Chez ceux qui ne fument pas tous les jours, ou qui ne fument pas dans l’heure du lever, le tabagisme est surtout un comportement dont l’arrêt dépendra de la volonté du fumeur et de son entourage.
Chez l’immense majorité des fumeurs qui sont atteints de dépendance tabagique, modérée, moyenne, forte ou très forte, le traitement reposera sur 3 éléments qui devront dans la mesure du possible être associés :
- l’éducation thérapeutique afin de bien comprendre le tabagisme et son traitement ;
- la psychothérapie cognitivo-comportementale ou autres techniques qui aideront à gérer ses émotions autrement qu’avec le tabac ;
- les médicaments d’arrêt du tabac qui agiront directement sur la dépendance tabagique, qu’il s’agisse des substituts nicotiniques ou des médicaments de prescription.
Les traitements de substitution nicotinique ou TSN existent sous forme de patchs, de gommes à mâcher, de pastilles à sucer ou encore d’inhalateurs qui délivrent lentement une quantité de nicotine à la personne en sevrage. Les patchs ont l’intérêt de délivrer une dose continue de nicotine, ce qui permet d’éviter les manques et de ne pas entretenir la dépendance. Ils permettent ainsi à terme de se passer de tabac mais également de nicotine.
Le traitement dure généralement 3 mois. Après quelques semaines d’arrêt complet du tabac, les doses sont progressivement diminuées avec la baisse des envies de fumer jusqu’à l’arrêt complet. Durant la phase initiale de recherche de la bonne posologie, il n’y a pas d’inconvénient à continuer à fumer quelques jours si le besoin persiste avec les substituts nicotiniques.
Diverses thérapies d'arrêt du tabac
D'autres thérapies sont uniquement disponibles sur ordonnance.
- Le bupropion est un antidépresseur utilisé dans le sevrage tabagique. Il agit dans le cerveau en modifiant les flux de certaines substances.
- La varénicline est une substance qui imite la nicotine en se liant aux mêmes récepteurs, avec plus forte affinité mais à des taux plus faibles. Cela permet de diminuer la sensation de manque et même de donner la sensation que l’on a fumé tout en empêchant l’action de la nicotine.
Ces médicaments sont efficaces mais peuvent comme tout médicament être associés des effets indésirables chez certaines personnes, liés à l’arrêt ou au médicament. Une aide pourra vous être apportée par un professionnel de santé en cas d’allergie au patch, de survenue d’un hoquet sous gommes, d’insomnies sous bupropion ou de nausées sous varénicline. Il est nécessaire de ne pas rester isoler et de ne pas gérer seul les problèmes mais de contacter rapidement son médecin ou son tabacologue en cas de dépression, d’idées suicidaires, de comportements agressifs ou inhabituels. Les autorités sanitaires ont réaffirmé encore en 2011 en France, en Europe et aux USA que le rapport bénéfice risque de ces médicaments qui sont sous surveillance continue était important.
Les psychothérapies cognitivo-comportementales se basent sur des exercices pratiques afin de modifier le rapport de la personne avec le tabac et les situations de tabagisme. Elles ont pour but principal de renforcer les compétences de l’ancien fumeur lorsqu’il est confronté à l’envie de fumer. Une étude a montré que ce type de traitement augmentait de 50% les chances de persistance de la rémission tabagique. Ces thérapies peuvent être associées aux médicaments.
Un suivi médical permet d’optimiser le traitement. Le médecin généraliste, le médecin spécialiste, la sage-femme, ou le tabacologue pourra alors s’assurer de la bonne adaptation du traitement à chaque phase du sevrage et réduire ainsi ses symptômes afin d'améliorer les chances de succès de l’arrêt.
Au-delà du rôle médical, les consultations peuvent relancer la motivation lorsque le médecin note les évolutions positives de la fonction respiratoire par exemple.
Article rédigé sous la supervision du Pr. Bertrand DAUTZENBERG, service de pneumologie et réanimation médicale à la Pitié Salpêtrière à Paris et Président de l'Office Français de Prévention du Tabagisme (OFT)
Dernière mise à jour : 19/01/2018
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