Le trouble du spectre autistique au travail, comment le gérez-vous ?

Bonjour,

Je ne sais pas si ce type de discussion a déjà eu lieu sur la plateforme, dans tous les cas je voudrais partager avec vous mon expérience du TSA sur le lieu de travail.

Je travaille dans le domaine paramédical. Puisque je dispose de certains aménagements, mes supérieurs ont été très tôt informés de ma condition. La première réaction est en demi-teinte, moitié surprise moitié mal à l'aise. Mais soit, ils en prennent note.

La structure dans laquelle je travaille est débordée. Ce sont des dizaines de rapports et de patients qui défilent. Or, mon TSA entraînent des difficultés exécutives (planification, flexibilité, inhibition...) qui me ralentissent fortement. La structure ne peut malheureusement pas prévoir du temps supplémentaire ; trop de travail pour tout le monde. Il arrive donc que je doive réaliser 10 dossiers en l'espace de quelques jours. La cadence est difficilement supportable. Quand j'ose en faire part à mes supérieurs, voici ce qu'on me dit (je suis jeune et ils ont une soixantaine d'années) : " nous à ton âge, on nous demandait bien plus de rapports, c'est vraiment pas grand-chose ce qu'on te demande ".

J'ai également entendu " je ne comprends pas, t'es autiste donc tu devrais être perfectionniste. Le travail bien fait, c'est votre truc. ". En cas de stimming, je suis rappelée à l'ordre sèchement, pas de ça ici. Moi qui ai besoin d'horaire routinier, j'ai parfois 5 changements sur une même journée.

C'est affligeant de s'apercevoir que même dans le domaine dans la santé, les clichés sur l'autisme persistent et qu'en dépit des demandes d'informations, d'aménagements... les lieux de travail font toujours aussi peu d'efforts pour nous inclure. Comme si on était un fardeau.

Avez-vous eu des expériences similaires ?