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Bipolarité et l'ennui
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Tibanem
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Tibanem
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questions essentielles Anipeps : quels regards portons nous sur nous-mêmes et que retirons ou comment avons nous vécu nos différents passages en HP .
Puisque souvent c'est ce regard parfois si cruel envers nous-mêmes qu'il faudrait tenter de modifier .
Je crois que je suis la personne que je hais le plus au monde et ce n'est qu'un euphémisme !
Beaucoup de choses peuvent l'expliquer je crois . Petit voyage dans le temps si vous voulez bien m'accompagner .
J'ai d'abord été un de ces bébés cadum des années 60 , rond , rose , aux grand yeux bleus , petite enfant voulue , désirée et aimée .Très vite ma peau a souffert d'un exéma généralisé , très douloureux , empêchant le bébé cadum de dormir et d'être bien dans sa peau .Vive , maligne peut être très hyperactive je crois n'avoir reçu qu'amour et admiration de mes parents , grands parents .Un peu agitée à leur goût mais c'est tellement mignon à cet âge là n'est-ce pas ? Je suis née en 1960 , il n'était pas encore question d'enfants rois , les parents avaient des valeurs éducatives sévères et intraitables et mon père était militaire , mais fou de moi paraît-il .
C'est son métier de militaire qui nous a projetés tous au bout de la terre , du moins à cette époque , les voyages , le tourisme de masse et les moyens de transports n'étaient pas les mêmes que ceux d'aujourd'hui .A l'âge de deux ans me voilà avec mes parents et ma soeur agée de 5 ans de plus , petit pruneau aux yeux très noirs et aux cheveux lisses et noirs , en plein milieu d'une jungle laotienne .Un endroit qui n'a même pas de nom : SENO pour sud est- nord ouest , ces militaires sont des poètes imaginatifs ! La france était présente pour le maintien de l'ordre et l'aide au pouvoir en place dans une guerre entre le royaume et les pateth Lao communistes révolutionnaires .Nous avons connu serpents dans les placards, tirs nourris de mitrailles , prise d'otages mais en même temps une liberté incroyable pour nous les enfants , pas d'école , l'aventure , enfin moi j'étais un peu petite et n'avait pas d'enfants de mon âge pour jouer .Bref les cobras , les moustiques géants , l'angoisse et la peur des adultes , et cette maudite chaleur humide que ma peau délicate rose et fragile ne tolérait pas .Et de jolies boucles blondes et d'immenses yeux bleus ! Mon drame ! Je passe sur la tuberculose que j'ai attrapée , et qu'un médecin confondait avec des vers , une noyade dans uns piscine dans un camp américain , et l'organisme de tous ces occidentaux qui était bien chahuté .La clim n'existait pas .
Enfin la capitale Vientiane , une école pour ma soeur , la solitude pour moi , et la découverte de la différence , de ma différence .
J'attirais les regards des laotiens , qui sont comme beaucoup d'asiatiques très tactiles , et leur irrépressible envie de toucher cette peau de soie rose et ses boucles blondes .Pourtant à 3 ans , je ne me pensais pas différentes d'eux , mais ces regards et ces contacts physiques m'insupportaient déjà .
Enfin The capitale : Phnom Penh au Cambodge ! Une foule immense , du bruit et cette maudite chaleur jour et nuit toute l'année , et cette différence que les cambodgiens me faisaient remarquer dès que je mettais un peton dehors , solidement tenue par la main de ma mère qui veillait sur moi comme un trésor avidement convoité par tous .Oui en effet , il y eut pas mal de kidnapping de'nfants blonds aux yeux bleus , revendus aux familles royales comme trophées et objets de décoration .Différente toujours , mais ne sachant pas pourquoi , je ne voyais pas ce qui me différenciais des autres , mais je vivais très mal cette situation ." Qu'on arrête de me dévisager , de me toucher"
Ma soeur il est vrai plus âgée n'a pas connu cette différence , elle se fondait physiquement totalement dans la population , et les photos de classe nous démontre aujourd'hui qu'elle pouvait être cambodgienne .Et elle bénéficiait d'une liberté totale , liberté à laquelle j'aspirais , mais pas de petites filles de mon âge pour jouer , et trop différente pour jouer avec les petits cambodgiens de mon âge .J'aspirais déjà beaucoup à une totale liberté , ce qui n'a jamais cessé depuis .
