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Patients Schizophrénie
Position marginale sur la psychose et piste d'exploration
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Nikolas77
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Nikolas77
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Bonjour Jérôme,
Post intéressant. Pour ma part je suis dépressif depuis adolescent. Je ne pense pas contrairement à beaucoup que la dépression soit une maladie mais une réponse à une situation de souffrance permanente.
Les médicaments fonctionnent peu ou pas du tout sur moi et causent des effets secondaires difficiles à vivre. L'impuissance des médecins psychiatres m'a conduit assez tôt vers des lectures spirituelles, sujet que tu évoques, et je pense même qu'il est central. Malheureusement, en tout cas pour moi, de simples connaissances spirituelles ne changent pas grand chose à ma vie, si ce n'est l'absence de peur de la mort. Je dirais même au contraire qu'emprunter cette voie isole, et renforce potentiellement le rejet des autres.
A ce jour je n'ai toujours pas de réponse ou de solution pour apaiser mon mal-être, je persévère dans mes lectures spirituelles et ésotériques, une voie se dessine, celle de l'Amour inconditionnel, mais j'avoue que je peine à ne pas ressentir de l'aversion envers des gens qui font preuve d'égoïsme acharné, d'orgueil et de malhonnêteté, et je ne sais pas pour tout ceux et celles qui liront ce message, mais j'ai l'impression de baigner dans un monde où la majorité des gens sont comme cela. Ho certes ils sont en souffrance eux-mêmes, mais ne sont pas disposés à faire de travail significatif sur eux . La pression et l'oppression constante, sociale, financière, physique ou psychologique, rendent bien sûr la chose bien difficile à vivre.
Tu parles de crises, je pense que ce n'est qu'un phénomène dont l'objectif est de se défaire d'une souffrance intérieure par l'extériorisation, d'où le sentiment salvateur de mener une crise à terme. Le problème c'est que les éléments douloureux qui causent cette souffrance, sont toujours présents, et cette dernière se ré-accumule indéfiniment dans la psyché, débouchant à chaque fois à une nouvelle crise similaire.
Bien à toi,
Nicolas
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Nikolas77
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Nikolas77
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@jerome37 Bonjour Jérôme,
Merci pour ta proposition, mais j'ai déjà fait des stages ou essayé des techniques de méditation, ça m'aide un peu mais globalement ce n'est pas suffisant. En fait j'ai un problème physique qui n'a pas de solution, et c'est en partie la cause de mon mal-être. C'est tout juste si je peux assurer un temps partiel d'un point de vue professionnel.
Concernant les crises, je ne suis pas certain que laisser les crises se dérouler "jusqu'au bout" serait une issue au mal éprouvé. Je pense qu'elles ne sont que la conséquence d'une souffrance dont il faut cerner les causes, et tant que l'on agira pas sur ces causes, la souffrance restera. Pour les troubles psychotiques, pour avoir lu sur le sujet, je pense que les patients concernés sont en relation avec des âmes en souffrance qui sont restées sur le plan terrestre et qui s'accrochent aux vivants de ce monde (le nôtre). Un très bon livre décrit ce phénomène : "Trente ans parmi les morts" du professeur psychiatre Carl Wickland dont l'épouse était médium (ses écrits datent du début du 20è siècle si je me souviens bien). Ce n'est pas forcément une nouvelle réjouissante mais si telle est la réalité on se doit de la considérer ou de s'y intéresser avec un minimum d'honnêteté. De plus, certains médiums proposent leurs services pour visualiser des entités éventuelles qui pourraient interagir avec les êtres humains, en sous-tirant leur énergie. A étudier je pense.
