Le repos physique et psychique est indispensable en cas d’hyperthyroïdie sévère. Un arrêt de travail et une hospitalisation sont envisageables.
La nervosité générée par la pathologie en elle-même et l’annonce du diagnostic peut être calmée par des anxiolytiques. Pour diminuer l’effet de l’excès d’hormones thyroïdiennes, le médecin peut être amené à prescrire des bêta-bloquants.
Dans le cas de la maladie de Graves-Basedow, qui est la plus fréquente des hyperthyroïdies, le traitement repose sur la prise de médicaments appelés antithyroïdiens de synthèse (ATS). À l’inverse de l’hypothyroïdie, le traitement est commencé à forte dose pendant un à deux mois, puis la posologie est diminuée progressivement jusqu’à obtenir une fonction thyroïdienne normale. Il est conseillé de les prendre pendant les repas.
Les ATS (carbimazole, thiamazole, etc.) sont très efficaces mais peuvent provoquer des effets secondaires rares et potentiellement graves. Pour cette raison, il faut être très vigilant à l’apparition d’une fièvre, d’une angine ou d’une infection sous ATS.
En cas de rechute ou en cas d’intolérance aux ATS, les traitements possibles sont la chirurgie, préférée chez la femme jeune, et l’iode 131 radioactif, préférable chez la personne âgée.
Surveillance de l'hyperthyroïdie
Après traitement par ATS, un dosage des hormones thyroïdiennes est effectué à partir de la 4ème semaine. Une fois l’euthyroïdie obtenue, le dosage hormonal est poursuivi et est éventuellement complété d’une analyse du taux de TSH. Ces examens doivent être réalisés tous les trois à quatre mois jusqu’à la fin du traitement.
De plus, tous les dix jours durant les deux premiers mois de traitement, une NFS (Numération de Formule Sanguine) est effectuée afin de s’assurer de la tolérance du patient aux ATS. Ces examens seront ensuite poursuivis et effectués à chaque contrôle de la fonction thyroïdienne, ou en cas de survenue d’une infection fébrile.
Dans le cas de la maladie de Basedow, due à la présence d’anticorps qui stimulent la thyroïde, un dosage de ces anticorps (appelés anticorps anti-récepteurs de la TSH) peut être utile afin d’évaluer le risque de rechute. Après un traitement par iode radioactif, les hormones thyroïdiennes sont contrôlées toutes les 4 à 6 semaines pendant les 3 premiers mois de traitement. En raison du risque de rechute d’hyperthyroïdie ou d’apparition d’une hypothyroïdie, il est nécessaire de réaliser un bilan thyroïdien complet (TSH + hormones thyroïdiennes) dans les 3 à 6 mois qui suivent le traitement. Après un traitement chirurgical, le dosage de la TSH et des hormones thyroïdiennes est effectué dès le premier mois, puis tous les 3 mois pendant 1 an. La TSH est ensuite dosée annuellement.
Article rédigé sous la supervision du Pr. Philippe Touraine, Chef du Service d'Endocrinologie et Médecine de la Reproduction à la Pitié Salpêtrière à Paris
Dernière mise à jour : 28/09/2018
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