La dépression et l’alimentation, existe-t-il un lien ?
Publié le 31 oct. 2022 • Par Claudia Lima
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, elle est très répandue. C’est un trouble de l’humeur qui se manifeste au travers de plusieurs symptômes qui ont un retentissement important sur la vie quotidienne.
Différentes causes sont responsables de cette maladie, et certains facteurs sont soupçonnés d’aggraver les symptômes dépressifs comme, par exemple, l’alimentation.
En quoi l’alimentation serait-elle liée à la dépression ? Comment améliorer son alimentation pour se protéger de la maladie ?
Vous souhaitez des réponses ? Lisez notre article !
Qu’est-ce que la dépression ?
La dépression est un trouble mental fréquent qui touche plus de 300 millions de personnes dans le monde. En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie.
C’est une maladie qui se caractérise par une association de symptômes qui ont un impact sur la vie quotidienne en perturbant les activités habituelles.
Il y a plusieurs types de dépression, ceux-ci sont définis dans le DSM-IV (Diagnostic and Stastitical Manual of Mental Discorders), un ouvrage médical de base pour le diagnostic des maladies mentales.
Plusieurs facteurs de risque sont à l’origine de la dépression. On parle de causes biologiques, psychologiques, sociologiques, environnementales et aussi de causes liées à l’histoire personnelle.
Une fois le diagnostic posé par un médecin traitant ou un psychiatre, il y a 3 approches pour traiter la dépression aujourd’hui :
- La psychothérapie,
- Les traitements médicamenteux,
- La luminothérapie.
Des méthodes alternatives ont démontré leur efficacité comme la pratique du sport, les techniques de relaxation, l’acupuncture et l’homéopathie, entre autres. En cas de dépression sévère, la stimulation cérébrale peut être proposée en milieu hospitalier ainsi que la stimulation magnétique transcrânienne.
De nombreuses pistes de recherche sont explorées afin de lutter contre la dépression et améliorer la prise en charge, notamment l’existence d’un lien entre l’alimentation et la dépression.
Quel est le lien entre la dépression et l’alimentation ?
Les conséquences de l’alimentation sur notre santé physique sont connues. Une alimentation saine et équilibrée favorise le bien-être des individus et améliore la qualité de vie de personnes pouvant souffrir de diverses pathologies.
C’est pourquoi plusieurs campagnes de Santé Publique incitent la population à faire attention aux aliments que chacun consomme.
De plus en plus, les recherches qui sont menées mettent en exergue le lien entre la santé mentale et l’alimentation par le biais de notre microbiote intestinal, par exemple. L'objectif de ces recherches est de mieux comprendre la physiopathologie de la dépression et d’autres troubles mentaux et de développer de nouvelles thérapies.
De nouvelles disciplines, pas encore reconnues, voient le jour telles que la psychonutrition, la psychiatrie nutritionnelle ou la neuro-nutrition. Elles visent à optimiser les fonctions cérébrales et les fonctions psychiques en assurant la satisfaction des besoins essentiels du cerveau.
Dans une étude, il est démontré qu’un régime alimentaire riche en produits transformés, frits, riche en sucres, etc., est associé à une augmentation des symptômes dépressifs. Ceci serait dû à l’inflammation chronique causée par ce type d’aliments.
Dans une autre étude, on démontre cette fois que l’adoption d’un régime alimentaire plus sain, composé essentiellement de fruits, de légumes, de poissons et de céréales serait associé à une diminution de 33 % d’un risque de dépression.
Plus précisément, des chercheurs ont découvert comment une modification du microbiote intestinal, dû à l’alimentation ou à un stress chronique par exemple, peut être à l’origine d’un état dépressif en provoquant un effondrement des métabolites lipidiques (petites molécules issues du métabolisme) dans le sang et le cerveau. Ces métabolites doivent normalement se lier à des récepteurs, les mêmes que ceux activés par le CBD ou le THC (molécules cannabinoïdes), et stimuler le système endocannabinoïde (SEC). Lorsque les endocannabinoïdes ne sont plus présents dans l’hippocampe, la région du cerveau qui participe à la formation de nos souvenirs et des émotions, un état dépressif surviendrait. Dans cet exemple, l’usage de certaines bactéries pourrait être un levier efficace pour rétablir son microbiote et diminuer les symptômes de la dépression.