Bien à toi,
Nicolas
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Bonjour Nicolas,
Je me permets de te partager une conviction personnelle. Je compatis avec ta souffrance, et quand on est enlisé dans le désespoir, il est presque automatique de se dire que c'est sans issu. Moi, j'ai Foi dans le fait que la vie peut certes nous mettre rudement à l'épreuve, mais qu'elle ne crée jamais d'impasse et qu'elle ne veut pas notre mal. C'est une conviction personnelle, on pourrait très bien me rétorquer que tellement de situations se sont terminées de façons tragiques que ça ne tient pas la route. C'est vrai. Mais simplement, je n'ai pas l'impression qu'il y ai d'autre choix que d'avoir de l'espoir, d'avoir Foi dans le fait qu'un jour on viendra à bout de nos problèmes,
En ce qui concerne les crises et le fait d'agir sur la cause, selon ce que j'appréhende, les comportements extrêmes qui peuvent avoir lieu lors des crises influencent directement la structure de notre mental ainsi que les forces subtiles qui le constituent. Ce serait une réponse du corps pour venir impacter directement la structure psychologique en ouvrant la possibilité de la remodeler, je crois donc que c'est une façon d'agir sur la racine du problème, sauf que ce n'est pas un type d'action qui soit conscient. . En tout cas, ce que j'ai vécu et observé semble aller dans ce sens. Cela dit, il peut y avoir beaucoup d'autres façons de s'y prendre en fonction des cas de figure. Maintenant, il est certain qu'il faut être très prudent car les crises peuvent avoir de nombreuses causes, y compris biologiques. Je ne préfère pas considérer ce point de vue comme une vérité universelle, mais plutôt comme une alternative pour des cas particuliers. Je pense qu'encore une fois, en ce qui concerne les esprits, il me paraît probable qu'il puisse y avoir de nombreux cas concernés qui sont en relation ou parasités par des entités diverses. Mais je ne pense pas que l'on puisse en faire une généralité non plus. Mais comme tu dis, ça mérite sérieusement de s'y intéresser.
J'ai continué ma lecture du livre " Pour une psychologie du futur " de S. Grof dont je cite un extrait dans mon premier post, il semble aller absolument dans le sens de mes propos, bien qu'il précise que toutes les crises de sont pas de nature spirituelle.
Chapitre 4, p337-338 il évoque lui aussi la nécessité de créer de nouvelles structures dans lesquelles des patients pourraient être accueillis et encadrés, encouragés , accompagnés , protégés à travers leurs crises et invités à " se soumettre au processus ", bien que cela représenterai un défi de taille dans la conception de l'accompagnement.
Je reste assez convaincu que, pour ceux qui ont effectivement à traverser ce genre de processus, que le principal obstacle est que ce ne sont pas des choses qui sont comprises et qu'on sait gérer à l'époque actuelle. Je pense que ça a pour impact de maximiser la souffrance vécue par ce type de patients parce qu'ils sont confrontés à des manifestations chroniques auxquelles ils ne peuvent échapper, qu'ils répriment comme ils peuvent, ces manifestations causent une souffrance quotidienne et une souffrance énorme lorsqu'une crise se produit , et le pire c'est que tout ça ne peut mener nul part puisque le processus ne peut jamais être mené jusqu'au bout de part le cadre médical actuel.
Avec cette approche radicalement différente, qui sait, ça pourrait être très bien géré ? Je pense que la psychiatrie devrait s'y intéresser sérieusement..
Bien à toi,
Jérôme.