Ma mère a bien accepté que j'aille à l'école , école cambodgienne qui me servait plus de garderie que de lieu d'apprentissage , et j'étais quand même un peu étrange , d'une autre planète pour mes petits camarades .
Et puis patatras , j'avais sept ans , nous sommes retournés en France , pays que je ne connaissais pas après un mois de bateau .A l'arrivée à Marseille , toute la famille était là , grands parents , oncles tantes , cousins ! Ils me connaissaient , c'étaient des étrangers pour moi .Je ne connaissais que mon père ma mère ma soeur .Une famille c'était ça pour moi . Pas des étrangers qui vous soulèvent de terre , qui vous embrassent , qui hurlent de joie de retrouver la famille d'aventuriers que nous étions à l'époque .Et mon dieu qu'il faisait froid à Marseille en juillet 1967 .
Il a fallu apprendre à marcher avec des chaussures fermées , une torture , apprendre à rester en place dans une salle de classe avec des horaires fixes et une discipline que je n'avais jamais apprise .Le travail scolaire m'a beaucoup amusée , j'étais vive , ma mère ignore comment j'avais appris à lire toute seule , aucun problème de ce côté là , j'étais douée .
Mais différente , encore , venant d'ailleurs , me sentant d'ailleurs .Je n'avais pas les mêmes repères que mes petits camarades , et j'étais encore un objet de curiosité .Mes parents étaient souvent convoqués car nos petites rédactions racontaient des souvenirs improbables pour une petite ville de province .Soient nous étions des menteuses , affabulatrices , soit nous étions un peu trop youyou pour l'époque . Et ces maudites chaussures , manteaux , pulls de laine , quand nous n'avions vécu que nus avec une petite culotte de maillot de bain quand même .
Croyez-vous pour autant que l'âme déménageuse de mes parents s'était calmée ?Que nenni ! Et allez que l'on déménage tous les ans ou tous les deux pour les périodes fastes .Parfois en plein milieu de l'année scolaire , quand les classes et les groupes d'amis s'étaient déjà mis en place ." Je vous présente La nouvelle et blablabla ...." De nouveau , objet de curiosité .Et c'est vrai que je me sentais différente : je me sentais cambodgienne mais ça ne se voyait pas .Mais je me sentais différente .
Difficile dans ces conditions de se faire des amis , de s'attacher .Puisque très vite il fallait renoncer , oublier pour tenter de recommencer ailleurs dans une autre ville , dans une autre cité , dans une autre école .Ma soeur a souffert de deux années de retard scolaire .Je n'ai eu aucun problème de ce côté là , si bien que très vite je me suis ennuyée en classe .Et quand un enfant s'ennuie , il fiche le bazar dans la classe bien ordonnée avec ses règles bien établies .Je serais une enfant d'aujourd'hui on ne me remarquerait même pas ! Impossible à dompter la petite Mowglie de la jungle , et la langue bien pendue avec ça , ne respectant et n'acceptant ni l'autorité ni les règles des adultes .
L'adolescente que je suis devenue n'a pas arrangé mon rapport avec l'autorité et les règles .Et mes parents qui ne pouvaient toujours pas se poser .Ras le bol de leur itinérance maladive , qui ne tenait pas compte des notre avis , renoncer à des amis , ne pas s'attacher surtout parce que trop douloureux de s'attacher .Ma guerre a commencé contre eux , contre le monde entier .
J'étais une ado jolie , trop jolie qui attirait une fois de plus les regards quand je déambulais dans les rue .Mais sauvage ! On ne me regarde pas , on ne me touche pas !!!!Une ado infernale , politisée très tôt donc révolution permanente au collège et ensuite au lycée , 68 était passé par là , et à 8 ans j'étais prête à en découdre avec la société moi ! Quelle frustration ! Les préoccupations de mes petites copines n'étaient pas tout à fait les mêmeS.
