Quels sont les traitements de l’insomnie ?
Publié le 13 août 2021 • Par Aurélien De Biagi
L’insomnie chronique est une affection touchant environ 13,7% des adultes en 2017 en France. La proportion de personnes touchées a diminué depuis quelques années chez les hommes. En 2017, presque deux fois plus de femmes que d’hommes en étaient atteints.
On ne peut pas parler d’insomnie sans parler du sommeil. Dans cet article, nous allons donc vous présenter l'impact du sommeil sur l’organisme, définir l’insomnie et présenter les différents traitements existants pour traiter cette dernière.
Qu’est-ce que le sommeil ?
Le sommeil est une partie importante de la vie de tout être humain. En effet, en moyenne, nous passons un tiers de notre vie à dormir.
De plus, le sommeil a un impact sur plusieurs fonctions de notre organisme et notamment :
- Le développement cérébral de l’enfant ;
- La production d’hormones : insuline, cortisol, hormones de l’appétit (le manque de sommeil serait responsable, en partie, de l’augmentation de l’obésité) ;
- Favorise l’apprentissage et consolide la mémoire ;
- Stimule l’immunité.
Le rythme et le besoin de sommeil de chaque personne lui appartient. En moyenne, un adulte dort entre 7 et 8 heures par nuit, bien qu’il existe des gros et des petits dormeurs. Ainsi, chacun possède des habitudes de sommeil différentes. Une nuit de qualité est celle qui donne le sentiment d’être efficace dès le lendemain matin.
L’âge a un impact sur le sommeil. En effet, avec l’âge, le sommeil devient plus léger et de moins bonne qualité (sensation d’être éveillé plusieurs fois par nuit). Les personnes âgées ont également tendance à s’endormir plus tôt et se réveiller plus tôt. Le sommeil nocturne diminue et engendre, souvent, une augmentation du nombre de siestes.
Qu’est-ce que l’insomnie ?
L’insomnie se définit par un manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité. Elle se traduit également par une répercussion sur les activités diurnes (activités réalisées la journée) du patient. Ainsi, des difficultés de concentration, des troubles de la mémoire et de l’irritabilité peuvent se faire ressentir.
Il existe plusieurs types d’insomnies en fonction du moment de la nuit impacté. Ainsi, on distingue :
- L'insomnie d’endormissement : insomnie la plus fréquente, elle se fait ressentir au moment de l’endormissement ;
- L'insomnie de milieu de nuit : le patient se réveille durant la nuit et ne peut plus se rendormir ;
- L'insomnie du matin : le patient se réveille très tôt le matin (4-5 heures) et ne peut plus se rendormir ;
- L'insomnie totale : type le plus rare se caractérisant par une impossibilité totale de trouver le sommeil.
Les causes les plus courantes de l’insomnie sont le stress, l’anxiété mais aussi des facteurs liés à l’environnement comme le bruit, des douleurs, la caféine, le tabac ou l’alcool. L’insomnie peut également être un signe de dépression. L’hyperthyroïdie, l’asthme nocturne ou le syndrome d’apnée obstructive du sommeil peuvent aussi être mis en cause dans l’insomnie.
En cas d’insomnies répétée ou chroniques (plus de 3 fois par semaine pendant 3mois ou plus), n’hésitez pas à consulter votre médecin. Ce dernier pourra vous prescrire un traitement ou alors traiter la cause sous-jacente de votre insomnie.
A savoir que le premier traitement de l’insomnie est une bonne hygiène de vie ainsi que des conditions d’endormissement optimales. Un traitement médicamenteux n’est pas systématique. Il peut aider mais doit faire l’objet d’une appréciation de la part de votre médecin traitant. En effet, il s’agit de traitements pouvant exposer à une tolérance et une dépendance. C'est pourquoi ils doivent être pris le moins longtemps possible et être arrêter le plus tôt possible. En outre, un traitement par somnifère ne devrait pas être repris sans avis médical.
Quels sont les somnifères ?
Les somnifères regroupent des médicaments dits “hypnotiques”. La principale classe thérapeutique hypnotique prescrite dans cette indication est la classe des benzodiazépines (BZD) ainsi que les apparentés aux benzodiazépines.