Nikolas77
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Nikolas77
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@jerome37 Bonjour Jérôme,
Je suis d'accord avec toi lorsque tu dis que la vie ne veut pas notre mal et qu'il n'y a dans l'absolu jamais d'impasse. La vie veut notre évolution, et pour avoir lu depuis de nombreuses années en spiritualité, l'évolution consiste toujours à exprimer et incarner plus d'Amour envers les autres, soi (non narcissique) et la vie elle-même. Le fait est que, comme j'ai dit dans mon premier message, ce n'est pas toujours facile d'être dans cet Amour lorsqu'une situation est difficile physiquement ou lorsque l'on côtoie des gens malhonnêtes ou égoïstes. Pourtant, ce genre de situation est nécessaire pour faire le travail sur soi qui doit être fait. Les questions qu'on peut se poser sont "A quel rythme et à quelle intensité ? Pourquoi il y en a qui sont assaillis et d'autres qui ont un certain équilibre de vie ? "
D'autre part, tu parles d'espoir concernant un hypothétique jour meilleur. C'est vrai, je le pense aussi. Mais ce jour ne viendra pas forcément dans la vie en cours. Il peut arriver après la mort du corps physique, et c'est d'ailleurs je pense ce qu'il se passe pour nombre d'entre nous. La question serait donc plutôt de savoir comment minimiser la souffrance d'un corps défaillant, et le poids d'un monde porté sur l'égocentrisme et l'orgueil. En développant peut-être une sagesse intérieure et ce fameux Amour dont je parle.
Je ne suis pas expert en psychiatrie mais je pense que 2 choses peuvent provoquer un état de trouble psychique : une raison karmique ou un objectif de vie. Les attirances et effets d'entités astrales mentionnées ne sont en réalité qu'accessoires et conséquentielles, même si elles contribuent au mal-être de manière indéniable. Les deux engendreront de la souffrance : pour l'une, tant que le karma ne sera pas vécu intégralement, et pour l'autre, tant que l'objectif ne sera pas acquis. La biologie défaillante ou dysharmonieuse du corps physique n'est pas une fatalité selon les ésotéristes, mais résulte des deux facteurs mentionnés : karma et mission de vie.
Si mener une crise à terme permet d'éradiquer le mal, et bien qu'il en soit ainsi, seule l'expérience pourra nous mener à quelques éclaircissement sur le sujet.
Bien à toi,
Nicolas
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@Nikolas77 Bonjour Nicloas,
Encore une fois, je vais te dire quelque chose de complètement personnel, un ressenti purement subjectif. j'ai l'impression que la vie attend de nous que l'on soit humble et qu'on lui fasse totalement confiance. Et quand quelqu'un en arrive a un point d'acceptation ou il est capable d'envisager que la liberté elle même n'aura peut-être pas lieu dans cette vie et qu'il s'agit de l'accepter et de minimiser ses souffrances, et ce malgré les efforts sincères et constants de recherche pour faire de son mieux, alors j'ai du mal à envisager pourquoi la vie ne voudrait pas accorder la liberté à quelqu'un comme ça, ou alors ce n'est qu'une question de temps ? Je n'en sais rien, je peux me tromper, mais j'admets qu'intuitivement ça me paraît juste.
Cela dit, je ne perdrais pas espoir non plus par rapport au yoga qui peut être la carte joker. De ce que je sais, le Yoga est véritablement un processus ancestral pour réaligner, rééquilibrer, remodeler les énergies et les configurations internes , c'est vraiment la vocation du Yoga. Le problème, c'est qu'il faut trouver les pratiques qui nous conviennent d'autant plus que, les problèmes psychologiques, les problèmes mentaux ou la folie impliquent des caractéristiques complexes qui demanderaient peut-être plus de travail que les autres ou alors des pratiques puissantes et particulières qui ne sont pas beaucoup enseignées.. Il y a aussi des Yogas qui sont peu puissants pouvant presque s'apparenter à du simple " fitness " , et d'autres qui sont tellement puissants qu'ils sont fortement déconseillés et peuvent conduire à la folie si ils ne sont pas accompagnés d'une façon experte (je pense au célèbre Yoga de la Kundalini). Tu disais que tu avais essayé des stages ou des processus de méditations qui n'étaient pas assez aidant. Peut être que tu pourrais essayer d'autres pratiques ? Ou t'inscrire à d'autres programmes ? J'accorde beaucoup de crédit à Sadhguru dont l'association propose de nombreux programmes pour apprendre des processus subtils qui ont été conçu pour apporter la paix et l'équilibre. Mais cela dit, si tu as déjà essayé, je comprends que tu n'aies pas envie.. En tout cas, c'est la seule suggestion que je suis capable de te donner..