Mes boucles blondes sont devenues une crinière lisse épaisse et rousse .Et toujours de grands yeux bleux .Je n'acceptais pas ce changement , je n'acceptais pas le regard des garçons , des filles et des adutes hommes et femmes .Je voulais mes boucles blondes et ma peau de soie de mes trois ans .Je n'étais pas moi .Premier accident de vie , un viol .
Bien sûr parallèlement je commençais à développer la maladie je crois : premiere TS par pendaison à 8 ans , mutique totalement à en mettre en péril mes cordes vocales pendant 3 mois à 11 ans , et je passe .....Je n'étais plus la petite fille blonde , chantant tout le temps j'étais aux yeux de mes parents et de toute la Sainte Famille une espèce de monstre à part avec un caractère intraitable insupportable , faisant fi de leur âge adulte et du respect que je leur devais , l'autorité des profs ou des proviseurs était sans cesse remise en cause .La discipline et le respect des règles n'étaient pas ma tasse de thé .
Oui je crois que je commençais à me haïr moi-même de ce que je devenais .Comprenant mal ce qui me bouleversait à ce point , acceptant mal mes états d'âme , mes violences , ces ombres qui envahissait mon être , ces dépressions permanentes et ces excès et ces prises de risques inouïes .Je me détestais , comme je me hais aujourd'hui ! Quand on me renvoie l'image que les autres , ceux qui m'aiment , qui me connaissent et qui savent que je souffre de troubles bipolaires , je déchire la jolie photographie , je ne les crois pas une minute , intelligente pfuit balayé d'un revers de main , belle , n'importe quoi ! Sensible , aimable ...ouais c'est ça !
Moi je sais qui je suis : une sorcière au sourire effrayant , maigre et noire ( oui entre temps mes cheveux sont devenus chatains foncés avec quelques fils argent ) , moche , je me vois quand même dans le miroir , que j'essaie d'éviter le plus possible , sous peine d'enfoncer ms ongles dans la chair pour l'effacer .Mes qualités humaines de coeur , intellectuelles , la belle affaire , je sais que je fais souffrir ceux que j'aime et qui m'aiment ( pourquoi ça mystère insondable ) je sais que je suis difficile à suivre , à vivre , que je peux être cruelle .Vous prétendez me connaître mieux que moi-même ? Foutaises !
Quand je ne me hais pas je me dégoûte , j'ai la nausée( le viol a une grande part dans ce dégoût) , et le corps vieillissant n'arrange pas mon regard sur moi-même .Je ne me pardonne pas d'avoir dilapidé mes "merveilleuses" compétences intellectuelles pour devenir ce que je suis aujourd'hui .Bref y'a du boulot non ? Renoncer à la petite fille blonde et à la peau de soie ? Elle est là toujours vivante , prisonnière , se débattant pour retrouver la liberté , la joie de vivre , l'insouciance , et retrouver sa voix pour chanter à tue tête , les pieds nus dans la boue , elle pleure , elle trépigne s'impatiente ....Le temps passe si vite .J'ai voulu la tuer cent fois , elle pleurniche toujours !
Excusez-moi la longueur de ce texte pleurnichard et égocentrique pour arriver par dire : mésestime de soi , haine de soi !
Mes expériences en HP , au prochain épisode , en plus synthétique j'espère .
sylefi
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sylefi
Dernière activité le 11/10/2023 à 15:39
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Merci Laurence pour cette mise à nue de ta petite enfance en passant par ton adolescence pour remonter le temps jusqu'à maintenant en centrant sur ce que tu es ou a été jusqu'à maintenant : vision intimiste de ma perception de toi avec une authencité poignante au fil de ma lecture. Encore merci de me [nous lecteurs (trices)] permettre d'être témoin sans être voyeur de ton histoire pour essayer de comprendre un cheminement de vie et que nous ne venons pas de nulle part et que trouver les raisons ou les causes de ses propres dysfonctionnements n'est pas vain en soi. Rendez-vous à la prochaine séance si vous le voulez bien Laurence. Bien fraternellement. Sylvain
PS : s'il y a bien un thème sur lequel on ne s'ennuie pas, c'est sur celui-ci par l´alternance de la lecture et de l'écriture.
