- des douleurs pendant les rapports intimes (dyspareunie)
- des douleurs pelviennes fréquentes,
- des douleurs pendant la selle,
- des douleurs à la miction (urine),
- des douleurs abdominales de type ballonnements,
- des douleurs lombaires.
Ces douleurs sont souvent cycliques et ne passent pas après la prise d’un antalgique. Ces douleurs peuvent être ponctuelles ou chroniques et parfois très violentes. Comme elles sont liées au cycle féminin, elles sont généralement plus intenses au moment de l’ovulation ou des menstruations.
Les membres Carenity atteintes d’endométriose décrivent leurs douleurs et symptômes ainsi :
“Mes symptômes sont : des troubles digestifs, des maux de tête et des migraines à répétition, des maux de ventre, des douleurs pendant les règles et pendant les rapports, des difficultés à aller à la selle, le ventre gonflé selon ce que je mange…”@Fleur30
“Pour ma part, endométriose vésicale profonde avec deux opérations, l'une en janvier 2017 et l'autre en septembre 2017. Mes symptômes sont les suivants : douleurs en fin de miction, douleurs lors de rapports intimes, douleurs dans le ventre en général, sang dans les urines, fatigue chronique et douleurs dans les jambes et le dos” @nesse25
“J'ai beaucoup de douleurs abdominales durant les règles depuis que je les ai mais aussi en dehors… J'ai un implant contraceptif depuis novembre qui me coupe les règles car avant avec les pilules, même en continue, j'avais mes règles qui déclenchaient ces crises, des cystites, des mycoses, des coupures sur la vulve et bien évidemment des douleurs aussi pendant tous mes rapports intimes… Et depuis deux ans et demi, j'ai énormément de problèmes digestifs en plus, des vomissements répétitifs, des problèmes de transit, des migraines, des malaises également.” @Morgane888
Comment diagnostique-t-on l’endométriose ?
L’endométriose étant souvent diagnostiquée tardivement, il peut s’écouler 8 à 10 ans entre les premiers symptômes et la confirmation du diagnostic.
Le médecin traitant évalue l’importance et la nature des symptômes douloureux. Si besoin, il peut orienter la patiente vers un spécialiste en gynécologie ou en gynécologie-obstétrique. Le spécialiste peut alors prescrire des examens complémentaires tels que :
- L'échographie abdomino-pelvienne afin de visualiser les lésions d’endométriose,
- L’IRM peut également être prescrite en seconde intention pour rechercher d’éventuelles lésions sur le péritoine ou les viscères mais aussi en définir leur nombre et leur emplacement avant un traitement chirurgical,
- En cas de suspicion d'atteinte du colon, un colo-scanner peut être prescrit pour faire l'inventaire précis des lésions digestives,
- Plus rarement, la cœlioscopie peut être envisagée. Elle permet d'explorer la cavité pelvienne et abdominale et permet d’identifier les lésions d’endométriose (nombre, localisation) et les éventuelles adhérences fibreuses et cicatricielles.
L’endométriose est souvent diagnostiquée lors d’un bilan d’infertilité. En effet, 30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose font face à un problème d’infertilité.
Comment traite-t-on l’endométriose ?
A ce jour, il n’existe pas de traitement définitif de l’endométriose mais l’hormonothérapie ou la chirurgie peuvent endiguer son évolution durant plusieurs années selon les cas.
Cependant, la mise en route d'un traitement n’est recommandée que lorsque l'endométriose affecte la vie quotidienne ou le fonctionnement d’un organe.
Les traitements médicamenteux
Afin de réduire les lésions d’endométriose hormono-dépendantes (en évolution durant les menstruations), le médecin peut prescrire des traitements qui provoquent l’arrêt des règles (contraception orale ou stérilet). Grâce à leur suppression, les douleurs s’atténuent ou disparaissent, et les lésions régressent.
Pour atténuer les douleurs liées à l'endométriose , le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Des thérapies alternatives peuvent être mises en place pour améliorer la qualité de vie et lutter contre les douleurs comme :
- l’acupuncture,
- l’ostéopathie,
- le yoga,
- l’hypnose.
L’intervention chirurgicale
Selon les cas, l’intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Elle est recommandée pour les cas suivants :
- Endométriose douloureuse, infertilité avec désir de grossesse et selon les organes atteints par l’endométriose, sous réserve que la chirurgie apporte plus d’avantages (diminution des douleurs, amélioration de la fécondité ) que d’inconvénients ( incontinence urinaire),
- En cas d'endométriome (lésion d’endométriose au niveau de l’ovaire).
Dans un premier temps, l’opération permet de faire le point sur l’étendue et la nature des lésions. Elle permet ensuite de détruire les lésions (par coagulation ou vaporisation au laser) ou à les retirer (par exérèse).
Généralement, la chirurgie est réalisée sous cœlioscopie, technique qui facilite les suites opératoires et limite les adhérences.
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