Une dernière chose concernant le "monde basé sur l'égocentrisme" . Encore une fois c'est un point de vue que je comprends. En ce qui me concerne, quand je suis dans une bonne phase, j'ai le sentiment que beaucoup de gens sont tout de même très gentils, qu'ils ont bon cœur et qu'un certain travail d'humilité, de non jugement et d'acceptation a été fait pour beaucoup de monde. Mais j'admets que dans des phases plus sombres, je perçois la vie de manière beaucoup plus critique et j'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment d'espoir.. Dans ce genre de phase, je ne trouve pas forcément les gens méchants, malhonnêtes ou orgueilleux, mais je les perçois souvent comme sots et très ignorants ce qui engendre beaucoup de colère et de désespoir.
Pour conclure en ce qui concerne les crises, je pense en effet que ces dernières puissent êtres dans certains cas des processus de guérison très impressionnants et éprouvants. Maintenant, je pense qu'ils ne peuvent réellement aboutir à une guérison qu'à travers un cadre qui comprends et accompagne ces crises. Les travaux de S. Grof semblent donc aller exactement dans ce sens. Si cela pouvait se confirmer, ce serait une révolution dans le cadre de la prise en charge de certains troubles mentaux. Pour ma part, je pense que ça arrivera tôt ou tard, mais on n'y est malheureusement pas encore.
Bien à toi,
Jérôme
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jerome37
jerome37
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Bonjour,
Dans ce post, il est question de vous partager une réflexion sur les crises psychotiques issue de mon expérience et de mes observations, ainsi que sur une piste de travail, un axe de recherche et d'exploration qui pourrait conduire à une éventuelle guérison de ces dernières. Je me permets de commencer par préciser qu'il s'agit d'une idée marginale, avant-gardiste, qui impliquerait de créer des structures ou des accompagnements qui à l'heure actuelle n'existent pas, et qui implique surtout une compréhension et une prise de position très différente par rapport à la médecine conventionnelle en ce qui concerne les manifestations psychotiques et qui ne peuvent donc que susciter la peur et le scepticisme, surtout quand on ne les comprends pas.
Ce que j'ai à vous dire est non seulement personnel, mais également étroitement lié à l'histoire de mon frère qui est diagnostiqué " Schizophrène " depuis 2018.
Je m'appelle Jérôme, j'ai 25 ans. D'une façon générale, je suis quelqu'un d'assez marginal de par ma conscience et mes choix de vie ce qui ne m'a jamais empêché de trouver une place dans le monde et d'y être bien intégré. Je considère depuis longtemps que le système moderne dans lequel l'être humain évolue représente d'avantage un obstacle qu'une possibilité et pour résumer l'essentiel et sans rentrer dans des détails complexes, j'ai expérimenté des choses concernant les facultés du mental qui - pour en avoir parler à la famille, aux amis, à des médecins, psychiatres, psychologues etc..- semblent être peux connues par l'ensemble de la population y compris les cadres de santé. Je parle d'une aptitude à faire des efforts extraordinaires et très couteux qui semblent canaliser une énergie en soi pour développer les facultés que l'on souhaite. Il s'agit d'un potentiel auquel on peut avoir accès par moment et qui peut nous aider grandement à manifester ce que l'on souhaite dans la vie si l'on est prêt à en payer le prix à travers la souffrance de nos efforts. Il semblerait que, bien que cela ne soit pas vraiment connu en occident, que ce potentiel soit à la source de ceux qu'en Inde ils appellent les " Avadhanis ", des intellectuels dotés d'une capacité multitâches que beaucoup de gens ne croient pas possible.