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Sylvain
anipeps
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anipeps
Dernière activité le 25/04/2020 à 12:42
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@Tibanem et @sylefi une chose est certaine, vous lire est juste un agréable moment.....
@Tibanem le viol je connais.....j'ai été agressée 3 fois, deux fois des attouchements et une fois un viol, enfin on me l'a nommé comme ça car pour moi ça n'en était pas un que ce doigt entré en moi, sur des marches de la fac avec des personnes autour de moi, qui plus est c'était mon petit ami, mais voilà mon coeur et mon âme hurlait un NON, je ne veux pas, NON je ne suis pas prête, mais ce NON n'est jamais sortie, comme pétrifiée par ce qu'il était entrain de se passer, qui plus est sous le regard de ma meilleure amie, mais tout en discrétion elle ne voyait rien et je ne voulais pas qu'elle sache....
J'aimerai te dire que longtemps j'ai souffert des images de cet épisodes, j'ai toujours eut peur des hommes (merci papa trop autoritaire et hommes attirées que par la fleur féminine qu'ils ne résume qu'au mot SEXE).....et puis un jour une psychologue lors d'une séance me fait partir en état d'hypnose, sans trop que je le sache...et là..délivrance...aujourd'hui je me souviens de ce moment traumatique mais je ne le ressens plus comme tel...je la remercie de m'avoir conduit dans cette technique.....
Pour toi se construire en ne pouvant avoir de repères stables, d'amis en miroir, en se voyant renvoyer une différence primairement liée au physique a du effectivement être compliquée...ta rage, si je puis l'appelé ainsi, vient probablement du fait que tu voulais montré que tu étais bien là! et quit a être différente autant l'être pour de bon non?
Je n'ai pas eut cette précocité dans les troubles quoi que...
14 ans...fugue de chez mes parents...je refusais le caractère totalitaire de mon père, on se saurait cru a l'armée, pas le droit a l'erreur il faut être parfait..et a l'école mes notes sont moyennes, bien que quand un cours me plait, quand un enseignant me plait je deviens une véritable formule 1.....
16 ans je redouble ma seconde ayant oublié le principe premier de l'école: apprendre! oui moi j'avais prévus surtout de me faire des amis et de beaucoup m'amuser...
ce redoublement mon père en a honte...pour le coup moi aussi...
17 ans...premières scarifications, anorexie mentale....bref je pars a la dérive....
18 ans bac en poche toujours aussi maigre et anorexique, toujours a me blesser volontairement...pour attirer le regard des autres et de mes parents et juste au final leur dire "aimez moi!"
Ils m'ont aimés je le sais mais maladroitement, toujours présent pour m'acheter ce que je voulais: un piano, un cheval etc....mais lors de ma première agression mon père m'envoie un "c'est de ta faute tu as vu comment tu étais habillée?"....donc les hommes ont le droit d'attoucher des filles sous influences (l'homme avait 50 ans moi 18) sous prétexte que je suis en jupe.....super papa merci!
Je ne me suis donc jamais sentie protégée...ça non jamais....
J'ai chercher cette sécurité ailleurs, profs, amis etc....
19 ans première TS médicamenteuse et 50 kg pour 1m83....direction clinique psy....la premiere...
derrière je redresse la barre, rentre a la fac, fais des études brillantes, Bac + 5 en poche, 2 ans de travail et a 26 ans c'est le drame...!
Mon employeur me mets une brasse, je me sens nulle, en même temps je sens que je ne suis pas a la hauteur de l'homme avec qui je vis...les contacts intimes étant pour moi impossible (merci a ceux qui m'ont salis avant)....
Deuxième TS médicamenteuse et dans la foulée en moins de 24h une par pendaison....
Et a partir de là a commencer le cauchemard de l'HP...j'y ai connue la camisole chimique mais aussi la contention, le service pour malade difficile, TS a répétitions, scarification a outrance, a l'interrieur je crie ma douleur, et eux m'en donne encore plus a vivre......Et puis il y a 8 ans la TS de trop, défénéstration....fracture des deux pieds juste explosés et fracture de la colonne....pas de paraplégie ouf! mais 8 ans après mes deux pieds se déforment encore et me font beaucoup souffrir...