On distingue les benzodiazépines de courte, de moyenne et de longue durée d’action. Les premiers sont prescrits pour les insomnies occasionnelles ou de début de nuit. Les seconds sont utilisés pour les insomnies à court terme ou de milieu de nuit. Les troisièmes sont, quant à eux, prescrits dans le traitement des insomnies de fin de nuit ou chroniques. Les BZD agissent en environ 20 minutes et doivent donc être pris juste avant le coucher.
Bien qu’efficaces, ces traitements ont également des inconvénients. En effet, les benzodiazépines peuvent être à l’origine de tolérance. Lorsqu’un patient devient tolérant à une substance, il faudra augmenter les doses afin d’avoir les mêmes effets. De plus, en cas d’utilisation répétée, une dépendance peut s’installer. C’est pourquoi les doses sont augmentées petit à petit afin de trouver la posologie efficace la plus basse possible.
Tous les somnifères ont des effets secondaires dont certains leur sont communs comme une somnolence et une baisse de la vigilance potentiellement dangereuses. En effet, un délai de 7 à 8 heures est préconisé entre la prise de somnifère et la reprise d’activité nécessitant de la vigilance.
Les BZD utilisés pour le traitement de l’insomnie sont le lormétazépam, le loprazolam et me nitrazépam et l’estazolam.
Les apparentés benzodiazépines sont le zolpidem et la zopiclone.
Une autre classe médicamenteuse est également utilisée : les antihistaminiques. Généralement utilisés contre les allergies, certains antihistaminiques possèdent cependant des propriétés hypnotiques. Ils ont une durée d’action longue ce qui présente à un risque de somnolence durant la journée. Cependant, ils n’ont pas de risque d’accoutumance. Le phénergan et la doxylamine sont des exemples d’antihistaminiques utilisés dans cette indication.
Et la mélatonine dans tout ça ?
La mélatonine est une hormone sécrétée par l’épiphyse (une glande située dans le cerveau). Elle est naturellement sécrétée à la tombée de la nuit, sa concentration augmente jusqu’à environ 3 heures (entre 2 et 4 heures) du matin puis diminue petit à petit. Elle permet d’informer l’organisme de la tombée de la nuit.
Cette hormone agit sur des récepteurs impliqués dans le cycle circadien (cycle biologique de 24 heures). Cependant, en 2012, les autorités de santé européenne (EFSA, European Food Safety Authority et la Commission européenne) ont jugé que les effets de la mélatonine avaient simplement un impact sur l’endormissement, les compléments alimentaires à base de mélatonine ne permettraient pas d’améliorer le rythme circadien ou la qualité du sommeil.
Aujourd’hui, il existe un médicament à base de mélatonine autorisé : Circadin®. Ce médicament est indiqué pour la personne de plus de 55 ans souffrant d’insomnie. En effet, avec l’âge, la production de mélatonine baisse, ce qui peut être à l’origine de troubles du sommeil.
De plus, ce traitement possède de nombreuses interactions médicamenteuses. En effet, il a été démontré que Circadin® amplifie les propriétés sédatives des benzodiazépines et autres hypnotiques comme le zolpidem et la zopiclone. L’administration concomitante de ces substances résultent en une altération accrue de la mémoire, de l’attention et de la coordination. Circadin® majore également les effets de l’imipramine (un antidépresseur) résultant en l’augmentation de l’effet tranquillisant et la difficulté à réaliser des tâches. La mélatonine interagit aussi avec la thioridazone, un anti-schizophrénique. L’association de ces deux traitements peut en effet causer des vertiges chez le patient. En outre, les antibiotiques de la famille des quinolones, la cimétidine et l’oestrogénothérapie (contraception, traitement hormonal de substitution, etc) potentialise les effets de la mélatonine. A l’inverse, le tabac, l’alcool, la carbamazépine (un antiépileptique) et la rifampicine (un antibiotique) diminuent les effets de cette molécule.
Enfin, un traitement par Circadin® ne peut pas excéder 13 semaines. Ce médicament est disponible uniquement sur prescription dans le traitement de l’insomnie, ne le réutilisez pas sans consultation médiale.
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