Aux alentours de début 2023, à la suite de problèmes de communication qui me suivaient depuis quelques années, de diverses difficultés auxquelles j'étais confronté au quotidien ainsi qu'un accident qui est arrivé à mon frère qui s'est gravement blessé en se jetant d'un mur de 7 mètres lors d'une crise, j'ai été relativement impacté par cet ensemble de circonstances qui ont modifié mon fonctionnement, fait perdre de la vitesse dans ma vie et mené à une dégradation de ma situation pendant plusieurs mois jusqu'à ce que je finisse moi-même par traverser un épisode psychotique en décembre 2024 qui s'est manifesté entre autres par des hurlements, se rouler par terre, des rires " diaboliques " et des comportements que l'on pourrait qualifier " d'incohérents ".Il y aurait de nombreuses choses à dire en ce qui concerne la façon dont j'ai vécu cet épisode, mais un aspect que j'ai retenu est que je l'ai vécu comme étant fondamentalement positif en terme d'impact psychologique, et ce bien qu'il fussent très éprouvant à vivre et socialement inacceptable bien entendu. J'ai véritablement senti sur le moment que tout en moi se " ré-alignait ", " se " re-calibrait ", se réequilibrait ", bien que cela impliquait une perte de contrôle partielle de mon comportement. J'ai été interrompu durant cette crise que j'aurais voulu sur le moment vivre jusqu'au bout dans un endroit désert pour ne nuire à personne, ce qu'un ami présent sur place m'a empêché de faire. Depuis cet évènement, je n'ai jamais pu m'empêcher de me dire que si j'avais été accompagné, encouragé, protégé durant cet épisode au lieu d'être interrompu, qu'il aurait pu conduire à des choses très bénéfiques. N'ayant pas pu approfondir ni même réitérer cette expérience, je suis désormais au quotidien dans un état que je juge assez instable, j'éprouve régulièrement le besoin de me balancer et d'avoir des expression faciales très crispées pour rester en équilibre, je suis régulièrement confronté à des manifestation que je qualifie " d'énergétiques " dans lesquelles j'ai la sensation effrayante que mon corps tout entier va explorer, et que cela pourrait me faire hurler et perdre le contrôle de moi même. Selon mes lectures, je fais directement un lien avec la sensation " d'extase " décrite par les Yogis et mystiques, sauf que quand ça se produit pour moi, ça n'a rien de plaisant, c'est terrifiant. Le psychiatre de l'hôpital psychiatrique nomme cela des " Hallucinations physiques/cinesthésiques ". Certains exercices de Yoga me procurent un apaisement bien qu'il soit momentané. Etant extrêmement sceptique quand à la capacité de la psychiatrie de solutionner des problèmes mentaux -particulièrement quand on a appréhendé un fonctionnement complexe-, j'ai refusé les traitements proposés les fois ou je m'y suis rendu qui ne semblaient avoir que des effets sédatifs. Cet ensemble de vécus m'a conduit à l'hypothèse que ce genre de psychoses pourrait être un "processus de rééquilibrage de l'esprit "qui peut survenir naturellement quand on se trouve dans une impasse dont on n'arrive pas à se sortir, ce que j'entends d'ailleurs par processus, c'est que ce soit quelque chose qui prenne nécessairement du temps et qui ne doivent pas être interrompu trop longtemps au risque de perdre la progression douloureusement obtenue.