Je porte donc aujourd'hui sur moi les stigmates de mon passé psy, je m'en suis sortie grâce a des rencontres il y a 5 ans avec une clinique géniale, mon mari et aujourd'hui mon fils...
Mais chaque fois que l'on me demande ce qu'il m'est arrivé pour être avec des béquilles ou en fauteuil...c'est ultra violent...je ments, ou ne réponds pas...se faire des nouveaux amis dans le mensonge par peur du jugement, et les gens jugent beaucoup sur ce point là...
Je vous laisse.....je vais justement chez ma psy...
Accrochez vous car malgré cela vous voyez j'ai juste l'impression d'avoir mis trop de temps a voir que la vie est magnifique et je la vis du coup avec un handicap, héritage de ce passé....
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8 ans déjà que je souffre dans mon corps, et je n'ai que 35 ans...
Tibanem
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Waouh Anipeps ....J'en suis toute retournée de ton parcours ! Faut dire qu'on n'est pas très doué(e)s pour réussir nos suicides , il y a toujours un grain de sable , un imprévu, un passant inattendu qui passe .... Du moins sommes-nous là , vivant(e)s pour témoigner des souffrances , des excès des bipo ou autres border line .D'autres ont fini par se taire à jamais .Nous ne sommes que cabossées , embouties , couturées .
Quelle émotion de te lire , j'en frissonne encore .Et je n'ai plus grand chose à dire aujourd'hui.Tu vas m'accompagner pendant un petit moment je crois .
Et je confirme Anipeps , vous lire toi et Sylvain n'est pas vain , plein d'enseignements et de sensibilité , d'émotions .
Et je te rjoins Sylvain , on ne s'ennuie jamais sur le fil de nos lectures et de notre écriture .
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Avec beaucoup de modestie et beaucoup de respect pour toi Anipeps qui nous livre des fragments de ta vie maintes fois brisée mais reconstruite à chaque fois sur des décombres qui font mal. Bravo Anipeps pour ton courage de vivre et de résister au quotidien. Tu sembles être arrivée là où le bonheur fait du bien avec ton mari et ton fils. Quelle richesse d'âme en toi avec un tel parcours à nouveau debout après chaque chute. Malgré des passages par la case HP (vieux souvenir d´enfant du jeux de l'oie avec sa case prison) je te dis : chapeau bas. Ta force actuelle est la résultante de toutes tes souffrances antérieures. Cela te sert ou te servira de lumière aussi faible soit elle en cas d'obscurité si des idées noires venaient à frapper à ta porte à nouveau. Bon vent au sein de notre communauté de destin. Je crois à la solidarité et à la force des échanges sur ce site. La preuve est là sous nos yeux dans toute sa grandeur. Bien affectueusement. Sylvain
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Sylvain
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Merci @sylefi et @Tibanem pour vos commentaires sur mon écrit qui me va droit au coeur......aujourd'hui gros craquage chez la psy, en fait je craque a chaque fois, c'est ma soupape qui me permet une fois dehors de marcher la tête haute...je me rends compte par contre que je n'arrive plus a lâcher prise.....car lâcher pour moi est un des voyants rouge qui risque de me mener a l'effondrement....dans le contrôle permanent de mes émotions, ne voulant plus me montrer faible......surtout pour mon fils qui a besoin d'une maman forte.....mais les blessures du passé sont quand mêmes là, et les évacuées régulièrement permet de continuer d'avancer la tête haute sans jamais reculer...
Je vais être hospitalisée en hôpital de jour a partir d'avril pour apprendre a accepter le regard de l'autre sur mon handicap physique car ça j'ai beaucoup de mal....en espérant que ça me fasse avancer.....le but, pouvoir ensuite reprendre le travail sans la trouille au ventre qu'on me demande ce qu'il m'est arrivé....au quotidien ça n'a aucun impact, mes amis et ma famille connaissant mon parcours mais dans le milieu professionnel il faut mentir et là c'est plus compliqué quand la vérité on la sait.....