Quels aliments consommer pour diminuer les symptômes de la dépression ?
Le suivi de règles hygiéno-diététiques contribue à agir sur son quotidien et à améliorer son état psychique. Parmi celles-ci, nous retrouvons la pratique d’une activité sportive, le maintien d’un bon sommeil, la consommation modérée d’alcool, l’arrêt du tabac, la conservation de liens familiaux et sociaux, la pratique d’activités qui font plaisir et une alimentation saine et variée, entre autres.
Les aliments apportent l'énergie nécessaire au fonctionnement de notre organisme, ils permettent au corps de se développer, de se renforcer et d’évoluer.
Des apports nutritionnels incorrects tels que des aliments trop gras et sucrés ou pauvre en calcium favoriseraient l'apparition de symptômes de troubles mentaux tels que la dépression tandis que d’autre aliments contribueraient à lutter contre celle-ci.
Il ne faut pas tirer des conclusions prématurées, il n’existe pas de régime alimentaire spécifique pour le traitement de la dépression. Toutefois, la question se pose de l’influence de notre alimentation sur notre humeur avec une approche hédoniste qui voudrait que le bonheur d’un individu réside aussi dans des comportements alimentaires favorables à son bien-être.
Parmi les différents régimes alimentaires, le régime méditerranéen aurait une incidence sur la prévention contre la dépression. Il est riche en :
- Fruits et légumes de saison,
- Pâtes, riz et pain complets,
- Légumes secs,
- Poisson gras (sardines, maquereau, hareng, saumon, etc.),
- Huile d’olive,
- Fruits secs (noix, noisettes, amandes, pistache, etc.).
Ce régime comporte des vitamines, des antioxydants, des fibres et des Oméga-3 qui ont un effet positif sur le maintien de la santé mentale.
Les vitamines B ont un rôle important dans la formation des neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline. Ces derniers régulent l’humeur et la fatigue.
La vitamine D, associée à la lumière du soleil, peut être à l'origine d’une dépression hivernale lorsqu’elle n’est pas suffisamment synthétisée. Une carence en vitamine D aurait également un lien avec la dépression post-partum.
Il est également conseillé de manger suffisamment de protéines, que l’on retrouve dans la viande rouge, la viande blanche, le poisson, les haricots et les lentilles. Les acides aminés des protéines, et surtout le tryptophane, servent à fabriquer la sérotonine, primordiale dans la gestion de l’humeur.
En termes d’aliments à limiter pour ne pas aggraver les symptômes de la dépression, il y a en particulier :
- L’alcool et les substances psychoactives, qui peuvent déclencher ou aggraver les symptômes de la dépression,
- Les plats industriels, ce sont des aliments qui provoquent une inflammation de l’organisme et active anormalement le système immunitaire avec des conséquences sur le système nerveux et donc sur les neurotransmetteurs,
- Les aliments sucrés, un apport abusif en sucres augmenterait le risque de dépression.
Des essais cliniques supplémentaires et de nouvelles recherches médicales sont nécessaires pour évaluer l’efficacité de l’alimentation dans la diminution du risque et du degré de sévérité des troubles dépressifs.
Aujourd'hui, modifier son alimentation n’est pas une approche suffisante pour traiter la dépression mais selon chaque individu, elle peut y contribuer. La consultation d’un spécialiste médical reste la première option.
Sources :
Statistiques et chiffres de la dépression, ladepression.org
Tout savoir sur la dépression, frm.org
Alimentation et santé mentale, sciencedirect.com
Améliorer son alimentation pourrait protéger de la dépression, inserm.fr
Le microbiote intestinal participe au fonctionnement du cerveau..., pasteur.fr
Voici comment notre alimentation peut prévenir ou aggraver les risques de dépression, theconversation.com
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