Je viens maintenant à la situation de mon frère. Il est donc diagnostiqué " Schizophrène " depuis 2018, il a multiplié les séjours en hôpitaux psychiatriques, en chambre d'isolement, multiplié les crises et les fugues, il a été traité à doses de cheval n'ayant pas le moindre effets sur ses problèmes mais impliquant des effets secondaires néfastes (prise de poids, problèmes cardiaques, impatiences.. ) , et malgré les innombrables suivis par des psychologues, psychiatres, psychanalystes, psychothérapeutes ainsi que le soutien familial inconditionnel, la situation est un échec, rien n'a fonctionné pour lui. Au quotidien, mon frère ressent et souffre de pulsions de violence, de destruction et de comportements " délirants " qu'il doit refreiner en permanence -ce qui lui coûte beaucoup -et qui le conduisent dans des états psychotiques si il leur donne libre cours. A noter que quand ce genre d'épisode se produit, ils sont certes très durs à vivre mais sont toujours vécus comme étant une réponse libératrice à une situation sans issue, et il sent donc que ces crises et ces actions sont un mal nécessaire auquel il ne peut d'ailleurs pas se soustraire car elles se rappellent à lui en permanence. Selon les propos de mon frère, la situation semble même s'aggraver au fil du temps avec des pulsions toujours plus extrêmes. Il me disait encore il y a une semaine je le cite " ma seule lumière , c'est de pousser ces comportements jusqu'au bout ".
Devant ce constat, devant l'échec de la médecine psychiatrique, l'échec de la médication même à doses très élevées et devant de la situation qui ne s'améliore pas, une réflexion a fini par émerger. Puisqu'une libération et une cohérence (selon le vécu de mon frère) sont toujours apportées à travers ses crises , qu'il semble d'ailleurs ne pas pouvoir échapper à ces dernières qui le harcèlent sans cesse depuis des années et que les multiples prises en charges se sont toutes soldées par des échecs, pourquoi ne pas penser, réfléchir, concevoir, créer, aménager un cadre dans lequel il puisse mener ces crises jusqu'au bout, le temps qu'il faut, et ce sans qu'il ne représente un danger ni pour lui même, ni pour les autres ? Je suis d'ailleurs bien conscient du défi que cela représenterai en terme d'accompagnement et de suivi et qu'il serait mal avisé de généraliser cette idée à tous les patients. Il va de soi également que le premier obstacle n'est même pas de créer un accompagnement ou des structures qui aillent dans ce sens, mais plutôt de trouver des gens qui seraient susceptibles de souscrire à ce genre d'idées et de bien vouloir essayer quelque chose , ce qui relève soyons bien clair, de la prise de risque et de l'exploration de l'inconnu.
J'ai récemment eu connaissance des travaux du Psychiatre Stanislav Grof dont les propos vont eux aussi dans ce sens. Voici par exemple un extrait du livre " pour une psychologie du futur " chapitre 4 ou il est question d'avantage de " crises de transformation " que de " crises psychotiques ".
" la découverte du fait que de nombreux états de conscience couramment diagnostiqués comme étant de nature psychotique et traités sans discrimination par des médicaments ne sont en fait que les étapes difficiles d'une transformation radicale de la personnalité - et pouvant d'ailleurs s'accompagner d'une ouverture spirituelle - constitue l'une des implications les plus importantes de la recherche sur les états holotropiques. Si elles sont correctement comprises et encouragées, ces crises psychospirituelles peuvent conduire à une guérison affective et psychomatique , à des changements psychologiques remarquables et à une évolution de la conscience. Des épisodes de cette nature peuvent être retrouvés dans les histoires de la vie des chamans, yogis ... "
L'objectif de ce post est donc le suivant : jeter une bouteille à la mer, partager massivement ce genre de point de vue et recueillir un maximum de témoignages pour savoir dans un premier temps si il se trouve des gens dont la compréhension ou l'expérience vont dans ce sens.
Il m'a fallu être bref et explicite, il s'agit d'un résumé très concis, n'hésitez pas à poser des questions si vous voulez que j'éclaircisse des points spécifiques.
Je conclus en précisant que la psychiatrie moderne est sans doute efficiente pour beaucoup de gens mais qu'il y a à mon sens des cas de figure plus complexes pour lesquels ça ne fonctionne pas, et j'estime qu'il est d'ailleurs du devoir des institutions de santé d'explorer tous le champs des possibles pour apporter de l'aide, et non pas de s'en tenir à un protocole rigide, à des cahiers des charges étriqués et à une compréhension figée et limitée.
Merci de m'avoir lu.
Jérôme