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Merci Anipeps de partager avec nous (lecteurs/lectrices connectés) ton questionnement douloureux par rapport à ta perception du regard des autres et de ta difficulté de communiquer avec eux dans le contexte qui est le tien avec ton handicap physique. Pour te rassurer à court terme pour toi qui entre en HDJ en avril, sache que je suis passé par ce sas thérapeutique pour me remettre debout enfoncé dans la mélancolie à cette époque là. On n'imagine pas la force que représente le soutien thérapeutique dans un milieu institutionnel adapté à ce type de trouble car de ma propre expérience, l'HDJ MGEN de Rouen est spécialisé dans les troubles de la personnalité limite. Le résultat a été à la hauteur de l'investissement de cet établissement dans ce trouble de la personnalité car j'ai réussi en juillet 2000 à passer tous les obstacles du recrutement pour obtenir un poste de cadre technico-commercial dans un laboratoire pharmaceutique au 1er septembre 2000. En entrée à l'HDJ, j'avais une dose de 200mg/j de Solian, un neuroleptique pour le traitement de la schizophrénie. 22 mois plus tard, j'étais sevré et prêt à sortir avec un projet professionnel que j'ai mené avec succès pendant plus de huit années. Mon témoignage ne vaut que pour ce que je suis avec l'aide de toute l'équipe de l'HDJ MGEN d'alors mais il est évocateur que tout est possible et surtout l'accès au meilleur de nous-mêmes malgré toute la souffrance au départ lors de l'admission. Je te souhaite bonne chance dans ton projet thérapeutique en HDJ prélude possible à une insertion professionnelle ultérieure qui puisse correspondre à tes souhaits. Bien fraternellement. Sylvain
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aNIPEPS , le parcours du combattant continue à ce que je vois .Le lâcher prise ? Ah le lâcher prise ! Maudit lâcher prise , étoile inaccessible ...Mais je comprends , tant que j'étais avec mes filles à devoir régler problèmes , contingences matérielles et de la vie quotidienne , les psy me faisaient ricaner avec leur lâcher prise .C'est bien joli tout ça , théoriquement je comprends , mais comment lâcher prise quand on a près de soi des petits bambis , qu'on doit se battre pour les éduquer au mieux , les protéger , et lutter en même temps pour conserver un emploi précaire et faire taire cette maladie qui nous ralenti , nous fait trébucher ou nous fait nous envoler on ne sait trop où .Alors le lâcher prise , plus tard , quand elles seront grandes , quand elles seront autonomes , j'étais seule le Papa volatile comme un gaz léger , ailleurs , alors plus tard , plus tard .Je suis à plus tard et ? Et rien , le lâcher prise glisse sur ma cuirasse . Je pense encore et toujours que lâcher prise et patatras l'édifice de guingois je vous l'accorde , cette tour de pise s'effondrerait .J'ai tort bien sûr ,, mais c'est mon tuteur qui me tient debout .J'ai surement tort .
lE REGARD DES AUTRES SUR TON HANDICAP VISIBLE . Impossible d'échapper au regard des autres , impossible d'éviter les mal comprenants , les méchants , les sauvages , ceux qui détournent le regard par peur , par peur souvent d'être maladroits je pense .
J'ai connu le handicap physique de très près : la tante qui avait élevé ma mère , suite à une méningite , était quadraplégique , enfin non une main fonctionnait seulement .Quand on lui enlevait ses bottes lestées de barres de fer , pour l'aider à se mettre au lit , deux petits moignons lui faisaient office de pieds .Petits bouts de jambes pas finis , toujours recouverts et protégés d'épais bas noirs opaques .Elle ressemblait littéralement à une sorcière , un grand nez crochu , une tête à faire peur aux enfants , et une grande gueule tonitruante et parfois très méchante .
