Obésité et stress chronique : le rôle des hormones sur le poids et comment les réguler
Publié le 4 mars 2025 • Par Claudia Lima
Le lien entre l’obésité et le stress chronique est bien réel, et ce sont nos hormones qui en sont les principales intermédiaires. Le stress prolongé perturbe l’équilibre hormonal, favorisant une prise de poids incontrôlée. Cortisol, insuline, leptine… ces messagers chimiques jouent un rôle clé dans la régulation de l’appétit, du métabolisme et du stockage des graisses.
Comment le stress chronique influence la prise de poids ? Quels sont les rôles des principales hormones impliquées ? Quelles sont les meilleures stratégies pour retrouver un meilleur équilibre ?
Lisez les réponses dans notre article !

Comment le stress chronique favorise-t-il la prise de poids et l’obésité ?
L'obésité est une maladie chronique caractérisée par une accumulation excessive de graisse corporelle, un facteur de risque majeur pour d’autres pathologies. Selon la HAS, l’excès de masse grasse, surtout abdominale, augmente le risque de cancers, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, troubles métaboliques, articulaires, respiratoires, digestifs et impacte la fertilité.
Le stress chronique correspond à une exposition prolongée aux sources de stress, provoquant une activation persistante des mécanismes physiologiques de réponses à celui-ci. Cette activation, qui se fait par le biais de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, peut perturber divers systèmes de l'organisme, y compris le système hormonal.
Le lien entre le stress chronique et la prise de poids s'explique en grande partie par l'action du cortisol, souvent appelé "hormone du stress". Le rôle du cortisol est d’aider notre corps à faire face à une menace en fournissant rapidement de l’énergie sous forme de glucose. En situation de stress prolongé, le corps produit du cortisol en excès, ce qui peut entraîner une augmentation de l'appétit, une préférence pour des aliments riches en sucres et en graisses, et une accumulation de graisses abdominales.
Des études ont montré que les personnes en surpoids ou obèses présentent des niveaux de cortisol deux fois plus élevés que la normale lors d'expositions répétées au stress. Le stress chronique ne se contente pas d’augmenter le cortisol : il perturbe tout un réseau hormonal.
Pour mieux comprendre ce lien entre le stress chronique et l’obésité, il faut voir en détail les hormones impliquées dans ce phénomène.
Quelles sont les hormones impliquées dans la prise de poids liée au stress ?
Le stress chronique perturbe un réseau hormonal complexe, qui influence la régulation de l'appétit, du métabolisme et le stockage des graisses.
Le cortisol
Sécrété par les glandes surrénales, le cortisol augmente la production de glucose pour fournir de l'énergie. Néanmoins, en l'absence d'activité physique suffisante, ce glucose est converti en graisse. Le cortisol stimule aussi l'appétit et réduit la sensation de satiété, ce qui conduit à une consommation alimentaire augmentée et à un excès de stockage des graisses.
L'insuline
L'insuline régule la glycémie en facilitant l'absorption du glucose par les cellules. Le stress chronique entraîne une production excessive de cortisol, qui augmente la résistance à l'insuline. Cette résistance incite le corps à stocker davantage de graisses et à ressentir plus fréquemment la faim. C’est une altération du métabolisme, un facteur de risque dans le développement de l'obésité et du diabète de type 2.
La leptine et la ghréline
La leptine, l’hormone de la satiété, et la ghréline, qui stimule l'appétit, sont également affectées par le stress chronique. Ce dernier réduit la sensibilité à la leptine, altérant la perception de satiété, et augmente la sécrétion de ghréline, favorisant les fringales et la surconsommation alimentaire. Ces déséquilibres hormonaux expliquent pourquoi le stress conduit souvent à une alimentation excessive et à une prise de poids.
Il est donc nécessaire de connaître et de suivre des stratégies adaptées à chacun pour rétablir un équilibre hormonal et prévenir la prise de poids liée au stress.