Elle a vécu entourée de ses frères et soeurs debout , son père l'appelait la boiteuse , elle vivait dans un milieu très pauvre de dockers et d'ouvrières traitant les arrivages de morue .Une famille qui avait besoin des uns des autres , boiteux ou pas .Chaque petite pièce de salaire durement gagné allait dans le pot commun , dans une maison de bois au sol en terre battue .Ce n'est pas si vieux , c'était avant guerre .Ses soeurs l'emmenaient au bal en brouette et ne l'ont jamais laissée tombée .Elle s'est forgé un fichu caractère ça oui , elle savait très tôt qu'elle devait renoncer à rêver d'un amoureux et bien sûr impossible pour elle d'avoir des enfants .Elle en a élevé beaucoup , des mal nés , des abandonnés , les enfants de femmes incarcérées ou tout simplement incapables d'assurer le moindre bien être à leurs enfants .Le quart monde dans toute sa cruauté .
Leur masure tordue de bois a été bombardée ( c'était à La Rochelle , près du port ) sa chance si je puis dire , c'est que la guerre terminée , il fallait reloger tout ce petit monde sans toit .Des maisons en dur ont été construites , et une fois les parents morts , ses frères et soeurs qui s'étaient mariés , qui avaient fondé leur famille lui ont donné la maison .Sa maison en dur avec l'eau courante et un sol en carrelage ! Ce foutu caractère lui a permis de devenir indépendante , avec l'aide quand même d'une jeune femme , elle était coincée dans un fauteuil et une seule main valide , dont elle se servait avec brio pour coudre , broder et assurer des dizaines de repas de midi et du soir à des pensionnaires ou demi-pensionnaires qui partageaient sa maisonnette , petite , mais solide .Femme de tête , qui se fichait comme d'une guigne de ce que les autres pensaient . On l'appelait la Patronne . Elle l'était .
Notre regard sur le handicap physique visible très très visible s'est affranchi très vite de la curiosité , de la peur , ou du dégoût .C'était normal en somme .Très vite nous avons compris les embûches qu'elle devait affronter avec un fauteuil , les douleurs aussi qu'elle devait supporter .
Je comprends ta crainte d'affronter le regard des autres , et les questions , inévitables les questions ! Ne pense pas que tu n'auras à faire qu'à des curieux voyeurs qui regarde un animal de zoo . Les décérébrés, les insensibles tu ne peux les éviter .Mais la plupart des gens réagissent de travers pas par méchanceté , mais par peur d'être maladroits .Et ils sont maladroits forcément .Et les questions inévitables , plus par intérêt comment on peut s'être fracassé comme ça , comment ça pourrait m'arriver à moi ?
Je n'ai bien sûr aucun conseil à te donner , mais j'ai toujours eu en moi cette certitude : dire les choses , telles qu'elles sont , donner un nom , même s'il est cruel et peut-être stigmatisant , mais dire la vérité .C'est son embarras propre, ses"cachoteries" qui aiguiseront la curiosité malsaine et une attiTude envers toi que tu ne pourrais supporter .C'est là que la gêne et la suspicion s'installeraient , c'est par ce silence que tu deviendrais un objet de foire .Dire les choses , tu n'as pas choisi un jour de te défénestrer et d'en garder aujourd'hui les stigmates douloureux à vivre .Tu n'as pas choisi d'être si mal qu'un jour tu as voulu que cela cesse pour toujours .Et tu ne pensais pas que tu allais te relever , fracassée , abimée .Et qu'il te faudrait tant d'énergie tant de forces pour recoller les morceaux .
Ton chemin de vie , de guerres , de batailles perdues puis gagnées par ta seule force et courage beaucoup de gens voudraient la force que tu as , admireraient ton courage , qu'ils n'ont pas , pour affronter les petits bobos contingents de leurs vie .
Crois-moi , ton seul handicap visible , insupportable aux autres , c'est de ne pas Dire .
Je suis bon apôtre je sais , mais j'ai vécu cette difficulté de handicaps visibles et à une époque où le handicap physique n'était pas pris en compte , la personne handicapée rejetée moquée .
Aujourd'hui il y a une conscience plus empathique du handicap .Tout n'est pas gagné , je te l'accorde , il y a encore beaucoup à faire , oh que oui il y a encore beaucoup à faire .La seule peur que tu peux engendrer c'est cet effet miroir que tu peux tendre aux gens , "et si ça m'arrivait à moi ?" , d'où leur malaise , leur maladresse .
Malades mentaux que nous sommes , nous connaissons tous les jours cette maladresse blessante , inconsciente .La méconnaissance , la stupidité parfois , l'ignorance induisent cette maladresse .Oui je suis fracassée , le vide m'a tendu les bras parce qu'à ce moment là précis c'était Ma seule solution , je me suis relevée , blessée , abîmée peut-être , mais plus déterminée que jamais .C'est quoi le boulot aujourd'hui ? On va s'boire un café ? Ton handicap ne sera pas gommé , nié , mais il sera pris en compte , et c'est ta force et ton courage que les gens retiendront de toi crois moi ! Un peu beaucoup admiratifs même . Et tu connais le monde du travail , dur , cruel insupportable .Il sera toujours le monde du travail , avec les mêmes défauts , les mêmes exigences pour toi comme pour les autres , tes collègues .Et comme tout un chacun , handicapés ou non , tu auras à te battre avec ce monde là , on ne te feras pas plus de cadeaux .Et c'est tant mieux ! Pas de pitié , surtout pas , pas être une salariée différente à cause de son handicap . Pareille , avec un truc en plus , la force et le courage .C'est le monde du travail qu'il faut changer , pas toi .eT tu serais surprise de constater combien les autres se sentent handicapés par rapport à toi .
Et crois moi ce n'est pas par amour de l'humanité que je dis ça , j'ai des tendances très misanthropes , je ne suis pas une rêveuse , le pays de Candy et tout le tintouin , c'est pas mon schéma mental .Je sais je crois , c'est tout .
Tibanem
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Tibanem
Dernière activité le 27/03/2021 à 08:28
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Quant à toi Sylvain , dont le parcours n'en et pas moins remarquable , il faut qu'on parle de l'HDJ MGENde Rouen mais peut être en privé si tu préfères , car j'y songe , tant de questions dans ma tête à ce sujet , tant de réticences aussi et de peur .
Bonne journée à tous
sylefi
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sylefi
Dernière activité le 11/10/2023 à 15:39
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@anipeps : courage car à te lire je crois que tu es sur le bon chemin concernant ton objectif de (re)prendre une activité professionnelle à terme en passant par une étape intermédiaire via l'HDJ. Bravo pour cette démarche construite même si c'est sur un fond dégradé d'image de toi vis-à-vis des autres et/ou selon toi vu par les autres (approche subjective selon moi de ta part et confortée dans mon avis par le dernier post de Laurence). Courage néanmoins car ce parcours décidé avec ton prochain séjour en HDJ pour réhausser ton estime de soi et corriger ta perception de ton contact face aux autres est une épreuve en soi. À distance, je te communique mon soutien total et solidaire.
Au regard de ton niveau universitaire et étant donné le développement exponentiel du numérique, même avec une formation complémentaire via le plan de 500.000 formations voulues par le Gouvernement, il est fort possible que tu aies une opportunité à saisir. Et dans ce cas-là, je pense que la médecine du travail peut te confirmer une adaptation de poste en position assise avec ton fauteuil. Simple avis de ma part mais à creuser éventuellement si l'informatique te branche par exemple.
@Tibanem : OK en MP pour dialoguer au sujet de l'HDJ MGEN à Rouen. Je te donnerai volontiers le nom de la psychiatre qui m'a pris en charge entre 2011 et 2012. En plus, il y a un TGV direct Marseille-Le Havre passant par Rouen en évitant Paris. Autre lien qui existe aussi entre Le Havre et Marseille : l'ENSM qui forme les futurs officiers de la Marine Marchande. Â titre anecdotique, je suis domicilié juste à côté de l'ancienne école qui vient de s'installer dans le quartier des docks du Havre avec son ouverture en septembre 2015 pour les cinquièmes années.
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Sylvain
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Bonjour,
Je me demande si tous les bipolaires qui sont stabilisés éprouve ce sentiment d'ennui, d'être blasé, désabusé je ne sais pas trop comment définir cet état d'esprit.
Voilà si des bipolaires (ou amis de bipolaires) connaissent Cela ou ont une idée, ou si stabilisés ils sont dans ce cas ou l'ont été. Je pense que ces témoignages pourraient être utiles.