Quelles sont les solutions pour réguler ces hormones et limiter la prise de poids ?
Pour réguler ces hormones et limiter la prise de poids, des actions ciblées peuvent être mises en place.
Gérer le stress pour réduire le cortisol
Le stress chronique entraîne une production excessive de cortisol, favorisant le stockage des graisses, notamment abdominales. Pour contrer cela, il est recommandé de :
- Pratiquer de la méditation et de la cohérence cardiaque : ces pratiques réduisent le cortisol et favorisent l'équilibre émotionnel,
- Pratiquer une activité physique régulière et adaptée : l'exercice aide à métaboliser le cortisol et améliore la sensibilité à l'insuline,
- Pratiquez la respiration profonde et du yoga : ces méthodes diminuent les tensions et améliorent la régulation hormonale.
Adapter son alimentation pour un meilleur équilibre hormonal
Une alimentation appropriée peut influencer positivement les hormones :
- Privilégier les aliments riches en fibres : les légumes, légumineuses et céréales complètes stabilisent la glycémie,
- Augmenter les apports en oméga-3 : présents dans les poissons gras et les graines de lin entre autres, ils réduisent l'inflammation et améliorent la sensibilité à l'insuline,
- Éviter les sucres rapides et les aliments ultra-transformés : ces produits exacerbent la résistance à l'insuline et favorisent les fringales.
Prioriser le sommeil pour éviter le dérèglement hormonal
Un sommeil insuffisant perturbe les hormones régulant l'appétit :
- Éviter les écrans avant le coucher : la lumière bleue affecte la qualité du sommeil,
- Maintenir un horaire de sommeil régulier : se coucher et se lever à des heures fixes favorise un sommeil réparateur,
- Limiter la caféine et l'alcool en soirée : ces substances peuvent perturber le cycle du sommeil.
Opter pour un accompagnement professionnel si nécessaire
Si les mesures précédentes ne suffisent pas, un soutien médical peut être envisagé :
- Consulter un endocrinologue : ce spécialiste peut identifier et traiter d'éventuels déséquilibres hormonaux,
- Faire appel à un nutritionniste : il pourra élaborer un plan alimentaire adapté pour mieux gérer la glycémie,
- Consulter un psychologue : un soutien psychologique aide à réduire le stress et à modifier les comportements alimentaires émotionnels.
À retenir !
Nous venons de le voir, le stress chronique et l’obésité sont étroitement liés par un ensemble de déséquilibres hormonaux qui influencent l’appétit, le métabolisme et le stockage des graisses.
L’excès de cortisol, la résistance à l’insuline et les perturbations des hormones de la faim créent un cercle vicieux favorisant la prise de poids. Cependant, il est possible d’agir efficacement en adoptant des stratégies ciblées : gestion du stress, alimentation équilibrée, activité physique adaptée et sommeil réparateur.
Prendre conscience de ces mécanismes et mettre en place des solutions adaptées permet de retrouver un équilibre durable et de mieux gérer l’impact du stress sur votre santé.
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Prenez soin de vous !
Sources :
Définition de l’obésité, csohn.chu-rouen.fr
Obésité et surpoids, who.int/fr
Dépression chez les personnes obèses : étude du lien entre stress précoce et inflammation chronique, frm.org
Surpoids et obésité de l'adulte : définition, causes et risques, ameli.fr
Rôle du stress dans l’obésité, hug.ch
Stress et prise de poids : un lien avéré, penseesderonde.fr
Comment savoir si on grossit à cause des hormones, sante.journaldesfemmes.fr
Stress chronique et ses conséquences sur le sommeil, institut-sommeil-vigilance.org
Les personnes en surpoids moins armées contre les effets du stress, federationdesdiabetiques.org
Comment rééquilibrer ses hormones pour perdre les kilos en trop, santemagazine.fr
Comment limiter la prise de poids à la ménopause, 3ssante.com
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